Fontségugne - Berceau du Félibrige

Pourquoi une étoile à 7 branches sur le clocher de l’église vous demandez-vous!

Le village est le berceau du “Félibrige”, le mouvement culturel, fondé au Château de Font-Ségugne, le 21 mai 1854, le jour de la fête de Ste Estelle, qui en devint la patronne et qui explique l’estello di sèt rai (l’étoile aux sept branches) qui fait figure d’emblème du mouvement. Le félibrige a été fondé par Frédéric Mistral. A ses origines ce fut un mouvement destiné à promouvoir la langue provençale et à perpétuer les traditions de Provence.

L’origine du mot Félibre résulterait de la composition de deux mots : fé (foi) et libre.

Le Château de Fontségugne

Le Château de Fontségugne fut bâti sur les ruines de la ferme des seigneurs de Châteauneuf-de-Gadagne. L’ancien château fut construit en 1150 et fut cédé aux Templiers. Le château de Fontségugne sera la ferme du seigneur de Châteauneuf. La construction du château neuf date du XIX° siècle (vers 1880). Cette maison de plaisance au style italien a été construite sur les ordres d’un cardinal romain. Le Château de Fontségugne ne se visite pas actuellement mais on peut aller jusqu’à la grille d’entrée par le chemin champêtre qui y mène depuis le plateau de Campbeau. J’ai eu la chance – grâce à mon ami Max Catalin – de jeter un coup d’oeil de plus près et de prendre les photos à côté .

Là, se réunissaient des poètes provençaux : Frédéric Mistral, Théodore Aubanel, Anselme Mathieu, Jean Brunet et Josph Roumanille ; ils y étaient reçus par leurs hôtes : les Giera dans leur belle demeure. Le château leur avait été légué par un mécène, bienfaiteur du village, qui a son mausolée près du monument aux Morts: Pierre d’Alcantara Goujon.

Voilà comment cela s’est passé.

Un jour, Pierre Goujon revenait de son voyage en Italie où il allait acheter des cocons quand, sur le chemin du retour, au bord de la route, il rencontra la famille Giéra dont le père faisait des poteries en argile. Goujon eut pitié d’eux. Il les amena donc en Avignon où il les hébergea et leur offrit un magasin de poterie. Après la mort de Goujon, les Giera héritèrent du château de Fontségugne qui devint le berceau du félibrige.(brès dou felibrige)

Le fameux 21 mai 1854, ces cinq rénovateurs passionnés fondèrent avec Paul Giera, et le jeune jardinier du château, poète lui aussi : Anfos Tavan, la pléiade des sept félibres, fondateurs de ce mouvement qui rayonne sur la Provence et bien au-delà : Le Félibrige.

Comment Anfos Tavan est-il entré dans le félibrige ?

Un jour, les deux fils de Giéra se promenaient dans la forêt de Fontségugne, quand ils entendirent des personnes chanter et jouer de la musique. Ils allèrent chercher leur père. Ils approchèrent, et découvrirent des paysans qui chantaient et dansaient. Ils demandèrent qui avait composé cette chanson. Tous les paysans montrèrent le jardinier de Fontségugne qui s’appelait Anfos Tavan. Ils l’emmenèrent au château, et appelèrent les autres Félibres. Voilà comment Anfos Tavan est entré dans le félibrige.

Plus tard, un buste a été érigé en son honneur. Pendant l’occupation, les Allemands volèrent tous les bustes de France y compris celui de Tavan. Quelques années après, on passa commande auprès d’un sculpteur en Arles pour qu’il reconstruise le buste d’après une photographie. Lorsque le moulage du buste fut prêt, un Castelnovin alla se rendre compte sur place du travail réalisé par le sculpteur. Lorsqu’il le vit, il s’écria : "Mais cela ne ressemble pas du tout à Tavan ! Celui-ci était petit, trapu, sa tête rentrait dans ses épaules !" Le sculpteur ne fit ni une ni deux, il trancha dans la glaise pour réduire la taille du cou !

Tavan a son tombeau à l’entrée de l’ancien cimetière du village