Cap Formentor, Cala Boquer et Cap Des Pinar

J12 : Jeudi 21 septembre 2023


Toujours pas de grande randonnée aujourd’hui mais une journée qui s’annonce chargée avec un départ matinal, très matinal, en direction du point le plus septentrional de Majorque. S’en suivra une petite randonnée vers une crique qui nous offrira aussi une occasion de baignade. Le déjeuner est d’ores et déjà réservé. Alors reste-t-il une petite marge d’improvisation ? A suivre !

Pourquoi un départ aussi matinal (6 h 30) ? C’est parce que nous voulons visiter la péninsule de Formentor, cette longue presqu’île très accidentée située à l’extrême Nord-Ouest offrant quelques-uns des plus beaux points de vue de l’archipel. En raison de son succès, l’accès au cap est néanmoins fortement réglementé durant les mois d’été (du 1er juin au 30 septembre) entre 10 heures et 22 h 30. Accès obligatoire en bus sur cette plage horaire. Cela signifie aussi qu’avant 10 heures du matin l’accès est libre mais avec la contrainte d’avoir quitté la zone indiquée en rouge (carte ci-dessous) au plus tard à 9 h 59, sous peine d’amende. Avec un départ à 6 h 30, nous relevons le défi !

Depuis Inca, il faut compter 48 kilomètres soit une bonne heure pour arriver jusqu’au pied du phare, à l’extrémité du cap. Oui, mais nous n’allons pas faire le trajet d’une traite, mais en profiter pour marquer plusieurs arrêts. Lever de soleil prévu aux alentours de 7 h 30.

A 7 heures, nous arrivons au rond-point de Pollença marquant l’entrée de la route MA-2210 desservant la péninsule et un quart d’heure plus tard au col de la Creuta (alt. 213 m) marqué par un monument à la gloire de l’ingénieur à l’origine de son tracé. Juste à côté, un sentier de quelques centaines de mètres entrecoupé de marches conduit à un premier belvédère, Mirador Es Colomer. Sous la lumière du soleil levant, nous contemplons admiratifs un impressionnant chevauchement de pointes et de caps en direction du nord.

Vue sur l’îlot Colomer

Vue sur la pointe de la Nau (au premier plan), l'îlot Colomer et les autres pointes de la façade nord-ouest de la péninsule

Vue à la verticale du belvédère

Le soleil se lève entre le moment où nous quittons le Mirador Es Colomer et celui où nous contemplons Cala Figuera depuis un point de vue sur le bord de la route, quelques kilomètres plus loin. (7 h 45). La crique est baignée d’une lumière somptueuse.

Cala Figuera (vue depuis le mirador sur la route)

Il est 8 heures quand nous atteignons le phare. Depuis la terrasse à son pied, nous admirons à présent l’envers du décor, c’est-à-dire l’incroyable méli-mélo de falaises et de roches constituant le cap complété par l’ingénieux entrelacement de la route à cet endroit, le tout sous la lumière chaude de l’aube.

Nous retournons ensuite au niveau du Mirador de Cala Figuera d’où un sentier raide conduit en une dizaine de minutes au bord de cette belle crique pierreuse aux eaux limpides encadrée de hautes falaises.

Depuis le Mirador de Cala Figuera

Dans la crique de Cala Figuera

Cala Figuera (vue d'ensemble)

En quittant Cala Figuera

La couleur de l’eau nous inciterait bien à une petite immersion, mais nous avons d’autres projets plus loin, notamment de baignade, et surtout nous ne pouvons pas nous attarder trop longtemps dans la péninsule. Finalement nous sortons du cap peu après 9 heures, un peu plus tôt que prévu. Peu importe, cela nous laisse de la marge pour la suite. 😉

Justement, la suite débute sur un parking situé sur l’un des ronds-points de Pollença, à deux minutes seulement de la sortie du cap, à l’intersection avec le Cami de Boquer. C’est le point de départ d’une randonnée que le guide Rother décrit comme facile (7 km, 2 heures AR, D+ 200 m) et qui conduit vers la Cala de Boquer à travers une vallée classée réserve naturelle. Avec la perspective d’une baignade dans la crique en question, nous glissons masques et tubas dans notre sac.

Vers 9 h 30, nous sommes prêts à nous élancer. Pour commencer nous devons traverser la cour de la Finca Boquer, une grande propriété qui se distingue par son étonnante tour crénelée.

Après avoir quitté la finca en ayant pris soin de refermer les portails, nous nous dirigeons vers la chaîne rocheuse, Serra del Cavall Bernat. Le sentier, bordé de nombreux palmiers nains, se faufile bientôt entre deux énormes rochers. Sur l’un d’eux une chevrette nous toise de haut.

Devant nous s’ouvre alors la vallée de Boquer. Le chemin traverse plusieurs (anciennes) propriétés privées comme en témoignent ces murets et clôtures érigés jusqu’au sommet de la montagne (ou presque !).

Une demi-heure après avoir quitté la finca, nous arrivons en vue du col de Moro (alt. 85 m).

Cherchez-moi !

A partir de ce point, le sentier descend à gauche vers la Cala Boquer. Il se divise à plusieurs reprises mais la baie est bien visible, nous nous dirigeons à vue.

Cala Boquer est une petite plage de galets bardée de falaises bordées d’un amoncellement de rochers étrangement feuilletés.

Munis de nos masques et tubas, nous nous jetons à l’eau, sillonnant la baie de long en large avant de poser notre serviette en dehors des galets pour une petite collation. C’était sans compter sur l’arrivée d’une biquette gourmande qui s’est jetée sur notre banane ! Heureusement que nous avons réussi à sauver le second fruit de la voracité du capriné !

Retour au parking vers midi après avoir emprunté le même itinéraire. Vue sur Port de Pollença et sa baie depuis notre lieu de stationnement.

Port de Pollença

Midi, c’est encore un peu tôt pour nous diriger vers le lieu de notre déjeuner, nous avons réservé pour 14 heures. En attendant, nous rejoignons le front de mer de Port de Pollença. Pour boire un verre, nous choisissons le Bar Capri (Hôtel Capri) pour sa terrasse au bout d’une jetée au-dessus de l’eau.

L’apéro ne durant pas des heures, nous finissons par poursuivre notre route en direction du Cap des Pinar. Séparant la baie de Pollença de celle d’Alcúdia, cette grosse péninsule constitue une heureuse parenthèse de nature préservée. Nous longeons sa côte Est en passant devant plusieurs jolies criques avant de rejoindre l’Ermita de la Victoria, perchée dans la pinède à 140 mètres d’altitude. Cet ancien ermitage, également lieu de pèlerinage, est aussi le point de départ de plusieurs parcours de randonnée.

Pour une fois, nous ne venons pas là pour marcher mais seulement pour déjeuner. Légèrement en retrait des bâtiments de l’Ermita abritant aussi une auberge de jeunesse et une cafétéria se trouve l’élégant restaurant Mirador de la Victoria où nous avons retenu une table. Bien qu’étant en avance sur l’horaire réservé, nous pouvons déjeuner sans délai, confortablement installés sur la vaste terrasse donnant sur la jolie baie de Pollença.

L’établissement est réputé pour sa paëlla mais comme nous en avons déjà mangé deux fois depuis le début du séjour, nous optons pour un plat de Bacalao gratiné à l’aïoli, excellent par ailleurs.

A la sortie du restaurant, nous jetons un coup d’œil à la petite église de l’Ermita et aux différents points de vue avant de redescendre de la montagne pour un stop à la Cala Victoria, une étroite plage de sable aux eaux limpides faisant face à un îlot rocheux « S’Illot » autour duquel nous barbotons en PMT.

Et maintenant, on rentre à Inca ? Pas encore !

Pour la seconde fois du séjour, notre trajet passe par Alcúdia. Cette fois, c’est l’occasion de nous y arrêter, de flâner dans les ruelles piétonnes de la vieille ville, au pied de ses puissants remparts et de ses portes médiévales monumentales. C’est aussi le moment de prendre un dernier verre et de faire le point sur cette journée bien remplie.

Dans la vieille ville d'Alcúdia

Les deux baignades en mer ne nous empêchent pas de profiter de notre piscine une fois rentrés à Inca. Sacrée journée !