Albums 6 ans et +

Ce Type est un vautour

Sara ; Illustrateur  Bruno Heitz

Paris : Casterman, 2009

[31] p. : couv. Ill en coul. ; 26 ,50 x 21 cm.

(Les Albums Casterman)

ISBN 9782203011762

Album

A partir de 7-8 ans

 

Un homme étrange arrive dans la vie d'une femme qui a un enfant en bas âge, il n'inspire pas confiance au chien de celle-ci. Son comportement devient de plus en plus horrible durant le déroulement de l'histoire.

La répétition du titre ou de certaines expressions en fin de page annonce comment le personnage sera démasqué et sa fin. L'écriture est légère et le ton comique rendent la lecture agréable et l'histoire du point de vue du chien tant écrite qu'illustrée donne une originalité à l'ouvrage.

Un album intéressant qui traite des problèmes familiaux sur un ton différent.

D.P.  

Pour l’amour de sa fille, elle renonce à son amour. La naissance d’un amour son déclin puis la rupture brutale de la relations amoureuse  à cause des répercussions néfastes  sur la famille : petite fille repoussée ensuite maltraitée,  chien domestique maltraité dès le premier abord.

L’histoire nous est contée  par le chien : sa maîtresse riait, a cessé de rire, a commencé à sourire …. met à la porte son amoureux. Tout redevient comme avant, le chien reprend sa place dans le groupe.

E.G.

Troublant par le sujet, fascinant de justesse, c’est un album très abouti.

A quels lecteurs s’adresse-t-il ? Je n’en sais rien.

L.B.

Discussion : Faut-il proposer ce type de livre aux enfants ? Oui car le point de vue du chien permet de dire les choses avec de la distance. A mettre entre toutes les mains

 

  

L’ennemi

Davide Cali, Serge Bloch

Paris : Editions Sarbacane, Amnesty international, 2007

1 vol {64]p : ill. en coul., couv. ill. en coul. : 30 x 23 cm.

(Collection Albums)

ISBN 978-2848651415

Album

A partir de 9-10 ans

Les éditions Sarbacane associées à Amnesty international nous livrent un album qui suscite notre réflexion sur l’absurdité de la guerre et sur la manipulation des esprits.

Sur fond blanc, dans un décor épuré, les dessins de Serge Bloch acquièrent force et puissance. Deux trous recueillent 2 soldats ennemis qui se tirent dessus. Ils sont seuls, en attestent les dernières pages de garde qui expriment la cruauté de la guerre, où sont donc passés tous les autres soldats ?  La barbarie est renforcée par le fond rouge de la page de titre.

Le temps s’étire rythmé par des moments de chaleur, de désagréables épisodes pluvieux et par l’absorption de viande séchée et de barres vitaminées. Le soldat-narrateur est intrigué par l’autre, son ennemi, celui qui détermine tous ses agissements. Il ne peut être qu’un monstre sanguinaire, c’est ce qu’affirme son manuel. Curieux de voir à quoi peut bien ressembler l’ennemi, il décide de le surprendre de nuit. Patatras ! Les préjugés, les idées préconçues tombent. Le trou est vide, l’ennemi ne s’y trouve pas, il descend et trouve des photos de famille, se rend compte qu’il mange aussi de la viande séchée et des barres vitaminées. C’est donc un homme ! Et ça, on le lui avait caché ! Il possède le même manuel qui dit les mêmes horreurs sur lui. Ainsi, la manipulation s’exerce dans les deux sens ?  L’ennemi éprouverait-il aussi le désir d’en finir avec la guerre pour rentrer chez lui ?

La fin de l’album est ouverte.  Vont-ils décider de cesser les hostilités ? Osons l’espérer ! Un album engagé et intelligent.

N.B.

Discussion : Ici l’ennemi n’est pas un être humain. On ne voit qu’un seul soldat, où sont les autres ? ce procédé permet de lui donner sa dimension humaine. Cet album fait allusion à la 1ère guerre mondiale. L’illustration dépouillée renforce le propos de l’histoire.

 

 

 

Un piano sur son dos

Claude Clément ; illustrateur Sylvie Serprix

Paris : Grasset jeunesse, 2010

1 vol.[24]p. : ill. en coul., couv. Ill. en coul. : 31 cm

ISBN 978-2-246-77951-3

Album

A partir de 7-8 ans

 

Placé dès sa naissance sous un piano par sa mère, la connaissance de cet instrument n’était pas un secret pour cet enfant. Devenu grand, il continuait à s’y cacher en toute discrétion, et découvrait avec émerveillement, par les doigts de fées d’une vieille dame, comment les sons, par la combinaison de tout un mécanisme, pouvait être agréable à écouter. D’ailleurs une amitié s’était tissée, l’amour de la musique était né. Mais voilà que la vieille dame n’était plus. Cependant, il continuait à aimer cet art, à tel point qu’il partit de villes en villages et de villages en hameaux avec son piano sur son dos.

Cet album rend un bel hommage à la musique, et à tous ceux qui l’ont pour passion. Les illustrations sont plantées dans un décor sombre, qui contraste toutefois avec de fines illustrations blanches qui semblent montrer la précision des notes que laisse entendre le piano, rythmant ainsi mélodieusement chaque double page de l’histoire.

B.R.

Un très album avec en toile de fond une histoire d’amour.

 

 

 

Tour à tour sur un fil

Mordiacai Gerstein

Paris : Le Génèvrier, 2011

1 vol [32]p. : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 24 cm

ISBN 978-2-362-90008-2

Album

8 ans et plus

 

Un jeune homme, jongleur hors pair, ayant vu ériger les tours jumelles de New-York, se projette en funambule entre elles. Mettant tout son génie à l’œuvre pour atteindre son but, il y parviendra, non sans provoquer la colère des policiers qui le rappelèrent à l’ordre.

Album aux illustrations remarquables, le lecteur se croirait lui-même spectateur, attendant patiemment et admirant les prouesses du héros. Deux pages hors-format sont prolongées pour marquer l’étendue du câble qui relie les deux tours, et deux autres pour bien marquer la hauteur de ces derniers. De manière générale, texte et illustrations s’allient pour connecter le lecteur à cette belle histoire qui honore si bien les tours jumelles.

B.R.

Basé sur une histoire vraie, ce livre est découpé comme une bande dessinée.  Un album qu’on ne peut pas lire à voix haute.

 

 

Le bébé et l’agneau

Gustavo Martin Garzo ; ill. Eléna Odriozola ; trad.de l’espagnol Anne Clamels

Paris : Ed. Syros, 2008.

1 vol.[24]p. : ill. en coul., couv. Ill. en coul. ; 35 cm

ISBN 978-2748507041

Album

A partir de 4-5 ans

 

Deux mamans qui se sont assoupies. L’une dans un parc et l’autre parmi les joncs. L’une est une maman humaine et l’autre une maman brebis. A leur réveil, elles partent à leur recherche et chacune trouva le bébé de l’autre, le recueillit  en pris soin et l’éleva comme le sien faisant fi de la différence jusqu’à ce que grâce à un berger les deux mamans retrouvent leur enfant.

Avec beaucoup de poésie et de tendresse l’auteur  met en avant les joies de la maternité et le lien qui unit une maman à son bébé. Plus que le lien du sang c’est celui du cœur qui prédomine. Les illustrations sont légères et aériennes avec des traits fins, mais qui ne lésinent par sur les détails.

Texte et illustrations donnent une impression de sécurité et d’apaisement.

F.A.

 

Pierre et le l’ours

Olivier Douzou ; ill. Frédérique Bertrand

Paris : Ed. Memo, 2007.

1 vol. [24]p. : ill. en coul., couv. Ill. en coul. ; 25 cm

ISBN 978-2352890089

Album

A partir de 7 ans

C’est un album qui reprend dans les grandes lignes l’histoire de Pierre et le loup de PROKOVIEV jusqu’à l’arrivée de l’ours qui mange tout le monde y compris Sophie la girafe.  Le grand-père tente de percer des trous pour s’échapper et c’est la grande Ourse qui apparaît.

Beaucoup d’humour et de facétie se dégagent dans cette histoire mise en abîme  et dans laquelle l’illustration donne avec une grande efficacité une impression de mouvement aux divers personnages.

F.A.

Discussion : On peut le lire à voix haute avec un médiateur qui s’implique. Cela nécessite de l’avoir lu au moins 2 ou 3 fois pour bien rentrer dans l’histoire. On rentre dans un autre univers, où les personnages sont les jouets des enfants (petits soldats, Sophie la girafe….)

 

  

 

Ti José et les trois cocos

Philippe Delépine

Paris : Orphie, 2013

1 vol. [96]p. : ill., couv. Ill. en coul. ; 22cm

ISBN 978-2877638432

Album bilingue français-créole

A partir de 8 ans

 

Ti José vit à Bouillante et a une exploitation fruitière de cerise pays. Il espère beaucoup de cette récolte qui lui permettra de nourrir sa famille. Mais un matin il découvre qu’on lui a volé ses cerises. Qui est le coupable et pourquoi ?

Histoire plaisante dans laquelle l’auteur a respecté la structure de conte.  Cependant il n’est pas certain que l’on découvre la Guadeloupe grâce aux aventures de Ti José. Les illustrations sont criardes et ne servent pas réellement le texte. Utilise-t-on des sabots en Guadeloupe même dans des temps très reculés ? On peut ajouter un bon point pour la traduction en créole.

F.A.

Encore un album prétexte à autre chose que l’histoire en elle-même!

 

 

Drôles de bêtes

Texte et dessins de André Hellé

Paris : Editions Memo, 2011

Non pag. [48] p. : ill., couv. ill. ; 42 x 31 cm

ISBN 978-2-35289-107-9 : 39 €

Album

A partir de 6 ans

 

Cet imagier de grand format, aux tonalités noires et blanches, a un graphisme très épuré d’allure très  contemporaine. C’est pourtant la réédition à l’identique d’un ouvrage paru en 1911. Il a un deuxième titre « L’arche de Noé », évoquant l’idée de différents animaux réunis de manière aléatoire (dans l’arche de Noé). Et en effet, la table présentant le contenu ne permet pas de déterminer un classement particulier des 20 animaux présentés. Animaux sauvages (tigre, girafe, lion, crocodile, serpent, chameau, singe, ours ; animaux familiers (vache, oie, mouton, âne, chien) ; Oiseaux (marabout, oiseau des iles, dindon, autruche) et d’autres comme la tortue ou la grenouille.

Chaque animal est présenté à la fois physiquement, et dans sa façon de se nourrir, ou d’habiter. Le texte raconte aussi soit une anecdote ou une pensée secrète suggérée. Une première page présente l’animal dans un cadre, avec une illustration en couleurs collée dans le cadre. Suit le titre avec le nom de l’animal en gros et le texte de présentation. Tout autour du texte, des personnages très stylisés, ressemblant à des jouets en bois, racontent une petite histoire ou  jouent de petites scénettes.

Les pages de garde reproduisent des vignettes de l’arche de Noé. Tout l’ensemble renvoie au monde de l’enfance. Cet album a été publié en même temps que les jouets en bois présentant les animaux et l’arche de Noé, dans les grands magasins du Printemps. André Hellé est en effet non seulement artiste peintre, illustrateur, lithographe mais aussi créateur de jouets et de mobiliers en bois pour les enfants.

P.N.

 

Le fil d’Alexandre Calder

Sieb Posthuma

Paris : Editions Sarbacane, 2013

Non pag. [24]p. : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 29 x 24 cm

ISBN 978-2-84865-588-8 : 15,50 €

Album documentaire

A partir de 7 ans

 Alexandre est un petit bonhomme toujours muni d’un long fil de fer. Au grès de ses envies, il lui donne toutes sortes de formes, animaux, objets, réels ou imaginaires.

Cet album retrace la vie d’Alexandre Calder autour de son processus de création. Au fil des pages, on va à la rencontre des différentes créations de l’artiste, parmi elles le cirque (un film documentaire de 30 mn existe sur ce sujet), ses personnages en fil de fer comme Joséphine Baker, ses portraits etc…, jusqu’à son œuvre la plus aboutie, celle qu’il va concrétiser dans Mobile, œuvre en 3 dimensions, capable de bouger seule, d’émettre des sons, de changer de forme...

P.N.

 

Agoulou granfal et le rocher de la gourmandise

Alex Godard

Paris : Albin Michel jeunesse, 2015

Non pag. [34]p. : ill. en coul., couv. Ill. en coul. ; 34 x 24 cm

ISBN 978-2-226-25769-7 : 15 €

Album

A partir de 7 ans

 

Nani-Rosette est une petite fille très gourmande, qui n’aime pas partager ce qu’elle a dans son assiette. Pour pouvoir déjeuner sans être dérangée, elle s’installe sur un immense rocher. Mais son festin terminé, impossible de se lever, ses fesses sont fixées au rocher, qui s’avère être le rocher de la gourmandise. Seul Agoulou Granfal peut la délivrer en la dévorant à la nuit tombée. 

Sa maman Anastasie tente de la protéger en faisant construire tout autour de sa fille une case solidement fermée. Elle lui recommande de n’ouvrir à personne d’autre qu’à elle. Mais Agoulou Granfal a plus d’un tour dans son sac…

La version de ce conte racontée par Alex Godard est une des nombreuses variantes qui existent, et  d’ailleurs l’auteur propose plusieurs autres fins au choix du lecteur. Son récit est assez fidèle à la version recueillie par Lafcadio Hearn où le diable a le rôle du méchant. Le texte bien écrit, plaisant, les illustrations de nature sont magnifiques (forêt, mangrove, végétation…). Mais j’aime beaucoup  moins l’illustration des expressions des visages de certains personnages (surtout la petite fille), les fonds blancs où le texte est inséré, et les couleurs différentes de la graphie (expressions du conte krik krak etc…). Une double page révèle la scène finale, touche d’originalité et de surprise !

L’auteur renvoie à son site pour une autre fin de l’histoire mais je n’ai pas trouvé sur le site.

P.N.

A télécharger : Une édition électronique réalisée à partir du texte de Lafcadio HEARN, TROIS FOIS BEL CONTE... Traduit de l’Anglais par Serge Denis. Avec le texte original en créole antillais. Paris : Éditions Mercure de France, 1939, 175 pp. Collection d’auteurs étrangers.

http://classiques.uqac.ca/classiques/hearn_lafcadio/trois_fois_bel_conte/trois_fois_bel_conte.html

Discussion : Proposer plusieurs fins à l’histoire est un peu dérangeant car cela interrompt le fil du récit et sort le lecteur de l ’histoire.  Les propositions de fins auraient aussi pu être illustrées, ce qui aurait amené la dernière fin.

 

 

La voix d'or de l'Afrique

Michel Piquemal ; Justine Brax

Paris : Albin Michel jeunesse, 2012

1 vol. [28] p. : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 31 x 26 cm.

ISBN 978-2-226-23970-0 : 14€

Album

A partir de 6 ans

 

Courte biographie du célèbre chanteur africain Salif Keita depuis son enfance jusqu'à sa gloire.

L'histoire se déroule à la manière d'un conte (africain) et est rythmée comme des strophes et un refrain. L'auteur raconte avec un langage soutenu et le ton est grave. Le sérieux est atténué par les illustrations qui parfois sont plus légères que le texte.

L'initiative de faire découvrir Salif Keita est bonne et j'ai moi-même appris quelque chose à son sujet.

L'auteur permet de soulever la question des albinos en Afrique.

D.P.

«La voix d’or de l’Afrique» est un bel album sur la différence, dure à vivre, souvent, mais source de résilience aussi. Porté par des illustrations  magnifiques qui rappellent l'Afrique, toutes en rondeurs et en notes de musique. Un texte chantant de Michel Piquemal, il est comme une lueur d’espoir.

Les deux dernières pages du livre, permettent d’en savoir plus sur la vie et l’oeuvre de Salif Keita. Et donnent des informations sur la musique de l’artiste, celle que l’on a envie de découvrir en fermant l’album.

L.N.

Près du fleuve du Niger, un enfant est né. Un enfant qui grandit avec la peur d’être tué, un enfant qui finit par souhaité la mort. Cet enfant finit par propager de la joie et de l’espoir grace à sa voix d’or.

Album magnifique qui permet de découvrir l’histoire d’un chanteur malien : Salif Keïta.

Permet également de parler de la différence et de la peur qu’elle suscite. Peut aussi élargir sur l’albinisme, ou sur la lignée Keïta (épopée de Soundiana Keïta). On peut regretter l’absence d’un CD pour accompagner la découverte de ce chanteur.

L.D.

 

Les lettres de l’ourse              

Gauthier David ; Marie Caudry

Paris : Autrement jeunesse, 2012

1 vol. [50 p.] : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 28 x 22 cm

ISBN 978-2-7467-3234-6 : 16,70 €

Album

A partir de 7 ans

 

Un très bel album sur l'amitié entre une ourse et un oiseau, basé sur les lettres que l'une envoie à l'autre, une histoire forte sur l'amitié et la solitude au sein d'une relation; des émotions qui remontent, qui rappelle des choses qui font avancer dans la vie.

Les images prennent la place du texte pour nous laisser aller à l'émotion.

L.N.

Mon oiseau, ou cher oiseau …

Cet album épistolaire parle d’une séparation difficile entre deux amis, l’ourse et l’oiseau.

L.D.

Discussion : Les textes sont très bien écrits.

 

   

Cendrillon : une Cendrillon caribéenne

San Souci, Robert ; illustré par Brian Pinkney ; traduction Renée-Laure Zou

Lamentin ; Petit-Bourg : Caraïbéditions, 2014

1 vol. [38 ]p. : ill. en coul., couv. Ill. en coul. ; 27 x 25 cm

ISBN 978-29-17623-79-4 : 14,40 €

Album

A partir de 8 ans

L’histoire de cendrillon racontée par sa marraine.

L’histoire classique mélangée avec quelques références de la culture antillaise jetés maladroitement (nanpòtjan) dans le texte : Mahogany, île verdoyante sur écrin de la mer des caraïbe, sorbet (au chocolat) fruit à pain,. L’illustration aurait pu améliorer le texte par exemple :  les fruits du marché, les robes à kò, le manoir (maison coloniale par ex.). De plus parler de danser le gwo ka dans un mariage !

LD

Une adaptation du conte « cendrillon », qui ne laisserait certainement aucun antillais digne de ce nom, indifférent. A se demander si cet auteur connait les Antilles! (avis personnel)

Plusieurs expressions dans le texte nous le laisse penser: ex: une baguette en mahogany ; «  sorbet au chocolat » plutôt sorbet au coco!; « j'ai danser le gwo ka »

Les illustrations ne reflètent pas la réalité,  de la vie dans la Caraïbe : les costumes, les coiffes des dames par exemples ;  L'image de l'arbre à pain???

L.N.                                                                                                                                                                                                                                                                                                   

C'est un conte bien présenté : de belles illustrations vives, colorées qui attirent  l'attention ; une mise en page qui facilite la lecture.

Mauvaise exploitations de la tradition caribéenne: sorbet au chocolat; l'arbre à fruit-à-pain dans un vase ; les vêtements traditionnels qui ne sont pas très appropriés à nos coutumes (par exemple : la robe de soirée); choix des animaux

C.K. / L.R.

Discussion : Beaucoup d’éléments faux : le sorbet au chocolat n’existe pas !...

Nécessité de faire des recherches plus approfondies pour qu’on puisse croire à l’effet de réalité de cette histoire. L’illustration du « château » est aussi invraisemblable

 

 

Nwèl chanjè Bari

Edgard Férus ; illustrations de Viviane Piastri

Sainte-Anne(Guadeloupe) : Editions Kontakaz, 2009

1 vol. (41 p.) - 2 disques compacts : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 22 x 29 cm

Album quadrilingue français-créole-espagnol-anglais

Accompagné de 2 CD

Cet album cd  constitué d'histoires et de chants autour de la thématique de noël   a pour  personnage principal Bari. C’est un petit garçon insupportable qui  voit sa personnalité se transformer à  l’approche de Noël : d’un petit monstre hargneux, menteur et égoïste, il devient généreux et attentif aux autres. L’ennui est que rien dans ces histoires ne nous prépare à son brutal changement de caractère… ou alors on a du mal à le voir.

Il est vrai que la mise en page  défie les règles de bon sens en matière de lecture : l’histoire est traduite en  4 langues. Les textes traduits se suivent sans être toujours sur la même page. Il n’y aucune régularité dans leur succession.  Ce qui fait que le  lecteur se retrouve plusieurs  fois devant des pages qui n’ont pas sa propre langue. Il  perd, donc facilement le fil du récit. Sans compter que la première histoire est séparée de la deuxième par 8 pages de chansons et d’illustrations.

Il y a trop de couleur sur le papier glacé : pour chaque  langue un fond coloré différent : vert anis pour le créole, jaune pour le français, bleu pour l’anglais, orange pour l’espagnol.  De plus, ces textes sont sur un fond  vert  très pâle : c’est fatiguant pour les yeux et de plus cela fait  encore perdre, un peu plus, le fil du récit. Par ailleurs, à chaque langue, correspond  une graphie différente !!!

Le registre de langue comme les illustrations font référence à un monde totalement étranger aux enfants d’aujourd’hui. Pourquoi, lorsque certains auteurs régionaux, écrivent pour nos enfants, doivent-ils systématiquement faire référence au passé. C'est le meilleur moyen de couper nos enfants  de leur réalité et d'avoir un regard exotique sur eux-mêmes... voire ne jamais totalement se rêver, se projeter dans leur Guadeloupe d’aujourd’hui.

Les illustrations sont vilaines : les personnages sont disproportionnés. On dirait des dessins d'enfants très peu habiles ! Si c'est un choix, il est  mauvais : arrêtons de prendre les enfants pour des imbéciles : ils détestent que les adultes les singent sous prétexte d’être plus proches d’eux !

Et le pire de tout est que cet album ne raconte strictement rien ; il n’y a pas d’histoires et la morale n’y changera rien. Comme le dit le dernier chant : Timoun Gwadloup pa ti kochon.

S.A.

 

 La mémoire de l’éléphant : une encyclopédie bric-à-brac

Sophie Strady ; illustrations de Jean François Martin

Paris : Hélium, 2012

1 vol.[40]p. : ill., couv. ill. En coul. ; 37 cm

ISBN 978-2358510868

Album

A partir de 8 ans

 

Marcel, ce matin-là, (d’ailleurs quel matin est-on exactement ?),  a eu une superbe  surprise ; Quelqu’un lui a préparé un petit déjeuner gargantuesque ! C’est bien normal, Marcel est un éléphant et comme chacun sait les éléphants sont des êtres hors du commun.

Tout comme cet album qui est un en soi, un livre bien surprenant. Tout d’abord il allie fiction et documentaire. Il n’est pas simplement un documentaire  sur les éléphants, il documente aussi le lecteur sur tout l’univers de Marcel, de ses vêtements, à son mobilier, à l’architecture et même à ses  instruments de musique. Sans compter que c’est aussi un album jeu : on peut s’amuser à retrouver tous les amis de Marcel qui sont tous caches dans les illustrations. Et c’est aussi un album sur Le jour de l’anniversaire de Marcel.

C’est un album bric à brac aux dimensions imposantes et aux illustrations proches des publicités des années 50.

S.A.

 Le rêve de Petit Pierre

Régine Joséphine, illustration d’Oreli Gouel

Paris : Vilo, 2012

1 vol. [30]p. : ill. en coul., couv. Ill. en coul. ; 22 cm

ISBN 978-2719109632

Album

A partir de 6 ans

 Deux enfants sont chacun d’un côté d’un mur et tous deux s’interrogent sur ce qu’il y a de l’autre côté.

Album aux très jolies illustrations qui ne raconte pas d’histoire, dommage.

S.A.

 

 

Turandot Princesse  de Chine : librement adapté d’histoire du prince Calaf et de la princesse de Chine de François Pétis de la Croix

Thierry Dedieu

Paris : éd. Hong Fei, 2013

1 vol. [60]p. : ill. en coul., couv. Ill. en coul. ; 39 cm

ISBN 978-2355580598

Album

A partir de 9 ans

Bons lecteurs

 

Le prince Calaf vaincu, errant, las de la guerre découvre à Pékin,  le sort qui est réservé à tous les prétendants de belle et cruelle Princesse Turandot : pour épouser la princesse, ils doivent  trouver les solutions à trois énigmes données par cette dernière sinon ils seront décapités ... Tous les prétendants finissent la tête coupée : la princesse est en effet aussi intelligente que belle et féroce.  Calaf, tout à la fois atterré par la cruauté de la princesse que subjugué par sa beauté, décide lui aussi de gagner son cœur en relevant les défis.

Cette histoire  est apparue, tout d’abord en 1710 sous la plume  de Pétis de La Croix  dans un recueil s’intitulant les Mille et un jours. Par la suite Puccini l’a adapté et en a fait un opéra à 3 actes en 1926, Turandot.  Thierry  Dedieu nous en offre une nouvelle version en 4 chapitres.

Ce sont les illustrations, et le format qui donne à cette histoire une dimension digne d’un opéra. On perçoit les allusions à l’épopée de Gilgamesh dans la façon de représenter Calaf. Il y a aussi de petites touches humoristiques dans le dessin. Une fois de plus Thierry Dedieu nous aura surpris.

S.A.

 

 

Le roi des Dardanelles

Janusz Stanny

Paris : MeMo, 2011

1 vol. [36]p. : ill. en noir et blanc, couv. ill. ; 28 cm

ISBN 978-2-35289-110-9

Album

A partir de 9 ans

Le Roi des Dardanelles  s’en revient bredouille, à son château, après des années d’errances. Il était parti chasser le dragon.  Mais à sa grande surprise ni drapeau, ni foule, ni trompettes ne l’accueillent pour chanter ses louanges. Alors le Roi décide d’édicter de nouvelles lois pour aller …à l’essentiel. Jolie fable sur les conventions que l’on s’impose  pour vivre en société et qui nous astreignent.  Loin d’être perturbé par son échec, le Roi des Dardanelles découvre que l’essentiel dans la vie est la simplicité.

Les grandes illustrations à l’encre sont à la hauteur du poème épique qui chante les louanges d’un roi qui a abandonné  la grandeur vaine de la vie d’un roi pour vivre libre et sans fers.

S.A.

L’imagier des gens

Blexbolex

Paris : Albin Michel jeunesse, 2008

1 vol. (non paginé [31] p.) : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 20 cm

ISBN 978-2-226-17987-6

18 €                      

Album

6 ans et +

 

Un imagier fourni avec les légendes en haut de page qui permet une lecture linéaire en passant du texte à l'image. Les pages en vis-à-vis ont toutes un lien et font parfois réfléchir (un sdf et une campeuse). Cet imagier intelligent peut répondre à beaucoup de questions d'enfants, son contenu se démarque des imagiers habituels car il explore tout ce qui appartient à l'univers de l'enfant (réel ou imaginaire). La texture des pages rappelle le papier canson très utilisé en maternelle.

D.P.

Dans ce livre, on trouve des illustrations variées de gens, comme des sportifs, la diva, les excentriques en passant par le bédouin ou encore l'homme invisible...  une page est consacrée à chaque fois  à un métier, à un caractère, ou  même à un état tout simplement.

Les pages en face à face ont un lien entre elles : par exemple la  maman puis le bébé ..., un moustachu puis un barbu, cela permet une discussion!

Un livre riche en couleur,  centré sur les illustrations. Très peu d'écrit, de gros caractères en majuscules. L'auteur permet à l'enfant de dire ce qu'il voit sur les images, de découvrir les métiers, les personnages ... Un livre à  feuilleter à deux ou a plusieurs pour passer un bon moment  ...

L.N.

Cet imagier désoriente  le lecteur et lui fait prendre du recul par rapport à certains clichés. Il permet la discussion, en fonction du vécu de chacun.

Bou et les 3 zours

Valentin, Elsa ; Green, Ilya

Le puy-en-Velay : l’Atelier du poisson soluble, 2014

1 vol. (non paginé [36] p.) : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 20 cm

ISBN 978-2-913741-66-9

17,80 € 

Album

A partir de 7 ans

 

C'est une histoire célèbre (Boucles d'or et les 3 ours) revisitée de façon originale. La langue est détournée afin de faire jouer le jeune lecteur tout au long de l'histoire et de revoir son vocabulaire de façon ludique. L'humour et l'imaginaire de l'enfant sont encouragés de cette façon. La  présentation est intéressante car elle fusionne le texte et l'illustration en jouant sur les couleurs dominantes. Un album passionnant pour revoir une histoire connue sans ennuyer le lecteur.

D.P.

L'auteur nous fait découvrir une nouvelle version de Boucles d'or et les 3 ours. Le langage est nouveau, un mélange d'anglais, d'espagnol, d'argot, d'expressions enfantines, et même de mots inventés! L'auteur joue avec les mots, les sons, on s'habitue très vite et on prend plaisir à ce « jeu » de langage. Les illustrations de couleurs vives accompagnent très bien cette langue. On a l'impression que les couleurs évoluent avec les jours qui passent. Ce livre  amusant et complexe en même temps se laisse  très facilement lire.

L'auteur montre dans ce livre que la langue n'est pas une barrière malgré le langage « mixé » de la petite fille  elle se fait comprendre sans aucune difficulté (selon moi). Il mérite d'être tester à l'heure du conte (avis personnel) pour la compréhension du texte...

L.N.

Une Chanson d’ours

Auteur /illustrateur Benjamin Chaud

Paris : Hélium, 2011

[23] p. : couv. Ill. en coul. ; 37 x 24 cm.

ISBN: 9782358510776

Album

A partir  de 6 ans

 L'hiver approche et Papa ours ronfle déjà. Lorsqu'une abeille surgit dans la tanière, Petit ours décide de la suivre car qui dit abeille dit miel. En sortant, Petit ours laisse la porte  ouverte et un courant d'air vient réveiller son père. Ce dernier, s'apercevant de la disparition de son fils, se précipite dans la forêt à sa recherche et c'est là que tout se complique! Débute alors une course-poursuite entre ce petit gourmand et un papa affolé. Au milieu de la forêt, dans une foule pressée et finalement dans les rangs guindés de l'opéra. Un album d'observation (très peu de texte). A chaque double page un décor différent fourmillant de détails (la forêt, la ville, l'opéra) et un seul Petit Ours caché dans un coin.

Cet album très grand format offre des images d'une richesse incroyable, qui fourmillent de détails et qui racontent à elles seules une multitude d'histoires, qui n'attendent que l'imagination débordante des jeunes lecteurs pour prendre vie.

L'auteur nous incite à chercher petit ours sur l'image : par exemple quand il dit à la page 6 "où petit ours a- t-il pu passer?, Page 12 "Petit ours est peut être là-haut, Ou bien en bas?"

l'auteur fait un jeu de mot "une chanson d'ours, comme une chanson douce, que me chantait ma maman de Henri salvador

C.H. / L.R.

C'est Papa Ours qui se lance à la poursuite de Petit Ours pour le retrouver. Il traverse divers espaces naturels ou urbains et rencontre de nombreuses péripéties.

L'histoire fonctionne sur la découverte d'espace donc le lecteur doit prendre le temps d'observer chaque double page illustrée. Les illustrations sont très riches en détails et l'humour foisonne à tous les coins. L'écriture est très brève mais elle est nécessaire surtout pour avoir la pensée et le point de vue des Ours. Le titre est sûrement une parodie de la chanson « une chanson douce » que me chantait ma maman.

D.P.

L’ours quitte son environnement naturel, se rend à la ville à la recherche de son ourson et nous fait découvrir la ville et particulièrement la vie à l’intérieur de l’opéra où son fils petit ours s’est réfugié. Le public s’enfuit alors que petit ours, dans les gradins, applaudit son père. Il le dirige ensuite vers le garde- manger la ruche découverte en poursuivant une abeille. Ils pourront hiberner sur le toit de l’opéra au milieu des ruches  cette année.

J’aime cette profusion d’illustration qui place l’ours dans son contexte, dans l’immense forêt puis l’ours nous conduit à la ville à la recherche de petit ours noyé au milieu de ces illustrations, de cette ville, de cette profusion d’humains, d’actions.

E.G.

La Maman qui s’absentait

Stéphane Marthély, Albin Christen,

La Roche d’Anthéron : Vents d’ailleurs, 2011

24 p. ; 22 cm

ISBN 9782911412653 : 15 €

Album

A partir de 8 ans

 

 Une histoire empreinte de poésie pour parler d’absence et de solitude. L’imparfait itératif du titre La maman qui s’absentait signale d’entrée que l’absence de cette mère va se répéter. Le noir des pages de garde, l’illustration à l’encre de Chine faite de volutes, de formes géométriques qui hébergent un serpent inquiétant à la gueule ouverte enveloppent le lecteur. La narration à la 3ème personne présente la thématique dans une graphie en script. Cette écriture comme  le « La » du titre et le « elle » de l’histoire mettent froidement à distance. Puis à ce récit se mêle un autre, en cursive, à la  1ère personne. Le « Je » s’inscrit dans un texte qui quitte l’ordonnancement du récit presque rectiligne pour épouser les circonvolutions de l’illustration. La douleur, la solitude, l’absence sont autant de sentiments qu’Albin Christen traduit de façon très créative. Il compose des pages saturées d’images et des blancs pour dire l’absence et la souffrance d’un enfant dont les paroles : « Ces absences me terrifiaient… Et moi j’étais tout seul Tout seul… » relatent la crainte, la peur d’être abandonné par sa mère qui va et qui vient. L’auteure relaie les interrogations, l’angoisse enfantines : « De cette absence qui la ravissait / A mes yeux / A mon cœur/ A mon amour infini. »

La fin rassurante chante l’espoir, elle réunit la mère et l’enfant dans un monde « compromis… à mi-chemin » mais qui n’appartient qu’à eux.

Un très bel album graphique qui parle aux enfants avec hauteur et respect.

Pour les grands et aussi pour les adultes. A relire  Couleur de rue et L’homme aux cheveux de fougère de Stéphane Martelly.

N.B.