6 septembre 2009
Génuflexion Trimix aux Blocs Erratiques
Aujourd'hui, mézigue - au nom du comité central du NPSF - baptise Laurent, l'un de mes tous premiers binômes. Le garçon est absolument charmant, mais il souffre qu'une terrible tare : il est instructeur « Pudding ». Donc limité - par construction mentale - dans le domaine des plongées profondes à l'air. Du coup, au fil des ans, on s'était un peu perdus de vue. Avant d'émouvantes retrouvailles en début d'année à Rivaz (voir photo).
En ce dimanche de septembre, mon Lolo est fin prêt pour tâter du Trimix. Je lui passe mon vénérable bidisse, toujours chargé de Tx 16/50 à droite et de 20/30 à gauche. A peine le temps de discuter le bout de gras avec deux Ufpiens équipés de leur menhir, et nous v'là partis pour les Blocs Erratiques. J'ai pris le scoot pour remorquer l'impétrant. La suite s'annonce plutôt bien puisque le candidat n'essaie pas illico de se suicider en s'étranglant avec le bout de remorquage ! (pas comme un célèbre lapin Alsachien, suivez mon regard).
La plonge se déroule tip-top. La visi, pas terrible, dans les 20m , s'améliore au fond pour devenir franchement sympa dans les 80, 90m. Les blocs du fond sont décidemment supers (je ne m'en lasse pas). Et c'est là qu'on s'arrête pour cette première. « Lot Lo » est « un peu » sorti de mes tables, et il accélère un poil à la remontée dans les 40m. « Oh là bijou, du calme, t'es au VPMB-E ». Une déco de ce type se fait à la cool, bien lisse, et le retard éventuel se rattrape plus tard.
Au retour, mon aminche passe sur O2 à 6m. C'est là que le « meilleur détendeur du monde » (Comex) décide de partir en couille. Un petit pit-stop sous-marin s'impose. Je passe rapidos le dét de ma BO de NX 40 sur son O2 et la déco peut continuer sans problo. L'avantage avec Lawlaw, c'est que c'est un super calme. Rien ne l'inquiète et nous sortons à la cool après 1h de plonge
Le v'là baptisé après cette plongée typique du NPSF, avec sa merdouille habituelle. Laurent est ravi de son expérience. A mon avis, il va en retâter dans pas longtemps. « Les gars, je crois bien qu'on a gagné un confrère ». En plus, il boit son canon sans faiblir. Il est donc définitivement adoubé.
Bernie
PS : Mâtez sur les pix, le double effet du « kiss NPSF » et de la kakette à réaction. Avant : un mec cool. Après : un demeuré complet. Il est des nôôôôtres..
22 Novembre 2008
Blocs à Toc
Sévèrement déculotté le samedi précédent, notre duo de comiques se rabat sur un objectif moins ambitieux : les blocs erratiques du Lac Léman.
Sur place, les deux gogols doivent aussi découvrir un oeuf, quelque part sur le fond. Fécondé le 2 août dernier, ce fruit magnifique de l'accouplement entre un Meg et un Inspi devrait produire un «Fab. oulus» alsachien moulé dans un Sentinel. On l'attend. On l'espère.
Pour Capitaine Fracasse (on verra pourquoi), cette plonge offre aussi l'occasion d'exorciser ses vieux démons. En effet, tous les soirs de lune rousse, ce rEvoïste repenti angoisse au souvenir du feu d'artifice de ses cellules dans les -100 m (voir au chapitre Recycleurs).
Bref, quand on arrive à Meillerie, il neigouille. Ce qui ajoute à l'ambiance déjà passablement mortifère de la carrière. C'est certain, on ne va pas être dérangés.
Un petit vent d'ouest lève d'impressionnants creux de 25 cm qui énervent les habitués que nous sommes des platitudes lacustres. Ca ballotte, ça ballotte. les b.o. et les scoots s'entrechoquent.des accessoires se
dévissent sournoisement. Le temps de faire quelques photos nazes, de planquer le Pentax sous un caillou et notre « drame » team file vers le spot sans s'attarder.
Il faut le redire, par bonne visi, les blocs sont un des sites les plus chouettes et les plus originaux de nos lacs alentour. Une cascade d'énormes rochers s'égraine au zazard sur la zone benthique. Nous, on adore.
Après 10' de scoot, nous voilà arrivés. Fichtre ! Un bûcheronnage sauvage a recouvert tous les repères côtiers. Mais heureusement, nous tombons pile sur les premiers rocs dans les -15 m, suivis de ceux dans les -28m. La visi est moyenne. C'est donc une petite erreur volontaire (le site est assez étroit) qui nous permet de retrouver les blocs dans les -40. Ensuite, tout droit jusqu'à -75m, suivi d'un léger décalage r.m.d. pour rejoindre la série des -80, -90 m. L'eau est désormais très claire.
A cet endroit, la pente se calme franchement. Mais les scoots permettent d'insister. La dernière série de rochers entassés dans les -100 permet de faire le zazou entre d'étroits passages. Ce coup-ci, je persévère un poil et je tombe sur un « petit » nouveau dont la base doit être dans les -110m. J'l'avais jamais vu çui là.
C'est le moment de m'inquiéter de mon gazier. En effet, ça fait un petit moment que je ne « sens » plus son HID et que le bruit de son scoot me semble lointain. Et pour cause, le Romjé est déjà en train de remonter. Explication: secoué par le clapot de surface, le bulbe de son Dive Rite a joué les filles de l'air et l'ampoule de son 24W a pris l'eau. Bilan: 200 roros à la baille ! Ô grands Dieux de la plongée, quand nous accorderez-vous une immersion SANS problèmes ?
Avant de faire les comptes, on attaque la remontée. Toujours aussi belle, avec les formes bizarroïdes des amas de blocs qui se dessinent en contre-jour. On y va tranquilos. Un palier profond après l'autre. Un omble curieux vient nous serrer la pince. Plus haut, dans les 20m, c'est un banc géant de perchettes
hyperactives qui passe et repasse en tous sens. Encore au-dessus, un mahousse brochet se fait la malle à l'arrivée des scoot en formation verticale. Mr. Heliox est toujours entre 3 et 6 m plus bas que ma pomme. Eh ouais, l'absence d'azote se paye cash en déco!
C'est au bout de 1H20' qu'on retrouve finalement notre point de départ. En surface, il fait plutôt frisquet entre deux giboulées. Une fois installés comme des pachas sur des roches humides, glissantes et battues par les vents, on polishe la déco au Gigondas, un poil jeune d'ailleurs. Le tout tartiné d'une terrine de lapin et d'un succulent St Félicien. Une plongée bien cool, quoi.
Ah oui, et l'oeuf ? Ben, aux dernières nouvelles, y paraît qu'il y a un truc qu'a merdé. Y'avait les carrosses qui se transforment en citrouilles, maintenant y'a les reb. qui se changent en motocyclette. Pas de panique, cette formule tragi-magique ne peut s'opérer qu'à la suite d'une sévère réduction des coucougnettes. Une affection fort rare heureusement. et réversible, n'est-ce pas ? A bon entendeur, salut, comme on dit :o)
L'Ecrevisse
Pierres qui roulent
Pour des questions de timing pas possible pour moi de filer chez les Casques à Boulons ce w-e pousser plus loin Salade de Fruits. On se replie donc sur les blocs de Meillerie. Ma grenouille m'avait prédit de la neige .. et ben elle ne m'a pas menti. Ca caille et en plus ce coté du Lac me fiche le blues avec cette montagne lugubre... mais qu'est-ce que je fais là ! A part ça on espère que cette plongée se passera sans casse ou autre merdouille de matériel comme c'est devenu l'habitude depuis un certain temps. Pis je dois conjurer la ouarda sur ce site de Bailout Rock
Vu que mon niveau de palmage n'a pas progressé depuis la dernière fois, les scoots sont encore une fois de la partie. Après un équipement quelque peu chahuté direction le point de départ à environ 400m à l'est de la mise à l'eau.
J'ai pris le package « plongée avec Dive Master qui connaît bien le site » mais cette fois l'Ecrevisse semble perdu en surface et vu que généralement ça s'arrange pas souvent sous l'eau ça promet.
J'le guigne du coin de l'oeil et connaîs son manège à force : Erreur volontaire main droite en descendant sur 35/40m puis retour main gauche (genre l'Hirondelle pour ceux qui n'ont pas le coup) et on fini par tomber sur les 1er blocs. La visi est assez moyenne et ça devient de mieux sur le descente.
La veille j'ai transvasé mon diluant à l'arrache et ne suis pas trop sur du % d'O2 de mon Hx . Ou plutôt si, je me doute que ça risque d'être un poil trop riche pour ce qu'on a prévu de faire..
On continue la descente, mon fidèle binôme me précède et à 75m on ne s'est toujours pas perdu !!
On passe de blocs en blocs, l'enfant se présente bien. 95m mon HUD commence à avoir des flash de plus en plus long. P'tit rinçage et je continue tranquillou.
A 105 vers un des derniers gros blocs ma pp2O2 est sur 1.6 bien tassé, j'ai pas assez rincé .
L'Ecrevisse est déjà passé en dessous. C'est a ce moment que la lumière de mon phare commence à vaciller ..ah ben tiens ça m'aurait étonné que tout se passe bien !
Avant le schwartz total je gaule mon phare de secours sur l'anneau arrière de ma sous-cutâle .. Schwartz .. Bon l'interrupteur est ou sur ce truc .. Tiens ça me fait penser que je n'ai jamais testé ce phare dans les 100m. (j'lai trouvé au Bourget dans 20m d'eau)
KONTACT ! ça marche , ça éclaire jaune mais ça marche.
Demi tour, la buse me retrouvera bien un peu plus haut .... c'est fait dans les 80m. La remontée se fait tranquille, dans les 60m extinction des feux sur un geste autoritaire de l'Ecrevisse. Faut profiter des blocs en contre jour, j'obéi l'autre est un maniaque du phare en mode OFF.
C'est bô , hein que c'est bô dans le noir !! Bon il est temps de mettre le gilet chauffant sur ON et celui-là j'suis pas prêt de le couper.
On croise de l'omble, du banc de perchettes et un brochet King Size un peu plus haut
Cela fait presque 90' que je suis dans l'eau, il est temps de sortir. La buse m'a précédé de quelques minutes. Au sec je constate les dégats, le bulbe du 24w s'est fait la malle et l'ampoule est HS !. La Visa va encore fumer ...
On va pas arroser ça mais il est temps de casser la graine et de porter quand même un toast à notre « regretté » Fab', l'Alsaco Alcolo surnommé Litlle Corones
Jérôme
Du plomb dans la tête c'est bien mais à la ceinture c'est pas mal non plus
Ca commence samedi avec une vraie plongée de reprise suite mes acrobaties du 14 avril
La semaine d'avant mon mal de cotes m'avait limité à une vingtaine de mètres, cette semaine
ça devrait glisser un peu mieux :o)
Bref la plongée du samedi se déroule sous la pluie (y paraît que ça fait du bien aux jardins) ,
direction la grotte aux Cygnes.
La visi sera moyenne , 'tite balade dans les 80m sans pb particulier, tout fonctionnant nickel :
les cotes, les cellules, etc .
On croisera même deux ombles peu farouches, et pas mal de perches à la remontée.
En enlevant la combi, la collerette me reste dans les doigts, je sais ce que je vais faire demain
matin .
Le soir 'tit resto avec deux Alsaciens de passage dans le coin ;o)
Lundi on remet ça, cette fois direction le Léman et les blocs erratiques de Meillerie.
Cette plongée est vraiment superbe avec ses très gros blocs que l'on retrouve jusqu'à plus de
100m (on est pas encore allé beaucoup plus bas)
On arrive sur le site de Meillerie vers 10h30. Pas de pont du 8 mai pour les exploitants de la
carrière juste à coté. Ce qui veut dire que la mise à l'eau n'est pas aussi tranquille qu'on l'aurait
souhaitée. Un barge accoste peu de temps après notre arrivée pour être chargée.
Contrairement à mon habitude je n'ai pas pris mon O2, pensant que mon binôme mettrait l'O2
au pendeur sous le bateau .. mais on plonge du bord !?!. Avec le scoot ça aurait été si facile .
Notre pendeur est un 6L acier remplis d'O2
J'me vois mal trimballer un bloc acier avec moi, l'O2 restera donc à 6m sous une bouée vers la
mise à l'eau
A 400m du site c'est loin à la palme, au scoot c'est 5/7', pis si on se perd c'est mieux d'avoir
l'O2 à dispo pour les deux.
Mise en route des rEvodream, j'ai une cellule du HUD qui reste à 0.01 0.02 . (no comment)
Bon il m'en reste quand même 3, et elles sont toutes récentes.
Je ré-ouvre quand même le couvercle et triture les celllules du HUD. La cellule "repart "
(Je serai donc encore plus vigilant avec ces deux là)
Mise à l'eau , on file au scoot en surface en direction du point d'immersion. On passe à coté de
la barge , les hélices à l'arrêt sont encagées et assez balaises.
La visi semble bonne. Après 10' de trajet surface au ralenti je descends tester mes cellules à
6m
Tout baigne, les 4 cellules sont au top
Allumage du phare, ouverture du diluant et gazzzzz on va se gaver, on file donc chercher les
blocs
Grâce au scoot on trouve facilement les premiers blocs , on zig-zag au milieu c'est top
La visi plus bas est assez moyenne, vers 56/58m on retrouve le filet qui craint , il est
nettement moins étalé qu'avant mais gaffe quand même.
On continue la descente tranquille, vers 95m on arrive sur deux gros blocs, je traine un peu
dessus et fini par passer entre les deux et je me retrouve sur 102m. Bernard est un poil plus
bas. J'affiche déjà plus d'1h00 de paliers et si on ne veut pas se speeder à la remontée qui est
très sympa il est temps de l'enclencher.
Arrivé à 75m sans m'être acharné sur l'injecteur mes cellules partent en live .. J'en ai deux
gourmandes qui me donnent 1.4 et 1.6 et deux autres sous les 1.0 ..
Rinçages, rinçages, on revient dans les 0.8/0.9 (je n'ai pas coupé l'O2, je me gaffe avec cette
manip')
Un coup d'injecteur . et v'lan j'en ai deux qui passent franchement au dessus de 2.0 , les deux
autres montent « normalement » mais divergent encore pas mal
Re-rinçages, ce coup-là elles ne redescendent pas toutes, coup d'injecteur O2 les deux
follasses repartent à plus de 2.0 comme taleur
Les deux autres "faiblardes" ne sont toujours pas d'accord.
Deux afficheurs, 4 cellules et pas une d'accord, en plus le panachage sur les afficheurs ne
pouvais pas être pire
J'aurai tendance à faire "confiance" au deux faiblardes et faire une cote mal taillée entre les
deux .. alors t'en penses quoi ducon ?
Je suis toujours en dessous de 70, il est temps de passer en OC, je bascule la BOV et me
retrouve sur Tx14/55
Je ferme le diluant et l'O2 et je reprends la remontée, je profite de la BOV pour purger un peu
la boucle. Surtout ne pas la noyer, je remettrai le rEvo en route à l'O2 plus haut
Je décide de remonter tranquille, scoot à l'arrêt
La situation n'est pas encore merdique, inutile de chercher la petite bête . dommage car sur le
haut la visi s'arrangera
Bernard se trouve un peu au dessus de moi, il s'apprête à repartir au scoot quand je lui hurle
de rester cool que je remonte à la palme, ce n'est pas non plus le moment pour se séparer
On sait jamais je peux avoir besoin de lui .
La remontée se passe pas trop mal pour l'instant, j'ai eu une bonne alerte avec la BOV qui s'est
mise en débit continu. Je lui sers le kiki et ça s'arrange, m'enfin faudra faire gaffe
Bordel c'est pas le jour pour perdre du gaz !!!
40m on se rapproche de la lumière, je ne purge pas assez régulièrement la boucle , pourtant
j'ai encore la BOV dans le bec.
Mon binôme n'est jamais bien loin, je sens chez lui une certaine incompréhension., genre
comment se fait-il qu'il soit emmerdé avec sa flottabilité ..
On continue la remontée
Le scoot traîne derrière moi et cette buse Bernie pense qu'il me gène.
Il vient me demander si je veux lui passer pour être plus à l'aise : réponse franche NON
En bon plongeur PADI il me demande de le regarder dans les yeux pour vérifier mon état de
sérénité. Le regard que je lui jette et le signe sont sans équivoque .. Casse moi pas les couilles
c'est pas le moment ..
Et ben si, avec Bernie l'Ecrevisse c'est toujours le moment , le scoot même peu négatif . est
négatif. C'est donc un peu de lestage supplémentaire surtout en traînant au sol :o)) (la suite
plus bas ...)
Le 12L était à ~260b, y a du gaz mais pas de trop finalement (les manos boutons c'est ..
comment dire ... pas très lisible :o) ).
Vers 30m je passe sur 50/20 voulant garder un peu de gaz sur la BOV (ça peut servir en cas
de pépin lors du retour sur la boucle)
Un peu plus haut je commence à avoir un sérieux soucis de lestage
'tain c'est quoi ce bordel. Je cherche à m'accrocher et veux attraper mon scoot .... ou qu'il
est ?!?
J'lai perdu, j'le crois pas . un poil angoissé je me retourne vers Bernie et là je vois que l'autre
truffe ma taxé mon scoot en loucedé
L'angoisse se transforme en énervement, je lui fais comprendre que je veux récupérer la
torpille.
V'la ti pas que Bernie le PADI refait sont apparition, genre du calme du calme on se calme
calme toi ... BORDEL JE SUIS CALME RENDS MOI MON SCOOT.
Bref je récupère enfin l'objet dérobé et reprends ma remontée.
J'aurai pu démarrer le scoot et m'éviter la galère de l'équilibrage mais je pensais pouvoir
remettre la boucle en service vers 12m et là seulement repartir au scoot ... mais je n'y arriverai
pas.
(l'autre option était de filer au scoot vers le pendeur O2 et de rester en ouvert pour l'O2, mais
c'était pour moi la dernière cartouche)
Tel le BENET je n'ai pas purgé complètement ma boucle à 30m quand j'étais encore sur la
BOV !!!!, pis avec les derniers événement je n'y ai plus du tout pensé.
La flottabilité augmente, j'attrape ce que je peux pour me stabiliser un peu mieux
Maintenant avec une grosse pierre dans les mains en guise de lestage ... , la manip' devient
merdique d'une seule main. Difficile d'expliquer tout ça à mon binôme et difficile pour lui de
comprendre ce que je veux faire au final
Ca me casse les noix de jouer la moule sur mon rocher, je suis arrivé à 12m avec encore 30'
de remontée 50/20 .
J'essaie quand même de lui faire comprendre que je veux qu'il me tienne à cette profondeur
Je lâche donc mon lest, me voilà partir vers la surface tranquille comme Baptiste ou comme le
mec à qui il manque au moins 4 kgs ..
Difficile pour Bernard de me retenir, j'ai certainement fait la manip' trop vite ne lui lassant pas
le temps de « s'organiser » en n'étant lui même pas sur lesté.
Mon binôme me suit pensant que je suis en perdition et me propose tout de suite son O2
arrivé en surface et m'ordonne de redescendre. Refusant sa proposition et me voyant calme il
retourne au palier.
Je re-ouvre l'O2, rince la boucle, remet le coupe circuit du scoot et file à 10m.
Un p'tit goût strange dans la bouche , entre gaz frelaté et arrière goût de chaux sodée.
Re-rinçage ça passe, un tout petit glouglou se fait entendre mais rien de dramatique (j'aurai en
effet un tout petit peu d'eau dans le FP inspi à la sortie de l'eau), je me gaffe et essaie de me
tenir pas trop à l'horizontale
M'enfin il est temps de retourner à donf' au pendeur des fois que .
Je ne re-descend pas à 12m pour raccrocher les paliers de l'explorer , 9/10m à l'O2 ça ira bien
Je suis rapidement sur place quand .. la barge se met à manouvrer pour partir
Je suis toujours à 9m et si jusqu'à présent j'étais resté "relativement" cool là je me fais un bon
coup de flippe. Se retrouver dans le noir et la touille à 9m avec pas loin de la tête une barge à
la manouvre avec de gros blocs de roches empilés je ne sais comment .. gasp
Je passe la 4 et tire au large puis à l'ouest le plus vite possible (la barge était venue de l'est)
Je retrouve l'eau claire et reprends un rythme respiratoire à peu près normal
Re-rinçagessssss des fois que.. et retour vers le bord
Un peu plus tard je retrouve mon binôme , t'tit signe ça va c'est cool encore 2' et on sort
Ayant fait sauter les paliers de 12m je ferais les 30' qu'il me restait entre 10 et 6m à l'O2
Résultat des courses il me reste dans mes BO :
35b de Tx14/55 dans le 12L
60b de Tx50/20 dans le 10L
Il me manquait à vue de nez 4/5 kgs avec une boucle pleine pour être tranquille, la BOV a
fonctionné correctement à part un départ en débit continu que j'ai réglé en la durcissant un
chouïa
Un fois sorti, j'avais 3 cellules à 1 et une à 0.6
Je rince la boucle à l'air , 3 cellules proches de 0.21 et 1 à . 0.6 (celle du HUD .)
M'en vais revoir mon lestage moi ... et ne plus me séparer de mon scoot :oD
Quand à la communication sous l'eau .... remarque avec une ardoise et les deux mains prises
;o)
Bon je crois que je suis de gonflage ce coup là . et pas qu'un peu
Du coup j'ai commandé un autre 12L 300b ;o
La même vue par L écrevisse PADI
C est donc une belle plongée qui s annonce. Mis à part ce satané scoot qui ne prend pas ses
tours (1 vitesse de moins que celui de Jérôme).
Les blocs principaux sont retrouvés dans les 40 m après les 2 de « jardinage habituel ». A
partir de là, ils s enchaînent en une jolie cascade, unique dans nos lacs, jusque dans les 100 m.
La visibilité n est pas géniale, mais elle est suffisante pour s offrir quelques passages « à
donf » entre les énormes cubes de calcaire qui reposent sur le fond.
L ascension débute, comme d hab, en faisant le zazou avec le « Massey Fergusson » (pour les
ceusses qui ont déjà bossé à la ferme). Dans les 75m, un hurlement de goret attire mon
attention. Le Romejé signale la fin des hostilités. Y veut plus avancer. Kesispace encore ?
Décidemment, il y a toujours des couilles sur cette plonge. Me reviennent à la mémoire ses
problèmes de celloches en surface. Tiens, ça n a pas l air zen ! Y regarde ses afficheurs, y fait
des trucs ça bricole quoi. Au bout d un moment, le Red Kalcahouète recrache son tuyau
d arrosage et passe sur bail out.
Dans ce cas-là, à mon avis, faut faire comme si on n avait rien remarqué « la buse rusée »
et s éloigner tranquille, un peu au-dessus, en surveillant la situasse du coin de l il.
60m, et v là t y pas ki s éloigne des gros blocs ! Du coup, on loupe la plus jolie partie : le
contre-jour sur l empilement ! J observe que mon « binôme » opte désormais pour une
reptation savante sur la pente. A cet endroit, celle-ci présente un accueillant mélange de vase
et de cailloux abrasifs. Ca fait de la fumée, et le scoot à 2000 euros trace son sillon. Mais
pourquoi ki fait ça ?
On arrive dans les 40m et une certaine nervosité s est emparée de mon compagnon de voyage.
Toujours à une distante prudente, je tente de comprendre ce qui lui arrive. Pour le soulager, je
lui propose de prendre son scoot. Y veut pas me le donner et me fait des signes zarbis. En
outre, il s est pris d affection pour un délicieux rocher de 87 kilos et 212 grammes qu il tente
visiblement de remonter à la surface (sans doute pour décorer sa cheminée, ça sera
chouette !).
Bon, il a l air trop léger. Mais comment serait-ce donc possible ? A cette profondeur, alors
qu on plonge régulièrement ensemble ? Jamais eu ce problème ! Non, ça doit être autre chose,
me dis-je dans ma « Ford intérieure » ( les amis de Bérurier comprendront). J adopte la
technique de la « buse perplexe », et désormais suspicieuse.
En attendant, pour lui rendre service, je lui pique son scoot en douce. De cette façon, ce bel
objet échappera à la séance de laminage déjà bien entamée.
De bleu, dans les 25/30m, v là ty pas que Joe l Angoisse se retourne brusquement vers moi.
Et alors là mes aminches : c est explosion ! Houdini, Majax, la magie facile en dix leçons ! le
Dieu Vishnou, avec ses mille bras, revenu sur terre pour nous foudroyer. C est Ventilator en
personne ! Bref, la toute grosse colère. Ca fout la trouille !
Mon sang « Rescue PADI » ne fait qu un tour. Devant tant de détresse, une pause s impose.
Action numéro Un : beuglement de Papou, le Ki qui tue ! Deux : gestuelle énergique, modèle
« Gendarmerie Nationale », pour stopper l agitation. Trois : Plonge tes grands yeux
langoureux dans les miens que je tente d y discerner autre chose que de la haine pour ton
prochain !
Marrant, il a l air, certes vénère, mais assez net. Bing, mon chou-fleur ramolli de pré-quinqua
percute enfin! Si mon « diving amigo » mime ainsi frénétiquement une purge, c est pas pour
sonner le tocsin. C est bien qu il est effectivement trop léger ! Je lui rends son scoot (+500g).
Lui passe ma lampe (+700g). Et tente de vider sa stab. L est toute plate. Sa combi est
squizzée. Bref, je ne pige pas comment c est possible. Normal : je ne connais rien, pour
l instant, aux secrets des entrailles d un recycleur.
Il doit manquer d au moins 5 kg. Aurait-il démonté son rEvo et oublié de remettre les
plombs ? On doit être dans les 20m et je me dis que la suite ne va pas être joyeuse, avec nos
40/45 min de paliers !
La remontée continue à la va-comme-je-te-pousse. Les arpions du ci-devant candidat à l ADD
de l année jouent en permanence un remake du Graf-Zepellin. Notre cher jurasso-savoyard
fait désormais la moule avec son caillou comme un collégien puceau avec sa première
conquête. Ils ne vont plus se quitter ces deux-là, me dis-je. Tu parles !
Arrivés à 12m, Revoman me demande de le tenir solidement. Doit rester, à la louche, 30/35
min de déco. Je suis déjà justos en lestage. Avec mon lapin volant qui risque un décollage
express à la moindre inattention, ça promet. Moi aussi, va falloir que je me trouve une gueuse
en guise de copine.
Eh ben, l état de grâce ne va pas durer les 100 jours habituels. En effet, à ma grand stupeur :
Olé, le fier Mongol largue les amarres ! Mais qu est ce qui fait ce maboul ? Parce que là, cher
lecteur, ç est kif la fusée Ariane qu aurait sniffé un rail made in Colombia. Impossible de
résister. Je m accroche en vain à sa guibolle. Finalement, je largue tout et le « reborn french
balloon » file illico, plein pot, vers la surface !
Totalement pris au dépourvu par cette man uvre de Ouf, je passe sur Alerte Rouge. En ce
court instant, je me dis qu il a complètement perdu la raison. Qu on est à 500 m du port, sous
un talus, que la route et donc les secours sont inaccessibles. Seuls, quasiment au bout du
monde. Avec deux minutes de rab de Vie avant que les sales bubulles ne débarquent en
masse !
Moderne GI Joe, je dégaine mon O2 en remontant Crève la surface Lui hurle d attraper
ma bouteille et de descendre « mas rapido ». Et l autre qui me regarde calmos, dit qu il n a
besoin de rien. Bref, me suggère quasiment d émigrer aux frontières du Sud-Est de l U.E.
pour approfondir mes connaissances de la culture hellénistique ! J en reste sans voix. Mais
pas pour longtemps et décide - au péril de ma vie - d appliquer la botte secrète de l assistance
plongée : la célèbre technique du « Demerden zie sich ».
En redescendant, je me maudis de ne pas avoir pensé à lui dire de démarrer son scoot pour
tenir ses paliers. 1 minute passe et j entends le doux sifflement du torpedo. C est bon,
l animal a réussi à sauver sa peau. Plus tard, je le retrouve devant Meillerie. Alive and well.
C est l essentiel.
Bernie