Éléments de théologie rationnelle

(en cours d'écriture)

Pour comprendre ce qu'on dit quand on affirme que Dieu existe ou qu'il n'existe pas, il faut s'être demandé ce que cela veut dire. De qui ou de quoi parle-t-on quand on parle de Dieu ? Il y a de nombreuses façons d'exister. Que veut-on dire de Dieu quand on affirme ou quand on nie son existence ?

Qu'est ce que Dieu ? Et qu'est-ce qu'exister ?

Dieu a mille noms. Le nombre de ses noms est illimité parce que le nombre de ses définitions est illimité : l'infiniment généreux, le tout-puissant, la sagesse infinie, la somme de toutes les perfections ...

Pour un être matériel, exister c'est agir sur d'autres êtres matériels. Un corps manifeste sa présence par son influence sur d'autres corps.

Un corps vivant existe en vivant.

Un esprit existe en prenant conscience de son environnement et de lui-même et en agissant sur son environnement et sur lui-même. La vérité se prouve par les actes. Un esprit se manifeste dans le monde et aux yeux des autres en agissant.

Pour montrer qu'un être mathématique existe, il suffit de le définir correctement et de raisonner correctement avec sa définition.

Une capacité peut exister sans se manifester, simplement parce qu'elle est disponible, prête à être utilisée. Elle peut aussi exister d'un façon beaucoup plus visible et tangible quand on agit avec efficacité.

Toutes les possibilités existent en tant que possibilités. Elles sont éternellement possibles. Mais seules celles qui sont actualisées existent effectivement.

Un savoir universel a une existence intemporelle. Il est éternellement vrai. Il existe avant d'avoir été découvert. Mais pour nous il existe vraiment, effectivement, seulement quand il est découvert, discuté, enseigné et partagé.

Des preuves de l'existence de Dieu

La raison est une sagesse infinie. Elle existe à la fois d'une façon potentielle, avant même que nous la découvrions, et d'une façon actuelle, quand nous la connaissons. La raison que nous connaissons révèle la sagesse divine. Elle est une preuve de la générosité divine. La sagesse et la générosité divines existent, donc Dieu existe.

Le monde est d'une beauté divine, comme un magnifique présent offert à tous les esprits. Il révèle la générosité divine. Même un brin de paille révèle la grandeur de Dieu. Le monde et tout ce qu'il contient peuvent être considérés comme des preuves de l'existence de Dieu. La beauté du monde est une manifestation divine, comme si Dieu vivait dans le monde.

Pour qu'une capacité existe vraiment, il faut qu'elle soit exercée. On prouve la vérité d'une capacité par les actes. Une capacité qui n'est jamais exercée n'a pas d'existence effective. Si Dieu n'exerçait pas sa capacité à donner sa sagesse et la beauté du monde, il ne serait pas infiniment généreux. Donc il donne sa sagesse et la beauté du monde. À partir du principe de l'existence d'une infinie générosité, on déduit l'existence d'une sagesse qui nous est accessible, la raison que nous connaissons, et l'existence d'un monde d'une beauté divine. Le principe de l'existence d'une infinie générosité explique donc ce qui existe effectivement. Un principe qui porte des fruits est un bon principe, avec lequel on peut développer un savoir rationnel.

On peut développer un savoir rationnel à partir du principe que Dieu existe, pourvu qu'on l'interprète correctement. On peut penser à de très nombreuses interprétations.

Pourquoi c'est ainsi et pas autrement ?

En prouvant que cela ne peut pas être autrement, on explique pourquoi c'est ainsi. On attend d'une bonne preuve non seulement qu'elle établisse la vérité de sa conclusion mais aussi qu'elle explique clairement pourquoi cette conclusion est vraie.

Possibilité et nécessité sont des concepts complémentaires : est nécessaire ce qui ne peut pas ne pas être. Est possible ce dont la négation n'est pas nécessaire.

Il faut distinguer plusieurs formes de nécessité. La nécessité théorique, logique et mathématique est définie avec une théorie de tous les mondes logiquement possibles, toutes les structures, tous les modèles, tous les ensembles, toutes les possibilités théoriques. Elle ne dépend pas des observations du monde présent.

De la même façon, on définit la nécessité naturelle avec une théorie de tous les mondes naturellement possibles. Une possibilité naturelle est une possibilité théorique qui respecte les lois de la Nature. Nous connaissons la nécessité naturelle à partir des observations du monde présent. Les mathématiques pures à elles-seules ne suffisent pas pour connaître les lois de la Nature.

Les nécessités naturelles ont parfois une apparence arbitraire. Par exemple, pourquoi les constantes fondamentales de la physique ont ces valeurs et pas d'autres ? Les explications ultimes ont toujours un point d'arrêt : c'est ainsi, toutes les observations jusqu'à présent ont confirmé que c'est ainsi. Nous ne savons pas pourquoi c'est ainsi mais nous avons observé que c'est ainsi.

Le respect de la raison

La raison prescrit le respect des nécessités logique et naturelle. Si on ne respecte pas la nécessité logique, on laisse sa pensée s'égarer dans l'absurdité. Si on ne respecte pas la nécessité naturelle, on laisse sa pensée demander l'impossible, désirer ce que la Nature ne peut pas offrir.

La raison prescrit également le respect de la nécessité éthique. Est éthiquement nécessaire ce qu'on ne peut pas ne pas faire sans manquer à son devoir.

En connaissant la nécessité éthique on connaît en même temps les possibilités éthiques.

Il ne faut pas voir la discipline de la raison comme une somme d'interdits qui nous priverait de notre liberté. Au contraire elle augmente notre liberté parce qu'elle nous fait découvrir les immenses espaces des possibilités théoriques, naturelles et éthiques. La soumission à la nécessité est très différente de la soumission à un tyran. Elle renforce notre liberté et notre sérénité en augmentant notre intelligence, nos compétences et nos capacités à connaître et à faire ce qui est vraiment bien.

Comme la raison est une sagesse divine, respecter la raison, c'est obéir à Dieu.

Le problème du mal

Si Dieu est infiniment bon, généreux et puissant, pourquoi laisse-t-il exister tous les les malheurs et toutes les horreurs du monde ? Il semble que la présence du mal dans le monde contredise la sagesse et la puissance divines.

Le monde n'est pas d'une beauté divine, il est d'une laideur monstrueuse, il est horrible, il est atroce. Et toute la foi dans la bonté de Dieu pourrait s'effondrer.

La présence du mal semble incompréhensible si on croit à la puissance de la raison. Le mal met la foi à l'épreuve.

Nous avons souvent le savoir, l'intelligence et les moyens de réduire les maux qui nous affligent. La générosité divine n'est pas de nous donner un paradis dans lequel nous n'aurions rien à faire, elle est plutôt de nous donner l'intelligence et les moyens d'agir et de travailler pour vivre vraiment bien.

La foi dans la raison et la raison de la foi : le pari de Pascal

L'humanité est-elle en train d'accoucher dans la douleur d'un monde meilleur ?

En dehors des intérêts à courte vue, la vie est-elle toujours vaine et insensée ?

L'espoir d'un meilleur avenir est-il forcément une illusion ?

Y a-t-il des raisons d'espérer ?

Si on désespère lorsqu'il n'y a pas de raison d'espérer, on n'a rien gagné parce qu'il n'y a rien à gagner.

Si on désespère lorsqu'il y a des raisons d'espérer, on a tout perdu lorsqu'on pouvait gagner.

Si on espère lorsqu'il n'y a pas de raison d'espérer, on n'a rien perdu parce qu'il n'y a rien à gagner.

Si on espère lorsqu'il y a des raisons d'espérer, on peut tout gagner parce qu'il y a tout à gagner.

Conclusion : on a tout à perdre et rien à gagner si on désespère. On a tout à gagner et rien à perdre si on espère.

Espérer, c'est avoir la foi, ne serait-ce que la foi dans la vie, ou la raison, la bonne volonté, l'amour, la beauté ... Un athée humaniste place sa foi dans l'humanité. Il n'est pas forcément très différent d'un croyant rationaliste.

La raison n'est pas une boule de cristal. Il ne faut pas chercher à connaître ce qu'on ne peut pas connaître. Doit-on en conclure qu'il ne faut pas se poser de questions sur l'avenir ?

L'être d'un être ne se réduit pas à ce qu'il est instantanément. Son être présent est toujours en relation avec son être passé et son être à venir. On ignore une grande partie de son être si on le sépare de son avenir. On connaît un être en le situant dans la totalité des temps passés, présent et à venir.

La raison donne rarement les moyens de prévoir l'avenir mais elle donne toujours les moyens de raisonner sur des possibilités. Il est naturel de se projeter dans l'avenir en anticipant des possibilités. Refuser de penser à l'avenir serait irrationnel.

Le bien-être ou le mal-être présent dépend des anticipations. La confiance dans l'avenir donne la tranquillité présente. Si au contraire on se croit condamné, on en souffre immédiatement même si le présent n'est pas menaçant.

La foi réconforte et console. Elle donne la volonté, le courage et l'intelligence de bien vivre. Elle éveille l'esprit. Elle éduque, guérit et sauve.

Une théologie sans au-delà

De nombreux croyants enseignent que la vie sur la Terre serait faite pour gagner un Paradis que personne ne connaît, et pour échapper à un Enfer que personne ne connaît non plus. La vie que nous connaissons serait seulement une épreuve pour gagner une vie que nous ne connaissons pas. Or le respect de la raison est un commandement divin et il ne semble pas très rationnel d'orienter toute sa vie pour une promesse que personne ne peut vérifier.

L'enfer et le paradis existent avant la mort. Quand on vit mal, on peut faire de sa vie un véritable enfer.

Choisir une vie juste, c'est choisir le meilleur, parce qu'on se rend prêt à accueillir les bienfaits de la raison, de la sagesse, de la beauté, de l'amour ...

Choisir une vie injuste, c'est se priver de la raison, de la sagesse et de tout ce qui fait de la vie le meilleur, c'est choisir une vie triste et misérable. Le crime est pour lui-même un châtiment parce qu'il condamne à se priver du meilleur.

Qui boira de cette eau n'aura plus jamais soif car elle est une source d'où jaillit la vie sans fin. (Jean 4, 14)

Le désir de la sagesse est déjà de la sagesse. Aimer l'amour est déjà de l'amour. On n'a plus jamais soif parce que la soif s'apaise elle -même. C'est une source d'où jaillit la vie sans fin. La vie sans fin n'est pas forcément la vie éternelle après la mort. Elle peut être simplement la vie des générations qui se succèdent.

Quand on aime on désire toujours le meilleur. Or le meilleur est toujours d'aimer. Donc l'amour est amour de l'amour.

La vie divine n'est pas au-delà de tout ce qui nous est pour l'instant accessible. La vie divine est ici et maintenant, quand nous nous servons de la raison et de toutes nos facultés pour vivre bien dans l'amour de l'esprit. L'esprit divin s'accomplit dans ce monde. Il est présent toujours et partout pour tous. Ce monde est bien suffisant pour révéler la grandeur de l'amour et donc pour manifester la grandeur de Dieu. Un autre monde n'est pas nécessaire.

Divinement naturel

L'Univers matériel, la vie, l'esprit et l'amour sont des manifestations de la générosité divine. Dieu nous a rendu capable d'aimer, de l'aimer lui et de nous aimer les uns les autres, parce qu'il est infiniment généreux. Il nous aurait privé de cette capacité qu'il nous aurait privé du meilleur.

La matière, la vie, l'esprit et l'amour sont des effets naturels. Ils révèlent naturellement la générosité divine. Pas besoin de surnaturel pour prouver que Dieu existe.

Même le développement d'une culture est un processus naturel. C'est une possibilité naturelle qui se réalise. Les lois de la Nature ne sont pas transgressées.

On peut se fier aux lois de la Nature. La Nature ne transgresse jamais ses propres lois. Tous se passe comme si elle ne reniait jamais sa parole.

Notre monde serait-il meilleur s'il était peuplé de sorciers, de monstres ou de superhéros qui défient continuellement les lois de la Nature ?

Faut-il attribuer à Dieu une volonté faible qui le ferait hésiter à faire appliquer des lois qu'il a pourtant prescrites ?

Ce qui est naturel est divinement naturel et naturellement divin. Les lois de la Nature ne s'opposent pas à la puissance divine, elles sont plutôt la révélation de cette puissance.

Nature et révélation

Une tradition oppose la théologie naturelle à la théologie révélée. L'une cherche à connaître Dieu en observant sa création, en lisant le grand livre de la Nature, l'autre, en lisant les Écritures, la Bible. On les oppose parce qu'on suppose que la révélation est un événement surnaturel, comme si Dieu intervenait directement dans sa création, peut-être par l'intermédiaire des anges pour révéler la vérité à des esprits inspirés, ou peut-être même en s'incarnant dans le corps de Jésus-Christ.

La théologie naturelle se condamne à ignorer l'existence de la révélation tout en se réclamant de la raison. Mais la raison nous demande de regarder la réalité en face, sûrement pas d'ignorer délibérément ce qui existe.

On n'est pas obligé de concevoir la révélation comme un événement surnaturel. La conscience, l'imagination, les émotions, la pensée et la parole sont des effets naturels et ils suffisent pour révéler la vérité à des esprits inspirés. La révélation est naturelle. Elle fait partie d'une culture et le développement d'une culture est toujours un processus naturel.

Un point de désaccord oppose la théologie rationnelle aux fanatiques de la révélation. Comment faire la différence entre une vraie révélation et une fausse ? Pour un fanatique de la révélation, la réponse est simplement que la révélation qu'il a choisie est la seule vraie. Il impose un argument d'autorité auquel il se soumet lui-même : c'est vrai parce que tel prophète l'a dit. Les arguments d'autorité sont fondamentalement contraires à la raison. Se ranger sous un argument d'autorité revient à refuser de donner des raisons ou des preuves. La théologie rationnelle reconnaît les vrais prophètes à leurs fruits. C'est leur enseignement de la vérité et de la sagesse qui prouve qu'ils sont de vrais prophètes, des esprits bien inspirés.

La raison n'exclut pas l'intuition, l'inspiration ou la révélation. Pour bien raisonner on a besoin de bons principes. Encore faut-il les trouver. D'où viennent les bons principes ? De n'importe où. Même un dingue devenu incapable de raisonner pourrait avoir une intuition géniale dont on fait un des grands principes de la science. On reconnaît les bons principes à leurs fruits, pas à leurs origines. Les traditions, les préjugés, les généralisations des observations, les opinions des savants et des moins savants, les rêves, les délires, les intuitions, l'inspiration et la révélation peuvent tous nous conduire à des bons principes avec lesquels développer les sciences.

La finitude humaine et la raison

Toutes les formes d'antirationalisme dénoncent les faiblesses de la raison humaine. Notre seule raison, notre petite raison, serait une lueur beaucoup trop faible pour nous éclairer sur les vérités divines. Comment un esprit fini pourrait-il connaître l'infini ?

Quel est le plus grand des nombres naturels ? Il est facile de prouver, par l'absurde, qu'il n'y en a pas. S'il y en avait un, il suffirait de lui ajouter un pour trouver un nombre naturel plus grand. Si nombre des nombres naturels était fini, il y aurait un nombre naturel plus grand que tous les autres. Donc le nombre des nombres naturels est infini. Nous le savons parce que nous pouvons le prouver. Donc nous pouvons connaître l'infini.

La raison que nous connaissons donne les moyens de connaître toutes les possibilités, théoriques, naturelles et éthiques. Ses limites présentes peuvent toujours être dépassées, parce qu'on peut toujours faire progresser le savoir rationnel. Nous ne connaissons pas de limite ultime. Nul ne sait jusqu'où la science nous mènera. La raison que nous connaissons n'est pas arrêtée par les faiblesses humaines parce nous avons toujours les moyens de les dépasser.

La raison que nous connaissons est beaucoup plus qu'un savoir faiblement humain. Elle révèle davantage une sagesse infinie qu'une sagesse limitée par les faiblesses humaines, parce qu'elle donne les moyens de raisonner sur tout ce qui est.

Omniscience, toute-puissance et générosité infinie

Toutes les vérités purement théoriques, logiques ou mathématiques existent d'une façon intemporelle, comme si elles avaient toujours été là et qu'il suffisait d'y penser pour les découvrir. Attribuer à Dieu l'omniscience, c'est supposer qu'il connaît toutes ces vérités, toutes les théories et tous leurs théorèmes, tous les êtres mathématiques, toutes les structures, tous les modèles, tous les mondes logiquement possibles. Il connaît également toutes les théories qui servent à évaluer les possibilités théoriques.

Notre Univers peut être identifié à un monde logiquement possible, parce qu'on peut en faire un modèle mathématique qui le représente avec précision. Un monde logiquement possible existe toujours d'une façon potentielle mais notre Univers existe davantage, il existe actuellement, effectivement. La toute-puissance de Dieu est de pouvoir faire exister actuellement tout ce qui existe potentiellement, toutes les possibilités théoriques. Il est le créateur de notre Univers parce qu'il lui a donné l'existence actuelle. C'est une manifestation de sa puissance.

La générosité infinie de Dieu est donner l'existence actuelle à tout ce qui est bon.

Toute-puissance divine et liberté humaine

Si Dieu est le créateur de l'Univers, il a créé tout ce qu'il contient et tout ce qui s'y passe. Tout ce qui arrive aux êtres de l'Univers et tout ce qu'ils font a été voulu et actualisé par Dieu. Mais alors il semble qu'il n'y a plus de place pour notre liberté. Comment pourrions-nous l'exercer si Dieu décide de tout ?

Un bon chef ne décide pas de tout. Il délègue des responsabilités à la mesure des compétences de chacun. Il ne prend pas sur lui toutes les responsabilités parce que le mieux est de laisser à chacun la liberté de révéler sa compétence.

Comment Dieu peut-il être le créateur de tout ce qui est et nous laisser la liberté d'être les créateurs de nos propres destinées ?

La physique quantique apporte une réponse. Notre Univers et tous les êtres qu'il contient n'ont pas une unique mais un nombre incalculable de destinées qui coexistent en parallèle dans le même espace-temps. Chaque être a devant lui un arbre de destinées possibles. La destinée d'un système est comme une forêt des destinées enchevêtrées de tous les êtres qu'il contient. Dieu a créé toutes ces destinées en leur donnant l'existence l'actuelle. Sa générosité ressemble à de la prodigalité parce qu'il a donné à tous les êtres de l'Univers un nombre incalculable de destinées actuelles.

Un être humain ne peut connaître qu'une seule destinée parmi toutes celles que Dieu lui a données et qui sont devant lui. Comme une destinée dépend de toutes les décisions prises antérieurement, nous avons un pouvoir de contrôle, partiel, sur nos propres destinées. Nous pouvons prendre des décisions qui déterminent ce que nous devenons. Nous pouvons choisir librement parmi toutes les destinées que Dieu nous a données. Dieu crée toutes nos destinées et il nous laisse la liberté de choisir celle que nous vivons.

Dieu nous a-t-il fait à son image ?

Nous pouvons imaginer de nombreuses possibilités, nous pouvons les évaluer et parfois réaliser celles que croyons bonnes. Nous faisons ainsi en petit ce que Dieu fait en grand. Il connaît toutes les possibilités et il réalise toutes celles qui sont bonnes.

Dieu partage avec nous sa sagesse et sa puissance. Il nous donne le meilleur parce qu'il est le meilleur, parce qu'il généreux et parce que le meilleur est de donner la générosité.

Le baptême dans la raison et le royaume de Dieu

Moi je vous ai immergé dans l'eau. Lui vous immergera dans l'Esprit saint. (Marc, 1, 8)

Il faut laver le corps quand il est souillé. Il en va de même pour l'esprit. On lave le corps avec de l'eau. Et avec quoi lave-t-on l'esprit ?

La raison ne demande pas seulement de corriger nos erreurs de raisonnement, elle demande aussi et surtout d'être juste et bon. Pour un rationaliste, il est naturel d'identifier le bon usage de la raison à une purification de l'esprit dans l'esprit, semblable à celle annoncée par Jean le Baptiste.

Pour un croyant rationaliste, il est naturel d'identifier le royaume de la raison et le royaume de Dieu, parce que Dieu demande de respecter la raison et parce que la raison demande de respecter Dieu. La raison est la sagesse divine autant que nous pouvons la connaître.

Ni Jean le Baptiste, ni Jésus n'étaient rationalistes. Ils annonçaient la fin des temps. Jean a annoncé la condamnation de tous ceux qui se détournent de Dieu. Jésus a annoncé le salut pour tous ceux qui se tournent vers Dieu. On peut pourtant interpréter leur enseignement d'une façon rationaliste sans projeter sur eux cette interprétation. On peut les considérer comme des sources d'inspiration pour le rationalisme même s'ils ne sont pas des penseurs rationalistes.

(...)