Du 22 au 26 novembre 2022
Au terme d’une petite heure de vol avec une escale à Jongomero où l’avion dépose deux passagers, nous atterrissons à l’Airstrip de Msembe dans le parc national de Ruaha vers midi. Nous sommes accueillis par Festo qui va nous servir de guide et de chauffeur pour les quatre prochains jours et nous faire découvrir ce nouvel environnement et les animaux qui le peuplent.
Alors que nous espérions trouver ici une chaleur moindre qu’à Selous en raison de l’altitude du parc comprise entre 750 et 1900 mètres, avec un hébergement situé à 1000 mètres d’altitude, Festo nous annonce qu’il fait très chaud depuis quelque temps.
Il ne nous faut d’ailleurs pas très longtemps pour nous en apercevoir. Déjà la vue aérienne laissait apparaître une végétation très sèche. L’impression est confirmée dès les premiers kilomètres.
Commençons par conséquent à brosser une vue d’ensemble du parc.
La végétation dominante est constituée d’arbustes de types commiphores et combretums. On trouve aussi, par endroits, de la forêt miombo et surtout de grandes étendues de savanes ouvertes. Cependant le paysage n’est pas monotone pour autant, ponctué çà et là de baobabs, d’amas rocheux, de petites buttes et de collines.
La colline la plus emblématique, Kilimatonge Hill, proche de la piste d’aviation et surmontée d’une antenne de télécommunication, est un élément topographique important qui nous servira de repère au gré de nos pérégrinations dans le parc.
Kilimatonge Hill à l’arrière-plan
Orage sur Ruaha avec Kilimatonge Hill au loin
Tout comme à Selous, plusieurs cours d’eau traversent le parc, dont le plus important est la Great Ruaha River ainsi que ses affluents, la Mwagusi et la Mdonya. Mais ici ces cours d’eau sont saisonniers, ayant de l’eau en surface uniquement à la saison des pluies, mais conservant l’eau sous terre dans leur lit sableux le restant de l’année. Ils s’apparentent par conséquent davantage à des rivières de sable où ne subsistent à la saison sèche que de maigres flaques qui sont néanmoins vitales pour les animaux.
La Great Ruaha River s’est retrouvée à sec pour la première fois en 1993 après l’expansion de la riziculture en amont. La pire saison a été celle de 2012/2013.
Vous aurez sans doute remarqué la présence ici aussi de nombreux palmiers borassus, de très grande taille. Nous nous sommes étonnés de ne pas trouver de jeunes palmiers de taille intermédiaire. C’est la faute aux éléphants qui dévorent toutes les jeunes pousses. On peut donc craindre qu’à terme, quand les vieux palmiers seront morts, il n’y ait pas de relève et que cette espèce disparaisse des lieux.
Les euphorbes candélabres, eux aussi, se mêlent aux palmiers pour créer un tableau très photogénique.
Mais le véritable roi du parc (au niveau de la végétation), c’est le baobab.
Cherchez l’impala !
Ces arbres sont particulièrement majestueux ici, déployant largement leur couronne vers le ciel. Ce n’est pas pour rien qu’on dit qu’ils ont le dessous dessus, la tête à l’envers et les racines dans le ciel. Une très belle métaphore pour des spécimens remarquables !
A Ruaha on peut en admirer de beaux exemplaires et à ce titre, le parc nous rappelle beaucoup celui de Tarangire.
Les éléphants eux aussi raffolent des baobabs, notamment de l’écorce de leurs troncs qu’ils entament parfois jusqu’au trognon. Cet aliment leur apporte eau et sels minéraux dont ils ont besoin.
Observez le tronc !
Tronc grignoté +++
Au gré des pistes, d’autres arbres remarquables ont retenu notre attention comme cet arbre à saucisses.
Arbre à saucisses
Saucisses
Dirigeons-nous à présent vers notre hébergement !
Perché au sommet d’un escarpement dans le nord du parc, le camp que nous avons choisi porte comme emblème le calao de Ruaha, endémique de la région, appelé « Hondo Hondo » en swahili.
Calao de Ruaha
Le camp compte sept habitations qui bénéficient chacune d’une vue inégalable sur le wilderness. Nous héritons d’un vaste chalet familial avec, au rez-de-chaussée, un salon, une chambre double et une salle de bains, grand ouverts sur la nature. Confort cosy et décor raffiné ! A l’étage une deuxième chambre. A l’extérieur une belle terrasse avec une petite piscine privée !
Grâce à l’exposition des lieux et à l’altitude, la chaleur ne sera pas aussi intense qu’attendue. L’ambiance sera toujours un peu ventée sur les hauteurs et, la nuit, nous supporterons même la couette.
Notre chalet vu de loin
La chambre parentale
La chambre du haut
La terrasse
La salle de bains ouverte sur la nature
Le salon
Le salon-bar
Depuis le restaurant, par-delà la piscine (commune), la vue porte sur toute la plaine d’Ikuka jusqu’à la fameuse colline-repère de Kilimatonge. On devine aussi le long ruban de sable constituant le lit de la rivière Mwagusi.
En arrivant, nous sommes les seuls clients, puis nous sommes rejoints le lendemain et pour deux jours par une famille suédoise de six personnes avant de passer, après le départ de ces derniers, la dernière soirée avec un couple de Hollandais. Le dîner se déroule sous forme de table commune partagée par tous les hôtes et le couple de managers. C’est très sympa !
En soirée et la nuit, ici non plus, on ne circule pas seul dans le camp. En revanche, pas de problème en journée même si parfois de grands animaux s’approchent des lieux, comme ce jour-là où un éléphant est passé au pied de notre terrasse.
Par ailleurs, tout y est extrêmement soigné (encore plus qu’à Selous), aussi bien le décor que l’accueil et la restauration. Par exemple, à l’issue de chaque safari, nous sommes personnellement accueillis au pied du véhicule par le manager et deux ou trois employés, nous tendant serviettes rafraîchissantes et le midi, un verre de jus de fruits, le soir un verre d’Amarula, cette liqueur de marula ressemblant au Bailey’s.
On nous déroule le tapis rouge (ou presque) 😉En tout cas, on nous avance l’escabeau, c’est tout comme !
Nous avions apprécié la restauration à Selous, ici elle est encore un cran au-dessus, avec un niveau de créativité digne d’une grande table.
Bref, dans ces conditions, nous sommes comme des coqs en pâte ! Mais pas le temps de nous encroûter, allez zou, c’est l’heure de partir à la rencontre des animaux.