Saint Sernin de Toulouse, bas-reliefs du déambulatoire

Sept bas-reliefs en marbre sont exposés dans le déambulatoire de la basilique de Saint-Sernin de Toulouse.

Le groupe central est composé du Christ du Jugement Dernier (Christ en gloire ou Pantocrator). Il est encadré d'un chérubin et d'un séraphin. Le Christ trône, dans une amande décorée de perles (une mandorle) et les symboles des quatre évangélistes l'entoure (Jean l'aigle, Mathieu l'homme ailé, Luc le taureau, et Marc le lion), tous tiennent leurs évangiles. Il s'agit des quatre formes (le tétramorphe, (La Bible, Nouveau Testament, Apocalypse 4.7-8).

Le Christ béni et présente le livre ouvert sur lequel est inscrit PAX VOBIS (CUM), que la Paix soit avec vous. Son auréole crucifère porte les lettres grecques Alpha (A)et Oméga (Ω) (du début à la fin des temps) et le Rhô (P) (initiale de Christ). En raison du faible relief de la pierre, l'artiste a joué sur les plis et les courbes du vêtement pour donner le plus de profondeur possible.

Quatre autres bas-reliefs, de plus grande taille, encadrent cette composition : deux hommes (des apôtres ?) et deux anges, ils font l'objet d'un traitement plus rapide. Ces sculptures sont réalisées dans des couvercles de sarcophages antiques en marbre, ce qui explique leur faible relief. L'inspiration provient surtout des ivoires et des enluminures carolingiennes. Nous ne connaissons ni l'emplacement ni l'organisation primitive de ces sculptures. Ils pouvaient se situer devant le chœur (plaques de chancel), entourer la table d'autel, voire correspondre à un projet de décoration d'une porte de la basilique.

Elles sont probablement l’œuvre du sculpteur Bernard Gilduin et de son atelier. Elles sont estimées remonter aux années 1080, en fonction de la date inscrite sur la table d'autel de Saint-Sernin. Ces sculptures ont des dimensions inhabituelles, en effet on privilégiait les œuvres de plus petites dimensions (comme les chapiteaux et les bas-reliefs) et affirment la naissance de la sculpture monumentale romane. Les grands tympans romans (Conques, Moissac) représenteront souvent cette scène.