5. Tentatives de diversification de l’économie

Naissance d'une économie locale

Jean Talon désire diversifier l'économie de deux façons : Diversification de l'agriculture avec la fabrication de nouveaux produits.

5.1 Mesures mises en œuvre par l’État

Portrait de Gilles Hocquart,

intendant de la Nouvelle-France de 1731 à 1748

Source : Benjamin Sulte,

Histoire des Canadiens-Français, 1608-1880,

Montréal, Wilson & Cie éditeurs, 1882-1884.

En 1669, Jean Talon instaure le commerce triangulaire. Ce système commercial relie la Nouvelle-France, les Antilles et la France, et il a pour but de diversifier les activités économiques avec la France qui jusqu’alors, est dominée par la fourrure. En respectant les principes de la doctrine du mercantilisme, le commerce triangulaire permet aussi de diversifier l’économie de la colonie sans pour autant entrer en compétition avec l’économie de la métropole. L’intendant Talon incite alors les habitants à cultiver le lin, le chanvre et le houblon ou à faire de l’élevage. Des tanneries, des brasseries, des scieries et des savonneries voient ainsi le jour.

Lorsque Bégon (1712- 1726) et Hocquart (1729-1748) sont nommés intendants après Jean Talon, ils poursuivront les efforts de diversification économique de la colonie. Il se développe un chantier naval à Québec (1732). L’exploitation du minerai de fer en Mauricie voit également le jour en 1738 aux Forges du Saint-Maurice. Ces trois intendants ont donc joué un rôle très important dans le développement de l’économie en Nouvelle-France. Malgré tous les efforts de diversification, 70% du commerce est toujours associé à la fourrure à la fin du Régime français.

Gilles Hocquart

Il est intendant de la Nouvelle-France de 1729 à 1748. Il aide à vendre en France les bateaux construits en Nouvelle-France. Il diversifie les types de produits fabriqués en Nouvelle-France, par la création, entre autres, des forges du Saint-Maurice (fabrication d’objet avec du fer que l’on fait fondre). Il améliore le port de Québec. Il fait construire une route qui relie les villes le long du fleuve entre Montréal et Québec.

Source : Bibliothèque virtuelle en histoire

L'évolution de la société française et canadienne entre 1645 et 1745

Allo-Prof

1. Organisation de l’économie en Nouvelle-France

SAÉ : Carte : Le mercantilisme et le commerce triangulaire au 18e siècle

2. Économie des fourrures

3. Agriculture

4. Activité artisanale

5. Tentatives de diversification de l’économie

6. Notes de cours : Développement économique sous le régime français

5.2. Obstacles à la diversification de l’économie

Les obstacles à la diversification de l’économie en Nouvelle-France. L’économie axée sur le commerce des fourrures limite les demandes de peuplement. Il y a aussi le manque de capitaux. Les habitants connaissent l’usage de la monnaie, mais celle-ci est rare et elle circule peu. Aussitôt que des capitaux et les pièces de monnaie entrent dans la colonie, ils sortent aussitôt avec les achats des produits manufacturés en France. L'argent sonnant circulent peu. L’État en vient même à faire usage de la monnaie de carte en 1685. L’administration royale et les négociants utilisent les cartes comme lettre de change (monnaie papier) pour faire circuler les biens dans la colonie. La monnaie de carte est un moyen de contrer à l’absence d’argent sonnant dans la colonie.

La monnaie de carte est inventée pour venir à bout d'une pénurie de monnaie en Nouvelle-France.

À l'arrivée du navire du roi, la monnaie de carte est remboursée en espèces.

Bibliothèque et Archives Canada, C-17069

Le manque de main-d’œuvre spécialisée ralentit aussi la production dans la colonie. Cette situation ralentit aussi l’élan de la diversification économique. Le mercantilisme est un autre facteur qui explique la faible diversification de l’économie en Nouvelle-France. La colonie ne peut jamais fabriquer des objets manufacturiers pouvant restreindre le développement économique de la France. La colonie doit alors se concentrer sur la fabrication de produits qui ne sont pas en compétition avec ceux de la métropole. Elle ne peut que subvenir à la population de la colonie.

Premières écoles de métier

Pour contrer le manque de main d'oeuvre spécialisée, Monseigneur de Laval voit à l'établissement du Séminaire de Québec en 1677. Le Séminaire a comme responsabilité de veiller à la formation des prêtres, à l’encadrement des pratiques religieuses des colons et à l’évangélisation des autochtones. Le développement de la Nouvelle-France doit compter sur les artisans. Monseigneur de Laval ouvre l’école des arts et métiers. Il recrute des maîtres artisans en France pour exercer leur métier ici. Ces maîtres enseignent gratuitement les métiers de couvreur, de maçon, de cordonnier, de couturier, de serrurier et de sculpteur. La plupart de ces artisans, arrivés entre 1675 et 1680, sont venus ici, recrutés par Mgr de Laval lui-même.

L’apprentissage d’un métier dure souvent plus de six années. Le directeur choisit des enfants du pays, ayant de bonnes mœurs et propres au travail. L’école nourrit les enfants, les entretient et leur montre à lire et à écrire en plus de leur montrer un métier. Les enfants restent à l’école jusqu’à l’âge de 18 ans, âge auquel ils peuvent être engagés et ainsi, gagner leur vie.

Séminaire de Québec