Régine PERRON est maîtresse de conférences en histoire des relations internationales et de la construction européenne à l’Université de Cergy-Pontoise.

Elle a été professeure invitée à l'université de Montréal, Jean Monnet Fellow à l'Institut Universitaire Européen à Florence, Visiting Scholar à l'université de Harvard, et enseignante-chercheure à l'université de Genève.

Elle est membre du Laboratoire de recherches AGORA de l'université de Cergy-Pontoise.

Elle est aussi chercheure associée du Centre Roland Mousnier de Sorbonne Université.

Elle a obtenu un doctorat en histoire à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) à Paris et à l'Institut Universitaire Européen (IUE) à Florence en 1993.

Elle est spécialiste en histoire des relations internationales économiques, et plus particulièrement en ce qui concerne le système international, qu'est le multilatéralisme.

Régine PERRON est l’autrice de nombreux articles et ouvrages sur ce sujet, notamment :

Histoire du multilatéralisme : Tome 1, L'utopie du siècle américain de 1918 à nos jours - PU Paris-Sorbonne – 2014

Histoire du multilatéralisme : Tome 2, L'organisation du bloc occidental dans la compétition économique 1958-1963 - PU Paris-Sorbonne – 2018

l’Amérique d’abord et seulement l’Amérique.

Tel fut le slogan de campagne électorale de Donald Trump, Président des Etats-Unis d’Amérique depuis janvier 2017.

Dès son installation, est affirmée l’intention de pratiquer une forme d’isolationnisme, en retirant le pays de plusieurs institutions multilatérales, aussi bien internationales que régionales, ainsi que de certains accords internationaux.

Ce n’est pas un retour à l’isolationnisme américain des années 1920, mais la priorisation des seuls intérêts américains, aussi bien au niveau intérieur qu’extérieur, avec un travail de sape de tous les rouages des institutions qui participent du libre-échange et du multilatéralisme déployés après 1945.

C’est le cas dans le domaine des échanges économiques et frontaliers avec la remise en cause des accords passés avec les voisins immédiats (Canada et Mexique), avec le développement

d’une agressivité et la relance de protections douanières ciblées, comme par l’affirmation de la souveraineté américaine contre les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Cette nouvelle orientation s'affirme aussi dans le champ des relations internationales (ONU), des alliances militaires (OTAN), des institutions financières (FMI, Banque mondiale), des actions punitives unilatérales contre des états (Iran), voire contre des entreprises étrangères concurrentes. Partout l’Amérique devient le chantre de l’unilatéralisme.

S’agit-il d’un réel repli des USA avec une franche rupture de sa politique étrangère ? Ou bien d’une inflexion dans les apparences de son leadership, sans renoncement à son ingérence majeure dans les affaires du monde ?

America First est-il le slogan d’une Amérique fatiguée de porter l’ordre international et qui prône désormais le rapport de force brut, le protectionnisme économique et la fermeture nationaliste ?