Et alors, ça marche ?

Dans son premier mois d’existence seulement, la branche Française de Sleeping Giants a su rassembler près un millier de “géants” sur Twitter.

Dans son premier mois d’existence seulement, la branche Française de Sleeping Giants a su rassembler près un millier de “géants” sur Twitter. En ce janvier 2021, nous sommes à plus de 21 000 géants. Certains contribuent à exposer les publicités qui passent sur Breitbart, Boulevard Voltaire ou Breizatao d’autres, simplement par leurs “retweets” ou leurs “like”, contribuent à attirer l’attention des marques sur le problème. Sans ces petites actions quotidiennes, notre action ne pourrait exister.

Ainsi, des sociétés importantes, comme par exemple des constructeurs automobiles, compagnies aériennes, groupes bancaires, enseignes de grande distribution, mais aussi des structures plus modestes ont immédiatement réagi et retiré leurs annonces de ces sites.

Sleeping Giants totalise près de 4000 enseignes qui ont décidé de ne plus financer Breitbart, dont plus de 1000 en Europe (et plus de 200 en France dès les premières semaines). En France, près de 1700 annonceurs ont exclu des sites/chaînes de télévision toxiques. À ce nombre doivent être ajoutées toutes les marques qui, pour des raisons qui leur appartiennent, n’ont pas désiré ou considéré nécessaire de communiquer sur le respect de leurs valeurs que constitue le retrait de ces sites de leur liste de fournisseurs d’emplacements publicitaires. À ce jour, nous n’avons rencontré qu'un seul annonceur qui ait déclaré ouvertement vouloir maintenir sa présence sur l'un de ces sites.

La publicité programmatique fonctionne sur un système d’enchères, les emplacements les plus convoités étant mieux rémunérés selon la loi de l’offre et de la demande. Ensuite, les sites qui proposent des emplacements publicitaires sont principalement rémunérés à chaque clic d’un internaute sur une publicité. Une marque importante sera plus facilement cliquée qu’un petit annonceur inconnu du public.

L’action des Sleeping Giants a fait sans aucun doute baisser la cote des sites ciblés auprès des annonceurs, et, mécaniquement, les revenus que le site tire des publicités. Les chiffres exacts ne sont connus que du site lui-même et de la plateforme technique de gestion des annonces (en l’occurrence Google Adsense). Il est donc impossible de communiquer avec certitude la perte de revenus publicitaires mais il s'agit assurément d'un pourcentage considérable : l'ex directeur de Breitbart, Steve Bannon, a avoué dans une vidéo que les pertes résultant du retrait des annonceurs de son site avoisineraient 90% des revenus.

Lors du lancement de l'action Sleeping Giants envers Breitbart aux USA, la réaction de ce dernier ne s’est pas faite attendre : Kellogg’s, l’une des premières marques à retirer ses annonces, a essuyé les foudres de Breitbart, qui a appelé au boycott de la marque, a rédigé des articles incendiaires et entamé une campagne de dénigrement systématique. Mais, submergé par la marée et incapable de contrôler l’hémorragie, le site a dû se résoudre à baisser les bras, même si sa rancœur contre Kellogg’s reste encore palpable.

Aujourd'hui, les entreprises, grandes ou petites, n'hésitent plus à annoncer publiquement le retrait de leurs publicités des sites que nous ciblons, et même, souvent, leur soutien à notre action et aux valeurs que nous défendons.