Quid de la liberté ?

Nous sommes de fervents défenseurs de la liberté en général, et de la liberté d’expression en particulier.

Mais si toutes les opinions doivent pouvoir s’exprimer dans le cadre de la loi, mentir délibérément, de façon répétée, pour exacerber la haine et dresser une partie de la population contre une autre doit être combattu.

Les sites qui attisent et propagent cette haine doivent accepter de ne pas être financés par des entreprises privées, collectivités ou associations qui prônent des valeurs diamétralement opposées. Il s’agit également de liberté : ici, la liberté des marques d’associer leur image à qui elles le souhaitent.

Nous ne réclamons pas la fermeture des sites propageant la haine, le sexisme, l'obscurantisme, tant que leurs propos ne dépassent pas les frontières de la légalité. Nous désirons que les annonceurs puissent connaître et contrôler l’emplacement où apparaissent leurs publicités, et par là même quels sites ils financent.

Liberté d’expression ne signifie pas absence de conséquences.

Si les valeurs véhiculées par Breitbart, Boulevard Voltaire, Breizatao, Valeurs Actuelles ou FranceSoir repoussent trop d’annonceurs pour que cela reste rentable, c’est au site lui-même de repenser son mode de financement, et non aux entreprises, donc aux consommateurs qui achètent leurs produits, d’y participer à leur insu.

La publicité numérique n'est pas une manne qui touche obligatoirement les sites en fonction de leur audience, ni une subvention : il s'agit d'une transaction commerciale pour laquelle le client-annonceur a parfaitement le droit de faire les choix et les configurations qu'il juge nécessaires.

Si, en conséquence, un site estime alors que ce système capitaliste libéral n'est pas adapté à son contenu ou à son idéologie car non rentable, il est également libre d'adopter un autre système, en considérant le bénévolat, le crowdfunding, le mécénat ou la vente de T-shirts, mais il ne peut pas invoquer sa propre liberté d'expression pour contraindre des entreprises privées à le financer contre leur gré.

Comment, au nom de la liberté, pourrait-on interdire aux annonceurs privés de décider à quel endroit et dans quel environnement ils désirent que leurs bannières publicitaires apparaissent ? Comment, au nom de la liberté, pourrait-on interdire à des collectifs de citoyens de prévenir les annonceurs de l'endroit - accessible à tous - où ont été vues leurs publicités, et de s'en émouvoir ?

Chacun doit accepter d’assumer la responsabilité de ses écrits, de ses actes et des idéologies qu’il véhicule. C’est ce travail de responsabilisation que nous menons, au travers de notre action.