CARNET DE BORD ISLANDAIS
Quand je débute ce carnet déjà 850 kms d'avaler . Belgique et Pays Bas traversés d'un trait. Puis vient la conduite allemande. Et bien ça n'a pas changé, dès qu'ils le peuvent c'est à fond.
Quand à moi et mes 95 petits km/h je ne fais pas le poids. Quand je double je sens l'impatience monter derrière...
Pas trop envie de dormir sur une aire d'autoroute. Trop bruyant et surtout trop de monde . J'ai mis un peu de temps à trouver un endroit pour bivouaquer . C'est bruyant, bien qu'étant dans un cadre bucolique, l'autoroute se fait entendre.
Les plaines et forêts allemandes c'est un peu monotone. Les Allemands ont remis les contrôles aux frontières mais rien de bien méchant.
Au Danemark, 30 kms avant d'arriver à Hirtshals un très grave accident s'est produit. Résultat plus de 2h stoppé net à l'arrêt sur l'autoroute. Le camping-car mis en cause était totalement disloqué. J'espère que les personnes à bord s'en sont sortis...
A partir de demain silence radio pendant 48heures. La météo s'annonce pas trop mal pour la traversée jusqu'en Islande.
A l’embarquement , j’ai la surprise de voir sur un 78 un autocollant « Casa trotter » . La tête du chauffeur me dit quelque chose . Mais c’est qui ???
Une fois installé sur le bateau on se retrouve et tout de suite les souvenirs reviennent c’est JeanLau . On s’était croisé quelques années plus tôt lors d’un rassemblement à St Nectaire . Je fais également connaissance d’Adrien un photographe professionnel et organisateur de séjour dans les pays nordiques ainsi que d’une famille de la région nantaise .
Faroe Islands 16 juillet 2025 -18°
Vue de la capitale des Féroés gros comme un jolie bourg de campagne.
C’est toujours aussi bubonique. Encore une nuit de bateau avant d'arriver en Islande
Hofn 18 juillet 2025 – 11°
A la sortie du ferry , chacun prend des directions différentes .
Comme mon planning correspond à celui d’Adrien et de la famille nantaise , on décide de continuer ensemble . Ce n’est pas dans mes habitudes de voyager en groupe , mais 3 jours ensemble je tente le coup .
Très longue journée sur N1 mais déjà l'Islande m’a offert de très beaux paysages. Des montagnes verdoyantes et des cascades à volonté. Avec plusieurs français rencontrés sur le bateau , on a décidé de passer quelques jours ensemble . Nous sommes allés visiter une reconstitution d'un village viking à Stokksnes . La plage de sable noir à marée basse reflète aussi bien qu’un miroir les montagnes environnantes .
Vik 18 juillet 2025 – 13°
Une journée encore bien remplie. Je risque de l'écrire souvent mais les paysages sont époustouflants. Le glacier du Jokusarlon déverse à la mer toujours autant de glaçons plus ou moins gros et parfois digne d'une sculpture. Bien sûr c’est très touristique mais si on s’éloigne un peu , la tranquillité revient vite . Côté Ouest on a presque la plage déserte .
Vogar 19 juillet 2025 – 15°
Un début de matinée plein de bonnes et de mauvaises surprises. Dimitri Claire et Adrien avec qui je voyage depuis mon arrivée en Islande viennent toquer à ma porte pour m'annoncer qu'ils ont vu des baleines au large de la plage. Normalement à Vik il n’y en a pas ! Ni une ni deux nous voilà parti rejoindre Dimitri qui est le premier à les avoir vu depuis une digue de gros rochers. Ces rochers sont particulièrement glissants. Je suis tombé avec l'appareil photo à la main. Verdict l'objectif est mort ainsi que le boitier. Gros coup dur , à peine 3 jours de voyage et plus d’appareil photo . Le positif c'est j'ai quand même réussi à voir de très près deux baleines.
La suite de la journée on a visité plusieurs cascades
Skogafoss avec ses 25m de large et 60m de haut en fait une des chute majeure du pays , à Seljalandsfoss j’avais prévu pantalon et vêtements de pluie car elle arrose c’est peu de la dire ,non loin de là , on y va à pieds depuis Seljalandsfoss , la cascde de Gljufrabui est très discrète , il faut se faufiler dans une faille pour l’admirer mais comme partout sur la côte Sud du pays , que de monde !
Nous savons que la faille sur la péninsule de Reykjanes est toujours active . En cherchant un peu , on finit par trouver une piste pour nous en rapprocher . Depuis une plateforme située à quelques kilomètres de la faille , plusieurs personnes envoient des drones pour connaître la direction à suivre . Le temps est un peu bouché , malgré la pénombre naissante , impossible de repérer la bonne direction . Finalement la faille est localisée à environ 4 kilomètres de la plateforme . Dimitri , le plus motivé part dans la direction indiquée . Le réseau ne passe pas très bien mais au bout d’une bonne , il nous confirme qu’il a en vue l’éruption . Ni une ni deux le reste de l’équipe s’engage sur le champ de lave et de mousses sauf Adrien qui nous fera des images de fou grâce à son drone .
( Merci Adrien ! nordicphotoadventure.com/ ) La progression est irrégulière . Tantôt facile tantôt compliquée . La mousse cache les pièges que la lave nous réserve . Parfois elle s’écroule et l’on se retrouve enfoncé jusqu’au genou . Dès que l’on entend des craquements , on suspecte une mauvaise surprise ! Finalement , on rejoint non sans mal Dimitri . Par prudence , on reste à très bonne distance de l’éruption . On sent la chaleur quand le vent vient vers nous . Le spectacle est époustouflant . On reste là de longs moments à regarder la nature grondée , dégoulinée toutes ces roches en fusion . Impressionnant , magique ...
Perdu dans la péninsule de Snaefellsnes 21 juillet 2025 – 14°
Hier , j'ai enfin récupéré à l'aéroport ma copilote adorée , cerise sur le gâteau elle me rapporte un boitier de secours certes moins performant mais toujours mieux qu’un téléphone obsolète . Aujourd'hui direction la péninsule de Snaefellsnes ( atchoum !! ) avec ses phoques, ses cascades, sa côte tourmentée et nos premières pistes . La météo indiquée sur Vedur , site spécialisé sur les prévisions météo en Islande , annonce un ciel bleu hors , à cause de l'éruption dans la faille , le ciel est resté gris toute la journée avec paraît il une pollution atmosphérique importante.
Une journée dans la brume 22 juillet 2025 – 13°
Après un bivouac sur les hauteurs de la F570 ,on s'est réveillé sous la pluie. Elle ne nous a pas quitté de la journée. A Stykkisholmur , un ferry fait éviter environ 200 kms de route moyenne alternant avec de la piste en bon état. Malheureusement le tarif nous en a dissuadé, environ 170€ pour 2h30 de traversée avec un véhicule de notre gabarit. On peut imaginer que sous le soleil ce trajet aurait été magnifique. Sous la pluie et la brume cela a aussi son charme . Ce soir à nouveau on bivouaque . L'endroit est super sympa et très tranquille. Nous sommes sur une piste sans issue qui était très probablement l'ancienne route . D’un côté , une jolie baie et de l'autre une magnifique cascade. Sur le chemin de la cascade, la chance est avec nous. Quelques beaux pieds de cèpes nous tendaient les bras. On s’est régalé .
Sur la falaise de Latrabjarg point le plus à l'ouest de l'Europe, nichent des milliers d'oiseaux marins . Sous une météo maussade et plutôt fraîche, un petit 8c ,on était peu confiant d'observer la faune locale. En milieu de journée normalement tout ce petit monde est censé être en mer pour rapporter du poisson à leur progéniture. Hors, à notre grande surprise il y avait du monde au balcon . Mouettes, petits pingouins et macareux se partagent la falaise. Un véritable hlm pour volatiles . ça piaille , ça crie , ça se chamaille bref ça vit .
Encore une journée riche en émotion. Après un bivouac dans la montagne, on a repris la route en direction de la cascade de Dynjandi ou plus communément appelé la chute du voile de la mariée. Incroyable cascade où même en s'approchant de près elle ne mouille pas !
Le reste de la journée, nous n'avons fait que 49 kilomètres. Sur 48,9kms tout allait bien , une piste magnifique à flanc de falaise . Mais pour 100 mètres le long d'une plage ça été la cata ! La F622 nous a piégé . Quelques secondes d'inattention et le résultat ne s'est pas fait attendre . Des galets humides roulaient sous les pneus, faisant de plus en plus penché le véhicule. Rien n'y faisait même avec les plaques qui n’étaient pas stables tellement les rochers étaient glissants . A force d’insister , le pont arrière touchait ces gros galets . Malgré tout , on était confiant , la marée était basse , ce qui laissait du temps pour nous en sortir . Seule , la météo nous jouait des tours , une pluie bien froide s’abattait en continue . Heureusement de gentils islandais sont venus nous aider . Il a fallu une bonne heure à toute l’équipe sous cette pluie battante pour nous sortir de ce piège.
Nuit au camping de Sundavik puis visite d'Isafjordur . La ville est envahie d'américains et d'asiatiques . 4 énormes bateaux de croisière ont eu la bonne idée de faire escale dans la baie , déversant des centaines de croisiéristes en mal de dépenser leurs dollars. Et oui les commerçants ici acceptent les paiements dans la monnaie de l'oncle Sam ! On fuit la ville .
La très belle route côtière 61 passe de fjord en fjord . On n'avance pas vite mais qu'importe les paysages sont magnifiques. Des phoques se prélassent sur les rochers puis un peu plus tard , au loin , une baleine batifole dans les vagues. Que du bonheur .
La piste 633 nous fait rentrer un peu dans les terres. On a la bonne surprise de trouver un hot pot ( bassin d'eau chaude ). A notre arrivée personne dans l'eau. Le spot rien que pour nous 2. L'eau est à bonne température env 35c . Le pied . Ce soir, pas de réseau, on dort dans la pampa.
Journée de transition 26 juillet 2025 – 7°
La météo n'est pas bonne ,pluie en continu et max 7c . Doudounes et Gore-tex ont été bien utiles. On a décidé de quitter les fjords de l'ouest et de profiter de ce mauvais temps pour changer de région. En chemin, on s'est un peu dérouté pour aller voir l'arche de Hvitserkur . Encore un nom qu'il a fallu que l'on épelle . Ce soir au camping dans les environs de Varmahlid, on a réussi à faire une machine à laver histoire de se remettre à jour . Demain on prend la piste F756 puis la F35 pour rejoindre Kerlingarfjoll. ( encore un nom simple celui-là) Les applis météo annoncent du beau temps. On verra si elles sont fiables .
A force de courir après le soleil on va finir par s'épuiser. La visite de Hvellir se fait assez rapidement , ce n'est pas très grand mais c'est un concentré de l'activité géothermique. Kerlinggarfjoll n'a malheureusement pas tenu ses promesses. Aucun intérêt à aller faire une rando dans un site magnifique si on ne voit pas à 50m . Un vent violent et une petite pluie glaciale voulaient nous accompagner. On a poliment décliné l'invitation.
De retour sur la F35 le soleil a enfin daigné se montrer. Le moral des troupes est remonté en flèche. La chute d'eau de Gulfoss avec un petit arc-en-ciel en prime c'est tout de même plus agréable à visiter que par un temps gris et humide. On a bien accroché le soleil au Toyota, comme ça on était sûr qu'il reste un peu en notre compagnie. Malgré les kilomètres déjà avalés, on décide de filer sur le Landmanalaugar . On ne l'a pas regretté sur la F225 le spectacle des montagnes aux multiples couleurs au soleil rasant , c’était sublime.
On nous a toujours dit qu'un peu de sport c'est bon pour la santé. Aujourd'hui, on a mis ça en application puisque on a réalisé une petite rando de 5h dans le Landmannalaugar. Tout a bien commencé, petite marche tranquille en fond de vallée avec en toile de fond des montagnes multicolores allant du jaune orange ocre au noire des coulées de lave . La nature sait créer des tableaux presque irréels. La ballade tranquille s'est au fil du temps transformée en un truc beaucoup plus physique. Des montées très raides pour atteindre des points de vue plus admirables les uns que les autres. On finit la rando dans des champs de lave d'un noir profond .
Reprise du 4x4 pour continuer la F208 en direction de la vallée des larmes. Quel joli nom mais il n'y a pas que les Cascades dans cette vallée qui pleurent. Le ciel s'est mis de la partie . Qu'importe le spectacle est magnifique . De retour une nouvelle fois sur la F208 cette fois plein sud . La piste traverse de nombreux ruisseaux et petites rivières à gué. Certains sont relativement profonds mais rien d'insurmontable. L'eau arrivant seulement au pare-chocs, env 60cm pas de quoi noyer le Toy . A plusieurs reprises on entendait un bruit bizarre qui provenait des roues . Après inspection, on s'est aperçu que les boulons d'une des roues arrière était totalement desserrée. Est-ce dû au nombreux passages de tôle ondulée on en sait rien . En fait les 4 roues étaient plus ou moins desserrées . On a évité la catastrophe ! La fin du parcours sous la pluie et dans un épais brouillard ont clôturé cette belle journée riche en émotions .
Ce matin visite d'une cascade anonyme à 10minutes à pieds du camping de Holaskjol. Au retour, on a fait la connaissance de François et Cédric , 2 motards français. François a bien bourlingué, pas moins de 2 voyages en Sibérie et Mongolie en side-car . Petite précision c'était en hiver et le side datait des années 40 !
Si cette aventure vous intéresse , elle est racontée dans ces très beaux films :
https://youtu.be/Ulln1iRjBKg?si=7R-54TyyiF5TiAdj pour la première expé et là pour la 2ème
https://youtu.be/kS-SU4mIG3c?si=u8D5_96BXygN8XkD
On achève la F208 puis nous rejoignons la petite ville de Vik pour gérer l'intendance ( faire des courses, nettoyer le Toy qui n'était plus vraiment blanc) Demain on espère une météo un peu plus clémente. L’espoir fait vivre ! Le projet , rejoindre le lac Myvatn en 2 jours principalement par les pistes.
Vik – Laugafell 30 juillet 2025 – 18°
Un début de journée à Vik sous une météo un peu plus souriante qu'hier . Au moins ce matin on voyait les falaises . Un peu après la petite ville de Hella , on quitte la N1 pour s’engager sur la route 26 puis la F26 . La piste n'est pas compliquée seul un gué nous a un peu impressionné. Le véhicule a subitement plongé. On s'est retrouvé avec de l'eau au niveau du bas des portes. Les hautes terre de l’Islande sont très minérales . Un désert de cailloux ,de laves et de scories battu par le vent . Il y est permanent et souvent violent . Il vous enivre , vous gifle vous cingle le visage . La vie se regroupe là où elle peut , seulement le long du moindre ruisseau ou petits lacs . Quelques plaques de mousses ou de lichens bravent ce milieu hostile .Mais qu’est ce que c’est beau . Ce soir , au milieu de ces hautes terres , on fait trempette dans le bassin de la source d'eau chaude de Laugafell . L'eau est à un petit 40c. Ça fait un bien fou après toutes ces heures sur ces pistes cahoteuses . En soirée , la température a chuté , un généreux 5c au thermomètre …
Reparti assez tard ce matin de Laugafell . Le frigo a décidé de nous faire une petite grève surprise . Rien ne fonctionnait. On l'a sorti de son emplacement histoire de voir ce qui n'allait pas , mais on n'a rien trouvé d'anormal. Comme par miracle , un gentil troll a dû passer par là , le frigo c'est remis à fonctionner ! Sur cette piste principale qui traverse le pays du Nord au Sud, on est surpris de croiser très peu de véhicules. Seulement 3 en 2h30. Mais c'est mieux ainsi. La piste n'est pas très large mais elle roule bien . Une petite halte à la chute des dieux s'impose . Godafoss est considérée comme une chute majeure de l'Islande . Beaucoup de touristes . Quel contraste avec les hautes terres . Parfois les islandais conduisent des véhicules un peu hors norme . On vous laisse juger !!!
Enfin une journée particulièrement ensoleillée, rectification presque ensoleillée, ce soir on s'est tout de même pris une bonne rincée. On a commencé la journée par aller barboter aux bains du Myvatn Nature Bath. C'est hyper relaxant de passer d'une eau à un petit 30c à une bassine à 41c puis finir dans un sauna humide encore plus chaud. En arrivant dès l'ouverture on a évité la foule. On en est ressorti complètement claqué ! C'est dur de ne rien faire...
Non loin du lac , le volcan Krafla et le lac d'un bleu intense du cratère du Viti nous ont fait de l'œil . On a fait l'impasse sur Hverir , trop de monde. De plus on avait déjà visité ce site de géothermie , 20 ans plus tôt. Retour au bord du lac pour de nouvelles balades autour de pseudos volcans. En fait ce sont des cônes de boue formés par la chaleur lors d'une éruption. La nature nous surprendra toujours.
La baie de Husavik est réputée pour être la base de départ pour aller observer des baleines. Et bien ce sera sans nous. Avec le vent qu'il y a et la mer un peu formée on n'a pas envie de donner à manger aux poissons. De plus cette activité coûte un bras ou une nageoire c'est comme vous voulez . A la place on a fait notre quart d'heure spirituel en visitant la très belle église en bois de la ville.
Le reste de la journée, on a musardé le long de la côte de presqu'île en presqu'île à observer les oiseaux et les phoques. A Porshofn , la visite de l'Arctic Henge nous a intrigué. C'est une sorte de Stonehenge à la sauce locale . Plus sérieusement ce serait la reconstitution d’un cercle monolithique qui symboliserait les saisons ainsi qu’un cadran solaire de la mythologie nordique. Après plus de 30 kms de piste longeant le bord de mer et son lot de bois flottés , la journée s'est achevée au bout du bout de l'Islande au phare de Fontur. Le vent assez violent et pas très chaud ( il fait un petit 10c) risque de nous bercer cette nuit.
Bakkafjordur 3 août 2025 - 20°
On continue la découverte des fjords de l'est. Au village abandonné de Skalar, les chevaux islandais squattent ce qui reste des bâtiments. Ces chevaux ont la particularité de ne jamais avoir été croisé avec d’autres races . Les islandais sont très fièrs de leurs équidés . Ils sont de petites tailles et possèdent un pas supplémentaire par rapport aux autres races. Le tölt.
Peu après Vopnafjordur sur la 917 ,la route non asphaltée s'élève dans la montagne avec de gros pourcentages. Avec des passages à 15% et le reste à 12% de moyenne le 4x4 a eu un peu de mal à monter. Mais la récompense était au sommet. Une vue incroyable sur la baie en contrebas. Avec des couleurs pastels digne d'un tableau.
Les environs de Bakkafjordur sont célèbres pour avoir une des plus importantes concentration de macareux d'Islande. Malheureusement on n'en verra pas beaucoup, la faute à de nombreux groupes de touristes chinois et italiens particulièrement bruyants et irrespectueux des lieux . Finissons sur une note positive cela fait 3 jours qu'on a du soleil,espérons que ça dure !
L'Askja c'est beau ! 4 août 2025 - 7°
A la sortie de Bakkagerdi ,on est tombé sur cette maison traditionnelle islandaise. Elle fut construite au début du siècle dernier.
Le canyon de Stuldlagil est un lieu, dit instagramable avec toutes les conséquences que cela entraînent . C'est à dire beaucoup de monde dont certains font n’importe quoi pour obtenir LA PHOTO . Au final c’est un lieu joli mais qui est aménagé pour accueillir de plus en plus de touristes , résultat le site va finir par être dénaturé .
En sortant de Studlagil, on se retrouve très vite seul en pleine nature. La F910 est une piste aux paysages très variés. Désert de lave avec différentes teintes allant du noire au rouge en passant par des tons ocres . La piste est roulante avec quelques passages plus sympas de sable et de cailloux. Le franchissement des gués ne nous ont pas pausé de problèmes. Au plus haut, l'eau atteignait le bas de la porte. Une fois au refuge de l'Askja ( c'est là où l'on campe ce soir ) il nous restait 8kms de piste avant d'aller faire une petite rando d'une heure jusqu'aux cratères du Viti et de l'Askja . Le contraste des deux lacs est saisissant. Encore un lieu qu'on a eu plaisir à redécouvrir. En redescendant on a eu nos premières gouttes de pluie depuis plusieurs jours , ce soir il pleut et il fait 5c .
Très très grosse journée de route et surtout de piste . Le projet était de continuer la piste F910 après le refuge de l'Askja jusqu’à Nydalur . En s'informant auprès des rangers du parc , l'avis est unanime. Mon 4x4 est trop petit pour passer. Seul les supers Jeeps des islandais en sont capables. Ils leur faut env 9h pour faire la bagatelle de 110kms . Ça change tous nos plans et surtout de nombreux kms supplémentaires à effectuer pour rejoindre le Langisor. On est parti vers 9h30 et l'on est arrivé à bon port à 22h avec un arrêt de 1h à Myvatn pour refaire le plein et faire quelques courses. Soit 12h de conduite pour 482kms dont env 400 de pistes . Pourquoi courir comme ça ? La faute à la météo qui devrait sérieusement se dégrader dans les jours à venir.
Depuis plusieurs jours , on courait après la météo. Et bien aujourd'hui on ralentit le rythme. Ce matin on a été récompensé de tous ces kms. Malheureusement la pluie nous a quand même rattrapé en milieu de journée. Pas grave, on est resté au chaud en s’offrant un bon thé massala accompagné de petites galettes bretonnes au beurre rien que ça ! Puis , en invoquant tous les trolls et autres créatures bienfaitrices de nous rapporter quelques rayons de soleil. Oh on ne demandait pas un plein soleil mais juste quelques rayons entre deux nuages noirs , et bien vous ne nous croirez sans doute pas mais ça a marché . Pourtant en rejoignant le Lakagigar , la confiance n’était pas à son apogée tant le ciel était plombé . Une sympathique ranger nous a accueilli au camping , elle nous a donné pas mal d'infos sur le Lakagigar. En soirée , comme le soleil ne se couche pratiquement pas , on est allé en reconnaissance et ça a l'air plutôt pas mal . Les paysages sont à couper le souffle . La couleur des mousses plutôt flashies contraste avec la lave d'un noir intense. Ajouter à cela une piste qui n'arrête pas de monter et descendre avec parfois de bons pourcentages et des gués assez profonds , le cocktail pour nous rendre heureux est tout simplement là ! Enfin fini pour l'instant la tôle ondulée et les pistes souvent un trop roulantes
Laki - Stornafoss – Skaftafell 7 août 2025 - 10°
Encore une journée bien remplie. Comme prévu, on est remonté par la piste jusqu'au départ de la randonnée pour atteindre le sommet du Laki . Un peu plus de trente minutes de grimpette parfois bien pentue pour atteindre le sommet. Un panorama à 360° sur la chaine des volcans et du glacier Vatnajokull s’étant devant nos yeux. Pas moins de 25 cratères s’étalent à nos pieds . Malgré le vent pas , très chaud , nus sommes restés un bon moment devant ces magnifiques paysages . La descente se fait par un autre sentier aux pierres parfois instables et tout aussi pentu .
Autre moment fort de la journée, la visite du canyon de Stornafoss. 100m d'à pic impressionnant avec une superbe cascade qui tombe en minces filets faisant penser à un voile. Encore un site bien cloisonné . Instagram a encore frappé ! Pour finir la journée , on a repris la route direction le Jokulsarlon que ma douce et tendre souhaitait revoir. Que de monde ce soir au camping de Skaftafell . Normal l’endroit est célèbre pour ces randonnées pour aller observer différentes langues glacières .
La soirée d'hier avait mal fini. Après les revendications du frigo l'autre jour, c'est le chauffage qui nous fait sa crise d'identité ! Alors que nous campons pas très loin d'un glacier à Skaftafell, ce dernier décide que c'est le bon moment pour déclencher un mouvement de grève à durer illimité. Impossible de négocier, monsieur fait sa forte tête et ne cède rien, pas même quelques petits calories qui auraient pu nous réchauffer. Heureusement, nous avons de bons duvets. Au matin ,direction le Jokulsarlon avec en bonus le soleil. 15 jours auparavant je l'avais vu sous une météo maussade mais là sous le soleil c'est encore plus beau. Les icebergs s'échappant du lac glaciaire filent droit vers la mer ou restent bloqués dans le chenal. En arrière plan le glacier majestueux avec ses différentes teintes allant du noire de la lave au blanc immaculé. Sur la plage surnommée Diamond beach , les glaçons de toutes les tailles jouent les vedettes auprès des nombreux touristes. Sur le bord de l’eau , il faut rester attentif sous peine de se retrouver les chaussures pleine d’eau ! Ici la mer ne pardonne pas . Afin de s'écarter de toute cette agitation on a trouvé une petite piste qui s'approche au plus près des langues glacières. C'est dans ce cadre très sympa qu'on décide de faire la pause méridienne. Quoi de mieux qu’une petite marche pour se rapprocher encore un peu plus de ce géant de glace . Graviers , roches sont charriés par de nombreux ruisseaux plus ou moins tumultueux ou stagnent dans des poches d’eau . Même près du bord des crevasses apparaissent . Finalement , on s’abstiendra de monter sur le glacier . Avec ce soleil , il est difficile de connaître la solidité de la glace . Il est préférable d’être prudent que de finir au fond d’une crevasse .
En rentrant sur Vik ,on a fait un bref arrêt à Hofe pour voir cette très jolie église typique du début du siècle.
De Vik nous sommes partis une nouvelle fois sur la falaise de Dyrholaey observer les macareux. Malheureusement ils n'étaient pas au rendez-vous sauf un qui a bien voulu montrer rapidement le bout de son bec. Là encore les gens autour de nous ne semblent pas comprendre que si on souhaite observer des oiseaux il faut rester discret . Au lieu de ça , ils sont bruyants , parlent entre eux , gesticulent et s’étonnent quand l’oiseau à peine arrivé repart vers le large sans avoir pu rentrer dans son terrier . Oui j’ai bien dit terrier car les macareux nichent dans des trous pouvant atteindre un mètre de profondeur sur le haut des falaises , là où il y a de la terre .
Snif c'est la fin ou presque… 9 août 2025 – 14°
Nous quittons Vik sous le soleil, encore une belle journée qui s'annonce. Premier arrêt à la plage de Reynisfjara pour admirer les orgues basaltiques ainsi que des macareux. La plage est très dangereuse à cause de vagues sournoises qui balayent les promeneurs imprudents trop près du bord. Pas plus tard que la semaine dernière une fillette s'est fait emporter. Elle est malheureusement décédée.
On a ensuite continué à se rapprocher de Keflavik en faisant plusieurs arrêts dont le site géothermique de Setun puis la ville de Grindavik. La ville est quasi déserte. De nombreuses habitations ont été évacuées lors de la dernière éruption. Les habitants n'ont pas eu le choix que de partir en sachant qu'ils ne pourront plus y revenir y habiter. La zone est trop instable. L’ambiance est étrange , la nature peut être impitoyable . Voilà c'est la fin du voyage, enfin presque . Anne retourne en France . Quand à moi je vais continuer encore une dizaine de jours en solo avant de reprendre le ferry pour le Danemark .
Petit coin perdu sur la F338 : 10 août 2025 – 16°
Les yeux ont piqué ce matin quand le réveil a sonné à 3h30 . Le camping n'étant pas loin de l'aéroport, il nous a fallu moins de 30minutes pour le rejoindre. L'avion de Anne décollant à 6h il fallait qu'elle se présente au comptoir 2h avant. Comme la compagnie est en faillite on a préféré être dans les clous !
Retour seul au camping pour un deuxième roupillon. Il fallait bien ça.
La capitale n'était qu'à quelques kilomètres , je décide d'aller y faire un tour. Pas facile de trouver un stationnement près du centre. Un des monument emblématique de la ville est l'Harpa . C'est un auditorium, un centre culturel bref c'est THE salle à Reykjavik. Ce bâtiment de verre et d'acier est magnifique tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Comme le temps est de la partie c’est agréable de flâner dans la vieille ville qui n'a rien d'extraordinaire. Chaque maison un tant soit peu ancienne est une boutique attrape touristes. Pour finir ce bref city tour je suis allé jusqu'à la cathédrale en béton au nom imprononçable d'Hallgrimskirkja , église en forme de fusée, aux murs striés censés représenter des orgues basaltiques .
Il est temps de quitter la capitale et de rejoindre la très photogénique cascade de Bruarfoss . Un peu de marche ne fera pas de mal . Un aller retour de 7 kms m’attends . Rien de compliqué , le chemin longe la rivière .
A la jonction de la route 337 et de la F337 , je me renseigne auprès de 2 motards islandais qui viennent de finir cette piste sur la faisabilité de m’y engager . Le premier me dit ça grimpe en faisant un peu la grimace puis le second me dit grimpe très très fort et fait également la grimace en regardant le Toy . L’air de dire , fais ce que tu veux mais je serai toi je n’irai pas . Pourtant je ne suis pas leurs conseils ce qu’ils me décrivent n’a pas l’air insurmontable . Dès le début , effectivement la piste rocailleuse à souhait grimpe sauf qu’à mi-pente ça se corse sérieusement . Le dénivelé devient très important avec de beaux croisements de ponts . Surtout ne pas ralentir , sinon je ne repars pas ! C’est comme ça sur 500 mètres puis ça redevient plus raisonnable ; Ouf ! Dans mon rétro j’aperçois les 2 motards qui m’ont suivi , peut être n’étaient ils pas très rassurés de voir que je m’étais lancé sur cette piste , ils lèvent leurs pouces sans doute pour me demandé si tout va bien puis continuent. Au sommet la vue est à couper le souffle . On domine toute la région .
La suite de cette F337 est très variée . Les passages rocailleux alternent avec des passages sablonneux avec en toile de fond des langues glacières du Langjokull . Au croisement de la F337 et 338 , j’ai la surprise de constater que dans le sens inverse un panneau indique que la piste que je viens d’emprunter est « impassable » ! Pourtant , il me semble qu’avec un minimum d’expérience c’est un peu technique mais ça passe … Ce soir c’est bivouac discret aux abords de la F338 .
Retour dans la péninsule de Snaefellnes : 11 août 2025 – 13°
Au réveil, il ne faisait pas très chaud. 3 petits degrés dehors et 9 à l'intérieur. Ca pique un peu !
Reprise de la piste F338 le long de la ligne à haute tension avec en toile de fond le glacier Langjokull. Majestueux mais en danger . Un peu avant d'arriver au pieds du glacier des dates ont été affichées pour indiquer son recul . C’est impressionnant de constater combien ces 20 dernières années le retrait s'est accéléré. C'est de plusieurs centaines de mètres , alors qu'auparavant c'était beaucoup plus lent. Sur la rivière Hvita , se jettent 2 magnifiques cascades Hraunfosar et Barnafoss . Pour la première, une multitude de petites cascades dégringolent dans la rivière. On dirait que l'eau jaillit de la lave . La deuxième bien que très proche ne ressemble en rien à sa voisine . Elle est fougueuse avec un gros débit qui se faufile entre des parois étroites et passe sous un pont de roche naturel.
Jusque-là , la météo était plutôt clémente avec des températures douces , mais en fin d'après-midi le temps s'est subitement dégradé . J'ai voulu retourner voir les phoques à Ytri Tunga , peu de phoques au rendez-vous, c'était marée montante, ils restaient dans l'eau , seule leurs têtes dépassaient.
C’est à ce moment que le temps à changer. J'ai cherché un coin pour bivouaquer sur la F570 en vain . Plus j'avançais plus je me retrouvais dans le brouillard avec de la pluie et un vent très très violent, au point de secouer énormément la cellule. Arrivé sur Olafsvik en bord de mer c'était toujours aussi tempétueux. Ce soir j'ai dû me réfugier au camping, j'ai eu du mal à me trouver une place . Le camping est quasi complet. Je suis juste à côté du bloc cuisine et pour changer des italiens braillent comme s'ils étaient chez eux ! Juste à côté un groupe de 4x4 français composé de 3 cellules . Les emplacements étant tous pris , je me suis excusé auprès d’eux de les avoir collé . Tous sont très très sympas et sont depuis 4 mois dans le pays Ca secoue pas mal , je vais me faire bercer cette nuit …
Arc en ciel et beau bivouac : 12 août 2025 – 9°
Le début de matinée a commencé comme la veille , sous la pluie . Mais en étant optimiste on peut constater que le vent s'est bien calmé, c'est déjà ça.
La pluie peut parfois apporter de belles choses , si , seulement si , elle s'allie avec le soleil . A plusieurs reprises j'ai assisté à de magnifiques arcs en ciel . Certains timides , d'autres plutôt expressifs, genre c'est moi le plus beau. Ces moments furtifs et éphémères rappellent que la nature est belle , même si dans ces contrées elle est souvent dure avec les hommes. A Kirkjufell , la montagne s’est découverte avec en cadeau un arc en ciel . Quoi de plus pour être heureux ...
Pour demain, la météo annonce une courte fenêtre d'éclaircies sur le site de Kerlinggarfjoll. J'ai donc une nouvelle fois bouleversée mes plans pour tenter d'y retourner malgré les nombreux kilomètres que je dois effectuer .
Ce soir , bivouac de rêve. Une vue magnifique pour moi tout seul . Pas de vent , pas un insecte pour vous gâcher la vie , pas un avion dans le ciel, rien , que le silence , ça en est presque assourdissant …
Kerlingarjöll un joyau de l'Islande 13 août 2025 - 8°
Depuis mon super bivouac, il m'a fallu 2 bonnes heures de piste plus ou moins chaotique pour rejoindre le site de Kerlingarfjöll . Ce nom presque imprononçable est pourtant un des sites majeurs de l'Islande. Plantons le décor : Des chemins aménagés boueux et glissants . Ici , la terre est amoureuse , les chaussures de rando ressemblent un peu à celles des cosmonautes dotées d’une semelle épaisse , non pas de plomb mais de boue ! Mais ce léger inconvénient est vite oublié quand voit ce quel spectacle on a sous les yeux . Imaginer des montagnes de couleurs jaune,ocre ou rouge orangée d'où s'échappent plus d’un millier de solfatares Pour finaliser la scène des plaques de neige s’entrelacent de ci de là .Ça fume , ça glougloute avec un détail tout de même ça pue l’œuf pourri !
Si on oublie ce dernier , c'est tout simplement magnifiiiiique !!!
Siglufjörður 14 août 2025 - 14°
La vie de voyageur en Islande n'est pas tous les jours faciles. Il faut tout gérer ,planifier, vivement les voyages organisés. Mais non , je plaisante c'est un pur bonheur.
Ce serait bien évidemment beaucoup mieux si ma p'tite femme serait avec moi , mais c'est ainsi ...
Aujourd'hui lever dans le brouillard puis la suite du menu est simple pluie pluie et oh miracle soleil !
Petit arrêt à la ferme musée de Glaumbaer , histoire de voir quelques bâtisses traditionnelles isolées avec de la tourbe et bien sûr une toiture végétalisée.
Ce soir je suis dans la charmante bourgade de Siglufjordur . Dans les années 50 , la pêche était très abondante au point que la main d’œuvre arrivait de toute la Scandinavie.
Aujourd'hui, il reste de vieux bâtiments parfois bien restaurés et un musée du hareng , et oui ça ne s'invente pas .
Journée furtive et retour à Laugafell 15 août 2025 - 19°
En quittant Siglufjordur ,je scrutais la mer . L'endroit est propice à l'observation des baleines et autres cétacés. Posté sur un promontoire , au bout de 20mn , j'ai réussi à entrapercevoir quelques choses d’assez gros qui de temps en temps sautait . Mes connaissances en cétacés étant très limité , difficile d’identifier ce que c'était . Ce qui est sûr ce n'était pas une baleine c'était plus petit .
Un bref arrêt ravitaillement à Akureyri où les feux tricolores sont les plus cools que j’ai jamais vu . Le rouge est en forme de cœur .
L’attente devient d’un coup plus sympa !
Un peu avant d’emprunter la F821 , un petit renard polaire est passé tranquillou devant le 4x4 . Je ne m'attendais pas du tout à ce genre de rencontre dans cette région . Là aussi trop furtif pour saisir le moment en photo.
La F821 démarre d'un fond de vallée presque au niveau de la mer pour finir en environ 45 kms à 900m d'altitude. Vous me direz , c'est rien 900m sauf qu'en bas il fait 14c et une météo clémente et qu'en haut il ne fait plus que 6c ressenti 2c . Le tout dans le brouillard. Mais une fois au refuge de Laugafell je sais ce qui m'attend. Un bon bain chaud à 35c dans un cadre sympa. Je discute un bon moment avec la ranger . J’apprends que cela fait 20 ans qu’elle passe presque toute la saison estivale dans ce même refuge . Son rythme de travail 15 jours au refuge , une semaine chez elle . Loin de tout dans ces paysages désolés et venteux des hautes terres . En règle générale , les rangers ont un autre métier le restant de l’année . Souvent dans l’éducation nationale .
F910 j'ai roulé sur de la mousse au chocolat 16 août 2025 – 13°
Cela faisait quelque temps déjà que cette piste me faisait de l'œil. La F910 a une petite réputation dans le milieu du 4x4 islandais. La première fois que j'avais demandé aux rangers dAskja si c'était possible de l'emprunter avec mon véhicule, la réponse avait été une moue dubitative l'air de dire on ne t'interdit pas d'y aller mais vient pas te plaindre si tu reste tanker. Il n’y a que les super Jeeps qui sont capable de l’emprunter . J'étais reparti déçu mais j'avais suivi les conseils.
Puis hier à Laugafell en discutant avec la sympathique ranger ,elle me dit que la piste n'est pas compliquée si on est prêt à rouler env 8h mais, y a quand même un mais, il y a un gros gué à franchir. Elle me conseille de me renseigner au refuge de Nyidalur le plus proche du point de départ de la piste.
Arrivé à ce refuge, le ranger me confirme qu'il est possible de la prendre. Il m'explique, plan à l'appui comment traverser ce fameux gué. Ben y a plus qu'à ...
C'est non sans une certaine appréhension que je m'engage sur la fameuse F910.
20 kms plus loin je me présente au gué le plus important. Si je le passe , y a intérêt, je suis quasi sûr d'aller au bout. Le débit est conséquent. Je me remémore les conseils du ranger et sa phrase en anglais que j'ai interprété comme tel: "Ne te rate pas sinon tu peux dire adieu à ton 4x4" , puis finit en disant "de toute façon tout ira bien" . Comment faire gamberger quelqu'un en une leçon que le gars ne s'y serait pas mieux pris !
En fait c'est son rôle de mettre les personnes en garde et devant leurs responsabilités.
Bon ben y a plus qu'à !
Deux fois que je l'écris , c'est dire mon état d'esprit à ce moment là. Je m'y engage , ça descend rapidement. Le courant me ballotte un peu , déjà l'autre rive se rapproche. Ouf c'est passé ainsi que le stress qui va avec.
Le reste de la piste n'est qu'une succession de passages dans les cailloux ou sur de la lave qui attaquent gentiment mes pneus tellement le terrain est abrasif. Par endroit j'ai l'impression de rouler sur de la mousse au chocolat.
Je confesse qu'elle serait un peu dure sous la dent !
Peu avant d'arriver à Askja je me prends une tempête de sable. On n'y voit pas à 10m . Malgré les piquets installés tout le long de la piste, je suis obligé de me guider seulement avec le GPS. A plusieurs reprises j'attends une trouée dans le ciel pour me réorienter. Au total , j'ai mis 6h30 incluant une pause de 30minutes pour faire Nyidalur- Askja . En fait , toutes ces mises en garde m'ont fait flipper mais il faut se mettre à la place des rangers qui doivent voir passer quelques gigolos qui connaissaient tout et rien mais s'il y a un problème c'est à eux rangers qu'incombe d'aller les récupérer coûte que coûte.
Pour finir la journée je suis remonté voir les 2 lacs de cratères Viti et Askja après tout ces kilomètres en 4x4 un peu de marche fait du bien.
EN CONSTRUCTION
Hot pot c'est cool mon pote 17 août 2025 – 22°
Avant de m'endormir je regarde une dernière fois par la fenêtre et surprise le ciel est magnifique. Y a plus qu'à faire de beaux rêves Petite journée tranquille aujourd'hui. Ça change des jours précédents. 3h de piste toujours sur la F910 puis c'est tout. Une cascade d'eau chaude. Oui oui vous avez bien lu , une cascade où l'eau s’écoule à une température d'environ 35c . Mieux qu'un bain massant. Ça vous tombe dessus à vous cogner gentiment le crâne et à vous éclabousser de partout à ne plus savoir où vous êtes. Plus de 2h de trempette à mariner , discuter avec des Allemands, des italiens ou des islandais. L'endroit est soit disant confidentiel mais il y a un peu de monde. C'est cool. Non loin de la source , après quelques kilomètres de piste un peu chaotique , je pars au canyon impressionnant de Hafrahvammar . A la tombée du jour les roches se teintent de belles couleurs .
Renards où est l'éthique ? 18 août 2025 - 11°
On m'avais conseillé, si je souhaitais voir des renards arctiques de me rendre à la ferme de Morudalur. Mon itinéraire passait devant , je me suis dit pourquoi pas s’y arrêter . Mais je n’aurai certainement pas fait un détour exprès pour ça ! Pour attirer le chaland dans cette ferme , la plus proche des hautes terres où pratiquement rien ne pousse, les propriétaires possèdent un restaurant, un camping et des chambres d’hôtes dans des maisons traditionnelles . Le cadre est joli . Une ferme sans animaux ne serait pas une ferme, il y a donc des chèvres, des moutons mais parmi ces animaux qui ont tout à fait leur place, on trouve un renne puis de très jeunes renards arctiques. Comment ces derniers sont ils arrivés là ? Les fermiers ont tout simplement capturé la mère et ses petits puis ont tué la mère pour rendre captif les petits que les proprios nourrissent pour qu'ils restent aux abords de la ferme. Quand je vous disais éthique, la question mérite d'être posée... Mais chutttt il ne faut rien dire. Pour ma part je ne me suis pas gêné de raconter cette sordide histoire à des français qui s'extasiaient devant ce beau tableau bucolique.
Litlanesfoss – Hengifoss 19 août 2025 – 18°
Quand je vous dit que je bivouaque au milieu de rien c'est peu dire. Hier pour avoir un semblant de connections, il me fallait soit être sur la colline d’en face pour un téléchargement ou plus confort , le bras levé dans la cellule. Vous voyez le tableau et ça , c'est quand j'ai du réseau. A l'intérieur du pays dans les hautes terres en général il y a un peu de réseau uniquement à côté des refuges. Autant dire que si une bricole arrive, il faut être prêt à ne compter que sur soi-même. Sur certaines pistes les moins fréquentées on croise 2 à 3 véhicules ( vélo compris) par jour. Ce matin direction Egilstadir, pour faire du ravitaillement. Tout le monde a faim ,le bonhomme et la machine. Une véritable arsouille celle-là . A environ 2,15 € le litre de diesel sa gourmandise pique un peu ! Les chutes d'eau ne manquent pas dans le pays. Litlanesfoss entourée de ses orgues basaltiques est puissante. Un peu plus loin, Hengifoss tombe de 128m de haut . Le chemin bien aménagé permet de s'en approcher sans toutefois être en dessous. Les chutes de pierres qui sont signalées m'ont dissuadé d'aller plus loin . Quant au joli petit jouet surnommé Suzukiki , l'emballage est beau mais ce qu'il y a sous le capot est très rarement d'origine.
Au revoir l'Islande 20 août 2025 – 14°
Au revoir l'Islande , et oui tout a une fin , direction Seydifjordur pour prendre le ferry. La météo annonce un temps calme jusqu'au Feroes après ? Pour cette dernière soirée , j’ai rejoins JeanLau . Il m’a gentiment invité à passer ces derniers instants en Islande ensemble . On bivouaque à 3 véhicules français. Pour fêter nos retrouvailles ; un petit apéro s’impose . On me propose de l’alcool de verveine ,il paraît que c'est bon pour la santé. Pour la tête on verra demain .
Sur le bateau 21 août 2025
L'embarquement a été un peu long mais on est parti à l'heure.
24h que l'Islande a disparu. La moitié du trajet est effectué . C'est long , très long mais il faut bien en passer par là. La mer est un peu agitée et le roulis du navire fait chalouper les gens. Certains ont le visage un peu blême annonçant plus tard des jours meilleurs. Chacun tentent de s'occuper comme il peut. Le personnel navigant propose quelques animations comme des bingos , des mini conférences dont les thèmes sont sur la vie aux îles Feroes ou sur la vie autrefois en Islande ,mais la langue fait défaut. C’est soit en islandais ou danois ou en anglais. Le soir ,en prenant une bière avec un couple de français que j'avais croisé sur les pistes, nous avons eu droit à un petit concert plutôt cool.
Conclusion :
Je ne le répéterai jamais assez , l’Islande est un pays hors norme , tant par sa beauté incomparable que pour la rudesse de son climat . Quand aux islandais , on les croisent très peu . Cela peut se comprendre . A l’année ils sont environ 500 000 à vivre sur cette ile de l’Atlantique nord puis , quand vient la saison touristique de juin à septembre c’est un véritable déferlement de plus 4 millions de visiteurs . Le choc !
Le tourisme ou je devrai dire le sur-tourisme rapporte plus que la pêche à l’état islandais .
Les autorités ont vite compris que tous ces touristes sont une manne financière en puissance , ici la nature est devenue un bien de consommation , une marchandise dont il faut tirer un profit. Un porte monnaie sur patte c’est ça un touriste en Islande . Certains s’en accommodent ou trouvent ça normal , moi je le dénonce . Payer , pourquoi pas , mais au moins que ce soit justifier . Pratiquement l’intégralité des sites naturels ont un parking payant où il faut en moyenne débourser l’équivalent de 8€ pour stationner . Des sociétés privées se sont engouffrer sur ce marché très lucratif de l’aménagement des parkings avec 2 caméras pour la reconnaissance des plaques d’immatriculation puis ils encaissent . D’ailleurs certains touristes commencent à se rebiffer et roulent sans plaques ce qui n’a l’air de déranger personne ! Elles se sont soit disant perdues sur les pistes …
Les islandais s’offusquent , parfois à juste raison , du manque de civisme hygiénique des touristes . Il n’est pas rare de retrouver des mouchoirs ou autres papiers derrière des rochers . La raison , des toilettes publiques certes très propres mais à 2€ payable en carte bleue . On peut comprendre sans approuver !
Quand aux campings , qui est obligatoire sous peine de fortes amendes , certains propriétaires l’ont bien compris et n’ont aucun scrupule à faire payer l’équivalent de 20€ voir plus pour un évier d’eau froide et des sanitaires douteux . D’autres , sous couvert d’attitude éco responsable font payer l’équivalent de 3€ une douche de 4 minutes alors que la plupart du temps l’eau et l’électricité sont gratuites dans le pays .
Si on arrive à occulter tous ces désagréments , l’Islande reste une destination d’exception . Pour notre part , nous avons eu le tord d’y retourner à 20 ans d’intervalle , grosse erreur . Qu’un pays évolue c’est tout à fait normal , ce qui aurait été inquiétant c’est l’inverse . Mais malheureusement pour nous , sans être nostalgique on a connu le meilleur pour constater qu’à l’heure actuelle , le pays devient une destination à la mode avec tout ce que cela entraîne , comportement inapproprié de touristes pour faire le cliché instragramable , bateaux de croisière et tourisme de masse où une minorité d’islandais se frottent les mains devant tout ce fric qui leur tombe dans les mains sans grands efforts au détriment du reste de la population.
Dans les années à venir , le pays réfléchit à quelques pistes pour réguler le flux touristique , comme la taxation kilométrique des véhicules , des quotas sur le nombre d’entrées soit dans le pays ou seulement sur certains sites pour canaliser cette marée humaine . Est ce que ce sera mis en place ?
Je le répète , la nature souvent fragile est splendide mais elle se dégrade à cause des touristes mais pas seulement . Comme partout , même chez les islandais tout le monde n’a pas la même sensibilité quand on commence à parler de préservation et d’écologie .
Tout cela ne durera forcément qu’un temps . A force de vouloir comme on dit chez nous « le beurre et l’argent du beurre » , la nature business n’attirera sans doute plus les foules mais il sera alors trop tard pour en tirer les conséquences …
En écrivant cela , je ne vais certainement pas me faire que des amis . Mais qu’importe .Certains diront quand on aime on ne compte pas . Pour ma part ce qui est sûr on n’ y retournera pas . Quand un pays se marchandise à ce point ça n’annonce malheureusement rien de bon pour son avenir ...
Budget pour 2 personnes pour 5 semaines en Islande:
Ferry : 2230€ ( 1 pers en dortoir + 1 véhicule de + de 2m de haut )
Avion : 339€ ( 1 pers )
train : 140€ ( 1 pers )
nourriture : 764€
camping : 674€
parking : 98€
carburant : 3286€ (12000 kms A/R dont 8000 kms sur place )