Randonnée au château de Mauvezin et bugle

De l'abbaye de l'Escaladieu au château de Mauvezin, une randonnée en boucle d'environ trois heures permet de joindre ces deux vestiges médiévaux. Elle est décrite en détail sur flore.bigorre.free.fr

Au bord de l'Arros, on pourra observer une flore caractéristique des bords de rivières avec entre autres l'ail des ours, particulièrement abondant.

Mais on y verra aussi une plante très commune, dont les noms communs, tant français, qu'anglais ou allemands disent toutes les vertus qu'on lui attribuait à cette époque.

Peut être assaillants et défenseurs du château se soignaient-ils avec cette herbe!

Consoude, herbe à Saint Laurent (qui a péri grillé vif), herbe au charpentier (souvent blessé par ses outils ou le bois),herbe à la coupasse, sont en effet des noms donnés à Ajuga reptans.

ajuga reptans Escaladieu Mauvezin

La couleur et la forme générale sont très variables (ici fleurs bleues)

ajuga reptans Escaladieu Mauvezin

Ici fleurs très pales

Ces propriétés sont elles démontrées?

"Plus on examine les faibles qualités physiques de la bugle, et plus on est étonné de la voir occuper une place éminente dans les anciennes pharmacologies. Ettmuller et Bivière la croyaient propre à guérir la phtisie pulmonaire et l'esquinancie; Camerarius et Dodoens la prescrivaient contre les obstructions du foie; Mauchart la faisait entrer dans son eau viscérale. Elle a été recommandée, dit Fourcroy dans les hémorrhagies, le crachement de sang, les pertes, les dysenteries, et le nom de petite consolide lui a été donné parce qu'on la jugeait capable de souder, pour ainsi dire, les blessures des vaisseaux sanguins. On appliquait aussi ses feuilles hachées sur les ulcères, les coupures, les contusions; elles étaient un des ingrédients de l'eau d'arquebusade; enfin ,la propriété vulnéraire de cette plante était en quelque sorte consacrée par un proverbe pitoyable. Soumise à des observations plus exactes, la bugle a perdu de nos jours toute sa renommée. En effet, loin d'avoir droit à quelque prééminence, elle ne partage pas même les vertus des labiées les plus vulgaires. Son eau distillée ne vaut pas l'eau commune, dit Gilibert, et ce vulnéraire si vanté guérit uniquement les plaies que la nature seule conduirait très-bien à cicatrice."

extrait de "flore médicale décrite par MM Chaumeton, Poiret, Chamberet" Paris M DCCC XXXIII

Avec la Bugle et la Sanicle on fait au chirurgien la nique.

Et encore:

"Cette plante est aujourd'hui à peu près inusitée. La médecine populaire continue seule à en faire usage, notamment en gargarisme contre les maux de gorge, les inflammations de la bouche et les ulcères de la langue. Elle est employée en décoction, à la dose de 30 à60 gr. par kilo d'eau, édulcorée avec du miel. Le suc exprimé, 60 à 90 gr. La BUGLE entre dans la composition de l'Eau vulnéraire, appelée aussi Eau d'arquebusade, dont tout le monde connaît l' usage. On fait dans les campagnes, avec cette plante, la Scabieuse et la Sanicle, bouillies dans du saindoux, un onguent que l'on donne comme excellent pour les plaies .Les Italiens mangent les pousses et les jeunes feuilles en salade .Avec le sulfate de fer, la BUGLE rampante teint le coton en brun. (Duchesne.)" complète M.A.A Mareschal dans "Nouvelle botanique médicale" Paris 1880