J3 : Mardi 12 septembre 2023
Aujourd’hui cap au nord pour rejoindre la petite ville de Portinatx à une cinquantaine de kilomètres et une bonne heure de route depuis notre lieu d’hébergement. Nous y avons retenu une randonnée en boucle à partir du port, qui nous a été recommandée une fois de plus par notre fille. Il se trouve que le parcours bénéficie également d’une bonne cote sur le guide Rother : classé top, il allie un but de randonnée très attractif et un chouette lieu de baignade. C’est tout ce que nous aimons !
Ce n’est cependant pas la porte à côté. C’est une sacrée traversée de l’île qui, depuis le Sud-Ouest où nous résidons, va d’abord nous rapprocher de l’Est (presque jusqu’à Santa Eularia) avant de se redresser vers le Nord. Heureusement nous sommes partis tôt pour arriver aux alentours de 9 heures à Portinatx.
Premier objectif : le phare de Moscater !
Depuis le port de Portinatx où nous trouvons à nous garer (gratuitement, hein !), nous n’avons qu’à faire quelques pas vers l’est pour apercevoir sa tourelle zébrée jaillissant vers le ciel.
Phare de Moscater
Tout en gardant le fanal en ligne de mire, nous suivons le bord de la falaise, pas trop près non plus en raison du danger d’érosion du terrain.
Quelques précisions sur les mensurations de l’édifice : il mesure 52 mètres de hauteur, ce qui fait de lui l’un des phares les plus hauts des Baléares. Si l’on y ajoute la hauteur de la falaise à cet endroit, soit 41 mètres, on peut estimer que les navires sont guidés depuis une centaine de mètres de hauteur.
Après être passés au pied du phare, nous continuons à progresser brièvement au bord de l’à-pic avant que le sentier ne s’en éloigne et traverse une sorte de goulet aux allures de canyon. En nous retournant, le phare est toujours visible.
Le sentier se rapproche peu à peu de la mer en direction de Caló de Ponent, une petite crique trop rugueuse pour espérer pouvoir s’y baigner. Pour la baignade, Cala d’en Serra est plus appropriée. A ce stade il reste cependant une heure de marche pour l’atteindre et quelques montées et descentes à enchaîner.
Du bord de mer, nous nous élevons à nouveau jusqu’au plateau côtier en crapahutant entre crevasses rocheuses, maquis et sous-bois sans véritable sentier mais aidés par quelques cairns bien placés. Au niveau d’un tronc (presque) pétrifié tombé en travers du chemin, il nous faut traverser une petite ravine en nous aidant des mains.
Nous progressons ensuite de cap en cap, d’une pointe à l’autre, de la Punta Des Gat à la Punta de Sa Penya, toujours au plus près de la côte. Petit coup d’œil sur le chemin parcouru.
Ici ou là, nous reconnaissons les hampes florales caractéristiques des scilles maritimes. Ces plantes bulbeuses que nous avions déjà rencontrées en Crète fleurissent à la fin de l’été.
Scilles maritimes
De fil en aiguille, nous finissons par atteindre le carrefour avec une piste carrossable surplombant Cala d’en Serra. Bah… il ne reste plus qu’à y descendre si nous voulons profiter d’un bain bien mérité. En suivant la piste, nous ne pouvons ignorer les ruines d’un hôtel construit illégalement et laissé à l’abandon. Heureusement, une fois sur la plage, la beauté de la crique n’est pas altérée par ce squelette de béton.
Cala d'En Serra : cherchez les cabanes de pêcheurs
Cala d'En Serra : cherchez la ruine de l'hôtel abandonné
La plage, minuscule, est occupée par un chiringuito, un bar de plage qui a colonisé tout l’espace (ou presque) avec ses transats à louer. A cette heure (10 h 30), le gérant n’est pas encore présent, mais nous nous gardons bien d’investir les chaises longues. L’homme débarque peu après, immédiatement prêt à encaisser son dû.
Nous nous contentons de barboter brièvement au bord de l’eau, car sans masque il est hors de question de nous aventurer plus loin, d’autant que des nageurs équipés d’une combinaison et de masques/palmes et tubas nous disent avoir effectivement croisé quelques méduses.
Après cette petite trempette, nous nous remettons immédiatement en route pour terminer notre boucle. Nous remontons par la même piste jusqu’au carrefour précédent, puis empruntons une petite route en terre en direction de Portinatx. A hauteur de la villa n°29, nous coupons à travers bois et maquis pour retrouver le bord de mer à l’ouest du phare.
Portinatx s’étend juste derrière cette péninsule, on y aperçoit d’ailleurs les premières maisons. Nous sommes de retour au port à 11 h 30, ravis de cette très belle boucle sur des sentiers sauvages et très peu fréquentés.
Le bistrot sur le port est bienvenu pour nous désaltérer, mais pour déjeuner, nous aimerions un lieu un peu plus cosy. J’avais bien noté une adresse sympa à Portinatx mais le mardi l’établissement est fermé. Je réactive alors à une autre adresse que j’avais préalablement repérée sur Internet. L’auberge est à 15 kilomètres, à proximité de la commune de Sant Miguel de Balansat. Allons-y !
En pleine campagne, au bord de la route EI-400, l’extérieur ne paie pas de mine mais une fois le portail franchi, on arrive dans un jardin abondamment fleuri dans lequel de jolies tables sont dressées sous des tonnelles ou en plein air. Après nous être installés dehors, une courte averse nous fait migrer à l’abri d’une gloriette.
« Aubergine », c’est le nom de l’établissement, se veut être un restaurant country-chic. Son slogan « Farm to table » promeut l’agrotourisme, les produits locaux et le fait-maison. Parmi les différentes propositions, Hervé choisit une aubergine farcie, moi je me laisse tenter par des côtes d’agneau/poivrons à l’ail. Les deux sont très bons, mais mon plat est indiscutablement le meilleur. L’avis sur le cheesecake mangue-passion est en revanche unanime, le dessert est à tomber ! Bref, c’était un excellent choix à la fois pour le contenu des assiettes, le service attentif et le cadre très agréable.
En choisissant cet endroit, nous avons aussi commencé à nous rapprocher un peu de notre lieu d’hébergement, mais il reste néanmoins encore plus de 45 minutes de route et quelques ralentissements autour de Sant Antoni avant d’arriver à la villa. Pour nous détendre après ce trajet un peu fastidieux, une baignade est impérative. A la mer ou à la piscine ? Les deux mon capitaine ! 😉