Décembre 2014

Mi décembre :

Je viens d'avoir les derniers résultats de tout un tas d'analyses et m'autorise donc à vous le dire aujourd'hui (seul Patrick était au courant).

Je n'avais pas envie que tout le monde s'inquiète tant qu'il n'y avait pas de certitude et il faut dire que ce fut un peu long. J'en suis à 8 ou 10 médecins rencontrés.

    • Tout à commencé début novembre par une crise monstre style "gastro". Le médecin consulté (un minable, il n'a ni pris la tension, ni utilisé son stéthoscope). 27 € pour 10 minutes, une ordonnance et un arrêt de travail.

    • Ensuite, une alternance de constipations (jusqu'à 5 jours constitutifs), de diarrhées, de vomissements et un mal d’estomac permanent.

    • Je consulte un nouveau toubib qui prescrit un tas d'analyses et des médoc mais surtout un truc génial : une poire à lavement pré-remplie ; c'est très efficace (mais ne soigne pas la cause).

    • Nouvelle crise 15 jours après la première, au petit matin. Le toubib ouvre à 8 h, j'y suis 20 minutes avant pour être le premier (je fut second). Arrêt de travail, nouveaux médocs et il me prescrit une échographie.

    • Les médocs sont très efficaces mais j'en prend de plus en plus tellement cela fait mal.

A ce moment, je bascule vers la clinique tellement c'est compliqué à l’hôpital.

    • A l'échographie, un toubib très sympa qui me montre et m'explique ce qu'il voit : le foie, la rate, l'estomac, les reins, ... tout est nickel (une légère couche de graisse autour du foie représentative d'une consommation d’alcool (mais raisonnable à mon age dit-il). Tout d'un coup, il dit "j'ai trouvé" : la vésicule biliaire pleine de calculs dont les plus gros font plusieurs millimètres.

    • J'arrive avec tout cela chez un gastro-entérologue qui n'est pas convaincu : "on va faire une coloscopie et une fibroscopie". Et à nouveau, ordonnance, arrêt de travail (je ne suis pas sur d'avoir accompli un mi temps ces deux derniers mois).

    • Rencontre obligatoire avec l’anesthésiste, nouvel arrêt de travail (il faut dire qu'ici, la notion de rendez vous et d'attente est assez flou, j'en suis à mon cinquième roman lut dans les salles d'attente).

    • Je n'avais pas d’appétit lors de tout cela mais le régime était là drôlement sévère. Pour une intervention le jeudi : lundi, biscotte-fromage ; mardi, biscotte-poulet ; mercredi midi, biscotte-jambon ; mercredi soir, 4 litres d'une solution salée à boire en trois heures. Dans le genre nettoyage, cela doit battre le "destop" (c'est à retenir pour le prochain évier bouché) : allée retour du hamac aux toilettes tout les quart d'heures de 22 h à 03 h 30. J'y ai même laissé un caleçon bien qu'il n'y a que 6 mètres à parcourir. Réveil à 05 h 30 pour y être prêt et propre à 07 h (c'est farci de bouchons à ces heures là). Et bien sur réveil d'un ami car je dois être accompagné.

    • J'arrive un peu avant sept heure et ils me dise "mais non, vous c'est à 09 h 30, on vous a envoyé un message hier soir". Je reçoit le message à 08 h (merci ORANGE).

    • Préparation classique et me voila au bloc. Tout le monde est prêt (la longueur des sondes est impressionnante). L’anesthésiste branche sa seringue dans le tuyau de la perfusion et tout le produit ressort et coule le long du bras. cela gueule un peu et l’infirmière recommence mais elle "loupe" trois fois de suite (j'ai le bras tout bleu). l'anesthésiste s'y met à son tour sur l'autre bras et réussit (mais je l'ai bien senti).

    • Black Out ensuite, je me réveille plus tard et un ami me ramène.

    • Ce jeudi soir, j'étais en super forme et on se fait enfin un restau (après quatre jours de biscottes)

    • Dans la nuit, vers 03 ou 04 heures, énorme crise (la pire). Je ne pouvais presque plus marcher.

    • A 05 heures, complètement démoli, je fais le 15. Le médecin régulateur veut que j'aille aux urgences tout de suite. Et cette foi c'est Yves (mon coloc) qui y passe. Un calvaire sur la route au moindre nid de poule et il y en a partout.

    • Prise en charge très rapide, examens, médocs, .... J'avais évidemment amené toutes mes analyses précédentes et ils constatent que l’échographie ne montre pas le pancréas masqué par l'estomac et qu'il n'y a aucune analyse cardiaque. Et c'est parti pour un électrcardiogramme et un scanner (et un touché rectal pour la prostate par une mignonne médecin).

    • L’infirmier qui me fait une prise de sang me dit "je vais vous mettre une perfusion en même temps, cela pourra servir. Je lui dit pour les échecs de la veille et il rigole mais loupe son coût deux fois (le bleu s’agrandit).

    • Détail amusant : au scanner l'opérateur te prévient que lorsqu'il injecte le produit marqueur, certains organes peuvent chauffer et qu'il ne faut pas s'inquiéter. c'est mon deuxième scanner et, comme la première fois, les organes qui ont chauffés sont les testicules.

    • Quelques heures après les résultats : pancréas nickel, parois de la vésicule endommagée par les calculs;

    • (Quelques heures pour faire un scanner en passant par les urgences au lieu de plusieurs semaines sur rendez vous !!!)

    • On discute et ils m'autorisent à prendre l'avion "il y a plein de services d'urgence efficace en métropole" mais avec un médicament spécial à utiliser si une crise se produit dans l'avion.

    • Ce lundi, je viens de voir mon toubib de la clinique, surpris par ma dernière crise. Mais ce qui est important : la coloscopie n'indique rien d'anormal. OUF. Il ne reste donc que la vésicule et en analysant le scanner, il m'indique qu'elle est foutue et qu'il m’opérera pour enlever celle ci début janvier mais il me laisse prendre l'avion.

Ce soir, le mot "cancer" disparaît de mes pensées et c'est drôlement agréable.

24 décembre :

Quelques jours à Pau et à Lasseube. Un vrai plaisir de voir ma famille et mes copains métropolitains.

Fin décembre :

Retour à Cayenne sans trop de problèmes

Aucun problème dans le train à part le poids du sac.

Mon grand sac en surcharge de 3 KG. Je transvase les boites de rillettes de Nani dans ma valisette et le mec me dit que cela sera refusé en bagage « cabine » : Ce sont des produits « mous » dangereux.

Basta, vu mon surclassement en siège luxe , j'avais droit à deux bagages en soute et je laisse donc ma valisette avec l'ordi, le téléphone, etc partir en soute.

Vraiment mieux en classe VIP : tu as de la place et tu es gâté.

A la réception des bagages, comme tu es en VIP, tes bagages arrivent les premiers. OK pour mon gros sac mais j'ai attendu ma valisette vingt minutes (et la poignée était cassée).

Coté santé, c'est plus compliqué.

Je rencontre mon spécialiste qui me facture 35 € pour m'envoyer prendre un rendez vous chez un de ses confrères. Je ne l'ai pas trouvé et il n'est même pas dans les pages jaunes.

Je file à l’hôpital où j'avais un autre rendez vous avec une chirurgienne. Je fais la queue et sa secrétaire me signale qu'il fallait d'abord passer à la caisse à l'entrée de l'hosto. A nouveaux la queue et la ils me disent que ma carte de mutuelle n'est plus valable (et oui, nous étions en 2015). La, tu commence à péter un câble mais on s'arrange. (j'ai reçu ma nouvelle carte mutuelle deux jours après). Je finis par voir la chirurgienne et je lui dis « je viens me faire enlever la vésicule ». Elle me réponds « c'est à moi d'en décider ». Elle consulte toutes les analyses de mon dossier et dit « OK, on l’enlève » OUF.

Peine perdu, ce n'est pas si simple : il faut voir avant l'anesthésiste et celui-ci veut un nouveau contrôle de sang et une radio. En plus, me dit elle, ils sont débordés à cause des retard pris durant les fêtes.

A nouveau la queue pour prendre rendez vous pour la radio mais ils me la font assez vite

La semaine prochaine, je devrais avoir tout les résultats.

En attendant, j'ai le moral qui descend au fond des chaussettes car j'en ai mare. Mon toubib m'a mis en arrêt de travail. Heureusement que j'ai plein d'amis ici (et les médicaments)

Les médicaments me permettent de tenir les coup mais je dois attendre le 26 pour l'opération .

Entre temps, j'ai droit à une échographie du cœur. Tout est bon aussi de ce coté la.

Presque fin janvier :

OUF

Je viens de terminer le marathon pour préparer l'opération :

Rendez vous chez la chirurgienne. Elle me prescrit une nouvelle radio des poumons et tout un tas d'analyse de sang.

Rendez vous chez l'anesthésiste avec mes résultats. Les poumons sont clins mais certains paramètres sanguins sont totalement sorties des fourchettes Il me dit que c'est normal car du au traumatisme qui dure quand même depuis 2 mois. Il détecte une surtension (17) et me prescrit un électrocardiogramme et une échographie du cœur (c'est la première fois que je voie et que j'entends mon cœur, c'est amusant).

La cardiologue m'indique que mon cœur est tout à fait normal et que la surtension est probablement du au traumatisme. A contrôler plus tard.

Et cerise sur le gâteau, il faut passer par le bureau des admissions.

Je crois qu'il ne reste que le cerveau et les testicules à passer à l'analyse.

A signaler qu'a chaque fois tu fais la queue pour prendre rendez vous au bon service, tu fais la queue pour passer à la caisse avant la consultation, tu fais la queue pour consulter et tu fais la queue pour récupérer les résultats.

En tout, j'ai fait la queue 16 fois alors que je suis payé pour un service d'enseignement de 15 heures !

Bref je rentre à l'hosto dimanche pour l'opération lundi.

PLUS D'INTERNET PENDANT UN SEMAINE !!!

Fin janvier :

Je n'avais pas internet à l’hôpital mais j'écrivais un petit mail tous les jours. Je livre donc les douze mails d'un coup ci dessous

Hôpital première (dimanche) :

J’attends un peu car la chambre n'est pas prête et ensuite on m’installe dans une petite chambre avec un amérindien. On discute un peu mais ce n'est pas simple car il parle mal le français et moi pas du tout l'amérindien.

A la créole, les chambres donnent sur une galerie d'un coté et sur un balcon de l'autre. C'est bien car cela permet un bon courant d'air mais à condition de laisser la porte ouverte et il passe beaucoup de monde (et en plus la porte de la douche ne se ferme pas).

Une nana me donne une tondeuse. Consigne : rasez vous du coup aux genoux, je viendrai vérifier. Quand elle est revenu, elle n'était pas satisfaite et elle a tout recommencé mais il est vrai qu’avec mon gros ventre, c'est difficile de se raser comme il faut sous les testicules. Je suis tout mignon maintenant.

Un repas minable ensuite.

Autorisation de fumer la « dernière clope »sur le balcon.

Hôpital deuxième (lundi) :

Je n'ai pratiquement pas dormi. Mais, réveil à 5 heures pour être prêt à 7.

Toilette, tenue stérile, draps propres et l'attente commence.

A 8 heures on traverse deux fois la moitié de l’hôpital : le bloc est un étage en dessous des chambres mais Il n'y a pas d’ascenseur dans cette zone.

Au bloc, on nous dit que mon intervention est repoussée à 11 h. Le brancardier n'est pas contant car il doit me ramener.

J’attends toujours et à 14 h, il vient me chercher à nouveau. Il était temps car 6 heures sans le droit de rien toucher, même pas un livre, pour des raisons d'hygiène, c'est long. Une demi heure plus tard, le trou noir.

Je me réveille vers 20 h avec un mal fou et la chirurgienne m'explique qu'avec la cœlioscopie, elle n'était pas arrivée à bien distinguer les trois petits canaux à recoudre et, ne voulant se tromper, elle avait basculé sur une chirurgie traditionnelle. Soit un ouverture du ventre sur 12 bons centimètres sur toute la profondeur du muscle et de la graisse (3 centimètres pour moi). En plus d'enlever la vésicule, elle a découvert une petite fuite de bille d'un des canaux (d'où venait probablement les douleurs permanentes). Et c'est cette fuite qui aurait provoquée tous les dégâts collatéraux.

Toujours à la diète (même pour l'eau)

Hôpital troisième (mardi) :

Nuit épouvantable. Vers 5 h, ils envoient enfin dans la perfusion des anti-douleurs qui me calment légèrement.

J'ai un ventre « énorme ».

Toujours interdit de boire de l'eau.

Une nana très efficace et attentionnée pour la toilette mais c'est difficile avec tous ces tuyaux.

On me refait les pansements et je voie une longue cicatrice avec plein d’agrafes (13).

A 11 h, enfin l'autorisation de boire

Déjeuner : on ne me donne rien et je demande. On me donne une compote.

Quelques visites l'après midi (merci les copains),

Souper : on ne me donne rien et je redemande. On me répond qu'à midi, ils s'étaient trompés.

Heureusement, le lit est à commandes électriques mais ils n'ont pas d'oreiller. Merci pascal pour l'oreiller.

Hôpital quatrième (mercredi) :

Nuit épouvantable à nouveau. Les antalgiques de la veille au soir ont terminés leurs effets vers 4 heures et à partir de 5 heures ce sont des douleurs épouvantables. J'ai discuté avec mon infirmière qui me dit qu'elles ne sont que 2 pour 30 patients aussi « lourds » que moi. Finalement, j'attends jusqu'à 7 heures pour qu'on me change la perfusion. L’infirmière installe ses appareils de mesures et panique un peu en voyant les indicateurs dans le rouge. Elle appelle tout de suite un toubib qui prescrit un nouveau produit plus fort (cela ne supprime pas la douleur mais la rend supportable). Là, j'ai droit à trois médecins qui viennent me palper le ventre.

Je suis enfin arrivée à pisser mais ils trouvent que cela a mis trop de temps et parle d'une échographie de la vessie.

Visite de madame « tabac » qui prescrit des patchs et m'autorise à « vapoter » (j'avais prévu le kit haddock).

Ils commencent aussi à s'inquiéter car je n'ai pas « chié » ni « pété » depuis samedi.

J'ai droit à un petit déjeuner (petit, petit : 2 biscottes, une compote et un café).

Et à force de changer les pansements aux mêmes endroits, mes anciennes allergies au sparadrap sont revenues. Ils changent le type de pansement.

Hôpital cinquième (jeudi) :

Première nuit correcte j'avais eu droit à un somnifère et ils ont changé les antalgiques aux bonnes heures (réveillé tout de même toutes les 3 heures pour les soins)

Petit déjeuner : encore une compote mais pas de biscotte.

Toujours pas le moindre « prout ». Chaque fois qu'un toubib ou une infirmière passent, il me questionnent la dessus et l’infirmière me demande de sonner si cela arrive. Nouveau médicament contre la constipation. Je lui dis que je préférerais une assiette de pruneau.

Diner et souper ; compote encore.

Ils me donne une poire à lavement à essayer ce soir.. J'ai beaucoup de mal à enfoncer la canule jusque au bout et quand j'envoie le liquide, c'est la seringue qui recule ???

Hôpital sixième (vendredi)

Nouvelle nuit correcte.

Une infirmière vient me faire correctement un lavement : Résultat bien maigre.

Journée classique. Heureusement que j'ai 3 ou 4 visites tous les après midi.

Toujours 1 compote par repas.

Nouveau lavement sans résultat.

Hôpital septième (samedi) :

Nouvelle nuit correcte. Simplement les soins à 22 h, 0 h, 2 h, 5 h et 8 h comme d'habitude.

Un truc vraiment bizarre : le soin de minuit correspond à une prise de sang pour contrôler une éventuelle phlébite. Je lui demande pourquoi ils ne le font pas le jour et il me répond que c'est le seul moment où ils ont le temps de faire tous les patients.

Vers midi, il me donne un verre d'huile de paraffine et, bonheur, à 15 h 30, un petit bouchon merdeux s'évacue. Après 7 jours, cela pue mais qu’est ce que ça fait du bien.

Du coup, j'ai droit à un morceau de poisson en plus de ma compote.

Hôpital huitième (dimanche) :

On progresse : ce matin, en plus du café, j'ai eu droit à 2 biscottes, une petite dose de beurre et une de confiture. Mais j'ai toujours le ventre d'une femme qui va accoucher de jumeaux me dit un chirurgien.

Et l'après midi, bingo, les douleurs de la constipation recommencent. Là, le moral en prend en coup. Un lavement de plus.

A force d'avoir la même position, je commence aussi à avoir mal au coccis (en réalité, c'étaient des escarres mais personne n'y avait pensé).

Hôpital neuvième (lundi) :

Une sale nuit mais j'ai toute la journée pour me rattraper. Un grand verre d'huile de paraffine et un petit déjeuner sans beurre (ils s'étaient encore trompés hier).

Mais, petit à petit, cela va mieux.

Toujours ces problèmes de constipation et la chirurgienne m'indique que sa chatte vient d'avoir 5 chatons et que je lui ressemble juste avant qu'elle mette bas. Elle m'autorise à manger des pruneaux.

Hôpital dixième (mardi) :

Atroces douleurs dans la plaie de l'opération vers 4 heures. J'appelle et l'infirmière constate que la perfusion qui envoie l'antalgique n'avait pas fonctionné. Preuve de l'utilité de ce médicament.

La constipation semble s'atténuer, je n'ai plus mal au bas ventre mais rien ne sort.

Ce matin, ils m'ont enlevé la sonde de drainage et les perfusions. Je me sent plus libre.

Repas nettement améliorés : Yves m'avait apporté 2 gros paquets de pruneaux (merci Yves).

Par contre, ce soir, 6 médicaments différents dont 2 à prendre toutes les 4 heures !!!

Hôpital onzième (mercredi) :

Bonne nuit. Réveillé que 2 fois : minuit pour la prise de sang et 3 h pour des médicaments.

Super bonne nouvelle : ils m’enlèvent les agrafes ce matin et surtout je quitte l’hôpital aujourd'hui.

Pascal me récupère, passage à la pharmacie et enfin à la maison. Cela fait du bien mais je n'ai toujours pas dégonflé.

Chose drôle : j'ai 1 mois d'arrêt de travail. Je reprend le boulot le 2 mars mais suis convoqué à l’hôpital le 3 pour des contrôles. Va comprendre !

Ce soir, soirée pizza avec une douzaine de copains.

Fin (jeudi)

Très bonne nuit mais un mal fou au réveil : je n'avais pas pris l'antalgique durant la nuit et il faut une bonne demi heure pour que cela face effet.

Une bonne chose : je suis arrivé à ne pas me précipiter sur une clope en sortant et continue avec les patchs et la vapotette. Pourvu que cela dure !

Suite de la fin (vendredi)

Cela va de mieux en mieux

J'ai enfin "chié" hier soir et ce matin. Cela pu mais c'est un vrai bonheur; Je n'avais jamais imaginé que la merde avait tant d'importance.

Hôpital, suite (vendredi aussi)

Le gastro-entérologue m'a appelé et convoqué lundi soir dernier car il avait reçu les résultats des biopsies qu'il m'avait fait en décembre dans l’œsophage et l'estomac.

Cela m'a fait un froid dans le dos car il ne m'a rien dit au téléphone et voulait me voir rapidement.

Effectivement, il m'attendait dans son cabinet à 18 h 30.

Lors de l'entretien, il m'a dit que j'avais plein de champignons dans mon système digestif supérieur et simplement donné une lettre de deux pages à fournir à mon médecin généraliste et une ordonnance d'analyse de sang (dont le VIH). J'ai bien sur lu la lettre mais ne comprenais pas un mot sur deux. (Pour les curieux, je joins une des deux pages.)

Par contre, deux fois il signale « AUCUN SIGNE DE MALIGNITE ». Je lui ai demandé si cela voulait dire « pas de cancer » et il a confirmé. OUF !! Mais ces connards pourraient avoir un vocabulaire plus accessible.

J'ai donc cherché sur internet à comprendre tout ce vocabulaire et il faut avouer que cela rend drôlement perplexe. C'est assez compliqué.

Mardi matin (hier), réveil à 5 heures pour aller voir mon toubib (il ne prend pas de rendez-vous et j'ai remarqué que si on arrive à 07 h 45 (il ouvre à 8 h) on est le premier. A 8 heures il y avait déjà 4 autres personnes. A une demi heure par personne, un quart d'heure d'avance vaut deux heures d'attente).

Il lit le compte rendu de la chirurgienne et la lettre du gastro-entérologue et traduit : il semblerait que le premier calcul qui m'avait fait si mal mi novembre avait percé un des 3 petits canaux et que de la bille s'était dispersée dans tout le corps. D'où mes problèmes d’œsophage et autres.

Au moins, lui, il s'exprime avec un vocabulaire compréhensible pour un type moyennement cultivé comme moi.

J'ai donc droit à un nouveau traitement un peu contraignant car il faut avaler des trucs 3 fois par jour entre les repas.

Je file ensuite au labo pour la prise de sang et, merde, je n'étais pas à jeun. J'y retournerai demain.

Cerise sur le gâteau : En quittant l’hôpital, l'aide soignante m'avait enlevé les « bas de rétention » qu'avait prescrit l’anesthésiste et que j'avais gardés 11 jours (je te dis pas le bonheur, après onze jours avec les perfusions et les bas de rétention, que j'ai eu pour pouvoir prendre une vraie douche. (on me faisait la toilette bien sur tous les jours mais avec des lingettes) Je suis resté au moins10 minutes sous le jet) Et maintenant, mes pieds ont triplé de volume et je ne peux plus enfiler mes sandales. Et en plus j'ai plein de croûtes de plaies au niveau du coccyx. Pour cela aussi, j'ai un lot de médicaments.

Ce qui me surprend, c'est que mon toubib veut absolument me revoir vendredi matin avec les résultats des analyses et que le gastro-entérologue veut aussi me voir vendredi soir (avec les mêmes résultats).

Tous les deux ont insisté sur les tests du SIDA. J'ai cherché sur internet et effectivement, j'ai trouvé des liens avec le SIDA. Cela me surprend beaucoup car mon activité sexuelle est assez faible (je n'ai besoin que de quelques doigts de ma main droite pour compter mes partenaires depuis que je suis en Guyane).

Autre truc bizarre : je suis en arrêt maladie jusqu'au premier mars (c'est un dimanche, et le dernier jour des vacances scolaires d'ici) mais je suis convoqué chez le gastro-entérologue le lundi 2 mars et à l’hôpital chez la chirurgienne le mardi 3 mars.

Avec ce bazar, je ne sais pas quand je reprendrais mes cours d'autant plus que le gastro-entérologue m'a dit qu'il faudra refaire une biopsie avec anesthésie comme en décembre

J'ai quand même envoyé un petit mail à tous mes élèves pour leur dire que je pensais à eux.

Mais quand même, je retrouve la forme, je bouquine pas mal et j'ai invité mes bons(es) amis(es) deux fois au restaurant. Même si je ne mange que la moitiés du plat, cela fait du bien de retrouver une vie sociale un peu équilibrée.

A force d'y aller, je suis maintenant très connu dans ma pharmacie et elles m'ont demandé ce matin de leur montrer l'évolution des cicatrices et des allergies sur mon gros ventre. Il n'y avait aucun autre client mais c'était assez drôle. Ici, vu le climat, il suffit de soulever sa chemise.

Par contre, il faut que je mange un peu plus car je perd systématiquement tous mes pantalons.

Et en plus, je fais des économies. A l'hosto, aucune dépense et je n'ai plus acheté de clopes depuis que je suis rentré, pas d'essence non plus. Je dépense seulement quelques euros pour les pommades que j’achète à la pharmacie pour calmer les démangeaisons des cicatrices.

Mon "transit" est redevenu normal et on verra la suite vendredi

SUITE (jeudi suivant) :

Je ne soufre pas trop grâce aux montagnes de médicaments que j'ingurgite en permanence (j'ai par contre énormément de mal à conduire ma voiture correctement et ce sont des amis (es) qui font taxi).

Mais j'en ai un peu marre de tous les phénomènes collatéraux.

Heureusement que j'ai plein de copains (es) ici et que je vois du monde plusieurs fois par jours. Je suis même nourri. Je n'ai même pas à faire le ménage ou la vaisselle. Merci à tous mes potes.

Je viens de récupérer les résultats des dernières analyses et, bonne nouvelle, je suis négatif pour la candidature "SIDA". Par contre, j'ai plein d'indicateurs en dehors des clous (14 analyses sur 45 effectuées sortent des fourchettes ). On verra demain puisque j'ai rendez vous avec mon toubib famille et le gastro-entérologue ensuite.

PS : je ne fume toujours plus.

MARDI GRAS :

Tous redéconne depuis samedi et je n'en peux plus. Et en plus c'est la semaine du mardi gras et tous les toubibs sont en congés (tous le monde d’ailleurs est en congés)

Yves me ramène aux urgence cette nuit.

Ce mail très rapide (je n'ai pas le temps de raconter les détails mais globalement, je ne suis pas mourant) . J'avais pas envie de l'écrire mais bon, c'est trop difficile car j'apprécie aussi vos petit mots. Donc plus de mail depuis l'hosto.

Avec un peu de chance ils me relâcheront demain.

Mail et tel de Yves :

yves.duvernay@free.fr

06 94 44 35 99

Ne l'emmerdez pas et attendez quelque jours.

Mais pas de problème, j'ai toutes mes vacances en l'air et je m'en sortirai un peu plus tard que prévu. Je suis en vacances en ce moments donc ne perturbe pas l'activité de mes élèves (j'ai pas contre loupé toutes les activités du carnaval)

MERCREDI DES CENDRES :

Ce fut laborieux mais ils ont probablement trouvé un élément de solution (provisoire). J'explique : Vendredi, j'avais arrêté une partie des médicaments comme convenue dans le protocole. je m'en suis rendu compte plus tard, mais les boites que j'avais étaient vides exactement à la bonne date alors que je viens d’arrêter un autre médicament que je devais prendre 1 fois par jour durant 5 jours et que la boite contient 30 cachets. Va comprendre ? Si tu as les pieds qui gonflent, demande la moi (là je plaisante. Vu toutes les ordonnances que j'ai depuis début novembre, j'ai pris l’habitude de faire des petits tas (j'ai de la place) et à chaque changement d'ordonnance, je ramène tous les inconsommés à mon toubib et il apprécie car cela lui permet de donner deux ou trois cachet à certains patients). Le lendemain, pas terrible. Les deux nuits et journées suivantes, montée en puissance, horrible. Le lundi soir je vais demander à la pharmacie le médicament nécessaire mais refus sans ordonnance. Normal, je crois depuis qu'il contient de la morphine. Le mardi, je n'avais pas mangé depuis deux jours et je vomis de la bille. Bon, j’arrête les descriptions. Impossible de joindre mes toubibs (et oui c'était mardi gras et ici tous le monde fait la fête). Le soir, Yves me dit : "tu arrête., tu fais le 15 et je t'amène au urgences". Au 15, après discutions avec celui qui prérégule puis le médecin régulateur : "on vous attend". Arrivé la bas un monde fout mais j'étais attendu On m'installe dans un fauteuil (ils n'avaient plus de brancards). Quelques mesures (tension de 11, là j'ai pas comprit et lui ai demandé si ça machine était bien réglée), contrôles de santé ensuite et j'attends dans le couloir des entrées. Pas triste : 5 nanas avec des nourrissons qui pleuraient et, en une demi heure, 6 mecs déguisés (carnaval oblige), vêtements déchirés, plein de sang qui passent en brancard devant moi. Quand tu vois cela, tu comprend que c'est normal de passer en dernier, qu'est ce que c'est que d'avoir mal quelques heures de plus devant un nourrisson en souffrance ou un mec qui saigne ? Vers 22 h, on m'installe dans un brancard à roulette et direction une grande salle ou nous étions au moins 15 alités. Le règlement indique qu'il ne doit y avoir qu'un accompagnateur par blessé et aucun enfant de moins de douze ans. Dans cette salle, il y avait au moins 40 personnes et 12 bambins. Un vrai bordel (mais on est en Guyane). Je m'étais un peu préparé (à la maison un sac avec quelques linges et l'ordinateur et avec moi un livre, mon téléphone et une oreillette pour France Inter. plus mon dossier médical plein d'analyses qui dépasse maintenant les 3 centimètre. Vive l'informatique et les réseaux). A 2 h 30, enfin mon tour dans un box de soin et une toubib qui prescrit de me donner le médicament qui me manquait tant. A 3 h, enfin une infirmière qui vient placer la perfusion. On discute et elle me dit qu'elle a démarré son service à 17 h et pas eu le temps d'aller pisser depuis. 10 minute après les douleurs se calment mais c'est pas très représentatif. A 5 h, le personnel de nettoyage attaque et ils font un bordel !!! A 8 h, à nouveau mal. Visite d'une nouvelle toubib puis de la chef de service. Je demande une nouvelle dose, OK, et Ils m'envoient faire un scanner (toujours celui qui fait chauffer les testicules). Et ensuite, mal à la gorge, mal aux bronches, je ne fais que tousser. L'infirmière m'explique que c'est parce que je suis depuis un paquet d'heure en caleçon et que la clim est à fond. Je lui dit que ma maman me donnait un sirop dans ce cas et elle me répond qu'aux urgences on ne s'occupe que des cas sévères et critiques. Je la ferme : elle a raison sur le fond mais sur la forme, le prochain coup j'amène une de mes couvertures piquées à Air France. A 10 h, résultats du scanner où tout est normal. Ils appellent le chirurgien "viceral" qui me "torture" et prescrit un nouveau médicament plus costaud, toujours à base de morphine ? 5 minutes après, le bonheur et je m'endors enfin. Ils ont même du mal à me réveiller ensuite. Ils me libérent en début d'après midi avec un traitement adoc pour dix jours . Je fus un peu "hors course" quelques heures) Un copain passe me prendre. Problème : toutes les pharmacies fermées (et oui, ici le mercredi des cendres est férié). Passage à la gendarmerie pour connaitre la pharmacie de garde : "ce n'ait plus nous cela, faites le 15". OK mais il faut retourner au centre ville où pleins de rue sont encore fermées à cause du carnaval mais je trouve. OUF, j'aurai ma dose de ce soir. C'est court dix jours (où je dois faire de nouveaux examens et une nouvelle célioscopie avec anesthésie) mais quel bonheur de ne pas souffrir en permanence, de pouvoir manger un peu et dormir à nouveau. J'ai vraiment des copains et copines sympas : midi : pattes bolonièses maisons et surtout le soir une cote de bœuf charolais qu'un copain venait de ramener de métropole. Une bonheur, tu le découpe à la fourchette comme un steak tartare et c'est bien meilleur. (ne t’affole pas, mon estomac a tellement rétrécit depuis deux mois que j'en mange très peu, des doses d'enfants mais cela fait tellement de bien) Je pensais reprendre le boulot la semaine prochaine mais, à ce rythme, je n'y croix plus. Heureusement que je n'ai plus la coresponsabilité des BTS. Bises Pierre PS1 : j’adore écrire (cela me fait en plus beaucoup de bien) mais si mes mail t’énerve, dis le moi PS2 : toujours pas de clope mais là, en sortant des urgences, ma vapotete était vide et heureusement qu'il n'y avait pas de tabac ouvert dans le coin.

VENDREDI

Ça y ait, je croix qu'ils ont trouvé le bon dosage.

Avant hier et hier, après avoir pris le nouveau médicament du soir, j'ai dormi non stop de 22 h à midi. 14 heures en continue sans même me réveiller pour pisser. Par contre la vessie bien pleine (je n'en suis pas encore aux couches culotte).

Dommage collatéral : je n'avais pas pris mes médicaments prescrits toutes les 6 heures et ça se sent sérieusement mais ils agissent en une dizaine de minutes. Je me semble tellement mieux ! Un bonheur !

Cela fait enfin 4 repas consécutifs où je mange (très peu mais mes copains s'appliquent vraiment pour que ce soit bon) et le transit semble fonctionner.

J'ai même pu assister à la grosse marée qui, associée au vent, a coupée la route des plages (celle où j'habite) et celle de l'entrée de Cayenne avec des paquets de flottes à chaque vague. Impressionnant. Cela devrait recommencer ce soir avec la marée.

Sur le papier, j'ai donc dix jours de répits avant de retourner à la case hôpital pour s'occuper des éventuelles infections du gosier.

J'ai encore perdu 5 ou 6 kilo mais pas la bedaine. C'est injuste. Il va valoir que je mette des pantalons et des manches longues pour cacher mes muscles (j'ai le poignet plus gros que le biceps). De toute façon, sans ceinture bien serrée, je perds tous mes vêtements.

Mais aujourd'hui, j'ai le moral. Donc je redis : la vie est belle en Guyane.

Un peu plus tard :

C'est le bordel :

Pour les curieux un excélent reprortage de 20 minutes sur mes soucis,

sauf que pour moi, ils ont du m'ouvrir le ventre et que les conséquences

ne sont pas prêtes d’être terminées puisque j'ai tout le corps infecté :

http://pluzz.francetv.fr/videos/allo_docteurs_,117644893.html

Pour la petite histoire, tous les lundis matin au collège de Javouhey, mon nom est

cité lors de la première prière de la semaine avec tous les élèves.

Mecredit 4 mars, suite:

Je sors de la dernière visite du toubib :

Lundi chez le gastro, il ne comprend pas et me programme une nouvelle visite "intime" le 13 (avec à nouveau anestésie) .

Mardi chez la chirurgiène qui me dit que tout va bien mais que j'ai du chopper un parasite à l'hopital.

Mercredi, chez le toubib, je demande a une amie de m'amener de bonne heure,le matin. Elle me reveille vers sept heure,et on fait la queue : pas de bol. Il est fermé le mercredi matin (quand on est cons,on l'est jusqu'au bout). J'avais oublié de dire que je ne suis plus capable de conduire et que ce sont mes copines et copains qui font taxi à chaque fois)

Mercredi après midi, un copain me ramène 10 mn avant l'ouverture. On étaient 4. Quand le toubib est arrivé, on étaient dix. VIVE LA GUYANE. Quant ce fut mon tour, il m'a dit qu'il était pressé et "je vous pose un arrêt longue durée (trois mois) et on discutera plus tard. Je n'ai pas le temps."

Donc je passe sur un arrêt longue durée et mon toubib me dit que cela risque de se prolonger longtemps

Bon, c'est un peu le bordel ! Mais il m'a dit que je payais des erreurs de jeunesse mais qu'avec un peu de temps ils pouvaient tout réparer.

La vie est belle

Vendredi 6 mars : voyage à la pharmacie.

Je vais toujours à la même et ai droit à de grands sourires. Je deviens un bon client. Comme d'habitude la carte vitale. Devant une indication (Fortimel), elle me demande quel gout je veux. Je ne pige pas. Elle me redemande "chocolat, vanille, fraise, etc". Je ne comprend toujours pas et répond "café". Elle file derrière et revient avec deux cartons de boites de 20 cl marqué "gout café".

IL faut que j'embauche un logisticien pour gérer tout cela (et je ne montre pas les anciennes boites à moitiées consommées)

Lundi 9 mars.

Hier, l'horeur. Trop mal. J'étais invité à un anniversaire chez un copain (belle villa, piscine) mais suis resté ici.

Creuvé, je me couche vers 19 h et dors jusqu'à 22 h. Ensuite, veille jusque vers 05 ou 06 h.

7 heures du mat : la CPE du lycée me réveille : pourquoi n'etes vous pas la ? Je lui explique que j'ai envoyé tous les documents au directeur mais, ce n'est pas la première fois qu'il ne fait pas suivre. Je me rendors et à 8 heures 10 coups de fil de la secrétaire du toubib du rectorat pour avoir un rendez vous avec ce dernier; Je ne savais pas qu'il y a un toubib au rectorat. Je lui dis que je ne connais pas cette personne mais je suis convoqué mercredi matin.

Ce soir, Yves arrive avec un magnifique saussisson de métropole et une bonne baguette. Je n'ai pas pu résister. Simplement deux rondelles. Surper bon mais je me demande combien je vais le payer cette nuit..

Mais la vie est belle

Mercredi 11 mars :

Un copain passe me réveiller ver 07 h 30 pour le rendez vous à 8 h30. Douche et on part pour le rectorat. A l'intérieur du rectorat, c'est aussi compliqué que mal signalé qu'à l'hopital. Je fini par trouver le bon endroit. Médecin absent, secrétaire en formation et donc absente. Personne ne sait rien. Bref une heure en voiture (avec chauffeur) dans les bouchons pour rien Mais maintenant je sais où c'est. J'ai maintenant le mail du médecin du rectorat.

Pour la bouffe, je commence bien a faire la distinction : Je ne suis pas convaincu que cela soit seulement une hystoire de gras. J'observe que je ne supporte pas le moidre gramme d'un produit industriel alors que je peux digérer des produits "fait maison" type gateaux ou gibier (en très petites quantité bien sur).

De toute façon, je n'ai plus un muscle, il me faut une bonne minute pour sortir du lit et tenir droit le matin mais je mange tous les jours mon complément alimentaire (qui me provoque des diarrées pas triste).

Pour mes compétences intelectuelles très diminuées, je ne sais pas si cela est du à la maladie ou au médoc.

Enfin ici heureusement que j'ai beaucoup d'amis.

HOPITAL SAISON DEUX

Normalement, je devais subir une nouvelle fibroscopie vendredi à la clinique.

Mais j'ai du annuler. Cause : comme à la télé, on lance la saison deux du séjour hôpital.

Comme en janvier, je n'ai plus d'internet mais écris mon billet journalier.

JEUDI 13 MARS :

Vers 23 h, me je lève pour aller aux toilettes. Je sors du lit et va savoir comment et pourquoi, je me retrouve allongé par terre. Impossible de bouger ne serait ce que lever un bras. Je sens que je me pisse dessus et ai juste le temps d'appeler avant de de passer dans un autre monde. Heureusement, Yves m'avait entendu et il a appelé les pompiers. Je ne me rappelle de rien mais il m'a dit que j'avais vaguement parlé.

Je me suis réveillé plusieurs heures plus tard dans un box des urgences avec une perfusion et des poches suspendus au dessus.

Une fois réveillé, analyses et questionnaires d'usage.

J'étais toujours dans l'état dans lequel les pompiers m'avaient récupéré. C'est à dire vêtu d'un simple caleçon plein de pisse Une infirmière m'aide à enfiler un pyjama en papier utilisé au bloc opératoire.

VENDREDI :

Consultation des internes, puis du chef, puis du gastro, bref palpé un peu partout. Ils demandent une fibroscopie et un scanner.

L’anesthésiste déclare qu'une fibroscopie est certainement très utile mais que je suis rentré aux urgences pour un malaise et que cela pose un problème. Ils se questionnent aussi sur une hypoglycémie.

Pendant qu'ils discutent, on me prépare pour le bloc. T'es tout propre mais l'odeur de bétadine ne doit pas faire fureur dans le choix des gels douche.

Ils décident de repousser l'intervention et, à la place, j'ai droits à un examen neurologique complet.

Ils décident de me garder en observation quelques jours avant de faire les examens et le soir on m'installe en médecine « gastro ».

Et là, un nouveau dossier. Tout est manuel ici et chaque service a ses habitudes alors qu'ensuite tout est enregistrée dans le serveur . Va comprendre le temps perdu. A la pesée : je suis très surpris : 72 kg. 14 kg de moins en 2 mois !!!

Un ami m'apporte quelques vêtements, une serviette, l'ordinateur et mes clopes électroniques.

Soupé plus que light.

SAMEDI :

La veille le toubib avait prescrit un somnifère, un anti-douleur et du valium. C'est la première fois que je fais une nuit complète de 22 h à 8 h (malgré 4 ou 5 fois réveillé pour les soins mais je me rendormais aussitôt.

Déjeuné avec du vrai pain et du vrai beurre. Le bonheur.

Je cafarde un peu ensuite mais l'infirmière me redonne un valium et c'est efficace.

J'arrive à me faire la toilette tout seul sauf des début d'excares aux fesses.

Après la toilette, je lui dis « mais vous ne changez pas les draps ? » « A non, on n'en a pas assez, ici c'est les lundi, mercredi et vendredi. Je vais donc passer tout le WE dans les mêmes draps. Sympa.

Visite d'une élève aide soignante qui doit passer son examen lundi « d'aide à douche » et me demande si accepte d'être volontaire. Si c'est comme dans les restaurants d'application en cuisine, cela risque être amusant.

DIMANCHE :

Très sale nuit. L'infirmière me file des anti douleurs et un demi valium vers 1 heure du matin mais c'est assez terrible. Ils me refile un valium vers 9 heures et là, cela va mieux mais je suis à moitiés endormi ensuite. C'est une stagiaire infirmière qui s'occupe de moi ce matin. Elle est sympa mais on voit qu'elle débute (elle est très surveillée quand même). Pour commencer, elle laisse la poche se vider, le sang coagule et la perf est bouchée. Impossible de lancer une nouvelle poche. Sa chef lui dit de tout enlever et d'en faire une nouvelle. Elle vise une vaine prêt du poigné mais manifestement trop près car quand elle enlève la partie rigide, la perf bouge dans tous les sens en suivant les mouvements de la veine qui elle suit les mouvements du poignée (ça, on l'a pas dit à sa chef). On recommence plus haut et je lui fredonne la chanson du poinçonneur des lilas « les petits trous, les petits trous,.. » C'est OK, la poche principale fonctionne et je lui dis qu'elle a du faire une erreur car il n'y a pas de « T » pour placer la poche suivante. Je repère sur le tuyau un branchement prévu pour rajouter un « T ». Elle ne l'avait pas repéré et va chercher un « T ». OUF ! Mais cela ne va pas encore car le régulateur de débit se retrouve en aval des branchement des tuyaux alors qu'il doit être en amont sur le seul tuyau principal. La chef lui explique qu'il faut tout refaire avant demain car l'anesthésiste n'acceptera pas ce montage. C'est bien de participer à la formation des infirmières.

Vers 14 heures un couple de demi-vieux débarque et me propose une prière à trois. Je décline mais mon voisin Portugais accepte et les voilà à décliner des « notre père » et je ne sais quoi en créole durant 10 minutes. Il en faut pour tout le monde mais ils auraient pu prévenir, je serai allé vapoter sur le balcon.

Je n'y connais rien en règles de diététique mais le midi « canard-riz et le soir poulet-riz »,

LUNDI :

Ils me refile un demi valium et je m'endors avant 21 heures. On me réveille à cinq heures pour me préparer à l'intervention (douche, vêtements et draps stérile, … Et j'attends jusqu'à 10 h 30 un brancardier. Au bloc, il y a foule et c'est vite mon tour. Trou noir puis on ramène vers 13 h où le service des repas est déjà passé mais l'infirmière m'avait réservé un plateau. J'appelle un copain pour qu'il me ramène mes papiers car je me doute qu'il faudra bien passer à la caisse. Visite du toubib enfin et bilan : J'ai plusieurs trucs dans l'estomac (qui vont partir au labo en métropole pour analyse) mais un duodénum très enflammé. Et oui, le fibroscope de l’hôpital va plus loin que celui de la clinique. Je deviens un expert en anatomie viscérale. Cela provient d'un excés de médicaments associé à une consommation parfois exécive d'alcool. Mon malaise du jeudi proviendrait de l'apéro arrosé de ce jour là mais que mes 14 kg de moins et ma maladie n'ont pas supportés.

Demain, je passe au Baclofène avec mon toubib.

Permis de sortir. Bonnheur :

Mon pote arrive avec mes papier et je peux passer à la caisse.

J'étais arrivé en caleçon dans un brancard et avait demandé à un pote de m'amener des vêtements. Il n'avait pas bien compris et je n'avais que des caleçons et des tee shirts J'ai donc pris le plus long des tee shirts et ais quitté l’hôpital avec le plus long des tee shirts et pieds nus. Idem pour prendre les médicaments à la pharmacie. Dommage qu'il n'y ait pas eu de photo car cela avait un chic avec ma sacoche neuve en cuir !!!

Bon, maintenant que j'ai changé de statut (arrêt longue maladie), j'ai 3 mois devant moi (et juridiquement trois ans avec plein traitement.

Dans tous les cas, merci à Yves, Pascal, France, Vanille-Christine, Chantal, Claudio, Bruno et plein d'autres.

Elle est belle la vie

08 avril 2015

Pas mal le médicament de Nani

Depuis plus de dix jours, des terribles constipations. Je file au toilettes toutes les dix minutes avec un mal au ventre terrible et RIEN ; quelques grammes. C'est horiblement douloureux. Impossible d'utiliser la voiture (la dernière fois j'ai été obligé de m'arréter et de me déculoter à coté de la voiture.

Mon toubib est en congé et j'ai arreté de prendre les médicaments.

Notre chère Nanie me conseille un truc pour les vieux (Movicol). 1 sachet par jour d'abstinance. Hier, je prend un sachet par heure et au cinquième, le bouchon se liquéfie. Les toilette sont à 4 mètres mais j'en ai jusqu'aus genoux avant d'y arriver. C'est pas grave il y a la douche à coté. Au huitième sachet, belote; Ce matin, rebelote. et puis plus rien. J'ai beaucoup moins mal mais on va y arriver. Aujourd'hui, j'en suis à mon quatrième sachet et j'attends

30 avril 2015

Suite des nouvelles (30 avril) ;

J'ai hésité à écrire « retour de l’enfer ».

Je vais mieux et il semblerait que mon système interne revienne petit à petit en ordre.

Je continue des traitements mais « allégés » et on commence à s'occuper des « dégâts collatéraux ».

Je mange toujours très très peu et continue à avaler mon complément alimentaire tous les jours.

J'ai maintenant droit à prendre de la mélatonine pour mieux dormir

Je prend ensuite un médoc pour reconstruire la flore intestinale.

Plus un traitement pour soigner mes chevilles dont la peau s'était détaché petit à petit (je n'ose pas montrer les photos tellement c'est moche).

Mais le moral remonte en flèche (il va falloir en faire autant pour les muscles !)

Je continue à utiliser mes cigarettes électroniques (merci Michael) mais par moment c'est difficile.

Du coup, je démarre une cure au baclophène pour finir de me débarrasser de toutes mes adictions. Je bois très peu en ce moment (sinon je le paye trop cher) mais je voudrais arrêter « l'envie ».

Je surveille ma tension qui tourne en moyenne (sur les10 derniers jours) à 12,7 – 7,9. Merci Patrick pour tes conseils.

Bref, après cinq mois de galère, 3 passages au bloc opératoire, je pense avoir passé le creux de la vague et me retrouver sur une pente ascendante.

Maintenant, il faut que je retrouve mes capacités intellectuelles très diminuées et que je réapprenne à conduire

Enfin, إن شاء الله , (cela veut dire inch allah), dans quelques mois, retour à une situation plus normale.

Je n'avais pas pigé que c'était un complément alimentaire. J'en ai bu un, c'est vrai que cela a un gout de café mais c'est vraiment pas terrible et j'en ai trente à boire.. Il faut que j'en avale un par jour durant un mois. Je crois que je vais en ramener pour faire un mélange avec d'autres gouts.

Je fais le tour de ma petite pharmacie et c'est terrible :