Aconit napel et randonnée à Saint Pierre del Forcats

Cette randonnée vers le clot de Rodes, au dessus de Saint Pierre del Forcats, en Haut Conflent (Pyrénées Orientales) est surtout l'occasion d'admirer les deux orrhys que l'on voit en fond, derrière le titre et de bénéficier d'un beau panorama sur le massif du Carlit.

Les marmottes en ont fait leur cachette!

Cependant, en cours de randonnée on pourra traverser une station où abondent les lupins, et en sous bois on verra des pyroles et même des monotropes.

Je décris pas à pas et fleur par fleur la flore rencontrée dans cette randonnée et l'itinéraire sur http://flore.bigorre.free.fr/po66/clot_de_rodes_intro.htm.

Mi Juillet, un aconit napel se détachait de la flore des environs. Voici quelques compléments.

Aconitum napellus L. (Aconit napel, Casque de Jupiter, Char de Vénus, Coqueluchon de moine...) est probablement la plante la plus toxique de notre flore.

Le principe actif principal (aconitine) est présent dans le tubercule, les feuilles, les graines.

Il y a en fait deux tubercules, celui qui porte la tige, c'est le tubercule de l'année en cours, et celui qui prépare les réserves pour l'année suivante.

L'ingestion de 2- 5 grammes de végétal suffit à entraîner la mort (la concentration de poison dans le tubercule est plus élevée).

Le contact avec la peau peut entraîner des malaises (chez les enfants notamment).

L'aconit a été employé dans les rhumatismes, la goutte, les névralgies, la dysenterie et l'est encore en homéopathie .

On rapporte que les empoisonnements à l’aconit étaient si fréquents à Rome qu’en 117 après J.-C., Trajan en interdit la culture (FERRAN P., 1969. Le livre des mauvaises herbes. R. Morel, Mane.).

Cette plante a été utilisée pour empoisonner les loups et la pointe des flêches.

76 cas d"empoisonnement observés en France depuis 2001 par les centres anti-poison (Toxicologie Analytique et Clinique, Volume 29, Issue 2, Pages S56-S57 ).

Une opération survie de parachutistes dans les Pyrénées s'est terminée par le décès de plusieurs d'entre eux: ils avaient mangé de l'aconit, confondant les tubercules avec des navets.

Utilisé en association avec l'opium pour calmer les douleurs dues à la goutte, aux rhumatismes... (Encyclopédie méthodique de médecine,mme vve Agasse, 1821)

La légende raconte que la plante est née de la bave dégoulinante des crocs du Cerbère, le chien à 3 têtes qu'Hercule avait ramené des enfers, et la rage du chien a été transmise à la plante( Ovide métamorphoses).

Si l'utilisation de l'aconit comme poison est déjà citée par Ovide dans les métamorphoses (Médée aurait voulu empoisonner Thésée avec une coupe d'aconit), on en parle encore aujourd'hui dans Harry Potter!