Cotisations associatives 2025 - Derniers jours !
En coulisses, l'équipe s'active ! Avec Jennifer (LNC), Sarah (Club Inné) et nos partenaires, nous imaginons un Parcours apprenant pour la rentrée 2026. Notre ambition ? Sortir du cadre rigide de la formation classique pour vous proposer une aventure collective. Ici, pas de cours magistral, mais un itinéraire d'expériences en 3 escales pour transformer durablement nos manières de faire en Normandie.
Votre regard est essentiel pour tracer cette route : aidez-nous à ajuster le parcours en répondant à notre court questionnaire.
Alors que l'urgence climatique s'intensifie, le secteur culturel français se positionne de plus en plus comme un acteur clé de la transition écologique. Loin de n'être qu'un simple reflet des préoccupations sociétales, les organisations culturelles s'engagent concrètement, s'appuyant sur des données scientifiques et des études de terrain pour transformer leurs pratiques. Cet engagement traverse tous les champs d'action, de la création à la diffusion.
C'est un fait, les acteurs culturels sont clairement engagés dans la transition écologique !
Partout en France, les démarches en matière de décarbonation, d'éco-conception, d'économie circulaire, de mutualisation ... sont entreprises par les labels nationaux mais également par les plus petites structures.
l'urgence d'agir
Le rapport "Décarbonons la Culture" du Shift Project (2021) a mis en lumière l'empreinte carbone significative du secteur culturel, bousculant les idées reçues et appelant à une prise de conscience collective. Bien que des chiffres précis par sous-secteur soient encore en cours d'affinement, l'étude souligne que le numérique, la mobilité des publics et des professionnels, la construction et la consommation d'énergie des bâtiments, ainsi que la production d'œuvres (décors, costumes) sont les principaux postes d'émissions de gaz à effet de serre.
Le rapport estime que la culture, à l'instar d'autres secteurs tertiaires, doit s'engager dans une réduction drastique de ses émissions, souvent de l'ordre de 4% par an pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, un objectif ambitieux qui implique une révision profonde des modèles de production et de diffusion. Ces chiffres ne sont pas là pour stigmatiser, mais pour fournir une base factuelle et inciter à l'action.
l'impulsion ministérielle ?
Le Certificat d'Aptitude à la Connaissance des Tendances Écologiques (CACTé) est une initiative majeure portée au niveau national par le Ministère de la Culture et les Directions Régionales des Affaires Culturelles (DRAC). Son objectif principal est d'accélérer la transition écologique dans le secteur culturel français en sensibilisant, formant et incitant les acteurs à réduire leur empreinte environnementale. Si le CACTé représente une avancée significative, il soulève également des enjeux complexes, notamment en ce qui concerne les limites de l'éco-conditionnalité et leurs implications profondes sur les modèles économiques des organisations culturelles.
Au cœur du dispositif CACTé, l'éco-conditionnalité représente un levier majeur. Elle subordonne l'attribution de certaines subventions publiques à la mise en œuvre d'actions ou à l'atteinte d'objectifs en matière de transition écologique. L'intention est claire : orienter les financements vers les structures les plus engagées et inciter celles qui le sont moins à passer à l'action.
Cependant, cette approche présente des limites et des implications significatives pour les modèles économiques des organisations culturelles (lire plus bas).
L'engagement des organisations culturelles en France est un signe fort de l'adaptation d'un secteur vital à l'heure des grands défis environnementaux. En s'appuyant sur des données concrètes, en mutualisant les efforts et en innovant dans leurs pratiques, ces acteurs ne se contentent pas de minimiser leur impact ; ils œuvrent à construire une culture plus résiliente, plus consciente et, surtout, plus inspirante, capable de guider et d'engager la société tout entière vers un avenir durable.
Le CACTé vise à doter les professionnels de la culture des connaissances et des outils nécessaires pour intégrer les enjeux écologiques dans leurs pratiques quotidiennes. Ses principaux objectifs sont de :
Sensibiliser et former : Accroître la compréhension des défis environnementaux spécifiques au secteur culturel (mobilités, énergie, production de décors, numérique, etc.).
Encourager l'action concrète : Inciter les structures à élaborer et mettre en œuvre des plans d'action de transition écologique.
Harmoniser les pratiques : Favoriser l'adoption de standards et de bonnes pratiques à l'échelle nationale.
Soutenir l'innovation : Stimuler la recherche et le développement de solutions plus durables pour la création, la production et la diffusion culturelles.
Le dispositif propose un cadre pour l'accompagnement des structures, avec des diagnostics, des formations et des outils pour mesurer et suivre les progrès. L'idée est de créer une dynamique collective, où chaque acteur, qu'il soit institutionnel, indépendant ou associatif, contribue à l'effort global.
Au cœur du dispositif CACTé, l'éco-conditionnalité représente un levier majeur. Elle consiste à subordonner l'attribution de certaines subventions publiques à la mise en œuvre d'actions ou à l'atteinte d'objectifs en matière de transition écologique. L'intention est claire : orienter les financements vers les structures les plus engagées et inciter celles qui le sont moins à passer à l'action.
Cependant, cette approche présente des limites et des implications significatives pour les modèles économiques des organisations culturelles
Le risque de "greenwashing" et de déconnexion de l'action réelle : Les critiques soulignent que l'éco-conditionnalité, si elle est trop axée sur des indicateurs quantitatifs ou des "plans d'action" génériques, peut conduire à un engagement de façade. Les structures pourraient être tentées de "mettre des choses qu'on est capables de faire, de compter et de répertorier" plutôt que de s'engager dans des transformations profondes et parfois risquées. Il y a un risque de produire des rapports plutôt que de véritables changements.
Manque d'uniformité des indicateurs : Un défi majeur identifié par les acteurs de terrain est le "manque d'uniformité des indicateurs entre les donneurs d'ordre et financeurs". Chaque collectivité, chaque DRAC, chaque partenaire peut avoir ses propres exigences, créant une complexité administrative et une charge de travail supplémentaires pour les structures, surtout les plus petites, qui peinent à consolider des données pertinentes et comparables.
Coût et ressources humaines : La mise en conformité avec l'éco-conditionnalité implique souvent des investissements initiaux (diagnostics carbone, formation des équipes, modification des process) qui peuvent peser lourdement sur des budgets déjà contraints. De plus, cela requiert du temps et des compétences dédiées, que les petites et moyennes structures ne possèdent pas toujours en interne. Comme le soulignent certains acteurs, "l'économie est le nerf de la guerre : on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a."
Tensions internes et résistance au changement : L'intégration des objectifs environnementaux peut générer des tensions au sein des équipes (ex: entre chargés de diffusion et techniciens) et remettre en question des habitudes bien ancrées. Pour les équipes artistiques, cela peut interroger leurs propres démarches créatives, notamment sur les rapports à la propriété intellectuelle, aux objets (décors, costumes) et aux modes de production.
Concurrence accrue : L'éco-conditionnalité, en rendant l'accès aux fonds publics plus sélectif, peut exacerber la concurrence entre les structures culturelles, y compris entre les auto-entrepreneurs et les compagnies.
Difficulté d'intégrer les activités : Les "plans d'action n'aident pas les porteurs" à penser des "solutions intégrées entre les acteurs culturels". L'approche par l'éco-conditionnalité peut, paradoxalement, encourager une vision silotée des problématiques, alors que la transition écologique demande une approche systémique et coopérative.
Face à ces enjeux, les organisations culturelles sont contraintes de repenser en profondeur leurs modèles économiques :
Diversification des revenus : Elles sont poussées à explorer de nouvelles sources de financement, au-delà des subventions publiques conditionnées, pour assurer leur résilience.
Coopération et mutualisation : La mise en commun des ressources (lieux de stockage, matériel, compétences, tournées) devient une stratégie essentielle pour optimiser les coûts et réduire l'impact. Des initiatives comme la création de "pôles territoriaux de ressources" ou le développement de "solutions intégrées multi-acteurs" prennent tout leur sens.
Valorisation des "effets utiles" et ressources immatérielles : Au-delà de la simple décarbonation, les structures doivent valoriser les bénéfices sociaux et territoriaux de leurs actions (lien social, développement local, éducation à l'environnement). La "confiance" devient une ressource clé dans les écosystèmes coopératifs.
Repositionnement des organisations : Certaines structures passent "de la diffusion de spectacle à l'espace d'expérimentation", diversifiant leurs activités pour inclure des ateliers d'éco-conception, des formations, ou des services de réemploi.
Nouvelles contractualisations avec les collectivités : Les collectivités peuvent adopter une "loupe EFC" pour faire évoluer la commande publique et soutenir des "contractualisations de projets" favorisant la coopération et l'innovation.
En somme, le CACTé et l'éco-conditionnalité sont des instruments puissants pour la transition écologique de la culture. Mais pour qu'ils soient pleinement efficaces, ils devront évoluer vers des approches plus holistiques, favorisant la coopération, la mesure d'impact réelle et l'accompagnement sur mesure des structures, afin d'éviter de n'être qu'une contrainte administrative supplémentaire et de permettre au secteur culturel de pleinement exprimer son potentiel transformateur.
L'approche de Sarah Helly et Sandro De Gasparo s'éloigne des prescriptions descendantes pour adopter une vision plus pragmatique et ancrée dans les réalités des organisations culturelles. En mettant l'accent sur l'économie, le travail, la coopération et une évaluation constructive, ils proposent un cadre propice à une transition écologique qui soit non seulement durable, mais aussi créatrice de valeur et de sens pour tous les acteurs.
Face à l'urgence de la transition écologique, les méthodes traditionnelles d'accompagnement des organisations culturelles montrent leurs limites. L'approche de l'Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération (EFC), propos une boite à outils d'appui aux organisations culturelles. Les conclusions, basées sur l'expérience de terrain et le lien avec des acteurs nationaux, soulignent la nécessité de dépasser les approches thématiques pour se concentrer sur les questions économiques et de travail, essentielles à une transition réussie et durable.
Les expériences nationales mettent en lumière les lacunes des dispositifs d'accompagnement couramment proposés, tels que les chartes, notes d'intention, formations généralistes ou actions de sensibilisation. Leur constat est clair : ces outils ne parviennent pas à s'articuler efficacement avec les questions fondamentales du travail et du modèle économique des organisations culturelles.
Les accompagnements actuels, trop souvent axés sur des entrées thématiques (décarbonation, mobilités, éco-conception), rencontrent des freins. Si ces sujets sont importants, ils ne suffisent pas à enclencher une transformation profonde car ils manquent de lien direct avec les réalités économiques et organisationnelles des structures.
La proposition de Sarah Helly et Sandro De Gasparo est de s'intéresser avant tout à "ce que pose la prise en charge de la transition écologique dans le travail". Selon eux, l'"entrée économique" permet d'aborder concrètement les défis et les opportunités de la transition pour les modèles d'affaires des structures culturelles.
Cette nouvelle approche repose sur plusieurs piliers :
Le point d'entrée "économie/travail" : Plutôt que de démarrer par l'écologie, il est plus pertinent d'aborder les enjeux de la transition sous l'angle de leurs implications économiques et sur l'organisation du travail. C'est en montrant comment la transition peut générer de nouveaux revenus, des économies ou transformer les métiers que l'adhésion des acteurs sera la plus forte.
Dépasser le "bordel" de l'éco-conditionnalité : Les règles d'éco-conditionnalité, bien qu'intentées, sont souvent perçues comme une charge administrative supplémentaire qui "n'aide pas les structures à faire, ça rajoute du bordel". L'objectif n'est pas de cocher des cases, mais d'engager des transformations réelles.
L'évaluation comme outil de soutien et de repérage : L'évaluation doit être un moyen de "repérer les initiatives qui existent et les soutenir", plutôt qu'un simple contrôle. Des expériences comme celle du Théâtre National de Bordeaux Aquitaine ou du Globe à Bordeaux montrent qu'une évaluation collective pendant le projet, impliquant équipes, collectivités et partenaires, est bien plus efficace. Cela permet d'identifier les "effets utiles" et la valeur créée au-delà des indicateurs purement environnementaux.
La Coopération et les Ressources Immatérielles (RI) : L'étude ARVIVA a largement été relayée pour son constat sur les limites des mutualisations. La simple "plateforme ne suffit pas", il est crucial de "poser la coopération" en interrogeant l'organisation, les échanges transverses entre services. Ce travail, qui ne se résume pas à des questions techniques, demande d'investir les Ressources Immatérielles (confiance, relations, interconnaissance). Pour quatre structures (recyclage, réemploi, écoconception, musique solaire/énergies) accompagnées dans le cadre de l'EFC, cela les a amené à "repenser beaucoup de choses", bien au-delà de la technique.
Des Formations axées sur le travail et l'organisation : Sarah et Sandro proposent des formations spécifiques, sur un format de 3 jours, axées sur les questions du travail. Elles visent à aborder les enjeux de temporalité, d'attractivité des métiers, la concurrence entre auto-entrepreneurs, et les tensions au sein des équipes (ex: chargés de diffusion). L'objectif est de favoriser la "stabilisation" des organisations et de permettre une meilleure "intégration des activités" liées à la transition.
Développer des Pôles Territoriaux et accompagner l'émergence : L'EFC vise à faire émerger des "pôles territoriaux" pour accompagner les entreprises qui se créent et celles qui essaient d'exister dans la transition. L'accompagnement de collectivités vers une "gouvernance partagée" en action culturelle, est une piste concrète pour structurer ces dynamiques à l'échelle des territoires.
🌱Le Collège Collectivités d’ARVIVA recense les projets d’accompagnement portés par des collectivités territoriales pour accompagner les acteur·ices culturel·les dans leur transformation écologique. Pour découvrir l’annuaire, c’est par ici : https://lnkd.in/eHR4Z9Ye
À l’appui d’une enquête menée auprès de quatre structures culturelles, Arviva propose des pistes méthodologiques qui placent la coopération au cœur de toute démarche de transition.
Le référentiel de l’EFC, développé par le Laboratoire d’intervention et de recherche ATEMIS et aujourd’hui reconnu par l’ADEME , offre une grille d’analyse qui permet de relier les transformations requises par le défi écologique, à savoir une réorientation économique et un rapport renouvelé au travail, aux réalités des structures et des territoires, en mobilisant différents champs disciplinaires des sciences humaines et sociales : l’ergonomie de l’activité, les sciences économiques, la psychodynamique du travail et les approches territoriales.
Il s’agit à la fois d’une étude qualitative, sur un nombre de terrains limité, et de la première version d’un référentiel d’action pour favoriser la coopération au service de la transition, en accord avec la démarche de l’EFC, qui progresse dans un système d’allers-retours constants entre l’expérience située et l’élaboration de concepts et de méthodologies d’action.
L’enquête a donc été réalisée en s’appuyant sur ce cadre d’analyse. Elle a permis de poser des hypothèses qui ont été mobilisées pour la conception du référentiel d’action.
Les injonctions sont nombreuses, émanant d’acteurs aussi bien privés qu’institutionnels, pour inciter les artistes à contribuer à la création de nouveaux imaginaires, ainsi qu’au développement de nouvelles formes de sensibilisation aux questions écologiques. Ces « invitations » ne disent rien, cependant, de la manière dont s’effectue la production des œuvres ni du lien entre cette production et les fameux imaginaires que les œuvres devraient renouveler. En parallèle, le ministère de la Culture incite grandement les acteurs du secteur à transformer leurs manières de produire, à travers un plan « Mieux produire, mieux diffuser » élaboré par ses services. Il semble donc que les deux enjeux majeurs de la prise en charge des questions écologiques par le secteur culturel sont pensés séparément par les acteurs, là où nous posons comme hypothèse qu’ils sont en réalité profondément liés. Diverses rencontres avec des artistes engagés dans les questions écologiques nous permettent de comprendre comment s’articulent les deux démarches, à travers leur activité de travail.
L'article de Sarah Helly explore l'articulation entre l'injonction faite aux artistes de créer de nouveaux imaginaires écologiques et la nécessaire transformation de leurs modes de production face à la crise environnementale. L'auteure, s'appuyant sur des entretiens avec des artistes engagés, pose l'hypothèse que ces deux enjeux, souvent traités séparément par les institutions (Ministère de la Culture, par exemple), sont en réalité profondément liés et se concrétisent par une transformation des organisations de travail des artistes.
Du Thème de l'Œuvre au processus de production
L'Enjeu de la reconnaissance et de l'identité
Grands enjeux tirés du document
1. Articuler l'éthique de production et l'esthétique
2. Transformer les organisations de Travail (Coopération vs. Concurrence)
3. Redéfinir l'identité et la reconnaissance de l'artiste
4. Désectoriser l'art pour un débat politique et sociétal
L'évolution vers des pratiques plus sobres et collaboratives met les artistes en tension avec le système actuel de reconnaissance professionnelle.
Contradiction : Les symboles de réussite (tourner loin, grosses jauges, moyens matériels importants) vont à l'encontre de la sobriété.
Identité professionnelle : La nouvelle approche brouille la définition traditionnelle de l'artiste. Elle mobilise des compétences non purement "artistiques" (animation, recherche, fabrication, transmission), interrogeant la finalité "non utilitaire" de l'art (Menger).
Fragilisation du statut : La reconnaissance de ces activités connexes est un enjeu crucial pour le maintien du statut d'intermittent et l'identité professionnelle.
L'article conclut que les artistes ne peuvent agir seuls.
Dépasser le champ artistique : L'enjeu est de faire de la création un point de départ pour un débat plus large sur les valeurs, l'utilité et le sens de la société (comme l'indiquait Castoriadis).
Partage des savoir-faire : L'activité artistique doit sortir de son "giron" pour partager ses spécificités (capacité à accueillir l'inattendu, attention à la "poésie du monde") avec d'autres secteurs, dans le cadre de travaux partagés et coopératifs.
Intervenante en milieu de travail
Etude Arviva
Ergonomie de l'activité, clinique du travail, économie de la fonctionnalité et de la coopération
“Economies poétiques“ Vivre l’économie de la fonctionnalité et de la coopération
Économies poétiques ? Quel drôle d’assemblage… Nous nous disons a priori que des milliers de kilomètres séparent le monde de l’économiste et le monde du poète. Mais peut-être jugeons-nous trop vite ; peut-être, comme le dit Romain Demissy dans l’une de ses lettres à Thomas Demoulin, « qu’il y a besoin d’abandonner cette facilité et ce confort d’esprit qui ne résiste pas longtemps à l’épreuve du réel ».
Pour entendre ces dimensions invisibles, le poète écoute et laisse la parole ; l’économiste, en homme d’échange, s’engage alors dans une correspondance. Économie et poésie ont beaucoup de choses à se dire, un autre monde s’ébauche…
Thomas Demoulin, le poète et Romain Demissy, l’économiste, vous proposent des temps de lecture et d’échanges autour de ce “drôle d’assemblage“ à Strasbourg, à Paris et bientôt en Normandie
Les acteurs culturels en Normandie ne sont pas en reste dans leur engagement affirmé à travers de nombreuses trajectoires et actions engagées depuis plus de cinq ans. En témoignent les collectifs nombreux qui se forment et construisent autour d'enjeux communs.
Le Club Inné fédère et accompagne les initiatives normandes de transition écologique dans les organisations culturelles.
Outre les termes de la convention pluriannuelle avec l'Ademe et la Région portant sur la Contribution du Club Inné à la mise en mouvement et la coopération des acteurs Normands ; Le Club Inné est signataire des accords de Rouen pour le Climat et veut soutenir l’émergence de projets multi-acteurs dans (et) entre les territoires ; autour d’initiatives d’acteurs ou de dispositifs locaux.
Le Club Inné intervient en Normandie auprès de l’écosystème d’organisations culturelles pour prendre en compte le réel vécu dans les organisations culturelles. Parfois dotées de plans d’actions, celles-ci rencontrent des limites dans leur organisation, dans leur modèle de revenu, … qui les empêchent de mettre en œuvre une dynamique de transition. Il échange ainsi avec plusieurs acteurs culturels dans leur trajectoire propre dans la question du Comment.
Un écosystème se forme progressivement et nécessite d’investir du temps dans une démarche collective coopérative et créatrice de valeur.
Le Club Inné s’appuie sur le référentiel de l’EFC (et sur les conclusions de l'étude ARVIVA) pour proposer un accompagnement des dynamiques projet dans le cadre d’activités économique
Cela consiste
à l’identification d’un écosystème d’acteur·rice·s pertinent·e·s à partir de l’expérience passée et des caractéristiques territoriales ;
au repérage des objets concrets à mettre en discussion à partir d’un travail d’enquête, au plus près des réalités des professionnel·le·s et des différentes structures ;
à une élaboration progressive du modèle économique des structures, au sein d’écosystèmes coopératifs, pour assurer la pérennisation de la trajectoire.
Le Club Inné met en avant l'importance d'aborder la question économique et du travail dans les enjeux de transition. Il s'agit de repenser la question de la valeur, d'intégrer les ressources immatérielles (confiance, coopération) et de développer des modèles de contractualisation plus vertueux, notamment avec les collectivités. Le concept de Pôle Territorial de Coopération Économique (PTCE) ou d'écosystème coopératif territorialisé en est une illustration, visant à soutenir collectivement les acteurs culturels et les collectivités dans la révélation de la valeur créée pour le territoire.
Le Club INNÉ en Normandie : une ressource pour structurer la coopération territoriale (ADEME)
Dans la continuité de l'analyse EFC, le Club INNÉ, avec le soutien de l'ADEME et de la Région Normandie, se propose d'accompagner la concrétisation des dynamiques de coopération sur le territoire. Son rôle s'articule autour d'un double niveau de soutien, visant à outiller l'écosystème à l'aide de la grille d'analyse EFC :
L'accompagnement individuel : catalyser l'ambition des pionniers
L'approche individuelle soutient directement les structures culturelles dans leurs initiatives et ambitions de transformation. Actuellement, le Club INNÉ accompagne deux entreprises culturelles et une dirigeante acculturée à l'EFC. Ces projets, bien que financés par l'ADEME et souvent individuels, ont un effet d'entraînement significatif : chacun fédère de nombreuses parties prenantes (inter-labels, associations, intermittents) qui se retrouvent autour d'une visée commune d'action pour la transition écologique. L'intervention permet de révéler la valeur produite par l'activité déjà existante des structures, via des retex multi-acteurs.
L'animation collective : structurer les communs territoriaux
Le Club INNÉ porte des actions collectives visant à mobiliser et à fédérer les acteurs au plus près de leurs réalités professionnelles.
Animation d'écosystèmes et pilotage public : Dans le cadre de sa convention d'animation d'écosystèmes avec l'ADEME, le Club INNÉ s'emploie au repérage d'objets concrets à mettre en discussion. Signataire des Accords de Rouen pour le Climat, il s'engage également à accompagner les acteurs publics dans leurs démarches servicielles, dans la prise en considération des usages, et dans leur capacité à piloter la coopération entre les acteurs. L'objectif est d'impulser des dynamiques de coopération à partir des expérimentations.
Formation et co-construction : Pour pérenniser la dynamique, des parcours d'accompagnements collectifs de dirigeants et des dispositifs de formations spécifiques sont en cours de co-construction, ciblant les dirigeants, les fonctions supports, les directions techniques et les collectivités.
Le partenariat LNC / Club INNÉ : Le Club INNÉ et Les Nouvelles Coordonnées (LNC) unissent leurs forces pour co-organiser une programmation dédiée à la transition. Cette initiative s'articule autour de trois axes majeurs (identification d'un écosystème pertinent ; repérage des objets concrets à discuter ; réélaboration des modèles économiques au sein d'écosystèmes coopératifs) et concrétise la mise en réseau intersectoriel (avec l'ESS, le BTP, etc.) pour des thèmes concrets (fabrication durable, textile/costumes, logistique, et la question cruciale de la répartition de la valeur créée).
La transition écologique, abordée par le prisme de l'EFC en Normandie, est moins une contrainte qu'une mutation du modèle économique des organisations culturelles. Ces dernières peuvent se redéfinir comme des producteurs de communs territoriaux :
Communs matériels : Logistique mutualisée (Places Vertes), production d'éco-scénographie (LNC), et gestion du réemploi (OPRESSING).
Communs immatériels : Production de confiance, de savoir-faire (formation des DT), et de nouveaux récits partagés.
Cette dynamique tend à valider l’hypothèse : l’EFC est une méthodologie pertinente pour passer de l'objectif de conformité environnementale à un objectif de performance d’usage collectif et durable.
L'enjeu opérationnel est désormais d'accompagner la pérennisation et l'amplification de ce nouveau rôle. Le Club INNÉ souhaite s'engager dans cette mission en structurant la coopération inter-mondes.
« C’est extrêmement important d’allier les mondes Économiques, Sociaux, et la société civile ; [...] C’est pas l’économie toute seule qui peut le décider, c’est pas le politique tout seul qui peut le décider, c’est pas la dimension sociale qui peut décider ;... » (Économies poétiques, Demissy & Demoulin).
Le Club INNÉ, en tant que ressource financée par l'ADEME, se mobilise pour accompagner cette alliance, en proposant des dispositifs d'accompagnement (individuels et collectifs) et en animant des écosystèmes d’acteurs pour dépasser la logique sectorielle. L'objectif final est d'encourager les collectivités et l’ensemble des acteurs du territoire à reconnaître et à soutenir ce nouveau rôle économique et sociétal que la culture explore dans la transition.
En reconnaissant le rôle du travail, de la coopération et des ressources immatérielles, la culture normande est en voie de devenir un acteur économique et sociétal pivot de la transition écologique.
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👀 intervention financée par l'Ademe
Les acteurs culturels normands sont invités à prendre part à une dynamique inédite ! Les Nouvelles Coordonnées (LNC) et le Club Inné, avec le soutien de l'ADEME, unissent leurs forces pour co-organiser une programmation* dédiée à la transition écologique dans le secteur culturel en Normandie. Cette initiative ambitieuse vise à outiller, accompagner et fédérer les professionnels de la culture face aux défis environnementaux et sociétaux actuels.
Ce partenariat marque une étape clé dans la structuration d'un écosystème innovant et coopératif en Normandie, en s'appuyant sur les expertises complémentaires des deux entités.
L'objectif partagé par Les Nouvelles Coordonnées et le Club Inné est de créer un dispositif d'accompagnement des acteurs culturels dans la transition écologique. Ce projet s'articulera autour de trois axes majeurs, inspirés de l'étude opérationnelle ARVIVA :
Identification d'un écosystème pertinent : Repérer les acteurs clés et les initiatives existantes en Normandie pour bâtir un réseau solide.
Repérage des objets concrets à discuter : À travers des enquêtes et un travail de terrain, identifier les besoins et les défis réels des professionnels.
Réélaboration des modèles économiques : Soutenir les structures dans la transformation de leur modèle économique au sein d'écosystèmes coopératifs, garantissant la pérennisation de leur démarche.
Le Club Inné s'est engagé à mettre en œuvre et à animer une programmation de temps de rencontres : cercle de réflexion, visites apprenantes, plénières, témoignages, temps de co-construction, co-développement invitants les les acteurs économiques du territoire normand.
Nous co-construisons, accompagnons, soutenons des acteurs et des initiatives en Normandie.
La culture est identifiée comme un vecteur de cohésion sociale et de rayonnement territorial, contribuant à éclairer les enjeux climatiques et sociaux, à faire évoluer les imaginaires et à créer des espaces de dialogue sur les transformations sociétales.
Si dessous, retrouvez les références au sujet culturel dans la COP 2030 de la Métropole Rouen Normandie.
👀Ces références montrent que la culture est intégrée comme un levier clé dans la transition écologique et sociale du territoire.
Nicolas Mayer Rossignol le rappelait lors de la table ronde "La culture sait déjà prendre en charge le travail de médiation, de compréhension des un.e.s et des autres, elle a un rôle à jouer dans le dialogue sociétal"
Objectifs liés à la culture :
Soutenir une culture pour tous, par tous et partout.
Construire une programmation sur le territoire de créations artistiques sur les nouveaux récits et les transformations sociétales.
Développer un écosystème dédié à la culture et aux transitions dans le cadre de la stratégie culturelle métropolitaine 2023-2038, intitulée « La Culture à l’ère des transitions ».
Actions prévues :
Organisation et accompagnement de projets culturels, artistiques et scientifiques à faible empreinte écologique.
Soutien à la sobriété dans les événements culturels.
Encouragement des mobilités douces vers les lieux culturels.
Mutualisation des ressources entre partenaires culturels.
Écosystème Culture et Transition :
La Métropole ambitionne de fédérer les acteurs culturels autour des enjeux de transition écologique.
Actions envisagées : rencontres professionnelles thématiques, mise en place d’un nouveau modèle de culture durable, échanges entre acteurs culturels sur les sujets de transition écologique.
Recommandations du réseau des acteurs pour le climat :
Soutenir la culture à l’ère de la transition écologique.
Mettre en œuvre cette transition avec les écosystèmes d’acteurs.
Favoriser et soutenir des espaces de partage et d’échanges pour permettre aux citoyens de s’organiser autour de projets communs.
Exemples d’actions communales :
Organisation d’événements culturels écoresponsables.
Coopération intercommunale pour mutualiser les spectacles, artistes et ressources.
Développement de parcours de balades urbaines pour découvrir le patrimoine naturel, historique et culturel.
Lien avec les droits culturels :
Les droits culturels sont reconnus comme un référentiel pour accompagner les transformations sociétales dans le respect des droits humains.
Tourisme culturel :
Développement d’un tourisme durable et de proximité, valorisant les atouts naturels et patrimoniaux, avec une mise en avant des mobilités douces.
L'engagement des acteurs culturels dans la transition écologique ne passe pas seulement par le récit, mais par la transformation concrète des modes de production. C'est le chemin qu'a choisi Julie Fouché, actrice et entrepreneure de l'économie sociale et solidaire (ESS), en portant la création de la Ressourcerie culturelle du spectacle vivant à Rouen.
Invitée à la plénière du Club INNÉ pour la lecture d'extraits d'Économies Poétiques, elle incarne cette nouvelle figure de l'acteur culturel qui dépasse l'injonction du seul geste artistique pour s'attaquer au modèle économique et logistique du secteur.
S'inscrivant pleinement dans l'approche du Club INNÉ qui prône la « désectorisation de l'Art », le projet de Julie Fouché vise à faire de l'économie circulaire le nouveau standard du spectacle vivant en Normandie.
Le postulat est simple : le secteur culturel génère un volume conséquent de décors, costumes et accessoires à usage unique. La Ressourcerie propose une réponse systémique :
Réemploi et mutualisation : Organiser la collecte, le stockage et la mutualisation des matériaux, décors, costumes et accessoires entre professionnels.
Revalorisation et éco-conception : Soutenir l'upcycling et l'éco-conception pour les nouvelles créations.
Accompagnement territorial : Aider les projets à s'approvisionner durablement et à réduire concrètement leur impact environnemental.
Plus qu'une plateforme logistique, la Ressourcerie est conçue comme un lieu favorisant la coopération et la rencontre professionnelle, créant ainsi des effets utiles sur le territoire (réduction des déchets, création d'emploi local non délocalisable).
L'ambition écologique de la Ressourcerie est forte, mais sa pérennité dépend de la solidité de son modèle économique. C'est ici qu'intervient le Club INNÉ, en s'appuyant sur l’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération (EFC).
Le soutien du Club INNÉ se concentre sur :
Structurer le modèle économique : Aider Julie Fouché à transformer son activité — qui pourrait être perçue comme un simple service logistique — en un Écosystème Coopératif Territorialisé (ECT).
Identifier la valeur : Dépasser le seul coût de l'objet pour valoriser la performance d'usage (un décor réemployé n'est plus un déchet, mais une ressource mutualisée et une source d'économie pour d'autres compagnies).
Soutenir le travail invisible : Assurer que le temps dédié à la facilitation de la coopération, à la logistique du réemploi et à la transmission des savoir-faire soit reconnu et financé durablement.
En aidant la Ressourcerie culturelle du spectacle vivant à trouver une trajectoire économique pérenne, le Club INNÉ soutient une initiative qui prouve que l'innovation culturelle réside dans la manière de produire et que l'écologie peut être un levier pour des nouveaux modèles de revenus dans le secteur. Julie Fouché porte ainsi une solution concrète pour l'avenir de la création.
Facilitatrice de projets durables, collaboratifs, innovants - Accompagnatrice Coop'Ter : Territoires de services et de coopération - Accompagnatrice RSE (référencée par le label LUCIE)
Accompagnatrice coopter
Etudes de faisabilité économique
Déléguée du Club Inné