Parc national du Teide, Roques de Garcia et Paisaje Lunar

J10 : Mardi 17 septembre 2019

Aujourd'hui nous avons rendez-vous avec le Pico del Teide. Le point culminant non seulement de l'île et l'archipel mais aussi de toute l'Espagne se laisse facilement approcher grâce à la présence d'un téléphérique.

Il est néanmoins nécessaire de réserver son créneau d'accès plusieurs mois à l'avance. Le téléphérique grimpe à 3555 mètres où il est permis de rester une heure. Deux petits parcours vers les points de vue du Pico Viejo et de la Fortaleza peuvent être explorés pendant cette durée.

Si l'on veut accéder au sommet (3718 mètres), il faut demander en plus un permis (gratuit mais à réserver également plusieurs mois à l'avance). On dispose alors de deux heures de plus pour effectuer l'ascension.

Enfin il existe une dernière solution qui consiste à regagner en J1 le refuge Altavista (réservation nécessaire) situé à 3261mètres. Le matin du J2, on peut accéder sans permis au sommet du Teide mais il faut faire l'aller/retour avant 9 heures du matin. Ensuite la descente peut se faire soit en téléphérique, soit à pied.

Parmi ces trois formules, nous avons choisi la première c'est-à-dire le téléphérique aller et retour + les points de vue, ce qui nous laisse du temps pour explorer d'autres sites dans le parc national.

Pour honorer notre montée en téléphérique prévue à 9 heures, nous quittons El Sauzal à 7 heures. Cinquante kilomètres nous séparent de notre destination mais aussi 2356 mètres de dénivelé. Alors si Google estime qu'une heure et cinq minutes devraient suffire à couvrir la distance, nous préférons compter large car le parcours se fait essentiellement sur des routes montagneuses sinueuses émaillées de miradores prompts à nous ralentir.

8 heures. Comme nous sommes dans les temps, nous nous laissons détourner par l'un de ces belvédères, celui de Piedra La Rosa, pas tant pour la vue que pour son étonnante fleur de pierre.

Onze minutes plus tard, notre téléphone portable émet une alerte. Un SMS de la société Volcano Teide nous prévient qu'en raison des conditions atmosphériques, notre ascension en téléphérique est annulée ! Vraiment ? On a du mal à le croire, car il fait très beau et paradoxalement plus on gagne de l'altitude plus les températures se réchauffent.

Pour en avoir le cœur tout à fait net, nous nous présentons malgré tout à 9 heures au pied du téléphérique comme la plupart des personnes ayant réservé. Non, ce n'était pas une blague, c'est vraiment annulé, il y a manifestement trop de vent. On sera remboursés ou on pourra reporter (hum reporter dans… quelques mois !!!). Bref, pour nous, c'est mort !

Alors faisant contre mauvaise fortune bon cœur, nous nous dirigeons quelques kilomètres plus loin vers le site le plus populaire du parc qui à cette heure est désert (chouette !) pour une balade autour des Roques de Garcia (n°72 guide Rother).

C'est donc en toute tranquillité que nous arpentons ce jardin de roches, observant les silhouettes de pierre sous toutes les coutures, en laissant vagabonder notre imagination.

Des pénitents, à la queue leu leu.

Doigt pointé vers le ciel ou… Tour de Pise ?

Cheminée, en tout cas formation rocheuse emblématique ayant jadis illustré les billets de 1000 pesetas !

Profil, bouche entrouverte ?

Dos de dragons ?

En permanence en arrière-plan, le sommet du Teide auréolé de quelques stratus, sans doute responsables de notre annulation.

Après avoir longé ce premier groupe de formations rocheuses, nous accédons à un petit plateau panoramique avec vue plongeante sur un imposant bastion rocheux d'environ 100 mètres de hauteur possédant plusieurs tours.

Un petit air de Cathedral Valley ?

On mesure encore mieux sa taille en posant à son pied.

Dans cet univers très minéral, une plante emblématique apporte en été une touche colorée. Il s'agit de la vipérine de Tenerife, dont la hampe rouge corail peut atteindre jusqu'à 3 mètres de hauteur. Voici ce qu'il en reste en septembre .

D'un roc à l'autre, nous progressons tranquillement vers notre point d'arrivée où l'une ou l'autre silhouette laisse supposer qu'entretemps la masse de touristes a dû se densifier.

Ce n'est pas peu dire, le parking est saturé et le belvédère noir de monde. Parmi tout ce monde, qui voyons-nous descendre d'un minibus ? Notre groupe de Français d'hier qui comptent à leur tour se lancer à la découverte des Roques de Garcia.

Quant à nous, nous préférons nous éloigner un peu du monde pour trouver plus de quiétude en bordure du parc national où j'ai repéré un énigmatique "Paisaje Lunar".

La randonnée originale (Rother n°74) débute dans le village de Villaflor mais demande dans ce cas une longue marche d'approche que nous souhaitons éviter en rejoignant directement l'itinéraire via la piste Madre del Agua. Le parcours à pied est alors réduit de moitié.

Notre documentation nous vante "un véritable paysage de conte de fées".

Nous évoluons certes dans une belle forêt de pins dont le vert éclatant tranche avec les couleurs sombres des champs de lave qui l'entourent.

Certes nous croisons à deux reprises des zones de roches plus claires et friables que l'érosion a commencé à sculpter et qui semblent prometteuses.

Mais quand enfin les fameuses cheminées de fée finissent par apparaître, blotties dans une cuvette, nous sommes un peu déçus de ne pas pouvoir les approcher davantage.

Pour conclure, je dirais que dans le cas présent l'écrin est plus beau que le bijou qu'il renferme ;-)

Dans quelques jours nous reviendrons dans le parc national du Teide, il y a encore tant à découvrir. Dans l'immédiat et après avoir rallié Vilaflor, nous rentrons à El Sauzal par l'itinéraire le plus court en temps, c'est-à-dire via l'est de l'île. Bref, depuis ce matin, nous avons effectué un quasi tour de Ténérife !

Distance parcourue dans la journée : 170 kilomètres.

NB : en 2023, nous avons pu monter au sommet du Teide, en téléphérique, puis à pied. J'en parle... ICI