Qu'est ce que le set dancing?

 

 

Ce qu’on appelle « set dancing » en Irlande regroupe des danses que l’on appelle quadrilles en français ou pevarigoù en breton.  Il s'agit d'un des trois grand types de danse populaire irlandaise. Dans notre association de Brest, nous dansons des quadrilles et quelques danses de céilí. Vous trouverez ci-dessous une description rapide puis une ébauche d'histoire du set dancing.

 

Qu'est ce que c'est?

 

 

Les quadrilles sont dansés par groupe de quatre couples qui forment un cercle lorsqu'ils sont à leurs places de départ. Parfois on danse avec deux couples seulement ce qu'on appelle des « half set » ou demi sets. Chaque danse est divisée en 5 ou 6 parties, appelées figures, que l’on danse sur des airs de reel, de jig, de polka, de hornpipe ou de fling. Chaque partie est constituées par des enchaînements de mouvements différents et fixés à l'avance (moulin, chaîne, promenade, pivot, etc...) qui sont dansés par un ou plusieurs couples. Certains reviennent comme un refrain. Il y a parfois un « Caller » qui annonce les mouvements à faire au fur et à mesure. Au Canada aujourd'hui, on dit un "aboyeur" pour des danses similaires et à la Guadeloupe, on dit un « commandeur ». Autrefois, on disait en français un "rigaudonnier". Quelques images de danse seront plus claires :

 

La première figure du Connemara Reel set, originaire de la région du même nom

 

 

La première figure du West Kerry set à Casteltown, dans dans un céili du Comté de Laois

 

 

 

Les danseurs de danse bretonne pourront comparer les sets aux avant-deux (venu pour certain de la deuxième figure du quadrille français) ou aux quadrilles bretons à 4 (qui sont l'équivalent d'une figure en half set ou demi-sets), ou  à la gavotte de l’Aven, par exemple, avec plusieurs parties (dont certaines viennent des contredanses) regroupant chacune une suite de mouvements différents dansés sur des airs différents. Les danseurs de salsa cubaine pourront comparer les quadrilles avec la « Rueda de casino ». La différence réside dans le nombre des danseurs (le plus souvent huit en danse irlandaise), l’enchaînement des figures (fixé à l’avance pour le set dancing) et bien sur dans le style et la musique. En fait la rueda dérivent comme les quadrilles irlandais, en partie bien sûr, des contredanses en vogue en Europe au XVIIIe siècle.

Les quadrilles sont aussi pratiqué sous des formes adaptées ou parentes dans d'autres pays comme le Canada, les Antilles (à la Guadeloupe par exemple), les Etats-Unis. Suivez ce lien pour trouver des vidéos de ces quadrilles exotiques.

 

Un peu d'histoire

 

On peut faire remonter le "set dancing" à l'invention des country dances en Grande-Bretagne à la fin du XVIème siècle. Certaines de ces danses furent adoptées en France. Il s'agissait de danses qui comportaient une série de figures et où les danseurs étaient disposés en lignes (longways) le plus souvent. C'est sous cette formes qu'elles parvinrent en France du moins.  Elles furent mentionnées pour la première fois en 1684 à l'occasion d'un bal de la cour à Fontainebleau. Ces contredanses britanniques (les "anglaises") devinrent à la mode dans la noblesse française dès le début du XVIIIème siècle. Cependant, les Français leur apportèrent des changements dans les pas et la façon de danser pour que ces danses correspondent mieux à leurs habitudes et leur tournure d'esprit. On inventa même des contredanses en grand nombre que l'on dansait à quatre ou huit danseurs disposés en carré. Ce schéma devint typique des contredanses françaises. 

 

Un grand nombre de contredanses furent créées en France au XVIIIème siècle. Elles étaient vendues sur des feuilles volantes, comme les chansons autrefois, et sous forme de recueil. 

La mienne, contredanse du Répertoire des bals de La Cuisse, 1762 (cliquez dessus pour l'aggrandir)

 

A la fin du XVIIIème siècle on dansait des suites de neuf contredanses nommé "pot-pourri" dans les milieux aisés et à la cour.

 

Le mot quadrille fit d'abord référence à des groupes de cavaliers se livrant à des évolutions chorégraphiées lors des spectacles. On le  retrouve appliqué au XVIIIe siècle à un groupe de danseurs entrainés spécialement pour danser une suite de danses comme spectacle dans une soirée ou un bal. Il pouvait s'agir de tarentelles, de boléros, de pas chinois, etc... Comme les contredanses était le type de danse le plus couramment utilisé dans ces démonstrations, le terme quadrille a fini par désigner une suite de contredanses avec quatre couples vers l'époque de la Révolution.

 

Petit-à-petit les nombre des contredanses dansées à la suite dimminua jusqu'à cinq. Petit-à-petit aussi l'ordre des contredanses devint fixe. D'abord venait "le Pantalon", "l'été" et "la poule" et après cela la "la pastourelle" ou "la Trenitz", suivant le cas, et "la finale". "Le quadrille" était né. Cette danse était à la mode dans les bals de la fin de la Révolution et du premier Empire.

                                La poule

Au milieu du XIXème siècle, il existait environ une douzaine de set de quadrilles. Un des ouvrages les plus populaires de l'époque est     « Six set of quadrilles », publié en 1820. On dit aussi que 16 sets furent publiés à Londres sur des cartes qu'on pouvait tenir à la main en dansant. Le truc ne date donc pas d'hier. Cependant beaucoup de sets disparurent au fil du temps. Seuls subsistent le quadrille français, le quadrille des lanciers et le nouveau quadrille américain (un quadrille inventé en France) dans l'hexagone, à la fin du XIXème. Le Quadrille des lanciers, populaire en France depuis les années 1850, où il avait été importé de Grande-Bretagne, n'a disparu chez nous qu'à l'époque de la seconde guerre mondiale. Certains autre quadrilles ont survécus ou ont évolués dans différentes parties du monde et se sont adaptés à la culture et à la musique locale.  Suivez ce lien pour trouver des vidéos de ces quadrilles.

 

 

Les quadrilles en Irlande

 

 

En Irlande, par contre la pratique des quadrilles s'est répandu depuis leur introduction au point de constituer à la fin du XIXème, une des danse les plus pratiquées. On trouve des sets différents dans chaque région du pays et ils sont dansés par toutes les couches de la population.

 

Les quadrilles arrivèrent en Irlande, en Ecosse et en Angleterre au début du XIXème siècle. Entre 1816 et 1820. Ils furent sans doute introduit par des soldats, des ambassadeurs et des voyageurs de l'époque. N'oublions pas que nous somme à la fin des guerres napoléoniennes et que de nombreux soldats envoyés sur le continent, reviennent dans leurs casernes à ce moment. Selon le capitaine Gronow, c'est en 1815 que le quadrille aurait été dansé en Grande-Bretagne pour la première fois, rapporté de Paris par Lady Jersey. C'est d'abord la danse à la mode qui se répand dans la bonne société comme ailleurs en Europe. Un quadrille destiné à une grand avenir est même créé à Dublin par un maître de danse français, Duval : "The lancers quadrille". On trouve de la publicité pour ce quadrille dans le Dublin Evening Post, dès le mois de mai 1817. D'abord dansé par les les couches favorisées, les quadrilles deviennent à la mode dans toute la société.

 

 

 

Du fait qu'on dansait une suite de mouvements et de figures fixées à l'avance, on parle en anglais de "set of quadrilles", d'une suite de quadrille, et de là de "set dancing".  On retrouve ce nom de set employé par les musiciens pour parler d'une suite d'airs, ou par les danseurs de step dancing pour parler d'une suite de mouvements fixées à l'avance (set dances). Maintenant on parle simplement de set pour nommé ces danses.

 

Les premiers quadrilles se dansaient sur des pas compliqués développés par les maîtres à danser français. Dès les années 1830 cependant les Français utilisèrent le pas marché et abandonnèrent les autres. Ces pas de danse, dont la maîtrise dépassait les capacités de nombreux danseurs, étaient d'autre part inconnus de la plupart des maîtres à danser locaux de l'époque quand les quadrilles arrivèrent en Irlande. Pour cette raison, alors que les mouvements étaient conservés, ces pas disparurent à l'exception du pas simple appelé « pas marché ». En Irlande les maîtres à danser les enseignèrent sur les musiques locales (reels, jigs, polkas, etc..) avec les pas correspondants à ces musiques. La difficulté de trouver des musiciens connaissant la musique à la mode lorsqu'on sortait des grandes villes est sans doute une autre cause de l'utilisation d'airs locaux pour danser.

Les seuls sets irlandais qui existent à l'heure actuelle dans lesquels ont danse avec le pas marché (walking step en anglais) comme pas de base sont des sets du comté de Down, Contae an Dúin en irlandais. Ils ont pratiquement les même mouvements et le même style que celui décrit dans de nombreux vieux manuels de danse du XIXème siècle. On y trouve encore la révérence pour les cavalières et le salut des cavaliers, qui sont un reflet de l'ancien code de civilité.Un grand nombre des sets irlandais actuels descendraient de trois suites de quadrilles qui ont survécu grâce à leur popularité :

a) La Première Suite de Quadrilles ou le Quadrille, qui devint la danse la plus populaire à Paris au début du XIXème siècle.

b) Le quadrille des lanciers ou "Lancer set"

c) The Caledonian quadrille

 

Les sets suivants par exemples sont des évolutions de la Première Suite de Quadrilles : le Plain Polka Set, le Plain Reel Set, le Kilfenora plain set et le Corofin Plain Set (tous dansés dans le Comté de Clare) ; le Newmarket Plain Set (Comté de Cork), le Valentinia Right and Left (Comté de Kerry), le Leitrim Set, le Donegal Set, et le Fermanagh Quadrilles

Il y a beaucoup d'autre sets qui comprennent des figures de la Première Suite de Quadrilles. En particulier la première figure (pass through et Ladies' Chain), la seconde figure (avance, retire et cross over), et la quatrième (trois danseurs face à un danseur et circle ou christmas). On peut mentionner les sets suivants : le Connemara Set (Comté de Galway), le Aran set (Comté de Galway), le Newport Set et le Derrada Set (Comté de Mayo), le Dunmanway Set et le Skibbereen Set (Comté de Cork), le Cashel Set (Comté de Tipperary) et le le Durrow Treshing Set (Comté de Laois). Voici deux vidéos pour mieux comparer la forme du quadrille français tel qu'on le dansait à la fin du XIXe en France et le Clare Plain set dansé actuellement. Les déplacements sont très proches.

 

Le quadrille français, première figure : le pantalon

 

 

Première figure du Clare Plain set

 

Le second set de quadrille, appelé « Les Lanciers » a survécu dans de nombreux sets, en particulier : le Clare Lancers Set (Comté de Clare), le Melleray Lancers Set (Comté de Waterford), le Slate Quarry Lancers Set (Comté de Kilkenny), le Tipperary Lancers Set (Comté de Tipperary), et le Roscommon Lancers (Comté de Roscommon).

 

 

Première figure du quadrille des lanciers, dans sa version française de la fin du XIXe

 

 

 

 

Première figure du Clare lancers set

 

On retrouve les mouvements suivants dans presque tous les sets de lanciers :

a. Les lignes, quand quatre danseurs face à quatre autres avancent et reculent

b. « Dance in the corner »

c. La grande chaîne

D'autres se retrouvent dans la plupart : 

a. Le Lead around (promenade) à quatre, où les deux couples face à face dansent lead around ensemble avant d'aller former des groupes de quatre avec leurs voisins.

b. Le lead around des cavaliers qui se donnent la main au centre suivi d'un christmas à huit.

Le Roscommon Lancers Set comprend neuf figures dans lesquelles on retrouve la plupart de ces mouvements. Il est possible qu'il soit basé sur la juxtaposition de ces deux sets.

 

Le troisième set survit toujours dans le Comté de Down et dans celui de Clare. Ils ne se ressemblent pas beaucoup cependant. Un Caledonian quadrille aurait été dansé à Londre dès 1823 (Northern Scotland, Vol. 22-24, University of Aberdeen, 2002, p 109). On en retrouve décrits dans les manuels de danse du XIXème mais assez différents de ce qui est dansé en Irlande actuellement. On dit parfois que le Clare Caledonian Set fut importé par des travailleurs écossais à la fin du XIXème siècle dans la région de Miltown Malbay, dans le comté de Clare. C'est probablement une explication populaire du nom du quadrille. Des témoins du comté de Clare cités par Larry Lynch rapportent pour leur part qu'il arriva chez eux dans les années 20 et qu'il fut introduit par des gens qui l'avaient appris à Ennis.

 

A la fin du XIXème siècle, le set dancing est une danse trés populaire. Chaque région à son set et on ne connaît parfois que celui-là et des danses en couple ou des danses de céilí. Un témoin rapporte avoir dansé le même set 13 fois dans une soirée ! Les sets se pratiquaient souvent à la croisée des chemins et dans les maisons. Certaines maisons, sans doute habitées par des mordus, étaient réputées comme des lieux où l'on pouvait danser régulièrement. Le nom de beaucoup de morceaux de musique à danser (comme Mind the dresser, "Attention au buffet") ou de figures de danse (comme Face the hobb, "Face à la grille de cheminée") conservent le souvenir de cette époque.

 

Comme en Bretagne, autrefois, on se retrouvait aussi régulièrement à un carrefour pour danser.

 

 

 

Danses à un carrefour dans le comté de Galway vers 1891

 

  

Heurts et malheurs du set dancing

 

 

Plusieurs facteurs restreignent la pratique des quadrilles à partir du début du XXème siècle. 

 

La Gaelic League, fondée au débuts des années 1890, regroupait les associations culturelles irlandaises et parmi elles les associations de danse. Elle introduisit l'obligation pour ses membres de ne pas pratiquer ou assister à des sports d'origine étrangère, c'est à dire, en fait, de boycotter ceux qui étaient d'origine anglaise. La pratique des quadrilles, considérés comme étrangers, fut donc bannie dans les céilís organisés par les associations rattachées à ce mouvement, appelés les « fíor céilíthe » ou « vrais céilí »*. Pourtant la liste des danses du premier céilí, organisé à Londre par une branche de la Celtic League au Bloomsbury Hall en 1897 avant l'interdiction, est entièrement composée de quadrilles et de valses ! Le problème pour la Ligue Gaélique fut de trouver assez de danses pour occuper les pieds des danseurs au lieu des quadrilles. Une commission fut fondée pour dresser la liste des danses purement irlandaises, des "céilí dances", en partie collectées, en partie créées de toute pièce à cette époque.

 

La guerre civile et l'indépendance ne font que renforcer l'abandon du quadrille en faveur des danses de céilí.

 

Comme ailleurs ce type de festivités où les jeunes se retrouvaient sans surveillance était mal perçu par le clergé.

 

Le Public Dance Halls Act qui fut décrété par le gouvernement irlandais en 1935 fut considéré presque dès sa date de publication comme un facteur très important du déclin de la  pratique de la musique et de la danse traditionnelle dans l'Irlande rurale, particulièrement de la disparition des "house dances" et des danses tenues au croisées des chemins. Il instituait une taxe et une réglementation sur les lieux de dance publics qui devaient être déclarés. Des procès furent intentés à ceux chez qui ont dansait entre voisins et qui étaient surpris par la "garda siochana", la police irlandaise. Les amendes dissuasives mirent un terme aux "house dances" et mirent également un frein à la pratique de la musique sauf dans quelques lieux ou le garda local fermait les yeux.

 

A la même période, les communes créent des salles, des "city hall", dont l'usage rapporte de l'argent à la commune ou à la paroissse. Bien souvent on ne dansait pas de set dancing dans ces salles, ou peu, mais surtout des danses de céilí. Les anciens ne pouvaient plus danser leurs sets ni les jeunes les apprendre.

 

Dans les années trentes, des subventions sont données pour rénover les maisons. On y danse alors moins, de crainte d'abimer le sol.

On ne pratique plus alors les quadrilles que lors des occasions de fête comme le retour d'un émigré, un mariage, un départ en exil. 

 

Le renouveau du set dancing

 

 

Dès les années 60 et la création des Lounge bars, quelques danseurs se remettent à danser dans ces lieux.

 

Le set dancing a connu un renouveau depuis la fin des années 70. Connie Ryan commença a donner des cours de set dancing à Churchtown en 1978, comme le rappelle Michael Tubridy dans le chapitre six de la biographie qu'il a écrite : Connie Ryan, The Mighty Set Dancing Master. Connie Ryan est largement reconnu comme l'une des figures clés du renouveau du set dancing en Irlande et à l'étranger.

 

Les compétitions de la branche de la Gaelic Athletic Association (G.A.A.) appelée Scór, en 1971, et les compétitions de Comhaltas Ceoltoiri Eireann en 1978 (L. Lynch 1989, p 3) amenèrent un renouvellement de l'intérêt pour le set dancing. Ils entrainèrent aussi une transformation sensible de cette danse. Pour pouvoir l'emporter dans les concours, les danseurs changèrent souvent leur façon de danser et fréquement aussi, ils changèrent les figures ou la musique de leurs sets.

Le Clare Plain set par exemple se dansait sur des airs de polka, comme les autres Plain sets irlandais, et non sur des reels. Les figures ont aussi été changées et à vrai dire elle ressemblaient peu à celles dansées actuellement, exception faite des deux premières et de la quatrième. La cinquième figure, le galop, était autrefois une figure dansée sur des flings semblable à la 5ème figure facultative du Labasheeda reel set. La dernière figure était un hornpipe semblable à la figure finale du Labasheeda reel set. Dans les années 70, on rajouta aussi house around à la fin des figures, comme le rapporta Dan Furey à Larry Lynch, pour améliorer leur allure. Le Ballyvourney reel set, pour sa part, se dansait sur des single reels jusque dans les années 70 au lieu des polkas actuelles.

Ces modifications qui rendaient les sets plus spectaculaires ou animés se sont imposées et c'est souvent les nouvelles versions des sets de concours qui sont dansées dans les céilithe actuels. 

 

Les critères de jugement utilisés en compétition de set dancing, sans doute influencés par le style du céili dancing, y ont fait naitre un style particulier précis et spectaculaire mais bien éloigné du style décontracté et coulé des danseurs traditionnels mais aussi de celui des danseurs de céilí actuel. Certains danseurs par contre se refusèrent à prendre part aux compétitions plutôt que de devoir changer leur style de danse (Lynch 1989, p 127).

 

La scoil samhraidh Willie Clancy  a joué un rôle important dans la diffusion des sets irlandais en organisant des ateliers pour apprendre ces dances.  En 1982, Joe O'Donovananima des ateliers de set dancing à la Willie Clancy Summer School, à Milltown-Mallybay, dans le comté de Clare (Hammond 1990, p 9). Ce fut semble t-il le catalyseur décisif.Ses élèves enseignèrent les sets appris dans leurs régions respectives. Des cours de set dancing débutèrent à Dublin à la Brooks Academy. Des professeurs commencèrent à donner des cours à Cork, Galway et dans d'autres villes. Dire qu'il y a eu un renouveau du set dancing ne signifie pas que les sets n'étaient plus pratiqués de manière traditionnelle. Ce "renouveau" eu lieu dans les villes. Des collecteurs visitèrent alors différents endroits où ces dances avaient été ou étaient encore pratiquées et firent connaitre ce qu'ils avaient découvert au grand public. Des danses sont d'ailleurs encore collectées et redécouvertes jusqu'à très récemment.

 

 

Skipailh ar Brooks Academy. Eus an tu kleiz d'an tu dehou : Terry Cullen, Irene Martin, Eileen O'Doherty, Jerry O'Reilly,Mary Friel, ha Terry Moylan

 

Souvent on nommait les sets d'après les airs qui revenaient le plus souvent pour les danser. On pouvait ainsi avoir dans une région un reel set et un polka set ou un jig set qui ne correspondaient pas aux reel sets ou aux polka sets d'un autre comté. Beaucoup de sets ont été rebaptisé à l'époque du collectage du nom de leur lieu d'origine pour éviter les confusions.

 

Comment expliquer que ce renouveau ne s'étendit pas aux danses de céilí? Pour Joe O'Donovan c'est parce que les danses de céilí "avaient un peu tendance a être trop posées". Elles étaient dansées sur un rythme plus lent et les hommes ne passaient pas leurs bras autour de la taille des cavalières. Il rappelle que dans les fíor céilíthe des années 1930 et 1940, il y avait des gens qui passaient continuellement pour vérifier si vous dansiez correctement et que vous vous comportiez comme il faut. D'autre expliquent que Conradh na Gaeilge quitta peu à peu la scène du céilí-dancing, qu'en conséquence, le nombre de céilís où on les dansaient baissa et donc que celui des cours où ont les enseignait baissa aussi. Un vide aurait été laissé à Dublin, et il fut comblé par le set dancing.

Ce intérêt renouvelé se traduisit par la publication de plusieurs livres décrivant des sets. Na Piobairi Uilleann (The Uilleann Pipers Club), sous l'influence de B. Breathnach, publia le premier livre de set dancing intitulé The Piper's Set and Other Dance de Terry Moylan. D'autres publications devaient suivre, avec pour auteurs, entre autre T. Moylan, W. Hammond,  Larry Lynch, Pat Murphy, et Eilenn O'Doherty.

Le renouveau a entrainé l'apparition de nouveaux maîtres à danser itinérants ; mentionnons par exemple feu Connie Ryan, Terry Moylan, Joe O'Donovan, Timmy McCarthy, Pat Murphy, Larry Lynch, Patrick O'Dea , Mick Mulkerrin, etc... En Irlande et à l'étranger, des stages, des festivals et des cours ont lieu régulièrement. Certains danseurs suivent d'ailleurs les stages des professeurs à l'étranger également. On trouve désormais des danseurs dans un nombre élevé de pays : les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et même dans des pays sans communauté d'origine irlandaise importante comme l'Allemagne, le Japon, etc...

 

 

Bibliographie

 

 

 Beaucoup des figures des quadrilles étaient empruntées à la danse cotillon. Les danseurs ou le maître de cérémonie, disons l'animateur, lors des soirées, choisissaient les figures de la danse dans le large éventail de figures existant. Certaines combinaisons de figures devinrent fixes, d'où le nom de « set of quadrilles », ou suite de quadrilles, puis de set dancing. On retrouve ce mot « set » utilisé par les musiciens, pour parler d'une suite d'airs, ou par les danseurs de step, pour une suite de pas, toutes deux fixées à l'avance.