J4 : Mercredi 11 septembre 2019
Le beau temps est avec nous depuis le début du séjour. Ce matin encore nous partons du Sud avec un ciel parfaitement bleu et déjà 22 degrés à 8 h 30.
Notre destination, Valle Gran Rey, située à 45 kilomètres de notre villa, est encore un peu plus éloignée que celles des jours précédents. Il faut compter plus d'une heure de trajet d'autant que les occasions de s'arrêter ne manquent pas.
Premier arrêt entre Alajero et la route dorsale alors que le brouillard commence à remonter des vallées environnantes, entourant d'une écharpe mousseuse les sommets et les crêtes sous une douce lumière matinale.
Là haut, la route dorsale est complètement dans la ouate et la température de 12 degrés seulement. Nous craignons de devoir randonner dans les nuages bas, ou même annuler notre programme.
Heureusement, dès qu'on perd de l'altitude en s'engageant dans la vallée en question pour se rapprocher de la mer, le soleil parvient à avoir le dessus. Seul le vent nous oblige à enfiler une veste en début de randonnée.
Départ non loin de la petite station balnéaire de Valle Gran Rey, à La Vizcaina très exactement.
Le parcours que nous avons imaginé s'inspire de l'itinéraire 35 du guide Rother que nous avons néanmoins fortement écrémé. De 6 heures de marche avec 1000 mètres de dénivelé, nous avons réduit le tour à 3 heures et 600 mètres de dénivelé comme le mentionne la variante en marge du descriptif.
La boucle se présente alors de la façon suivante : La Vizcaina – La Matanza (via raccourci) – Degollada de Cerillar – Chelé – La Vizcaina.
Seule inconnue, ce raccourci marqué en pointillés sur la carte demande d'avoir un pied absolument sûr et une totale absence de vertige. Forts de notre expérience de la veille à La Fortaleza, ça ne nous semble pas impossible ! Faut voir !
A 10 heures, nous sommes prêts à nous mettre en route, grimpant d'abord une volée de marches jusqu'au sommet de ces terrasses cultivées.
En regardant en direction de la mer, on distingue les différents hameaux blottis dans la vallée composant la localité de Valle Gran Rey.
Une fois les cultures dépassées, le sentier continue à grimper en direction d'El Cercado en longeant une paroi verticale. Dire qu'il va falloir passer derrière !
Vue imprenable sur le versant opposé, déjà en plein soleil.
Maintenant au pied du "mur", nous évaluons le tableau puis, vu la configuration des lieux, décidons de tenter, car cette variante va nous faire gagner beaucoup de temps et de dénivelé.
Après avoir escaladé quelques rochers, nous accédons à une sorte de "rampe" rocheuse jusqu'à un premier palier assez exposé où une trace de chèvre se divise alors en deux au pied d'une paroi de basalte. Nous suivons la voie vers la droite. Erreur et panique sur cette trace en dévers très friable !
Heureusement en me retournant, j'aperçois sur la gauche la deuxième "rampe" que nous tentons alors de rejoindre en prenant soin de bien assurer nos pas.
Nous escaladons ce nouvel étage avec l'appui des mains tout en évitant les chutes de pierre jusqu'au palier supérieur. Ouf, le plus dur est fait, mais Hervé me jure qu'on ne l'y reprendra plus ! On l'a fait, mais si c'était à refaire, il ne le referait pas !
Bon, pour l'instant, nous récupérons de nos efforts au cœur de la belle étendue de la Matanza, une sorte de jardin exotique grandeur nature à 780 mètres d'altitude.
Le sentier suit un moment un ancien canal d'irrigation où agaves, cactées, euphorbes et palmiers s'épanouissent pleinement.
Au bout d'une demi-heure environ, nous descendons en pente douce jusqu'à l'intersection avec le GR132 que nous suivons vers le versant opposé avant de déboucher sur une selle d'où l'on jouit d'une vue imprenable sur Valle Gran Rey. Il va falloir redescendre tout ça !
S'ensuit une longue descente en lacet serré jusqu'à l'extrémité sud de La Vizcaina, nous obligeant à remonter tout le village pour retrouver notre voiture.
De retour à 13 h 45, nous avons mis un peu plus que les trois heures annoncées pour cette très belle randonnée au parfum d'aventure que nous avons mené à bien non sans quelques sueurs froides !
Pour nous remettre de nos émotions, rien de tel qu'un bon repas et pourquoi pas un bain de mer pour nous tonifier ! Pour le bain, la plage Charco del Conde encore appelée Baby Beach pour ses eaux particulièrement calmes et peu profondes, idéales pour les enfants, devrait convenir. En attendant, nous nous attablons dans le restaurant du même nom situé juste en face.
Mais une fois le déjeuner terminé, la marée est au plus bas et l'eau trop peu profonde sur Baby Beach. Sur la plage principale, elle est en revanche trop agitée.
Alors tant pis, retour chez nous, enfin pas directement, car sur la route dorsale, un arrêt s'impose, histoire de parcourir la petite boucle de Raso de la Bruma (une petite heure).
En réalité c'est un itinéraire en forme de triangle dont le sommet serait le Mirador Risquillos de Corgo.
Vue depuis le belvédère
Pour arriver au mirador, on traverse une forêt enchantée aux arbres drapés de mousse sur un parterre couvert de fougères, nous rappelant d'autres forêts humides du Nord-Ouest américain.
Avec tout ça, nous n'avons toujours pas trempé nos pieds dans l'océan. Si La Gomera est l'île de la randonnée par excellence, il n'en est pas de même pour la baignade. D'une part elle ne compte que très peu de plages et d'autre part la mer y est toujours plus ou moins agitée. Nous nous rabattons par conséquent une fois de plus, non sans plaisir, sur la piscine de notre villa.
Distance parcourue dans la journée : 105 kilomètres.