En 2019, 6,7 millions d’immigrés* vivent en France, soit 9,9 % de la population totale. 2,5 millions d’entre eux, soit 37 %, ont acquis la nationalité française. Quatre immigrés sur dix sont franciliens (source INSEE).
Il faut ajouter à ces chiffres les demandeurs d’asile et les personnes en situation irrégulière* qui ne sont pas inclus dans ces statistiques. Pour vivre en France, être intégré, trouver du travail…, il est indispensable de comprendre, parler, lire et écrire le français. Diverses structures se sont développées depuis plusieurs décennies en France pour aider les personnes arrivant en France ou y résidant depuis plusieurs années à apprendre le français.
Ces structures d’apprentissage du français s'adressent aux adultes et ne concernent ni :
les enfants qui doivent être scolarisés jusqu’à l’âge de 16 ans et qui peuvent si nécessaire apprendre le français dans des classes d’accueil et d’adaptation appelées UPE2A*
les étudiants qui ont de multiples possibilités pour apprendre le français
les personnes relevant de la lutte contre l’illettrisme*, pour lesquelles il existe des structures appropriées
Le Secours Catholique d’Ile-de-France, à travers ses bénévoles et ses équipes locales*, a lui aussi développé des activités de cours de français pour adultes migrants sur toute la région. Il a pu constater les besoins actuels et les tensions entre offre et demande.
Le public recherchant des cours de français en Ile-de-France reprend toute la diversité des populations présentes. Les tranches d’âge sont très variées, de 18 ans à plus de 65 ans. Dans certains cours, on trouve des publics homogènes en termes d’âge ou de sexe, ceci peut être lié aux horaires où à la manière dont les cours sont proposés. Par exemple, si une structure de proximité propose des cours du soir, on y trouvera peut-être un public en majorité de jeunes ou de personnes en activité.
Les questions de garde des enfants le mercredi ou en soirée peuvent limiter l’accès de certains publics.
Toutes les origines sont représentées dans les cours de français lorsqu’ils sont ouverts sans restriction sur la situation administrative ou de lieu de domiciliation. Certains pays connaissent depuis des années des politiques efficaces de scolarisation pour tous, garçons et filles. Ces personnes pourront alors intégrer des cours de FLE* dès lors qu’elles ont pu apprendre à lire et écrire dans leur pays d’origine. En revanche, dans certains pays, des populations éloignées des grandes villes ou discriminées n’ont que trop peu accès à l’école. S’ils arrivent en France sans avoir eu accès à la lecture et l’écriture dans leur langue, ils seront orientés vers des cours d’alphabétisation. En France, nous retrouvons ces deux publics.
Leur niveau en français à l’oral est très disparate : on trouve des personnes qui ne s’expriment pas du tout en français, qu’elles aient été ou non scolarisées dans leur pays, des personnes qui peuvent parler un français correct mais ne savent ni lire ni écrire, ce qui peut être le cas de personnes venant de pays francophones. Enfin certains peuvent avoir commencé à apprendre le français avant d’arriver en France ou l’avoir appris en France sans prendre de cours et cherchent à se perfectionner.
Les professions exercées dans leur pays d'origine par les personnes apprenant le français sont très variées, mais pas toujours bien connues. Ils peuvent avoir été agriculteurs, artisans, employés, enseignants, fonctionnaires, professionnels de santé, cadres, commerçants etc.
Certains des apprenants* sont des primo-arrivants, d'autres sont là depuis des années, voire parfois 20 ans et plus. Leurs situations administratives sont alors très diverses. Certains sont en situation régulière* : demandeur d'asile*, en possession de récépissé*, titre de séjour*, avec autorisation