Michèle Audin vient de nous quitter, trop rapidement, le 14 novembre 2025.
C’était quelques mois avant le Covid, avec un grand plaisir, que le cycle de conférences mathématiques du lycée Stendhal a eu l’honneur d’accueillir Michèle Audin.
Elle était mathématicienne et écrivaine.
En plus des ouvrages destinés aux universitaires sur la géométrie, son domaine de recherche, elle a publié de nombreux ouvrages, comme celui consacré à la mathématicienne russe Sofia Kovalevskaïa ou son roman sur la formule de Stokes.
Elle a aussi écrit des très beaux romans : “la maison hantée” ou “Comme une rivière bleue” pour ne citer que ses derniers. Elle était passionnée de l’histoire de la Commune de Paris dont elle continuait à porter les valeurs et lui a destiné un très joli site :
C’est très gentiment qu’elle nous a proposé deux conférences. La première sur les “Sextines”, une forme particulière de poésie d’une grande complexité et d’élégance, qui a des liens profonds avec les mathématiques et les groupes de permutations. C’était une forme de cadeau lié à l’Oulipo.
La seconde sur la Formule de Stokes, dont elle nous a proposé un parallèle entre son histoire mathématiques, et sa vision amoureuse de la formule, comme quelqu’un qui peut apprécier d’écouter un concerto pour violon sans en comprendre les règles et les idées selon lesquelles il a été composé.
Pendant le Covid, elle partageait des chaines de poésies : certainement une des plus belles façons de lutter contre cet enfermement forcé.
Ces rencontres avec Michèle m’ont laissé une trace indélébile.
Durant sa conférence sur les Sextines, Michèle nous avait proposé de composer des “ter-ines”, formes de “Sextines” basées sur trois mots clés. Je lui propose enfin ma contribution avec ces quelques vers en son hommage * :
A ta lumière, j'ai découvert Ma Commune
Elle émettait des flux de liberté
Le principe d'inversion du cercle à l'infini
Les maths et l'histoire, tes piliers de liberté
Par les mots et les nombres, dans des concepts infinis
Tu portais avec toi l'esprit de la Commune
Des lignes droites aux plis de l'infini
Comme une rivière bleue qui inonde la Commune
Par la rue des partants, tu lègues ta liberté
Michèle à Stendhal, de Stokes aux Sextines, des parallèles au temps de la liberté commune qui se coupent à l'infini.
* Le début des deux premiers vers sont inspirés de Jacques Roubaud, Quelque Chose de Noir.
C'est avec un grand plaisir et honneur que le Lycée Stendhal de Milan a accueilli Mme Michèle Audin les mercredi 13 et jeudi 14 novembre 2019. Elle est venue présenter en Aula magna deux conférences à destination des élèves :
Mercredi 13 novembre à 14h15 : Utilisation des mathématiques pour écrire des textes littéraires
Jeudi 14 novembre à 8h30 : Autour de la formule de Stokes
Michèle Audin est une mathématicienne et écrivaine.
Ancienne élève de l'École normale supérieure (Sèvres), professeur à l'Institut de recherche mathématique avancée (IRMA) de Strasbourg du 1er avril 1987 au 28 février 2014, ses recherches s'effectuant notamment dans le domaine de la géométrie symplectique.
Elle a été cooptée à l'Oulipo en 2009.
Elle s'est intéressée au groupe Bourbaki, et a publié la correspondance (1928-1991) de deux membres de ce groupe, les mathématiciens Henri Cartan et André Weil.
Elle a également publié un ouvrage consacré à la mathématicienne russe Sofia Kovalevskaïa.
Son roman, la formule de Stokes, publié en 2016 aux éditions Cassini est actuellement épuisé.
Page personnelle de Michèle Audin : https://micheleaudin.com/
Page Wikipedia dédiée à Michèle Audin : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mich%C3%A8le_Audin
Les interventions de Michèle Audin au lycée Stendhal font partie du cycle de conférences mathématiques initié en 2014.
Les .pdf des conférences milanaises :