SAO TOMÉ

SAO TOMÉ AU PAYS DU LEVE - LEVE

Le projet de ce voyage commence au rayon gourmandises d’un supermarché .

Je suis un gros mangeur de chocolat . L’une des tablettes me fait de l’œil par un packaging représentant une carte de l'ile de Sao Tomé .

Ce n’est plus totalement l’Afrique mais on est encore loin des Amériques .

C’est peut être ce que l’on pourrait nommé l’Afrique latine ...


Le soir , en dégustant ce chocolat noir tout en en surfant sur le net , il me prend d’essayer d’en savoir un peu plus sur ce petit pays dont on entend quasiment jamais parler .

J’apprends entre autre qu’on surnomme ce deuxième plus petit pays d’Afrique avec seulement 219 000 habitants l’île chocolat . Son lourd passé avec l’esclavagisme dans les plantations de cacao et de café ou plus léger ses belles randonnées et ses magnifiques plages nous incite à venir découvrir cette destination .

A ma grande surprise , les billets d’avion pour une destination africaine sont abordables .

Il n’y a pas de décalage horaire car le pays a la particularité de se situer à la croisée du méridien de Greenwich et de l’équateur . 15 jours de vacances semblent le bon timing pour une visite toute en douceur de cette île volcanique .

A ma librairie préférée spécialisée dans le voyage , la responsable semble désolée de m’apprendre qu’il n’y a pas de guide ou presque pour cette destination . ( Petit futé seulement quelques pages rattachées au guide du Gabon et un Bradt en anglais qui me paraît bien cher pour les quelques infos apportées ) . Pour moi c’est plutôt bon signe , ça veut dire pas de tourisme de masse et l’espoir de découvrir une destination sans doute préservée .

En fouinant sur le net , j’ai la bonne surprise de trouver quelques récits et conseils sur des forums de voyageurs . Ce sera ma principale source d’informations .

J’apprends qu’un français résidant sur place depuis de nombreuses années édite un petit guide au profit d’une association ( PTP Santola Contact) . Ce guide propose des hébergements au sein de plantations , d’habitants actifs dans la promotion de leur pays ( défenseur de la nature , gastronome , botaniste etc ) . Chouette enfin de l’infos utiles ...

13h de voyage au départ d’Orly et deux escales plus tard ( Lisbonne et Accra ) , on débarque de nuit sur le tarmac de la capitale .

Même si on s’y attendait , une chaleur moite nous tombe dessus .

Il est 19h , la nuit est tombée et il fait 30c . Bienvenue à Sao Tomé !


Arrivée de nuit c’est en générale une galère assurée , en tout cas pour nous .

L’aéroport est tout petit . Une partie des bâtiments est en toile .

Après les formalités douanières et sanitaires d’usages puis un rapide change en cash d’Euro en Dobras la monnaie locale puisque la carte bleue internationale ne fonctionne pas ici , on est parmi les derniers à sortir de l’aéroport .

Via le net , la première nuit d’hôtel est réservée , normalement une navette doit nous y conduire .

Seulement personne ne nous attend !

Reste quelques chauffeurs de taxi sur le parking . L’un d’eux téléphone à notre hébergeur qui nous avait tout simplement oublié alors que cet avion est le seul de la journée . Ca promet …

L’expression ‘’Leve leve’’ qui signifie doucement doucement nous met tout de suite dans l’ambiance et ne nous lâchera pas durant l’intégralité de notre séjour .


Un taxi brinquebalant sur une route complètement défoncée voilà la première vision que l’on a de la capitale .

Les rues sont peu éclairées mais aux dires de notre taximan rien à craindre , pas de délinquance ici.

Premier repas chez Papa Figo , un resto de classe moyenne où l’on nous sert notre premier plat de poisson . C’est le premier d’une longue série . On en mangera tous les jours à toutes les sauces . Les santoméens ont l’art de bien le présenter et l’on ne s’en lassera pas .

Bien qu’il soit tout à fait possible de visiter l’île en transport en commun , nous avons opté pour plus de liberté de mouvements de louer un petit 4x4 , un Suzuki Jimny .

Le véhicule est dans un état très moyen , pneus lisses , la position 4x4 passe très mal mais espérons qu’il fera le job .

La route du Nord est dans certains secteurs en piteux état , des travaux de réfection sont en cours mais ça risque de prendre du temps avant d’avoir une belle voie de communication .

Tout le long du trajet jusqu’à Morro Peixe les Ola fusent . Quel accueil !

Bien que très pauvres , les habitants sont souriants et polis . Quelques enfants nous réclament sans grandes insistances des « dolce » ( bonbons ) .

Petit port de pêche avec ses habitations en bois et ses pirogues remontées sur le bitume , Morro Peixe nous plait tout de suite .

Nous logeons chez Hipolito , une figure dans la région .

Depuis plus de 25 ans , ce Monsieur se bat pour la préservation des tortues marines dont 5 espèces viennent pondre sur les plages des environs .

Il est le co-fondateur du programme Tatô . https://www.programatato.org/

Il lui en a fallu bien du courage et de la patience pour convaincre la population d’arrêter de manger les œufs et tenter de stopper la chasse ou le braconnage des tortues .

Au niveau du port , avec l’aide de bénévoles , il a créé un petit musée pour sensibiliser le public et surtout les jeunes scolaires aux divers problématiques autour des tortues et du milieu marin ( braconnage , pollution ; prédation des nids etc … )

A l’heure actuelle environ 80 bénévoles répartis sur les zones de ponte de l’île surveillent la nuit et aux aurores les plages .

Ils sont là pour comptabiliser , mesurer la taille des nids ainsi que les tortues .

Chaque jour , Hipolito reçoit par téléphone les données , qu’il prend soin de noter dans de petits

carnets .

Depuis quelques années il est reconnu mondialement et récolte enfin le fruit de son dévouement et les initiatives qu’il a pris en faveur de la sauvegarde des tortues .

Nous avons la chance de loger chez lui . Sa femme Ilda , nous prépare de bons repas de poisson .

Au petit déjeuner nous découvrons à la place du thé , l’infusion de micoco ( herbe locale au goût légèrement citronné ) ou de feuilles de goyaves.


L’habitation située au cœur du village est sobre , n’a pas d’eau courante , les toilettes et la douche sont à l’extérieure , l’eau provient d’un gros bidon rempli chaque jour . Cet immersion au sein de sa famille nous plaît énormément .

Hipolito nous annonce que nous sommes à la fin de la période de ponte et que malheureusement il ne sera pas possible d’observer les tortues adultes . En revanche , ce sera possible de voir la remise à l’eau de bébés tortues dont il a la charge au musée.

En début de soirée , nous partons en voiture avec Hipolito et son sceau où s’agitent des bébés tortues en direction de la praia de Tamarindos pour les relâcher .

Même si nous n’avions rien vu , la déception aurait été bien sûr très grande , mais rien que d’avoir eu l’opportunité de rencontrer Hipolito en aurait combler une grande partie tant le personnage est passionnant .


La végétation au Nord de l’ile est quelque peu différente du reste du pays . Comme il pleut moins les tamarins ainsi que les baobabs se sont faits une place de choix . Le centre est recouvert à environ 60 % de forêt primaire protégée par le parc national de l’Obo puis le reste se compose en zones agricoles où l’on récolte cacao , café , bananes et bien d’autres légumes comme le taro , la patate douce par ex .

La route côtière entre la Lagoa Azul et Santa Catarina est indéniablement la route la plus photogénique du pays . D’un côté la forêt entrecoupée de plantations appelées roças et de l’autre une côte déchiquetée agrémenté de quelques plages de sable doré ou noir ou de galets où se fracassent les vagues parfois violentes .

La roça Monte Forte est notre deuxième hébergement .

On y accède par une piste caillouteuse qui nous secoue un peu . Un nouveau bâtiment en bois abritera prochainement 6 nouvelles chambres . A terme , il y en aura au total 12 suivant les rentrées d’argent . On est accueilli par Carlos qui parle couramment français , normal il est professeur de français à Santa Catarina .

La chambre est fonctionnelle et agréable grâce à une petite table installée à l’extérieure . La vue de notre chambre donne sur le pic de Sao Tomé .

Dans la salle aérée où l’on prend les repas le panorama est magnifique . La vue porte jusqu’à la côte .

Pour le repas du midi , nous choisissons de repartir quelques kilomètres en arrière et d’aller déjeuner au Mucumbli .

Après un excellent repas de poisson , la voiture refuse de démarrer . Batterie hs !

Un mécano arrive de la capitale 3 heures plus tard avec un sceau où se battent quelques outils puis une nouvelle batterie .

En ouvrant le capot , on a la surprise de constater que cette dernière n’est pas fixée !

La nouvelle batterie n’est pas exactement la même que la batterie défaillante . Les pôles sont inversés . Auparavant ils étaient côté moteur et sur cette nouvelle batterie ils sont proches de l’aile , donc du métal !

Je le fais remarquer au mécano qui cale la batterie avec quelques bouts de carton et me dit que tout ira bien !

Avec toutes ces petites péripéties , on a perdu une bonne partie de l’après midi .

On n’a pas trop compris pourquoi mais nous n’aurons malheureusement pas l’autorisation du patron de Monte Forte pour visiter la plantation qui produit du cacao bio .

Nous ne sommes pas à la saison de la récolte et les séchoirs sont vides , peut être juge t il qu’il n’y a pas grand-chose à montrer . 100 % des fèves partent à l’export , principalement en France .

Peut être le chocolat qui m’a fait venir ici provient de cette roça ?

Oswaldo nous propose pour le lendemain une randonnée afin de découvrir les villages environnants .

Pas encore trop habitué à la chaleur , on fait l’erreur de partir assez tard . Les premiers kilomètres en montées sont assez durs , ça monte et surtout il fait chaud et moite !

Au village de Generosa , notre guide nous emmène rencontrer une vieille dame qui cultive la vanille et possède également une petite distillerie artisanale . En insistant , on parvient à la convaincre de nous vendre quelques gousses qui normalement sont réservées dans leur quasi intégralité à parfumer le rhum .

La randonnée se poursuit jusqu’à un point géodésique où la vue sur la côte et la ville de Neves est imprenable .

Par de petits sentiers qui traversent des champs de canne à sucre ou d’arbres fruitiers ( bananiers , goyaviers , fruits de la passion ) on arrive à la roça de Ponta Figo . L’ancien hôpital a été reconverti en crèche et le reste de la roça est squattée par les habitants .

De nombreux bâtiments tombent en désuétudes .

C’est ainsi dans la quasi totalité des roças du pays .

Le gouvernement n’autorise pas l’occupation et donc l’entretien des maisons de maîtres ainsi que des bâtiments annexes . Seuls les cases précaires des anciens esclaves sont autorisées à être habitées. Ca fait mal au cœur de voir tout ce patrimoine laissé à l’abandon .

Retour à la roça , on nous sert un plat de crabes santola qu’on avait pris soin de commander la veille .

Ce crabe pêché en eau profonde , cuisiné à la créole , légèrement épicé et servi froid est un vrai délice .

La plage de Santa Catarina est alignement de petites barques avec ou sans voile . Le village semble encore plus pauvre que les autres . Un peu partout , de petits attroupements se forment autour des vendeurs de vin de palme . Chaleur + alcool ça ne fait en général pas bon ménage !

Sur la carte , la route continue au-delà du village . En fait , on ne va pas bien loin puisque le pont s’est effondré . Visiblement ça ne date pas d’hier .

Sur le chemin du retour à Monte Forte , on sent une première fois comme une odeur d’encens . Comme on vient de passer devant une église on ne prête pas plus d’attention à ça . A la seconde fois en pleine nature on se dit que c’est bizarre . Au village suivant , juste devant l’école , un gros nuage de fumée sort du capot . Ce n’était pas une odeur du St Esprit mais c’est notre 4x4 qui prend feu !

Je coupe le contact , ouvre le capot et là quel spectacle , quelques flammèches se consument sur le faisceau électrique . Je parviens à les éteindre en soufflant dessus .

Très vite c’est l’attroupement autour de la voiture encore fumante . Bien sûr je n’ai aucun outil pour débrancher la batterie . Une personne arrive rapidement avec une barre de fer et parvient à arracher l’une des cosses .

Le court circuit a été provoqué par le pôle plus de la batterie contre la tôle qui je le rappelle n’était pas fixée . La batterie avec les secousses de la route est venue toucher la carrosserie au niveau de l’aile .

On pousse la voiture devant l’école et l’on rentre à Monte Forte en moto taxi .

En soirée , le gérant de l’agence de location vient nous voir et part constater les dégâts .

J’en profite pour lui dire tout le bien que je pense de la gestion de son parc auto , en lui faisant promettre un nouveau véhicule pour le lendemain 10h .


La matinée se passe leve leve , pas de voiture en vue . C’est long une matinée à attendre surtout quand le temps est compté .

Comme souvent en Afrique , nous les occidentaux on a la montre , mais les africains eux ont le temps …

Ça se vérifie une fois de plus !

Finalement , vers 13h30 nous récupérons un nouveau Suzuki . Seul la couleur a changé mais pas l’état de la voiture . Les pneus sont tout aussi lisses que sur la première voiture , nous n’avons pas de manivelle en cas de crevaison , les vitesses courtes ne passent pas , mais en a t on réellement besoin , pas sûr . Cette fois la batterie est bien fixée !

A Monte Café , l’air est beaucoup plus frais , la roça se situe à l’intérieure des terres à environ 700 m d’altitude . Cela fait du bien après ces quelques jours de grosse chaleur . On contact Lucio de la Casa Nilsa .

La maison est cossue si l’on compare au reste du hameau .

Lucio parle couramment le français , il a travaillé en Suisse . Ses spécialités sont les orchidées et la botanique . Il est également passionné d’ornithologie . Il a été à l’origine de la collection d’orchidées du jardin botanique de Bom Sucesso qui , à son grand désespoir tombe en désuétude faute d’entretien et de financement .

Nous montons en sa compagnie à la Lagoa Almélia .

La randonnée débute dans les plantations de café pour finir dans la forêt primaire du parc national de l’Obo.

En chemin , Lucio nous fait découvrir divers plantes ou arbres que les santoméens utilisent en pharmacopée ou pour se nourrir . Il nous en fait goûter quelques unes , certaines sont amers , d’autres ont un goût acide assez prononcé ou produise de l’eau en grande quantité .

Bien qu’il n’a pas plu depuis plusieurs jours , le chemin est par endroit glissant . On parvient assez facilement à la Lagoa Almédia . Ce lac de cratère , au fils des ans s’est recouvert d’une épaisse couche de végétation sur laquelle il est possible de marcher . Ce tapis végétal m’a fait la même impression que de marcher sur les îles flottantes des indiens Uros sur le lac Titicaca au Pérou .


Retour par le même chemin dans cette forêt luxuriante .

Bien qu’il me paraît peu entretenu , le jardin botanique mérite une visite . Il permet aux personnes ne pouvant faire une randonnée en forêt de découvrir plus sereinement cet environnement .


La maison de Lucio est très proche de la roça de Monte Café qui est toujours en activité .

En quelques minutes il est facile de rejoindre le musée du café .

Bégonia géant Lagoa Amélia

La visite est très instructive , on nous présente sur différents panneaux la vie que pouvait avoir les ouvriers ( ou plutôt ces esclaves ) dans les plantations .

Aussi bien les femmes que les hommes venus du continent africain ( Angola , Mozambique , Cap Vert ) menaient une vie très rude et se faisaient exploiter . L’asservissement était total , les châtiments corporels fréquents . Cela a duré jusqu’en 1876 ; date officielle de l’abolition de l’esclavage mais dans les faits ces travailleurs contractuels ont subi ce ‘’travail forcé’’ jusqu’au milieu du 20 ème siècle .

Dans les années 1910 , Sao Tomé était le premier producteur mondial de cacao .

Quelques outils et machines sont également exposés .

A la fin de la visite une dégustation de café est proposé .

La route entre la capitale et Agua Ize est en très bon état .

En ce jour dominical , les églises sont bien remplies . Les femmes portent de beaux vêtements . De temps à autres , le long de la route des bribes de chants parviennent furtivement jusqu’à nos oreilles des différentes paroisses .

Tous les cours d'eau sont utilisés pour laver le linge .

La roça d’Agua Izé n’échappe pas à la règle . Elle tombe en ruine .

L’hôpital et son immense escalier n’est pas épargné . De la terrasse , la vue sur la roça et la côte est magnifique . Quelques familles squattent également les bâtiments annexes .

Nous ne sommes malheureusement pas à la bonne saison pour le café ainsi que le cacao .

Les séchoirs sont vides . Les cabosses de cacao ne sont pas mûres .

Un de nos coups de cœur est la pensoa Mionga à Sao Joao das Angolares . Les chambres sont simples et bien agencées . Il faut venir à cette adresse pour son restaurant . Un délice des entrées au dessert . Un délice des yeux et des papilles . Si vous restez plusieurs jours certains plats reviendront régulièrement . Le cadre est très agréable . L’établissement domine la rivière ainsi que le bord de mer . Sur la berge d’en face , les pêcheurs réparent leurs filets . Sur la plage se promènent aussi bien les habitants que leurs animaux de basse cour .

En quittant Sao Joao das Angolares , la route se dégrade graduellement jusqu’à Porto Alegre .

On se prend une tempête . Branches , montée des eaux rien ne nous ait épargné . Pendant plusieurs heures c’est le déluge . L’eau ruisselle de partout et provoque de petits glissements de terrain .


Est ce la météo et le ciel gris mais l’arrivée sur Porto Alegre ne nous inspire pas . Le village semble très pauvre et oublié .

Bien que le tarif soit plus élevé que nos autres points de chute , on se loue un bungalow à la praia Jale .

On n’en démord pas , on veut voir la ponte des tortues . Mais une fois de plus la chance ne sera pas de notre côté . Vers 6h le lendemain , on vient nous chercher pour observer l’éclosion des œufs .

Sur le premier nid , elle est provoquée . Un membre de l’association Tato creuse un bon mètre en profondeur avant d’attraper les premier bébés tortues . Il en ressortira plus de 70 .

A notre grande surprise un deuxième nid éclos , cette fois naturellement .

Malheureusement il n’est pas très bien situé . Les bébés tortues foncent droit sur des rochers . Ce qui complique énormément leur progression . Nous les aidons comme on peut .

A peine ont ils rejoint l’océan qu’une nuée d’oiseaux de proie s’abat sur eux .

Combien survivront à cette première épreuve ?

Malheureusement très très peu .

Seulement une tortue sur 1000 atteint l’age adulte , la plupart meurent avant leur première année . Leur carapace encore mole ne les protège pas assez des prédateurs .


Pour nous , observer la ponte des tortues ne sera pas encore pour cette fois . La nature est maître du temps et des saisons . Sur le papier on était dans le bon timing mais la chance n’était pas de notre côté . C’est ainsi . On va être tout de même positif , on aura pu observer l’éclosion de ces dizaines de tortues . Un moment inoubliable .

Sao Tomé a la particularité de se situer sur la ligne de l’équateur mais également sur le méridien de Grennwich . Sur l’île voisine de Rolas , un monument symbolise le croisement de ces lignes invisibles .

Après 20 minutes de traversée , on trouve facilement le monument . Comme on a un peu de temps avant de retourner sur l’île de Sao Tomé , on décide de traverser l’île puis de longer la côte par de peitis sentiers . La tempête de ces derniers jours ne nous facilite pas la tâche . De nombreuses feuilles de cocotiers jonchent le sol , les chemins sont à peine marqués , la progression n’est pas facile . Rapidement on est perdu . On ne s’inquiète pas étant donné que l’île est très petite , on finira bien par se retrouver à notre point de départ .

La côté déchiquetée et battue par les vagues est parsemée de quelques belles plages .


Au retour , le bateau embarque également 2 autres couples de touristes portugais . Ce sont pratiquement les seuls touristes que nous avons croisé lors de notre séjour . Un couple de jeunes y est depuis 3 mois . Ils sont volontaires dans une association d’aide à l’enfance . Le travail a l’air très conséquent .

Le pays vit de nombreuses aides internationales dans tous les domaines .

Suivant les années ,75 à 90 % du budget du pays est financé par l’aide internationale .

Plage de Jale

En fin de séjour , on retourne se mettre un peu au frais une nuit à Monte Café . Par téléphone , on réserve une nuit à la roça Efraim , mais une fois sur place en constatant la chambre qu’on nous propose , on trouve le rapport qualité prix un peu abusif . Une chambre très propre mais exiguë alors que à la casa Nilsa la chambre est spacieuse et lumineuse , notre choix est vite pris !

De plus dans le village de nombreuses personnes semblent alcoolisées au vin de palme . L’ambiance est un peu lourde , ce qui nous conforte dans notre choix de nous écarter un peu de la roça .

C’ est pratiquement la fin de notre séjour , le Mucumbli nous avait fait de l’œil . On décide de passer une nuit dans cet établissement au bungalows superbement bien décorés avec une vue imprenable sur la côte . Une journée de repos avant de rejoindre la capitale et de rentrer en Europe ça fait du bien .


La dernière journée est consacrée à la visite de la capitale et de ses quelques monuments comme le fort et son intéressant petit musée , les marchés très animés , la cathédrale qu’on ne verra que de l’extérieure .

Conseils pratiques :


Transports :

Billet d’avion avec la TAP .

Aller : Orly – Lisbonne – Accra ( escale technique de 1h , on ne descend pas de l’avion ) , puis Sao Tomé

Retour vol direct Sao Tomé – Lisbonne puis Lisbonne – Orly


Formalités :

Pas de visa si l’on reste moins de 15 jours

Sinon infos sur le site du consulat : https://www.sao-tome.st/


Santé :

La vaccination contre la fièvre jaune n’est pas obligatoire si l’on vient d’Europe .


Un traitement anti paludéen est conseillé . Nous avons par hasard rencontré une responsable de l’OMS à Sao Tomé qui nous a confirmé qu’en 2021 il y avait eu sur l’île plus de 1700 cas .


Les pharmacies locales sont très peu achalandées .


Change :

Pour le change , nous avons vu quelques distributeurs automatiques à la capitale ( Caixa 24 Horas ) mais les logos des cartes internationales n’y figurent pas . On suppose que les cartes internationales ne sont toujours pas reconnues dans le pays .

Nous avions pris du cash . Le change se fait très facilement dans la rue . La parité € - Dobras au moment de notre voyage était de 1 € pour 25 Dobras ( 04 – 2022 ).

De nombreux établissements acceptent les Euros .

Petite précision :

A l’inverse des autres pays africains , le marchandage n’a pas cour à Sao Tomé .

Les prix sont les prix sauf avec les marchands d’artisanat .


Guides et Carte routière

Pas facile de trouver avant le départ une carte détaillée du pays . L’office du tourisme de la capitale dont le personnel est accueillant propose à la vente une carte touristique en papier résistant à l’eau assez bien faite .

C’est également un des rares endroits où l’on trouve quelques cartes postales mis à part ces quelques articles ils n’ont pas grand-chose à proposer . ( parle français et anglais )


Le meilleur guide que l’on a trouvé est celui de l’association PTP Santola Contact écrit par Jacques Dominique Benoist . ( édité en avril 2020 ) : Partagez Sao Tomé , vivez leve leve .


Sites et blogs :

Voici quelques sites et blogs qui nous ont inspiré pour la préparation de ce voyage .


Guide du trekking à Sao tomé du même auteur que le guide que le guide touristique ( pdf )

https://saotome-principe-trekking.com/wp-content/uploads/2020/06/Guide_Trekking_Sao-Tome%CC%81_2020_Jacques_Benoist.pdf


Blog fourmillant d’infos et d’un bon résumé .

https://www.selamat-jalan.com/2020/01/15/sao-tom%C3%A9-mes-incontournables/


Autre blog avec un hébergement plus standardisé .

https://clairesan.home.blog/2019/01/28/sao-tome-la-cabossee/


Nourriture :

La nourriture est très bonne et variée . On y mange principalement du poisson ( bonite , thon , espadon , poisson volant , poulpe , crabe etc …

Les fruits et les légumes sont en abondances .

Il est facile d’acheter de l’eau en bouteille provenant de la source de Bom Succeso ou importé du Portugal !

L’eau du robinet est traitée mais nous n’avons pas tenté de la boire directement .


Le restaurant Papa Figo à Sao Tomé offre un bon panel de plats traditionnels .

Ne manquez pas « les petiscos « de poulpe ou d’escargots de mer .


Petite vidéo qui retrace les grandes lignes de ce voyage