« Je veux que tu vives » (Ez 16,6)

“Il est vivant, ressuscité, Alléluia !” Des millions de chrétiens par toute la terre chantent leur joie et leur espérance. La vie a vaincu la mort. Même si les ténèbres avancent insidieusement et menacent la vie de sa conception jusqu’à son passage à l’éternité, celle-ci a vaincu, grâce au Christ. Pour toujours, la vie divine est liée à la vie humaine. Rien ne pourra plus les séparer. Il est vain, le combat des ténèbres ! (Même s’il paraît triompher quelquefois). L’amour s’exprime quand nous disons à quelqu’un d’autre : “Je veux que tu vives”... Et la personne qui reçoit ce vœu est engendrée de nouveau. Alors la force de la Résurrection envahit son âme et nous, nous devenons des “passeurs d’espérance”.

Comment vivre de la résurrection ? Comment en faire une dynamique de vie ? Saint Lazare pourrait nous en parler mieux (lui qui a fait l’expérience du tombeau)... Mais la lecture des Actes des Apôtres est un incontournable. Se laisser rejoindre par le ressuscité qui vient marcher sur notre route (Emmaüs), se laisser interpeller par une parole humaine qu’on reconnaît venir de Dieu (aussi), accueillir une parole d’encouragement et d’amour, et voilà notre âme réconfortée, soulagée, parfois guérie.

Mais la résurrection est plus qu’une guérison. C’est une victoire, une joie intense, une nouvelle condition : c’est une relation avec le Dieu vivant. Qui dit “relation” dit dialogue, affection partagée, communion intime, amitié profonde. Cette relation écarte la peur, les tensions idéologiques inutiles, et les divisions au cœur même de la foi. La Résurrection est un nouveau mode de vie que peu de monde adopte excepté les saints. 

Alors soyons saints, ou désirons l’Esprit-Saint qui est le but de ce temps Pascal.

Père Francis Manoukian, Curé