Arménie - Géorgie

ARMENIE - GEORGIE

Les jours suivants une plus courte étape nous a conduit à Tabriz puis une autre à la frontière arménienne .

Du côté iranien on pensait que ça allait n'être qu'une simple formalité et bien non . Nous y passerons plus de 3 heures . Nous avions des visas de transit et pour les douaniers on était assujetti à une sombre taxe sur le gasoil de tenez vous bien : 271 $us à payer cash à la banque nationale ( taxe calculée sur le nombre de km réalisés dans le pays ) . Pour nous il n'en était pas question . Au début tout le monde campait sur ses positions . Force de leur dire qu'on était des touristes ( mais pour eux un visa de transit , ce n'est pas un visa touristique ! ) et qu'à Delhi on nous a refusé un visa touristique , ils ont fini par téléphoné à Téhéran pour savoir dans quelle catégorie nous classer . Finalement , nous n'avons rien débourser .

Avec un peu de patience et de diplomatie ( plus facile à dire qu'à faire ! ) , on a réussi à économiser une belle somme .

Du côté arménien , c'est le choc tout d'abord vestimentaire , plus de voile mais des douanières en mini jupe et le deuxième choc la langue , nous n'y comprenons rien et eux ne nous comprennent pas non plus ! Il a donc fallu également s'armer de patience . Nous y rencontrons un français , attaché à l'ONU , bloqué depuis de nombreuses heures pour une histoire de double passeport . Nous lui adressons tous nos remerciements car il nous a servi à plusieurs reprises d'interprète .

Les douaniers russes ( et oui l'Arménie est un pays indépendant mais ses frontières sont gardées par les Russes ) ont été très tatillons . Ils ont commencé par fouiller tout l'avant du Land ( vide poche , caisse à jeux des enfants etc ) . Quand ils ont voulu faire la même chose à l'arrière , vu le bric à brac que l'on entrepose , ils ont vite abdiqué . Il faut avouer qu'on ne leur facilitait en rien la tâche puisque ces grands gaillards n'arrêtaient pas de se cogner dans le hayon . Les vérins ne l'élevaient qu'à la moitié de sa hauteur normale . Habituellement on met un pied pour soutenir l'ensemble , là bizarrement il n'est jamais sorti de son emplacement !

Au niveau administratif , ce n'est pas mal non plus puisqu'au total on mettra 3 heures pour régulariser la situation des personnes et du Land en déboursant au passage de 60 Euros et encore de 60 Euros en diverses taxes . Au total nous avons passé environ 6 heures pour passer d'un pays à l'autre . Un record dont on se serait bien passé durant ce voyage !

Pas facile de trouver un hôtel ou plutôt si c'est facile mais vu les prix par rapport à la qualité fournie on regarde à deux fois notre porte monnaie pour savoir s'il n'y a pas une erreur dans les prix pratiqués !

Pour un pays où le salaire moyen est de 150 à 200 $ on nous réclame pour une chambre banale la modique somme de 50 $ !!!

Tout le monde à l'air de trouver cela normal . Quand on essaie en vain de marchander en guise de réponse c'est : “niet niet niet “ .

Alors pour nous aussi c'est niet et on s'en va .

A ce rythme , on arrive de nuit à Kapan où l'on fini par trouver une chambre avec une télé ( pour une fois c'est important c'est la finale de la coupe du Monde ! ) pour 35 $ après marchandage .

Sur les routes , il y a peu de panneaux d'indications et quand il y en a ils ne sont la plupart du temps que noté en Arménien . Très pratique !

Notre carte routière n'étant pas elle même d'une bonne exactitude , nous ne trouvons pas la bifurcation pour le monastère de Tatev . Tant pis !

Notre deuxième nuit nous donne l'impression d'un retour à Carnac . Nous dormons à côté de menhirs dressés là il y a plus de 5000 ans à Zorats Karer . Ils ont parait il servi d'observatoire astronomique . Cet endroit nous avait été indiqué par un groupe de cyclistes franco arméniens très sympas .

Le lendemain nous ne partons pas de bonne heure mais à quoi bon , il faut savoir profiter de la vie non ?

Depuis que nous sommes en Arménie , il nous est difficile de trouver de l'eau plate . Tout le monde boit de la Jermuk , une eau gazeuse naturelle . Comme notre route passe à proximité de cette ville nous faisons le crochet pour aller visiter cette station thermale .

A notre grande surprise tout est délabré , voir à l'abandon ou semble l'être . Il reste d'entretenu juste une grande bâtisse à côté de laquelle sous de belles arches coule de différentes fontaines une eau plus ou moins chaude .

Le soir , nous dormons au pieds du monastère du Noravank . Du parking la vue sur la vallée est imprenable .

Les Ponts et Chaussées arméniens ont parfois de drôles de façon de tracer les routes . Il est vrai que pour aller d'un point A à un point B la ligne droite est le plus court chemin . C'est à croire que c'est la seule règle qu'ils aient apprises . On exagère un peu mais il nous arrive régulièrement de nous retrouver devant des pentes droites ayant un pourcentage de plus de 12% !

Le Land apprécie très modérément ce régime et se met régulièrement dans le rouge . Il chauffe et nous perdons pas mal de liquide de refroidissement . Au caravanserail de Selim , il ne reste pratiquement rien dans le bocal . Heureusement la suite de l'itinéraire nous fait redescendre en direction du Lac Sevan que nous longeons jusqu'à la ville du même nom .

A Echmiadzin , nous visitons le Vatican local . Parmi les nombreux bâtiments religieux , la cathédrale de Mayr Tachar est de toute beauté . Tous les murs et plafonds sont peints . Le petit musée regroupant de vieux livres saints ainsi que de nombreuses reliques est très intéressant . On peut regretter une fois de plus que rien n'est fait pour les touristes étrangers puisque les rares explications ne sont notées qu'en Arménien !

Notre quête pour trouver un endroit tranquille pour passer la nuit nous fait faire de nombreux kilomètres . Mais dans le canyon de Debed ce n'est pas évident . Au passage nous visitons plusieurs monastères mais aucun d'eux ne peut nous offrir un parking tranquille puisqu'ils se trouvent dans des villages .

Finalement , nous passerons la nuit dans la cour d'un resto proche de la frontière géorgienne après avoir pris un bon repas .

A la frontière , côté arménien , ça commence mal . A peine rentré dans le bureau des douaniers on nous réclame 14$ pour sortir du pays . S'en est trop . Non seulement ils nous taxent fortement quand on rentre et en plus nous savons pertinemment que les 14$ pour sortir n'est autre qu'un bakchich .

On refuse de payer . Anne leur fait comprendre que nous n'avons plus de Drahme ( quel drôle de nom pour une monnaie ça n'encourage pas à l'utiliser !!! ) et de Dollar mais seulement une carte Visa . Heureusement pour nous il n'y a pas de distributeur d'argent à la frontière .

Un douanier parlant 3 mots d'anglais nous dit qu'il nous sera impossible de sortir du pays sans payer . On lui ré explique notre faux problème d'argent . Il part voir son collègue qui lui ne veut rien savoir et exige le paiement . Bien embarrassé ou pour ne pas perdre la face , les autres douaniers me tendent 15$ . Tout surpris dans un premier temps par ce geste , on refuse l'argent mais finissons rapidement par accepter pour sortir de cette situation .

Au moment de sortir le Land du pays la barrière refuse de se lever , il faut attendre que l'électricité revienne pour pouvoir sortir !

Adieu l'Arménie .

Après cette entrée en matière on arrive à la barrière du côté géorgien . Plusieurs voitures sont devant .

On nous fait signe de descendre pour aller faire les formalités 100 m plus loin . On boucle le Land et on y va .

Le douanier nous demande où est la voiture . On lui la montre et nous dit de l'approcher .

Je ( Gaëtan ) repars la chercher . Pour l'approcher du douanier je dois franchir une barrière mais le garde de faction ne l'entend pas de cette oreille et m'intime l'ordre de retourner me ranger derrière les autres voitures .

Du coup , on n'y comprenait plus rien . L'un me disait de venir et l'autre me stoppait .

Bloquant le passage , je coupe le contact ce qui irrita encore plus mon gardien qui se mit à taper sur ma portière et m'empêchait de sortir du Land !

Je n'avait qu'une envie c'était de lui coller mon poing mais si l'on voulait continuer le voyage et surtout aller en Turquie il fallait absolument rentrer dans ce pays alors je lui fis un beau sourire moqueur en guise de réponse à ces élucubrations et gesticulations .

Puis , avant qu'il me casse une vitre , je remis le Land à sa place !

Au total on aura attendu plus de 2 heures pour enfin pouvoir mettre les roues en Géorgie .

Point positif de ce pays on aura rien déboursé pour rentrer .

Nous allons directement à la capitale Tbilisi distante seulement d'une cinquantaine de kilomètres .

Nous trouvons rapidement un hôtel . Le Land passera la nuit sur le parking de la maternité . Le gardien moyennant un peu d'argent accepte de nous le garder .

La ville est agréable avec ces beaux bâtiments et son château .

Chose étonnante dans ce pays , la population a peu d'argent mais régulièrement on voit de grosses voitures de luxes . Comment font ils ?

Mafia ? Corruption ?

On n'en saura et on ne verra rien mais le doute est permis !

Dans toutes les villes que nous venons de traverser , nous faisons attention où nous posons nos roues . En effet , il n'est pas rare qu'en plein milieu de la chaussée , il manque une plaque d’égout !

Comme l'Arménie , la Géorgie ne nous emballe pas plus que ça .

Le Land continue à chauffer ce qui nous dissuade de continuer vers les montagnes du Nord du pays.

Du coup , nous décidons de rejoindre rapidement la Turquie .

Nous atteignons la frontière le soir même . A la douane du côté géorgien , la douanière décide de faire du zèle et demande de tout déballer . Malgré nos réticences , elle insiste et surtout décide que c'est nous qui allions faire ce travail . Alors là pas question si elle veut déballer qu'elle monte dans le Land pour le faire ! Et bien non ; tant est si bien qu'on se retrouve à ouvrir chaque sac et caisses . Nous n'avons qu'une crainte . Dans le fond de la benne nous avons caché un gros bidon de gasoil . Ayant déjà triché sur le contenu de nos jerrycans le doute se serait installé !

( nos réserves de gasoil nous serviront à traverser la Turquie où le prix du carburant est le double de la Géorgie )

Nous orientons la fouille sur la partie haute du véhicule ( placards etc ) et ça marche voyant qu'il n'y a rien d'autre que des affaires banales , elle abandonne . La suite des formalités est rapide et une nouvelle fois on n'a rien à payer ouf !

Fini le Caucase et bonjour ou plutôt bonsoir la Turquie .

Là aussi les formalités sont très rapides et surtout on retrouve des gens avec le sourire , personnel des douanes compris , ça change !

En revanche pour trouver un endroit pour dormir le long de la côte de la mer Noire ce n'est pas aisé.

Nous finissons de nuit par stopper sans avoir trouvé autre chose que le parking d'une station service .

En conclusion que dire sur ces 2 pays parcouru très rapidement ?

Ils ne nous ont pas du tout convaincu .

Si vous cherchez des contrées où la barrière de la langue , de l'écriture et de la compréhension en règle générale n'est pas un problème pour vous , venez ici !

Dès la première soirée , on se doutait que ça n'allait pas être facile de se faire comprendre , mais chaque jour qui passait rien ne s'arrangeait en matière de communication . Dans tous les autres pays que nous venions de traverser , on a toujours trouver une personne qui parlait un ou deux mots d'anglais ou au pire avec nos mains on arrivait toujours à se faire comprendre . Ici c'est hermétique , à croire que les gens y mettent de la mauvaise volonté ou tout simplement n'en ont rien à faire des touristes !!!!!

Est ce les réminiscences de l'époque soviétique qui les fond agir ainsi ?

Pour nous une chose est sûre , nous ne sommes pas prêts d'y revenir !

Pour apaiser un peu nos propos , dans chaque contrée , il y a toujours des gens sympas et d'autres pas , c'est certainement la même chose dans ces 2 pays .

Seulement nous n'avons pas eu la joie de les rencontrer !

Peut être que la fatigue d'être sur les routes commence à se faire sentir . Nous sommes sans doute moins réceptif .

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