J4 : Mercredi 13 septembre 2023
Parmi les endroits que nous ne voulions absolument pas manquer figure un lieu atypique et mystérieux, unique et un peu magique. Ce n’est pas une crique, ni une plage comme les autres même si l’endroit se situe en bord de mer. Son accès se mérite car non seulement il faut y descendre par une pente raide et glissante, en partie sableuse, mais surtout il ne faut pas sous-estimer la remontée, surtout sous la chaleur en pleine journée. Les interventions des secours y sont, paraît-il, fréquentes. Jusqu’à aujourd’hui, nous avons un peu temporisé, mais puisque les jeunes nous proposent d’y aller tous les quatre ce matin, c’est le moment ou jamais. Les deux tourtereaux nous proposent un départ vers 11 heures. Nous, on aurait préféré le plus tôt possible mais les horaires des jeunes… 🤔
L’avantage, c’est que la destination se trouve à seulement dix minutes en voiture de notre villa, donc pas de long trajet à faire.
Pour le moment, on maintient le suspense sur l’endroit en question pour vous emmener, dans l’intervalle, à Cala d’Hort, une crique située à un peu plus de 600 mètres à vol d’oiseau de notre villa. Comme nous ne sommes pas des piafs, un détour de six kilomètres s’impose, ce qui prend une dizaine de minutes en voiture, pas plus ! Ce n’est pas le bout du monde ! 😉
A cette heure (9 heures), nous avons la petite plage de Cala d’Hort, mêlant sable et gravillons, pour nous tout seuls, ou presque. L’accès à l’eau se faisant en pente douce, nous privilégions les palmes (+ masques et tubas) pour une séance de snorkeling dans une eau très calme et très claire mais pas plus poissonneuse qu’ailleurs.
Cala d'Hort
Cherchez-moi, je suis en train de snorkeler
Après avoir scruté les fonds sous-marins, nous nous attardons sur la plage, le regard immanquablement fixé sur les îlots d’Es Vedra et Es Vedranell qui nous font face. Nous y serions sans doute restés encore plus longtemps si nous n’avions pas été incommodés par les échanges téléphoniques à voix haute d’une touriste indélicate.
Cette excuse nous permet de rallier la villa pour un petit plongeon dans notre piscine en attendant que les jeunes soient définitivement prêts.
A 11 heures, nous partons tous les quatre en direction du parking commun au Mirador d’Es Vedra (voir J 1) et refaisons à pied une partie du chemin en direction de la fameuse falaise. Au bout de 350 mètres environ, un sentier se détache sur la gauche et grimpe vers une selle à 165 mètres d’altitude. De cet endroit, nous bénéficions déjà d’une large vue d’ensemble sur le site qui nous intéresse et sur la pente à travers la pinède qui permet d’atteindre en bord de mer d’étranges formations rocheuses dont on devine vaguement les contours.
Plusieurs traces conduisent à la mer. Nous nous fions à celle chargée sur notre GPS, grosso modo en suivant une ligne centrale. La descente ne pose pas de difficulté particulière même si le passage est très érodé par endroits, nous obligeant à d’incessants zigzags.
Au bout d’une vingtaine de minutes, une armée de cairns confirme l’arrivée imminente sur les lieux.
Voilà enfin le site tant attendu ! A quoi vous fait-il penser ? Moi, il m’évoque indiscutablement un immense navire échoué sur les rochers !
En réalité, le site dénommé « Sa Pedrera (de Cala d’Hort) » est une ancienne carrière, d’un grès appelé Marès, un mélange de calcite et d’aragonite propre aux Baléares extrait depuis le XVIe siècle, ayant notamment servi à l’édification du mur d’enceinte de la vieille ville d’Eivissa. De manière plus générale, c’est une pierre traditionnellement utilisée dans l’architecture des bâtiments il y a plusieurs centaines d’années.
A l’issue de la période d’extraction, l’endroit retiré du monde est d’abord tombé dans l’oubli avant qu’il n’attire les hippies à partir des années 60. Ces derniers en ont fait un lieu de « culte », gravant dans la pierre des figures de Bouddha et des symboles inspirés de la culture et des croyances hindoues. Ils l’ont baptisé « Atlantis » en référence au mythe de l’Atlantide.
Hervé et moi restons au niveau du belvédère dominant le navire échoué d’où nous profitons d’une vue plongeante sur les eaux turquoise qui l’entourent.
Les jeunes plus intrépides décident de descendre au niveau de la mer pour une exploration plus poussée du « navire ».
Ils sont ainsi aux premières loges pour constater que le site a été modelé à la fois par la main de l’homme et par les forces de l’eau, créant par endroits de surprenantes piscines naturelles.
Après un dernier coup d’œil à la côte, il faut quitter ce lieu envoûtant et se préparer à la remontée.
Krikri et Vévé... en mode contemplation !
Nous décidons de ne pas suivre le groupe de jeunes gens engagés dans la trace la plus à l’ouest, réputée la plus sableuse, mais de reprendre peu ou prou le même passage qu’à l’aller. De cette manière, nous sommes arrivés au col, fatigués mais pas exténués et surtout absolument ravis d’avoir fait cette expérience. 🙂
Et si l’on passait à table ? Hélas, pas tout de suite… car quand Ivan appelle le restaurant dans lequel il a prévu de nous emmener, on lui fixe 14 h 30 comme heure d’arrivée. Ah, les horaires espagnols !
En attendant, nous avons le temps de nous rafraîchir dans notre piscine avant de descendre frais et dispos nous régaler d’une excellente et énorme paëlla au restaurant Can Vicent au pied de notre Casa.
Après ce repas pantagruélique, une sieste ? Même pas, en tout cas pas pour Hervé et moi 😉, car il faut encore aller faire quelques courses pour finir la semaine, après cette journée chargée et riche en activités !