Bien que facile à détecter, un rotor défectueux n’affecte que 0,2% environ des moteurs en panne, c’est pourquoi la plupart du temps son contrôle est négligé.

Au point de vue de sa construction apparemment « solide », il n’y a rien mécaniquement qui laisserai supposer à un quelconque défaut, mais il n’en est rien.

Pour comprendre pourquoi un rotor peut-être défectueux, il est bon d’en connaître sa constitution.

Qu'il soit de moteur tiphasé ou de moteur triphasé sa constitution est la même sauf le nombre d'encoches.

Quand on regarde de plus près on distingue comme des rainures obliques sur tout le pourtour, en réalité ce sont les empreintes d’encoches coulées d’alu, la photo de droite montrant le rotor tronçonné en deux, et les encoches remplies d'alu. De plus le cylindre n’est pas une masse pleine mais un empilage de tôle (comme le stator). De chaque côté les encoches sont court-circuitées par une couronne d’alu coulé.

Le défaut pouvant exister sur un rotor est la coupure de barre d’alu dans une ou plusieurs encoches ou la rupture d’une couronne.

Cette coupure est provoquée par la fragilité de l’alu (coulé sous pression) constitué de bulle d’air, ou d’impuretés. Cette panne, que rien ne laisse supposer, arrive souvent après plusieurs milliers (ou centaines de milliers) d’heures de fonctionnement, car la barre fragilisée est rongée par une oxydation très lente.

Contrairement a une roue de bicyclette ou un rayon peut manquer sans problème majeur, dans un rotor une barre d’encoche coupée signifie que le moteur n’a plus du tout la même puissance. Il est donc est indispensable de pouvoir contrôler le rotor efficacement lorsque l’on à des doutes sur les causes d’un moteur qui a grillé.

Pour la rupture d’une couronne cela se voit aisément à l’œil nu, par contre pour une barre d’encoches c’est plus délicat, parfois on distingue une brûlure sur le rotor lorsque l’encoche n’est pas trop profonde, mais souvent rien n’est visible.

Dans un atelier de rebobinage, pour vérifier l’état d’un rotor, on se sert du grognard, avec un ampèremètre alternatif en série.

Dès lors, en faisant tourner lentement le rotor sur le V, lorsque les barres d’alu dans les encoches n’ont aucun défaut, l’intensité induite est rigoureusement la même pendant le tour complet du rotor. Lorsqu’une barre d’alu dans une encoche est coupée et passe entre le V, l’intensité induite va diminuer et donc l’intensité du grognard va changer. C’est donc cette variation d’intensité qui permet de détecter le défaut du rotor.

CONCLUSION : Si le rotor est en bon état l’intensité du grognard ne bouge pas lorsqu’on fait tourner le rotor.

Contrôle du rotor sans démontage du moteur

Mais il y a un « appareil » très facile à utiliser pour arriver au même résultat, c’est celui d’utiliser le propre stator du moteur pour contrôler le rotor.

Pour cela il suffit de disposer d'une alimentation alternative de 24 ou 48volts (transformateur 100w par exemple) ou mieux d'un alternostat. L'alternostat est le meilleur système car parfois 24 ou 48v sont peu ou pas assez.

La basse tension est branchée sur un seul enroulement, W1 W2 par exemple pour un moteur triphasé (il faut enlever les barettes si le moteur est couplé en triangle) et pour un moteur monophasé à la place des 2 fils secteur mais on débranche le (ou les) condensateurs.