La fondation

Le plateau de Campbeau

On pense qu’un jour des hommes sortent de la forêt : ils ne peuvent plus supporter les incendies, les attaques ennemies et les épidémies : ils ne s’y sentent plus en sécurité.

Ils se réfugient alors sur le plateau de Campbeau à côté de l’église actuelle. Ici, il y a tout ce qu’il faut pour vivre : des sources, du gibier dans la forêt, des poissons dans la Sorgue et ses affluents au bas du plateau. Ils décident de s’installer : ils se construisent des abris avec tout ce qu’ils trouvent : du bois, de la paille, des pierres, de l’argile et de la mollasse pour faire les contours des fenêtres et des portes.

D'après certaines traditions, Châteauneuf aurait été reconquis sur les Sarrasins par Guillaume au Court Nez, le Guilhem au Cornet des chansons de geste, qui en fit hommage à l'abbaye de Gellone du diocèse de Lodève. Lorsque le duc d'Aquitaine cessa ses nombreux combats en France et en Espagne, il se retira dans le monastère où il mourut en 812 et qui reçut le nom de Saint-Guilhem-le-Désert. Si cette légende de la reconquête ne s'appuie sur aucun fondement chronologique, il est toutefois exact que depuis une époque indéterminée, les seigneurs de Châteauneuf rendaient hommage de leur fief à son abbé. Ils jouissaient alors du privilège unique de ne pas avoir à se déplacer, puisque c'est le suzerain qui avait la charge de se présenter devant son vassal. Depuis la plus haute antiquité, Châteauneuf n'a fait partie ni d'un état, ni d'une province, ni d'un duché, mais constituait une baronnie indépendante. On dit que Châteauneuf de Gadagne est « dans le Comtat, non du Comtat ».

Au Xe siècle, le village fortifié, qui s'est formé sur son emplacement actuel autour d'un castrum, prit une hache comme emblème et elle fut gravée sur le linteau de ses portes. Son nom est attesté comme Castèu Nou Destrau au XIIe siècle

Puis, il échut, en mai 1162, à Giraud Amic, cadet de la maison de Sabran. Il prit désormais comme nom Castrum novum Giraudi Amici