Blog au fil du temps chapitre 2

Petit déjeuner Malgache :

Hier soir, après une visite musicale au musée de Cayenne à l’occasion de la « nuit des musées » on se retrouve une quinzaine à la maison où Yves a essayé une recette Réunionnaise : du rougail saucisse

(« Le rougail est une préparation d'origine malgache, condiment indispensable pour accompagner le carry sur l'île de La Réunion. Très épicée, elle se compose traditionnellement de tomates coupées en petits dés, de gingembre pilé, d'oignons émincés et de piments martin. Du combava ou du caloupilé peut y être ajouté. »)

Je te dis pas la gueule en feu et le nombre de planteurs nécessaires pour calmer cela. Bref super soirée jusque vers 3 heures.

Ce matin, une amie (et voisine) Malgache (et oui, il n’y a que 80 nationalités et ethnies ici) nous appelle pour nous inviter à un petit déjeuner reconstituant Malgache.

La recette : au fond d’une casserole, plein de poudre de chocolat, un peu de lait, un grand bol de crème épaisse et surtout un bon quart de rhum. Tu fais chauffer tout cela et tu sers.

C’est très bizarre à boire mais c’est vrai que cela requinque.

Elle n'est pas belle la vie ?

Essence :

Ici, l’état ne touche pas de taxe sur les carburants (pas plus que de TVA). C’est le conseil régional qui prélève. Mais c’est le préfet qui tous les premiers jours du mois, fixe les tarifs.

Les gérants des 27 stations du territoire réclament une augmentation de leur marge de 1,5 centimes par litre (cela représente tout de même plus de 20 000 € par station) et ont entamé un conflit bien malin.

D’abord, le 29 avril, ils ont annoncé qu’ils fermeraient toutes les stations à partir du premier mai. Le 30 avril, des files d’attente monstrueuses à chaque station. Malins, ils ont ainsi vidé leurs cuves au prix fort car le premier mai, les carburants devaient baisser de 3 centimes.

Ensuite, depuis quinze jours donc, ils n’ouvrent plus que sur des créneaux horaires de quelques heures, différents chaque jour et dont ils n’annoncent le détail que le matin.

Cela crée des files d’attentes tellement longues que cela entraîne d’immenses bouchons.

Et en plus, ils vendent autant d’essence que d’habitude en bossant moins

Elle n'est pas belle la vie ?

Ordinateurs :

Franck, le fils de notre ami Joël, bosse chez Ariane-Espace et s’est débrouillé pour m’obtenir (pour le collège bien sur) un lot d’ordinateurs. Il m’appelle l’autre jour pour m’annoncer que le lot est chez lui et prendre rendez-vous. Une amie me prête son break pour la soirée et je vais la bas. Une pile énorme m’attend :

Je n’ai pas pu tout rentrer. Je dois y retourner mais ce sera avec plaisir car ils sont très sympas. La voiture est bien pleine :

Retour à la maison après un souper très convivial. Heureusement, Yves n’est pas couché et me donne un coup de main :

La chambre d’amies devient inutilisable :

Le lendemain, je rempli ma voiture et en apporte la moitié au collège.

Achats :

Je vais pour acheter des planches à une scierie de Cayenne : Entre voir ce qu’il y a en stock avec un des magasiniers, voir si cela est dans la base informatique, éditer la facture et payer il a fallut une heure trois quarts. Ils doivent avoir l’habitude car la secrétaire me propose un café et m’amène dans un coin du magasin. La, du pain frai, du jambon, du pâté, du fromage. Il ne manquait que le verre de rouge :

Il y en a qui savent vivre (mais vu le prix exorbitant du bois dans ce territoire qui possède les plus grandes forêts, ils peuvent).

Pharmacie :

Je vais comme toutes les six semaines chez l’allergologue pour mes piqûres antiallergiques et la, une des boites ne correspond pas au bon produit et l’autre est périmée. La toubib appelle la pharmacie et les engueule. J’y vais ensuite mais me trompe, c’était à une autre. Ils me changent la boite et téléphone au grossiste pour commander l’autre. Au téléphone, la pharmacienne demande au grossiste de vérifier les dates et bingo ! Elles sont toutes périmées. Ils m’ont promis qu’une nouvelle boite arriverait de métropole avant mon rendez-vous. On verra

Poissons

Lundi de pentecôte, jeune oblige, on invite des amis à manger les produits des pèches de Yves.

Au menu :

Un acoupa (cynoscion pour les gents cultivés comme toi) que nous a préparé notre voisin (et ami) Théo, le créole. Comme d’habitude, plein de piments mais c’est vraiment bon :

Un Palika et un mérou que l’on fait griller :

Comme souvent, il n’y a pas assez de places alors chacun se débrouille :

Et, évidemment, il ne reste que quelques arêtes :

Mon ami Frank vient de me conseiller de na pas avoir de remarques négatives et interrogatives telles que « elle est pas belle la vie ? » Il doit s’y connaître puisqu’il est bibliothécaire. Alors maintenant, je ne poserai plus la question mais j’affirme :

ELLE EST BELLE LA VIE !!!!!!

Bise à toi Frank (et à tous bien sur).

La queue :

Je vais dans un magasin de matériaux de construction pour chercher 20 blocs pour monter des étagères sans faire de trous dans les murs (Impossible de trouver des briques et du siporex ici).

    • Etape 1 : Le mec de l’accueil : il m’envoie à un comptoir au milieu du magasin

    • Etape 2 : Je fais la queue. Le type pianote sur son ordinateur ma commande. Il me dirige vers les caisses

    • Etape 3 : Je fais la queue et paye. Elle me dirige vers le vigile des « sorties»

    • Etape 4 : Je fais la queue. Il m’imprime ma facture et mon bon de sortie. Il me dirige vers le dépôt

    • Etape 5 : Je me gare devant le tas de blocs et j’attends (je fais la queue) un magasinier disponible. On charge mais il s’arrête de me passer des blocs au bout du 15ème. Je lui dis que j’en ai payé 20. Il ne veut rien savoir.

    • Etape 6 : j’attends (je fais la queue) le responsable que l’on a appelé. Il regarde ses papiers : effectivement, j’avais payé pour 20 blocs de 15 cm mais le magasinier n’avait manifestement lu que le nombre 15. Il me donne donc 5 blocs de plus. Il m’indique la direction de la sortie.

    • Etape 7 : J’attends le vigile de sortie (je fais la queue). Il contrôle le contenu du coffre et me laisse sortir du dépôt.

Cerise sur le gâteau : je n’avais pas prévu un tel délai et me retrouve vers midi pour sortir du dépôt sur une rue connue pour son bouchon épouvantable. Et donc JE FAIS LA QUEUE pour rentrer chez moi.

Re cerise : Ils sont en train de réparer une fuite de réseau d’eau devant chez moi et « bernique pour la douche ». Je n’ose pas demander quand cela sera terminé et là, je ne fais pas la queue : je pars faire la planche dans la mer.

7 fois la queue et 7 intervenants pour 20 blocs payés 40 € ?????????

Elle est belle la vie !! (n’est ce pas Franck ?)

Paresseux :

C’est une sorte de singe assez amusant :

Le terme paresseux ( ou unau) est le nom vernaculaire donné à certains mammifères d'Amérique tropicale appartenant au super-ordre des xénarthres.

Folivora est le nom scientifique du sous-ordre auquel ils appartiennent1.

Les paresseux sont connus pour leur mode de vie original : ils sont presque toujours suspendus à l'envers dans les arbres et se déplacent avec lenteur. Ils possèdent de longues griffes.

C’est un animal charmant et totalement protégé par la loi.

Mais la loi ici, même l’état s’assoit souvent dessus.

J’ai donc été invité à manger du paresseux. Cela vaut quelques milliers d’euro d’amende si on se fait attraper mais c’est rudement bon (et on mange même la peau, on le pelle comme un cochon Béarnais).

Elle est belle la vie

ANACONDA

Après le mouton paresseux, on a mangé hier un anaconda.

Un gros : 4,5 mètres qui a donné 10 kilo de viande. C'est un de nos voisin (et ami) qui l'a tué à coups de couteau alors que le bestiau était en train d'étoufer son chien.

Cela a un gout assez surprenant et très agréable mais c'est nul pour la viande, complètement filandreux. D’ailleurs, on était une trentaine à la maison et on ne l'a pas terminé. (mais on avait fait aussi de la rougaille et un colombo de poissons.)

MOUTON-PARESSEUX

Certains ont râlé car j’ai mangé du « mouton-paresseux ».

Je suis donc allé visiter et donner mon obole à l’association qui s’occupe ici de défendre ces animaux. Ils sont charmants (les animaux pas les bénévoles).

Renseignements pris, j’avais le droit d’en manger. Il y a trois catégories ici :

    • Les animaux intégralement protégés

    • Les animaux que l’on peut chasser et vendre

    • Les animaux que l’on ne peut chasser que pour sa consommation personnelle et donc que l’on ne peut pas trouver dans les restaurants. C’est le cas de mon paresseux et des anacondas.

En attendant, c’est très bon mais je ne sais pas si je les dégusterai de la même façon après ma visite dans leur « clinique ».

Bon.

Je m’attaque maintenant aux caïmans qui ont moins la cote.

Objectif : naturaliser une tête (j’en ai trois (sur neuf attrapés) pour m’entraîner) :

Mais pas de soucis, Théo va nous cuisiner les corps :

PECHE AUX GROS

Samedi, départ à 7 heures pour une journée de pèche. On a loué un bateau à Kourou

Une heure de voiture et en route vers le large

A 20 kilomètres au large, on démarre la pèche. On est 7. Le premier met sa ligne.

Pas le temps d’en préparer une autre : une prise ;

Et une belle ( 11 kilos) :

Et cela a duré deux heures et demi. On a sorti plus de 100 kilo d’acoupa (super poisson ici) qui faisaient entre 7 et 12 kilos. Quand la glacière fut pleine, on les relâchait. C’était complètement surréaliste. Bien sur, on rejetait aussi les macharons et même un requin .

Il faut avouer que c’est assez sportif au moulinet.

Vers midi, halte sur l’île Saint Joseph (pas de touriste ici) pour faire cuire les plus petits sur des pierres avec un feu de noix de coco :

Et, évidemment, une petite sieste entre deux arbres :

Une petite baignade pour se réveiller :

On remet ça sur une autre zone pour chercher des palika. La, c’est plus difficile : on en choppe bien deux mais ils se défendent et sont plus forts que nous :

On rentre le soir mais avant, corvée de nettoyage des poissons (on en a gardé une vingtaine) :

Et, bien sur, acoupa grillé au menu :

Et le lendemain encore avec les copains :

LA VIE EST BELLE

BATEAU STOP

Le long du Marony, plus grand fleuve de la Guyane qui sert de frontière avec le Suriname, se trouve les « noirs marrons », descendants des esclaves qui s’étaient enfuie (le marronage) dès leur arrivé et s’étaient installé loin à l’intérieur des terres plutôt, le long du fleuve. Ils ont là reproduis les cultures, langues, … de leur Afrique d’origine.

Aujourd’hui, on trouve 4 villages principaux et plein de petits bourg sur les 300 Km de fleuve.

Seul moyen d’accès : la pirogue (et maintenant l’avion pour Maripassoula et Grand Santi)

En saison des pluies (hautes eaux) les pirogues de frets mettent dans un sens ou dans l’autre, 2 jours. Celles des touristes le double. Beaucoup plus en saison sèche.

Toutes les marchandises transitent donc par le fleuve.

Je n’avais pas trop envie de faire la virée standard des touristes et j’ai donc essayé le bateau stop.

Première étape : Cayenne-Maripassoula en avion (et oui, c’est du stop « bobo »). Un petit coucou de 15 places, assis sur des espèces de chaises en toile utilisées pour le camping.

Sur place, un carbet sympa et correctement équipé (8 €) pour accrocher son hamac.

Tout l’habitat est regroupé coté Français. Sur la rive d’en face (Suriname), les commerces tenus par les Chinois. Des pirogues traversent en permanence. C’est marrant, tu lève la main, une pirogue te fait traverser, t’achète ton paquet de clopes et ta bière et une pirogue te ramène. Et c’est gratuit (financé par les chinois). C’est un trafic permanent car il n’y a aucun commerce coté Français.

Je me promène sur le dégrad (nom donné aux endroits où les pirogues accostent)

Et j’embarque assez rapidement sur une pirogue type taxi collectif. On attend que la pirogue soit pleine pour partir ((20 €). Enorme averse en chemin. Je suis trempé le temps de sortir le poncho du sac. On fait le plein en chemin (chez le Chinois bien sur).

On est sur des sortes de rapides et cela secoue pas mal

Je me retrouve donc au bout d’une à deux heures à Papaïchton. Alors là, autant à Cacao tu es en Asie, autant ici tu es en Afrique. C’est impressionnant. Les seuls bâtiments en dur sont l’école, la mairie et la gendarmerie. Les femmes font la lessive, la vaisselle et la toilette dans le fleuve et se dépoitraillent sans problème (alors que les créoles sont très pudiques).

Pas très facile de communiquer : la langue maternelle est le Boni, ensuite on a le créole et en troisième la langue de l’école pour les plus jeunes (le Français ou le Néerlandais car ici la notion de frontière est très floue. Ils sont Boni en premier). Seul logement possible, un carbet minable et mal entretenu (10 €).

Pas un restau, pas une épicerie. Je fais quelques courses chez le Chinois d’en face.

Pour poursuivre, il n’y a plus rien d’un peu organisé. On me conseille d’aller en face car tout le fret ce fait coté Suriname. Une pirogue chargée de bidon d’essences vide accepte de m’embarquer. On pousse quelques bidons et je me retrouve assis sur un pot de peinture qui sert de caisse à outils.

Et c’est partit pour quatre heures complètement folles. On est dans une zone de rapide remplie de piège, avec de sérieux courants. Cela ressemble à du rafting dans les gaves des Pyrénées (sans les protections bien sur).

Il faut serrer les fesses, surtout quand tu vois des pirogues fracassées dans les récifs.

Un trafic assez invraisemblable. Tout passe par là et les piroguiers sont vraiment très forts (ou morts)

Il me dépose à Grand Santi. En quittant la pirogue, une sangle se détache et voila mon sac qui part avec le courant. Je saute à l’eau en débarque à la nage. Sympa l’arrivé.

Là, bonheur, un carnet municipal bien équipé. Et je suis tout seul (merci les subventions (8 €).

Je peux faire sécher mes affaires (heureusement que le linge propre, les clopes, le briquet et les papiers sont dans des poches étanches indispensables ici).

Ici aussi bien sur le Chinois d’en face et les pirogues. Comme il y a très peu de trafic, il faut appeler en tapant du tambour avec une bûche

Un type du coin m’invite à manger et dormir chez lui mais je comprends vite : il veut que j’aille avec lui en face acheter de la bouffe et surtout de la drogue qui ne vaut rien au Suriname. Je décline car ne tiens pas à me retrouver chez les gendarmes et encore moins chez les flics du Suriname qui ont une sale réputation.

Un gars a monté un ciber café et fait ces affaires en faisant les déclarations chaumage et autres moyennant finance

A 7 h du matin, mon piroguier, sympa, m’embarque à nouveau. Et bien sur toujours assis sur mon pot de peinture.

Petite halte vers midi dans un camp de bâches en plastique. Une bière et on repart.

Au bout de 7 heures, on arrive enfin à Saint Laurent mais mon piroguier ne veut pas me déposer coté Français (trop de douaniers par ici) et donc il me reste à reprendre un bateau taxi pour traverser (4€) car je n’ai pas le droit d’être au Suriname sans visa.

Il ne me reste plus qu’à embarquer dans un taxi collectif qui me ramène le soir à la maison (40 €)

90 € de déplacements et d’hébergements là où les agences en demandent 400, c’est pas mal mais 13 heures assis sur un pot de peinture sans même pouvoir allonger les jambes, c’est un peu dur.

Elle est belle la vie

Animaux de Guyane :

Voir le site de l'ESA : http://www.flickr.com/photos/pkpro/sets/72157636043350094/

Pêche au gros :

Entre le boulot (un peu), la chasse, les ballades, la pèche, la plage, la sieste, les bringues (beaucoup), ... je n'ai plus le temps d'entretenir mon blog. Je vais faire un effort.

En attendant, deux petite vidéos de notre dernière pèche au gros :

Regardes :

http://www.youtube.com/watch?v=0OpxYii0cTA&feature=youtu.be

et

http://www.youtube.com/watch?v=EvyGpW40fpg&feature=youtu.be

TROISIEME PECHE AU GROS :

Et on repart sur notre bateau un beau samedi matin :

Ballade tranquille, mer calme, soleil. Un vrai bonheur :

On se met en pêche :

Premières prises, des sortes de poissons chat. Suivent des petits requins :

Puis des plus gros requins (on en a loupé pas mal car, avec leurs dents, ils arrivent à couper le fil) :

Celui la semblait très gros, Julien l’ouvre et en sort un petit requin vivant, puis un autre, puis un autre, … Douze en tout. Tous vivants. C’est la plus belle césarienne à laquelle j’ai assisté (la seule d’ailleurs). On les remet à l’eau sauf un que Patrick utilise comme appât vivant. Et, bingo, il attrape un autre très gros requin (la vie doit être dure sous l’eau) :

Petite pause sur l’île Saint Joseph : baignade, casse croûte de filet de requin, sieste.

Et on repart. Je prends le premier acoupa de la journée (c’est le poisson roi ici et quand tu viendra, tu pourra constater que c’est excellent) :

Deux glacières pleines, on rentre :

Mais il faut nettoyer avant bien sur :

Et la, c’est les mouettes qui sont à la fête :

ELLE EST BELLE LA VIE

Laurence nous a concocté deux petits montages :

https://www.youtube.com/watch?v=RB9n_mRTER4

https://www.youtube.com/watch?v=-RHdB7vqCDU

Merci Laurence

BOA CONSTRICTOR

Après Dominique 1 et Dominique 2 (les mygales), bienvenue à rené (e), boa constrictor juvénile (il a un mois et mesure déjà 70 cm). Il vient de prendre le premier repas de sa vie (un jeune hamster). le dressage est commencé et il n'a pas l'air malheureux.

Efficacité

Hier, en revenant d'une ballade en barque sur une crique, je me suis fait piquer par une guêpe locale sur le doigt. Le temps de placer la barque sur la remorque, la réaction allergique démarre. ET MERDE, QUAND JE PART EN BARQUE, JE LAISSE MA SERINGUE D'URGENCE A LA MAISON. Une demi heure à fond pour rentrer (MERCI YVES) et la réaction était arrivée à l'épaule (la je flippe un peu). Je m'injecte le produit retardateur et fait le 15. Et la, malgré toutes mes critiques sur les administrations locales et les délais, je doit leur tirer mon chapeau (sinon, je ne serais pas en train d'écrire cela). Les pompiers sont arrivés en 5 minutes, m'ont ligoté sur leur brancard et placé sous oxygène. A l’hôpital, le SAMU était prévenu et il m'ont embarqué illico en réanimation : il était vraiment temps puisque la réaction avait commencé dans la gorge et j'avais de plus en plus de mal à respirer.

Un masque bizarre sur le nez, deux perfusions et plein de capteurs. Le pouls et la tension dans le rouge.

Quelques heures passent et je me retrouve en pleine forme mais il ne veulent pas me lâcher. Et encore du temps à s'emmerder dans une salle avec cinq patients, sans grande intimité (ma voisine avait une belle poitrine). Je demande à aller pisser pour fuir. Ils m’enlèvent les capteurs mais me laissent les perfusions sur une perche à roulette. Je fille dehors fumer une clope mais ce n'est pas très discret avec une chemise d’hôpital et le cul à l'air.

La toubib m’emmène enfin les papiers de sortie et dès que l’infirmier m'a enlevé les perfusions, je m'habille et je file.

On avait oublié d'enlever les pastilles des capteurs. Je te dis pas la rigolade des copains. Ils ont vu ceux que j'avais aux chevilles et quand j'ai enlevé la chemise !!!!!

En attendant, merci aux pompiers et urgentistes.

Elle est belle la Guyane

Hôpital (suite)

J'oubliais : à l'hôpital, une charmante jeune fille m'a apporté un repas : l’horreur (pas la fille) ; Un morceau de choux fleur sans aucune sauce et un bout de poisson qui ressemblait plus au carton du contenant que au contenu. Mais la cerise sur le plateau est la boisson : un gobelet à moitié rempli de glaçons et une coupelle avec deux rondelles de citron. Il ne manquait que le sucre de cane et le rhum pour un bon ti punch local.

COUPE DU MONDE

Ici, c'est la folie : des drapeaux Brésiliens partout et quelques drapeaux Français.

Au deux victoires, un bazars pas possible à Cayenne avec drapeaux, klaxons et bouchons

Des copains ont préparé notre 4L

Une folie

Mais j'ai obtenu qu'ils rajoutent du vert et jaune Brésilien car la Guyane et quand même Franco-Brésilienne quoi que l'on dise.

Au final, cela fait plutôt une voiture de clown et on se fait bien remarquer.

J'espère une finale France Brésil, rien que pour l'ambiance en ville.

HISTOIRE D'INCOMPETANCES

Cela fait longtemps que je n'avais pas écrit.

Au printemps dernier, j'appris que je n'aurai pas un temps complet à Cacao (perte d'une classe, modification des horaires). Donc, il faut trouver son bonheur ailleurs. Il se trouve que trois postes seraient disponibles en Guyane.

    • Deux tiers temps à Cacao (80 km) plus un tiers temps dans un lycée professionnel à Cayenne (8 km)

    • Deux tiers temps à Cacao (80 km) plus un tier temps à Saint Laurent (250 km)

    • Un temps plein avec heures supplémentaires à Remire (2 km)

Suivant la procédure du site internet du rectorat, je clique sur les trois postes (dans l'ordre ci dessus qui était affiché). Je me renseigne sur les différents postes et choisis en premier le poste de Remire. Je me reconnecte donc sur le site pour faire mon classement.

En juin, la commission adoc se réuni et m'affecte à Cacao et Cayenne. Ne comprenant pas, je passe voir la secrétaire du rectorat et elle me dit «J'ai bien vu que vous aviez fait le classement des postes dans un second temps mais vous comprenez, j'avais déjà saisi votre demande et j'allais pas recommencer. De toutes façon, on ne va pas rien changer ». Tu prend dans la gueule le pouvoir des secrétaires.

Je négocie donc avec les directeurs :

    • Lundi et mardi à Cayenne (pour 5 heures)

    • Jeudi et vendredi à Cacao (pour 11,5 heures)

Premier septembre : la rentrée. Mon emploi du temps :

    • Jeudi et vendredi à Cacao

    • Jeudi et vendredi à Cayenne

Après petite enquette, je me rends compte qu'il y a eu un problème de communication entre les secrétaires de Cayenne. Et les directeurs des deux établissement renvoient l'erreur sur « l'autre »

Donc, comme d'habitude ici, « débrouille toi » . Je dis donc au directeur de Cayenne qu'il n a qu'a se débrouiller.

Il c'est débrouillé :

    • Cacao 11,30 de cours du jeudi 10 h au vendredi 17 h, très bien

    • Cayenne : Le lundi de 7 h à 9 h et de 16 h à 18 h puis le mardi (une semaine sur deux) de 7 h à 8 h et de 14 à 15 h.

Je n'ai jamais vu un emploi du temps aussi pourri.

Tu te prends à nouveau plein la gueule les erreurs de communication

Il faut aussi dire que le lycée de Cayenne se situe dans la zone des « bouchons ».

Résultat des coures ;

    • Les lundi et mardi, 4 heures dans la voiture « bouchons » pour assurer cinq heures de cours (distance : 8 km)

    • Les jeudi et vendredi : 2,5 heures dans la voiture pour assurer 11,5 heures de coures (distance : 80 km)

Faite le ratio

Cerise sur le gâteau : j'ai appris depuis que si je n'avais fait aucune démarche, j'aurais eu mes 11,5 heures à Cacao et que l' ANPE m'aurait compensé ma perte de revenu.

Pour en remettre une couche, je demande au rectorat de me rembourser les frais de déplacement (c'est la règle quant on travaille sur deux établissement) mais la secrétaire du rectorat (la même qu'au début) me dit que cela ne s'est jamais fait en Guyane et refuse. Je doit donc passer par le tribunal administratif (deux ans de procédure en moyenne).

Mon prochain billet sur les élèves de Cayenne, et c'est pas triste !

Enfn un vrai repas

Mon colocataire Yves a rentrontré un gars qui fait de l'élevage de volaille (au blac et sans contrôle).

Ce type a clôturé un hectare de terrain et élève au blé et au maîs des poulets, canards et lapins.

Yves lui a achetté un coq qui, plumé et vidé, pesait six kilo. Il était énorme. On l'a cuisiné (c'est Yves qui a fait le boulot, ma participation ne fut que la recherche et l'impression d'une recette sur internet).

On a invité quelques amis pour le partager.

Un copain italien a trouvé par hasard chez un épicier chinois des pates provenant du sud de l'Italie.

Et en plus la fille de Yves a cuisiné sa première galette frangipane.

Vraiment un vrai bonheur.

Papi, Patrick, Antoine, etc seraient battus tellement s'était bon.

Enfin on a une bonne source de viande locale mais c'est un peu cher (60 € pour le coq).

LOGEMENTS :

Ici, presque la moitié des terrains sont squattés ou autre. C'est un vrai bazar. Il y a des mecs malins : Ils ont résisté jusqu'à fin février. Cause : "Sur le plan légal, en effet, de sources concordantes, on ne peut expulser quiconque en Guyane pendant la “trêve hivernale” laquelle dans notre département a été rebaptisée “trêve pluviale” et court du 1er mars au 15 juillet soit pendant la saison des pluies." Ils ont 4.5 mois tranquilles. Comme quoi, cela vaut le coup d'envoyer ses enfants faire des études de droit.

CAMBRIOLAGE

Drole de soirée :

Ce soir je suis tout seul avec plein de gamins et de gamines. Yves (mon coloc) est à la chasse dans les bois prêt d'Iracoubo pour trois jours, Dan est à la fête des légionnaires à Kourou (c'est un Tchétchène qui a fait 10 ans de légion pour devenir français et, bizarrement, il est très sympa. On l’héberge en ce moment)

Les deux filles de Yves (18 et 14 ans) en profite et c'est plein d'ado partout.

Avec mes problèmes gastriques, je passe pas mal de temps dans mon « salon privé » avec bouquin et radio.

Je sors et vois plein de monde sur la terrasse dont trois gendarmes.

Il semblerait que Margot ait vu 4 gars remonter de la plage. Elle a crié et ils se sont précipités vers la maison. Les filles ont eu le bon réflexe de fermer à clef toutes les porte et d'appeler les gendarmes qui sont arrivé tout de suite.

Les mecs sont loin maintenant bien sur

Un peu de bazars pour calmer les jeunes, les voisins qui viennent aux nouvelles

Et dire que plongé dans mon roman avec ma radio je n'ai rien entendu !!! J'ai présenté mes excuses aux gendarmes.

C'était notre première tentative de cambriolage.

N'empèche que les filles ont surper bien réagi

Du cout je me suis installé sur la terrasse avec une grosse torche électrique mais il ne faut pas que je deviene parano, je n'ai pas besoin de cela en ce moment. Mais je vais avoir du mal à partir me coucher.

SORTIE CAIMANS

Jeudi, ma première sortie depuis décembre dernier : une « ferme » de caïmans

Ce n'est pas vraiment une ferme mais l'histoire est drôle :

Il y a vingt ans, un créole à acheté un grand terrain vers Sinnamary (un ancien village amérindien à 2 heures de Cayenne le long de la cote, vers l'ouest) dans des marais.

Il voulait créer un lieu touristique avec des bungalows. Il a commencé par creuser un immense canal (300 m de long, 20 m de large et 5 m de profondeur) et avec la terre sortie il a surélevé le sol sur 2 hectares. Rapidement des caïmans, contents d'avoir de l'eau en saison sèche et plein de poissons, s’installèrent (le caïman est sédentaire). Il y avait tellement qu'il en trouvait régulièrement sur sa terrasse.

Il a alors modifié ses plans pour créer un espace de visites : Il a installé une clôture de 60 cm tout le long du canal à une dizaine de mètres de celui ci (de l'autre coté du canal, ce sont des marais appartenant à l'état dont il a une concession). Et, 2 fois par jours, il les nourrit. C'est assez extraordinaire de voir cela : lorsqu'il se met à trancher des poissons avec sa machette sur une grosse planche de voir des dizaine de gros bestiaux monter sur la rive attirés par le bruit de la machette sur la planche.

Suivit d'un repas créole (acras de morue, poulet boucané en salade, acoupa (le poisson roi ici) grillé, colombo de porc accompagné de riz et haricots rouges). Sans oublier le ti punch.

L’après midi, balade en hydroglisseur dans les marais (mais la tu évite de plonger la main dans l'eau après ce que tu as vu le matin.

Retour à la maison le soir et notre voisin créole nous avait cuisiné un singe hurleur attrapé quelques jour avant.

J'ai payé ensuite un peu cher cette belle journée car mon estomac n'est pas encore adapté à toute cette nourriture.

Mais « la vie est belle en Guyane »

Pierre