Les fils de sortie détériorés, ou la reprise d'un point commun, ou la reconfiguration du couplage pour changer de tension, sont des causes qui obligent à démonter le moteur pour intervenir sur les connexions du stator.

Exemples de rattrapage des fils aux connexions

REFAIRE LES CONNEXIONS DE SORTIES D'UN MOTEUR

Les fils de connexions des sorties des enroulements du stator vers la plaque à bornes d’un moteur ou des organes de commandes sont soumis parfois à rude épreuve (vibrations, échauffement) et la qualité de certains (au néoprène par exemple) font qu’au bout de plusieurs années ils deviennent poreux et se craquellent, mettant souvent le moteur en défaut de masse.

Fils de sortie en très mauvais état

La solution de fortune consiste à rengainer les fils en cause mais parfois il est indispensable de reprendre ces fils au départ des enroulements du stator.

Pour cela il faut démonter le stator pour atteindre la sortie des fils de connexion sur le chignon des enroulements.

RE P E R A G E

Avant tout démontage et surtout lorsqu’on est obligé de couper les fils pour démonter le stator, il est nécessaire de faire un repérage complet de ces fils de sorties : nombre, couleur et emplacement. Du repérage facile sur une plaque à bornes, cela devient plus compliqué lorsque ces fils arrivent sur un commutateur et particulièrement pour un moteur 2 vitesses.

Si le stator peut être démonté sans avoir à débrancher ou couper les fils, on peut procéder directement au démontage, le repérage pourra alors se faire dans le cas favorable d’accessibilité des connexions dont un paragraphe ci-dessous lui est consacré.

Pour un moteur 2 vitesses à couplage Dahlander, en bon état de marche et pour lequel on veut refaire le couplage, il est impératif de faire des essais du moteur avant le démontage du stator pour pouvoir repérer (en l’absence de schéma d’origine) les fils correspondant aux 2 vitesses. Démonter le moteur sans avoir fait un repérage rigoureux ajoute une difficulté supplémentaire au repérage des enroulements par la suite.

Matériel nécessaire :

Un minimum de matériel et d’outillage est nécessaire pour effectuer à bien cette réparation, le profesionnel dispose :

-fil souple gainé verre,

-Ruban de fretttage,

-gaine isolante polyuréthane,

- verni antiflash, un scotch isolant

-Outils : tous les petits outils d’électricien , pince à gratter les fils émaillés .

Matériel et outillage professionnel

Pour le bricoleur, étant donné que son moteur ne va pas être utilisé pour faire les 3 huit, le matériel à employer peut se réduire à : de la ficelle de boucher, de la gaine thermodurcissable et du fil souple de récupération (par exemple de dénuder un cable).

ACCESSIBILITE DES CONNEXIONS D’ORIGINE

La condition principale pour refaire les sorties de fils d’un moteur est l’accessibilité des connexions sur les enroulements du stator et on ne peut pas savoir à l’avance sans l’avoir constaté de visu. Suivant le fabricant, le modèle, et d’autres critères entrant en jeu dans la fabrication du moteur ou de son rebobinage antérieur, il est impossible de savoir à l’avance si le rattrapage est possible où si on est obligé de rebobiner le moteur , seul un « homme de l’art » est à même d’en décider. Il faut savoir aussi que la plupart des moteurs récents entrent dans la catégorie des « jetables » plutôt que réparables et donc plus le moteur est ancien plus on a de chances de pouvoir effectuer la réparation.

Il faut avant tout que les connexions d’origine soient positionnées sur le dessus ou sur le côté du chignon des enroulements mais surtout pas noyées dans celui-ci, la deuxième condition c’est que le verni d’imprégnation soit sécable, les vernis à base de résines par exemple le sont très difficilement. Exemples ci dessous :

Pour les stators imprégnés à la résine on peut faciliter l'opération en étuvant 45mn (suivant la grosseur du moteur) à 180° afin de ramolllir l'ensemble. L'étuve étant un appareil peu commun on peut avantageusement se servir d'un décapeur thermique, en chauffant uniquement les connexions (pas brûler) et en évitant le fil émaillé..

EXEMPLE DE REPRISE DES CONNEXIONS

Il faut d’abord procéder au repérage des fils de sorties si cela n’a pas été encore fait avant le démontage.

La solution pour ne pas faire d’erreur et de procéder au remplacement de chaque fils de sortie un par un et non pas ne pas tout couper d’un coup.La façon de procéder va être décrite pour un seul fil.

Tout d’abord il faut couper l’ancienne ficelle de frettage sur tout le haut du pourtour du chignon, soit au ciseau, au cutter ou au couteau, mais tout cela doit être fait très délicatement sans abimer le fil émaillé qui une fois blessé peut être source d’amorçage.

Section du ruban de frettage au cutter

Ecartement des bouts de ruban de frettage

Les morceaux restant du frettage sont extraits avec une petite pince.

Ensuite avec un couteau (ou tout autre instrument adéquat) on décolle délicatement chaque connexion et on l’écarte le plus possible du chignon sans tordre le fil sortant des enroulements car il y risque de coupure au raz (et là c’est irrattrapable). Cette opération est d’autant plus délicate lorsqu’on à travailler sur un petit moteur ou le fil émaillé est très fin.

On sort ensuite le fil de sortie venant de l’extérieur et on découpe au ciseau (ou cutter) la gaine qui coiffe la soudure (ou brasure), on détortille ensuite le fil émaillé de celle-ci et on le coupe au raz (toujours de la brasure). On gratte ensuite la longueur de fil restant à la pince spécifique jusqu’à obtenir le fil cuivre bien net. Le même travail peut-être obtenu avec de la toile émeri fine ou un couteau en tournant autour du fil ou au cutter, mais attention « fragile » suivant le diamètre du fil. Tout ceci est pour la préparation d’une soudure à l’étain, mais le professionnel qui possède le chalumeau adéquat préfèrera l’auto-brasure qui consiste à fondre cuivre sur cuivre.

Afin de garantir que les rugosités de la soudure ne crèvent la gaine qui va coiffer la soudure de la connexion on l’entoure d’un scotch isolant, on coiffe le tout d’un morceau de gaine polyuréthane de dimension adéquate.

On procède ainsi pour chaque connexion de fils de sortie.

Il faut passer ensuite au frettage de l’ensemble, pour cela on confectionne une «aiguille » avec un morceau de 7 à 8cm de fil émaillé de 45/100 (+ ou -) que l’on noue au bout de la ficelle frettage. Avec cette pseudo aiguille le travail va être grandement facilité pour faire passer le fil à la base de chaque encoche du stator ou se trouve une petite fenêtre libre

La ficelle est ainsi passée sur tout le tour du stator en la laissant excessivement libre pour pouvoir effectuer le rangement des connexions au fur et à mesure du resserrage.

Une fois tous les passages d’encoches bouclés, on fait un nœud et on resserre chaque tour en repartant au sens inverse et en rangeant les connexions au fur et à mesure du resserrage.

Bien que dans cet état-là le moteur peut-être remonté et remis en route, pour une meilleure tenue en température et aux vibrations il est préférable d’imprégner le stator avec un vernis dit antiflasch qui se passe au pinceau, ou même en bombe.