Obsèques

Pourquoi les obsèques « font du bien » ?


Personne n’aime aller à un enterrement, mais beaucoup en ressortent apaisés, rassurés, réconciliés. C’est la force de la célébration des obsèques. Elle nous fait passer du souvenir du défunt (le passé) à l’espérance du ciel (le futur) en passant par la prière (le présent). Celui -ou celle- qui était derrière nous, passe devant nous et nous attend au ciel. Regarder en arrière, ce ne sont que des larmes. Penser que nos défunts nous attendent dans l’avenir, nous fait marcher devant avec plus d’assurance. 

La célébration ne nous rend pas les personnes chères, mais elle nous les rend éternelles. La personne qui était vivante avec moi et qui pouvait mourir, ne le peut plus maintenant qu’elle est auprès de Dieu. Nous pouvons prier pour elle et elle peut prier pour nous. Quelqu’un qui nous a aimés sur terre ne va pas s’arrêter de le faire au ciel. Un père ne cesse de l’être, ni une mère. Mais au ciel, leur sentiment pour nous entre dans une plénitude. Que de cadeaux à leur demander ! C’est ce que l’Eglise appelle (voir le Credo) la "communion des saints." Et cette communion se moque de toute barrière... à commencer par la mort. Les obsèques permettent ce passage de la mort à la vie... et c’est ainsi que Marthe et Marie retrouveront Lazare par leur foi en Jésus.

Témoignages


"Ce que j'aime dans cette mission, c'est de pouvoir porter l’Évangile et la paix de Dieu."

"J'ai 67 ans, je suis marié et père de cinq enfants. Avec ma femme Claire, nous sommes installés à Tavernay depuis bientôt un an. Je ne pensais pas m'occuper de funérailles, mais les voies du Seigneur sont impénétrables. En effet, quelques mois avant de quitter la vie professionnelle, on m'a détecté un cancer de l'appendice, et j'ai dû subir plusieurs opérations, en plus d'un traitement de chimiothérapie. 

C'est en revenant d'un pèlerinage que j'ai eu le désir de m'occuper des malades et un peu plus tard, j'ai également senti un appel à m'occuper des funérailles. Aussi, une fois ma santé rétablie, j'ai demandé à mon curé de paroisse de me former. Après avoir assisté à deux célébrations avec le Père Paul, j’ai dû me lancer tout seul en fin d'année dernière. Pour préparer la cérémonie, il y a d'abord une rencontre avec la famille. 

On essaie de la faire parler sur le défunt afin de connaître qui il était ; cela aide pour mieux préparer l'homélie.Et puis, il y a le choix des textes. Je suis surpris, à chaque fois, de voir que les familles choisissent de très beaux textes, même si elles ne sont pas forcément croyantes ; c'est là que l'on voit le travail de l’Esprit-Saint.

Ces temps de rencontre sont des temps privilégiés pour faire de la catéchèse et expliquer en particulier ce que nous célébrons lors de cette cérémonie : la Résurrection de notre Seigneur. 

Ce que j'aime beaucoup dans cette mission, c'est de pouvoir porter l’Évangile et la paix de Dieu. Les personnes que l'on voit sont touchées par la douleur et sont réceptives au message du Christ, même si elles ne sont pas pratiquantes. Pour ma première célébration, j'étais un peu stressé, mais je sentais que le Seigneur était présent. Je me suis appuyé sur le témoignage des enfants du défunt et j'ai commenté trois béatitudes, dont celle qui avait un lien plus étroit avec lui : heureux ceux qui pleurent car ils seront consolés. J'ai conclu en disant "Puissions-nous donc accueillir cet Évangile des Béatitudes comme une bonne nouvelle, qui nous apporte la joie, la confiance et surtout l'espérance".  Henri 

"L'Esprit Saint nous aide à parler avec notre foi et notre coeur."

" Née à Angers, je suis Autunoise depuis 1966, année de mon mariage avec Jean-Paul, qui m’avait précédée de quelques mois pour venir travailler au Labo des Ponts et Chaussées. Je suis veuve depuis 1999.

Il y a une quinzaine d’années, un courrier de notre curé d’alors, le père Jean-Noël Devillard, me proposait, avec d’autres laïcs, d’entrer dans une équipe d’accompagnement des funérailles. J’ai accepté et nous avons d‘abord fait une formation proposée par le diocèse. Puis, nous avons continué notre formation sur le terrain en binôme avec un prêtre, un diacre ou une religieuse, pour recevoir les familles, préparer la cérémonie et l’animer. Plus tard, on m’a demandé de présider les obsèques.

J’essaye moi aussi d’être en binôme, bien que cela devienne difficile car nous vieillissons. Ce n’est pas tel ou tel qui représente la paroisse et l’Église, mais une équipe toute entière dont fait partie la personne chargée de la sacristie. À l’occasion des obsèques, nous nous adressons à beaucoup de personnes non croyantes, aussi bien au moment de la préparation avec la famille que dans l’assemblée. Heureusement, l’Esprit-Saint nous aide à parler avec notre foi et notre coeur.

Faire partie de l’équipe des funérailles m’a fait évoluer dans ma vie de foi : le Seigneur m’accompagne vraiment. Sinon, comment pourrions-nous partager l’amour de Dieu pour chacun, avec des familles éloignées de l’Église? Comment pourrions-nous transmettre notre espérance née de la Résurrection du Christ?... On reconnait la présence de l’Esprit 

lorsqu’un membre de l’assemblée vient nous voir à la fin des obsèques pour dire : “Je ne suis pas croyant, mais j’ai apprécié la cérémonie”. La préparation avec la famille est un moment difficile, mais souvent plein d’amour. Il peut y avoir a aussi des sourires ou même des rires à l’évocation des moments heureux vécus avec le défunt. On constate aussi parfois un dénouement dans le partage de choses lourdes à porter ou des non-dits. Tous entrent alors dans la paix.

Lorsque des personnes, qui se disent peu ou pas croyantes, prennent un long temps pour choisir les textes, c’est une joie, car ils ont ainsi été en contact avec la Parole de Dieu. Avec beaucoup de familles, des liens se sont créés ou renforcés par le partage de la messe de quarantaine lorsqu’il y en a une. Et les échanges de nouvelles se font sur les trottoirs ou les lieux de courses... Je n’ai jamais regretté d’avoir répondu “oui” à la lettre du Père Devillard !"


Marie-Françoise