Chapitre 11 - Pourquoi j'aime les énigmes?

Traduction de "Country of Riddles" © Alla Nesterenko Illustrations © Polina Ben Sira (Bedrikovetsky)

Lorsque j’ai pris la décision d’enseigner des éléments de TRIZ aux enfants par le biais des énigmes, j’ai ressenti la nécessité d’expliquer mes choix dans de plus amples détails. Tout cela car je pense que quoi que j’aie à enseigner, lecture, écriture, maths, je choisirai toujours la même façon de le faire.

Les pédagogues connaissant TRIZ sont venus dans les écoles et les jardins d’enfants, avec des objectifs clairs: développer une nouvelle méthode pour enseigner, qui inclurait l’éducation par des travaux créatifs, à travers des solutions de problèmes inventifs. Bien sûr, de tels problèmes ne sont pas suffisants; les enfants doivent aussi apprendre et mémoriser beaucoup d’informations.

Tenez, par exemple, l’approche systémique. La capacité de voir un objet comme un système de constituants, ou une partie d’un ensemble plus grand. Dans ce cas les exercices ne sont pas très créatifs : nom des constituants d’un objet, nom de l’ensemble dont il fait partie, etc. La même chose arrive dans toutes les instructions de TRIZ : définition d’une contradiction, définition des ressources, de la fonction de l’objet, etc. De tels exercices nécessitent de l’entraînement. Et lorsque l’entraînement commence, le travail créatif est quasiment fini. Ce n’est pas si tragique, sauf pour un petit détail: les enfants sont rarement intéressés par des exercices répétitifs. S’ils font de tels exercices avec enthousiasme, c’est plus parce qu’ils veulent gagner l’approbation du professeur. La faim de la connaissance, qui est le fondement de toute éducation réussie, n’est pratiquement pas présente.

Nous devons ajouter le fait que, pour certains enfants, l’auto-affirmation sert de stimulus. Les élèves paresseux, et les élèves lents butent sur les problèmes répétitifs. Apparaît alors une contradiction. Il doit y avoir des problèmes non créatifs, et les élèves reçoivent alors la connaissance nécessaire, et il ne doit pas y en avoir pour que les élèves ne perdent pas l’envie d’apprendre. Les énigmes présentent une des façons de résoudre cette contradiction.

En réalité, du point de vue du professeur, l’exercice “décrivez une pomme » n’est pas différent d’un exercice dans lequel l’élève compose une énigme simple et descriptive à propos d’une pomme. Mais pendant qu’il s’exécute à cet exercice lent, l’élève pense à la personne derrière la porte, pour laquelle (et c’est le seul dans la classe), résoudre l’énigme est véritablement une tâche créative. Les enfants ne sont pas occupés à réciter les vieilles et poussiéreuses vérités à propos de la pomme, ils composent une énigme pour leurs camarades de classe. Convenez-en, il y a une grande différence!

C’est pourquoi j’aime tant les énigmes. Peut-être que maintenant, (chers) collègues, vous partagerez ma passion.

J’ai souhaité créer un support, facile à lire au début, et très intéressant, malgré sa structure complexe à la fin. J’espère que le nom de TRIZ n’effraye pas ceux n’en ayant pas entendu parler auparavant. Et peut-être, peut-être seulement, j’ai été à même de transmettre, sinon pour la connaissance, au moins pour la sensation agréable d’étudier TRIZ « pour les enfants ».

Soumettant ce travail pour être évalué, et comme d’habitude, j’espère des commentaires et de l’aide d'autres enseignants.

Bonne chance à vous !

L'auteur remercie les élèves et enseignants de l'école N°30 de la ville de Petrozavodsk qui ont pris une part active dans la création et la rédaction de ces matériels; les collègues de TRIZ I.L. Vikent'ev, S.I. Gin, I.N Murashkovska, dont les commentaires et les idées ont été utilisés dans ce travail; tous les pédagogues qui ont soutenu ce travail avec leurs commentaires, leur intérêt véritable et leur engagement.