Fruits

L'amande, connue depuis l'Antiquité n'a été cultivée en France que depuis le XVI ème siècle et encore aujourd'hui à Épinay sur Seine dans la Plaine des Saules (entre la ligne de chemin de fer et le groupe scolaire Lacépède) on trouve un amandier qui fait l'admiration des jardiniers de la ville car c'est un arbre qui préfère un climat plus doux.

La rhubarbe : Originaire du Tibet pour les uns, de Mongolie pour les autres, son appellation dériverait du préfixe grec rha, qui désignait autrefois la Volga, et du latin barbarum, qui s'appliquait aux barbares venus de l'Est. Plante médicinale utilisée depuis fort longtemps par les Chinois, essentiellement comme purgatif, la racine de rhubarbe avait acquis en Occident dès le Moyen Age une réputation de remède aux vertus miraculeuses. Elle arrivait en Europe par les caravanes qui rejoignaient la mer Caspienne, la Syrie ou le golfe Persique en traversant l'Inde. Le commerce de rhubarbe se développa considérablement à partir du Xe siècle, grâce aux Arabes. les Mongols en faisaient grand usage. Marco Polo signale la rhubarbe dans ses écrits, suivi au XVIIe siècle par divers missionnaires ayant voyagé en Chine. L'utilisation de cette plante a été décrite avec précision en 1727 à l'Académie des sciences de Paris, grâce à une lettre du père Parrenin, célèbre botaniste, religieux en poste à Pékin. A la fin du XVIIe siècle, un commerce important se développa entre la Chine et la Russie, mais les acheteurs ignoraient tout de la plante qui produisait des racines tellement estimées par la médecine. Il fallut attendre l'année 1750 pour qu'un marchand tartare réussisse à se procurer des semences, qui firent naître au jardin botanique de Saint-Petersbourg le premier plant connu en Occident. En 1867, un consul français fit parvenir à Paris une caisse de pieds de rhubarbes en provenance du Sichuan. Quelques pieds purent être sauvés. Vers la fin du XVIIIe siècle, les Britanniques furent les premiers à utiliser les pétioles de rhubarbe en tant que fruits. La feuille trop riche en acide oxalique n'est pas consommable.

Connu en Chine mille ans av. J.-C., apprécié en Europe du Sud depuis l' Antiquité où le melon est dégusté avec une sauce faite de poivre, miel, vinaigre et garum, très peu cultivé jusqu'au Moyen Age, sauf en Espagne et en Italie, c'est Charles VIII qui le rapporte de Naples.

Alexandre Dumas adorait les melons. En 1864, la bibliothèque de Cavaillon lui demanda d'offrir ses livres. L'écrivain répliqua : "Oui, bien sûr...mais à la condition que Cavaillon me constitue une rente viagère de douze melons par an."

La pomme, fruit du pommier, arbre le plus cultivé dans le monde, originaire d'Asie Mineure. On pense qu'elle était cultivée sous le règne de Ramsès II près de treize siècles avant notre ère; les Égyptiens offraient alors des pommes aux prêtres parce qu'ils gardaient les connaissances. La pomme ne fut vraiment cultivée en France que sous Charlemagne. les établissements religieux qui en possédaient toujours dans leurs vergers, ne furent pas étrangers à son expansion. Jusqu'au XIXe siècle et à l'inverse de la poire, plus noble, on classa la pomme parmi les fruits "de campagne" réservés au peuple. Ce qui n'empêchait pas Louis XIV d'en avoir sept variétés dans son verger. Mangé après le repas, le fruit servait de brosse à dents. A présent la France est l'un des premiers producteurs mondiaux de pommes.

L'ORANGE a vu le jour en Chine avant de se répandre au Moyen Orient, en Afrique et en Europe. Les premiers orangers ont été rapportés en France par les Croisés ou au début du XVI ème siècle par le connétable de Bourbon qui ramena un pépin d'orange. Celui-ci devint arbre à Chantilly avant d'être transféré à Versailles à l'orangerie du château, où les jardiniers de Louis XIV avaient mis au point un procédé destiné à renforcer le parfum de l'orange en retardant sa floraison.

Arnaud de Villeneuve, le fameux médecin itinérant languedocien cite le "pignolat", un caramel aux pignons, ancêtre du nougat. Le pignon passait pour aider la "conception".

Les premiers hommes mangeaient des prunes sauvages, et ces arbres permirent aux Étrusques de se livrer à des essais de variétés puis Rome les exploita à son tour. Certains prétendent qu'elles ne seraient arrivées en Europe qu'avec les Croisades. Il semble, toutefois, que les Catalans l'aient appréciée bien plus tôt si l'on en croit Galien. De la Seconde croisade, les soldats n'auraient ramené que des prunes alors qu'ils devaient prendre Damas. Passsa à la postérité l'expression "y être allé pour des prunes" tandis que le fruit noir fut à l'origine du pruneau d'Agen : les moines de Clairac qui cultivaient ces prunes de Damas les firent sécher au soleil une année d'abondante récolte. Les Bretons échangeaient la morue contre des pruneaux, c'est pourquoi il y a tant de recettes avec des pruneaux en Bretagne.

On l'appela "robe de sergent", sa couleur étant celle de la tenue des gendarmes avant 1789.