J1 : Dimanche 8 septembre 2019
Après une nuit courte et inconfortable suivi d'un petit déjeuner tout aussi médiocre que la chambre, nous avons hâte de prendre le large. Ça tombe bien, à 8 h 45, le ferry de la compagnie Naviera Armas lève l'ancre à destination de La Gomera.
Une heure de traversée pendant laquelle nous prenons le soleil sur le pont supérieur en profitant du paysage pendant qu'une petite équipe d'animation se démène sur des tubes internationaux à l'étage inférieur. Beaucoup de locaux à bord en ce dimanche matin.
A l'arrivée dans le petit port de San Sebastian, nous récupérons notre voiture auprès du loueur local Cicar, une Opel Corsa comme prévu sur le papier et hop, l'aventure peut commencer.
Quelques mots sur l'île :
D'origine volcanique, elle se présente comme un gros gâteau rond de 22 kilomètres de diamètre, surélevé en son milieu (le mont Garajonay 1487 mètres) qu'on aurait découpé en tranches à partir du centre pour former autant de vallées et de canyons profonds encore appelés barrancos. Aucune voie circulaire ne parcourt l'île mais chaque vallée est traversée par de petites routes sinueuses se frayant un passage, à partir du centre, entre les nombreuses gorges pour arriver jusqu'à la mer.
La Gomera possède deux climats différents : les versants nord exposés au vent et à la pluie sont presque luxuriants et souvent couverts de brume. Le sud ensoleillé est plus chaud et plus sec.
C'est justement vers le Sud que nous nous dirigeons, plus précisément vers Playa de Santiago où nous avons loué une maison pour la totalité de notre séjour.
Sur notre trajet, un arrêt au mirador Degollada de Peraza, à l'intersection des routes GM2 et GM3, confirme cette différence de climat et de végétation entre les deux parties de l'île.
Vue vers le versant nord
Vue vers le versant sud
Située en bordure du golf de Tecina, le seul de La Gomera, au milieu d'un jardin luxuriant entouré d'arbres remarquables, avec une vue imprenable sur l'océan et avec le Teide en toile de fond, la villa de style hacienda (que nous avons réservée) jouit d'un cadre unique dans une oasis de tranquillité.
En réalité, c'est le rez-de-jardin qui nous est attribué, l'étage du dessus étant déjà occupé par un jeune couple suisse. Une petite déconvenue vite compensée par la beauté des lieux, en particulier l'incroyable vue depuis la piscine par dessus les étendues gazonnées du golf jusqu'à la mer et l'horizon au loin.
Une fois l'installation terminée, il est temps d'envisager une première randonnée. Oui, mais pas avant d'avoir déjeuné. Faute d'avoir pris le temps de faire des courses, le restaurant Los Castaños à Playa Santiago fera l'affaire et c'est un bon choix. Le supermarché Suma immédiatement voisin, ouvert le dimanche, nous permet par la même occasion de remplir notre frigo pour les jours à venir.
L'esprit maintenant libre de toute considération d'intendance, réfléchissons à la suite de l'après-midi. J'ai déjà ma petite idée. Pour une petite randonnée pas trop longue et pas trop éloignée, je propose de nous rendre à Alajero, le plus gros bourg du sud de l'île, à une quinzaine de kilomètres de notre maison canarienne.
On y trouve un dragonnier centenaire. Or cela fait longtemps que cette variété d'arbre me fascine après avoir vu un reportage sur les dragonniers de l'île de Socotra que je rêve de voir un jour ! En attendant, je vais me contenter de ceux des Canaries. S'ils sont légion à Ténérife et à La Palma, ils constituent une rareté botanique à La Gomera. Celui dont je prévois la visite est le plus grand, le plus vieux et le plus vénéré de l'île. Les locaux l'appellent "El Drago".
Pourtant, en arrivant à Alajero à 15 h 30, c'est d'abord vers une autre curiosité marquante que nous nous dirigeons : le Calvario, un tertre à 800 mètres d'altitude, dominant la région sud tel un phare au sommet duquel trône la petite Ermita de San Isidro.
Nous grimpons jusqu'à la chapelle avant de faire le tour de la crête et constater les nombreuses brèches, ces fameuses tranches que je décrivais plus haut, qui entaillent le relief.
Après ce petit échauffement, nous voici prêts à découvrir El Drago via une boucle correspondant à l'itinéraire 15 du guide Rother La Gomera (qui n'existe qu'en anglais ou en allemand). Le point de départ se trouve à la sortie nord d'Alajero, juste après le carrefour menant à Imada. Il est déjà 17 heures.
Le dragonnier se niche au bord d'un pittoresque canyon aux pentes couvertes de palmiers, de figuiers de Barbarie et d'agaves.
L'arbre dévoile d'abord sa silhouette emblématique depuis une plateforme d'observation installée à mi-parcours. Quelques palmiers ont l'air de former une ronde autour de lui.
Depuis le début, nous progressons sur un sentier pavé, bordé de petits murets, et balisé.
Au bout d'une petite demi-heure, nous arrivons au pied du vénérable dragonnier, admirant sa couronne majestueuse et son port altier ! C'est un centenaire fringant ;-)
Le balisage s'arrête là et on pourrait tout simplement revenir sur nos pas. Mais sur recommandation du Rother nous poursuivons hors balisage en direction du barranco. Le cadre est magnifique !
Après avoir atteint le lit asséché de la rivière, nous le suivons vers l'aval en contournant ou en escaladant de gros rochers, un passage non seulement ludique mais aussi gourmand, Hervé se remplissant les poches d'amandes tombées en nombre des amandiers alentours.
A l'intersection du GR 132 qui relie Alajero et Arguayoda, nous prenons à gauche avant de monter tranquillement jusqu'à une route qui nous ramène dans le centre du village d'Alajero.
Dernier coup d'œil vers les paysages laissés derrière nous !
Il nous reste ensuite à traverser le village sur le bitume, un parcours un peu fastidieux, que nous arrivons à limiter en faisant du stop. Un gain de temps appréciable qui nous permet de boucler la randonnée dans les temps, soit en deux heures comme prévu par le guide.
Avec 5 kilomètres et 300 mètres de dénivelé, cette randonnée vers El Drago a constitué une belle introduction aux magnifiques paysages de l'île. Demain, nous reviendrons dans ce coin pour en approfondir l'exploration.
Pour l'heure, il est temps de retrouver notre hacienda, dîner sur notre terrasse avant de nous coucher tôt pour récupérer tout le sommeil en retard ;-)
Distance parcourue dans la journée (en voiture) : 76 kilomètres.