Définir l'architecture classique est aussi alambiquée que décrire les œuvres de la renaissance. La renaissance peut être intégrée dans la période classique, mais l'influence du monde gothique est si importante que ces bâtisses ne peuvent être considérées totalement classique comme au XVIIe et XVIIIe siècles.
La mode classique se définit aussi par le style baroque qui est un parent proche.
Comme les églises médiévales, la grande majorité des églises-halles classiques se situent sur la rive gauche de la Moselle. La répartition est assez homogène entre les trois départements de la Meurthe-et-Moselle, Meuse et Vosges. La vallée de Moselle plus une partie de la vallée de la Meurthe forment un corridor d'églises-halles. Une zone assez vaste autour de Verdun est vide de bâtiments classiques tout comme les édifices médiévaux.
Liste des églises-halles
Début XVIIIe siècle 1733
Structure: Halle
Présentation
Au XVe siècle, à l’époque de Jehanne d’arc, les villages de Greux et de Domremy étaient réunis au sein de la même paroisse. En 1635, l’église placée sous la dédicace de Saint-Maurice brûle des suites de la guerre de Trente Ans, puis est reconstruite en 1733 tout comme le village sur un nouveau site. Elle fut édifiée avec l'aide de Jean Jacob, prêtre du village et des habitants. Durant cette période, les cultivateurs ont réalisé par corvées volontaires la conduite de tous les matériaux. Pour les autres habitants, des journées de travail ont été imposées soit comme manœuvre ou comme maçons selon leurs aptitudes.
Nef
La nef halle stricto-sensu d'un grand volume de église Saint-Maurice de Greux a la caractéristique de posséder un nombre réduit de trois travées assez larges. Celle-ci est composée de divers choix architecturaux pour sa construction, notamment des voûtes.
Collatéraux
Les collatéraux de largeurs moyennes de 3,90 mètres sont éclairés par des ouvertures en plein cintre et d'arcs doubleaux surélevés afin que les voûtes aient une hauteur similaire à celle de la nef centrale.
Piles octogonales et pilier
Les piles octogonales illustrent la forme géométrique qui fait écho à l'architecture gothique des églises de la période médiévale. Quant au pilier droit de la première travée celui-ci est renforcée par une partie carrée afin de supporter la charge du clocher.
1er travée
1er travée collatéral gauche:
Longueur et largeur base: 102 x 102 cm
Hauteur: 82 cm
Dimension fût: 92 cm
1er travée collatéral Droit:
Longueur et largeur base: 135,5 x 114 cm
Hauteur: 70 cm
Dimension fût: 115,5 x 104 cm
2eme travée
2eme travée collatéral gauche:
Longueur et largeur base: 102 x 102 cm
Hauteur: 76 cm
Dimension fût: 92 cm
2eme travée collatéral droit:
Longueur et largeur base: 102 x 102 cm
Hauteur: 76 cm
Dimension fût: 92 cm
Bases de piles
Les bases des piles sont carrées au départ comme à l'accoutumé pour le style classique. Celles-ci supportent une pile octogonale (sauf en partie pour la pile droite de la première travée) ayant des moulures gréco-romaines avec tores, cavets et listels.
Chapiteaux
Les chapiteaux sont une composés d'une frise de feuilles d'acanthe surmontés d'un abaque avec un quart de rond où sont taillées des oves simples s'inspirant de la période gréco-romaine.
Voûtes
Les voûtes la nef halle ont la particularité d'être composées de deux modèles différents. Le nef centrale est structurée avec des croisées d'ogives héritières de la période gothique, quant aux collatéraux ceux-ci sont construits avec des voûtes d'arêtes dont l'architecture romane a dû être l'inspiration.
Chevet
Le chevet à 5 pans comporte trois fenestrages en plein-cintre sans remplage comme d'usage au XVIIIe siècle. Celui-ci est doté de contreforts qui maintiennent l'abside constituée de voûtes gothiques traditionnellement employées depuis le moyen-âge.
Configuration de la halle
Vaisseaux: 3
Travées: 3
Sans transept
Chevet à 5 pans
Voûtes en croisée d'ogives et d'arêtes
Piles octogonales: 3
chapiteaux normées gréco-romains
Bases de colonnes normées
Piliers: 1
Marques lapidaires: graffitis sur deux piles intérieur
Dimensions de la halle
Longueur interne totale: 23,85 m
Superficie: 260 m2
Volume: 2304 m3
Éléments remarquables
Épitaphe du XVIIIe siècle.
Remarque
Cette église est remarquable par l'emploi de diverses techniques de construction dont l'origine est le moyen-âge, tout en la maquillant habilement avec de l'ornementation gréco-romaine. À ma connaissance seules deux autres églises halles en Lorraine peuvent se prévaloir de posséder des piles octogonales comme dans cet édifice, à Méligny-le-Grand(55) et Valmunster(57). Charmant édifice!
XVIIe-XVIIIe siècles
Structure: Halle
Présentation
En 1552 l'abbaye bénédictine Saint-Clément dans le quartier du Sablon à Metz est détruite sur ordre de François de Guise. Les moines se réfugièrent provisoirement au couvent des bénédictins des Pucelles dans la cité. Ces derniers achetèrent le 3 octobre 1565 une auberge "La licorne" en Franconrue où une chapelle était située non loin de l'église actuelle. Un nouvel édifice est construit à partir de 1683 en commençant par le chœur, pour se terminer en 1737. À la révolution l'abbaye est confisquée pour être reconvertie en magasin, séchoir et dépôt de linge. Rachetée en 1855 les bâtiments deviennent un collège des jésuites jusqu'en 1969, pour devenir après leur départ le Conseil régional de Lorraine.
La façade de modèle classique est construite sur deux niveaux avec un ensemble de colonnes engagées et pilastres de style composite surmontés de pots à feu. Niches vides de statues et fronton mutilé témoignent des vicissitudes de l'histoire. La rosace s'inspire des églises médiévales notamment gothiques, mais sans les ogives et redents.
Nef
Saint-Clément de Metz est une église-halle stricto-sensu ayant toutes les voûtes quasiment à la même hauteur. Celles-ci sont supportées par 14 imposantes colonnes qui accentuent l'aspect monumental d'un espace déjà grand. Trois couleurs sont appliquées à l'intérieur de la nef, essentiellement un badigeon de ton chaux sur les parois et les colonnes. Arc doubleaux, arcs formerets, chapiteaux et nervures des voûtes sont badigeonnés d'ocre jaune qui fait ressortir ces éléments indispensables à la construction de la structure en croisée d'ogives.
Collatéraux
Les collatéraux de petite largeur possèdent des colonnes engagées identiques aux piliers de la nef. La profusion de leurs chapiteaux rend homogène l'intérieur tout en imposant le style baroque.
Les murs gouttereaux possèdent de grands fenestrages de style gothique flamboyant dont les remplages ont des formes géométriques très variées. Mouchettes et soufflets sont nombreux, mais aucune composition ne présente de redents. Simplifiant ainsi le style flamboyant, cette déclinaison est courante pendant les périodes suivant l'architecture gothique.
Bases de colonne
Les bases de colonne ont une forme octogonale analogue à certains socles d'églises du XVe et XVIe siècles en Lorraine, cependant leurs moulures circulaires ont pour modèle les ordres gréco-romains. Ce format est existant pour la plus grosse colonne de l'église Saint-Pantaléon de Commercy (55) réalisée cent ans plus tôt pendant la renaissance. Ces piédestaux tous identiques donc normalisés supportent de larges fûts de colonne galbés, emblématiques de l'architecture baroque et classique.
Longueur: 171 cm
Largeur: 171 cm
Hauteur: 132 cm
Diamètre fût: 121 cm
Chapiteaux
Les chapiteaux d'ordre composite sont reconnaissables par les volutes plus développées que dans l'ordre corinthien. Ils sont richement ornementés avec deux rangées de feuilles d'acanthe de couleur jaune dont les volutes blanches les superposent.
Les départs de voûtes au dessus des chapiteaux sont la plus grande originalité de l'édifice, car ils sont une élévation caractéristique des églises gothiques flamboyantes par l'existence d'un fût avec les pénétrations des arcs doubleaux, des arc formerets et des nervures des croisées d'ogives. Ces réalisations sont à l'origine des colonnes dont les chapiteaux ont été supprimés pour des raisons esthétiques pendant le gothique tardif. L'abbatiale Saint-Clément de Metz est un cas surprenant parce qu'il y a des chapiteaux d'ordre composite qui supportent une colonne dont l'emplacement d'un chapiteau a disparu. Pour faire simple, si les concepteurs avaient fait le choix du style gothique rayonnant pour construire les voûtes en croisée d'ogives, il y aurait un deuxième chapiteau au dessus du premier d'inspiration antique.
Voûtes
L'édifice est composé de voûtes en croisée d'ogives de style gothique flamboyant avec dans sa presque totalité des clefs pendantes, sauf pour trois qui sont annulaires dont l'usage était le passage des cloches. Trouver des croisées d'ogives dans cette église est curieux car elle fut construite pendant la période classique française où ce modèle de structure n'était plus dans l'air du temps. En observant la façade classique on penserait observer dans la nef des voûtes d'arêtes avec des arcs doubleaux et des arcs formerets en plein cintre s'appuyant sur les chapiteaux comme dans l'abbatiale Sainte-Marie-Majeure de Pont-à-Mousson (54). Dans cette église-halle deux styles opposés se mélangent dont les colonnes d'ordre composite supportent une élévation néogothique du XVIIe et XVIIIe siècles.
Chevet
Le chevet est entouré de deux clochers qui ont pour origine le plan roman-rhénan diffusé en Lorraine au moyen-âge. L'ensemble reproduit l'architecture gothique avec le chevet à 5 pans ayant des fenestrages en ogive assemblant des remplages à lancettes, sans oublier les gargouilles sculptées en bestiaire. En ce qui concerne les tours, le style classique est privilégié, dont les pilastres et les frontons triangulaires sont représentatifs. L'appareillage régulier avec les joints en profondeur pour les contreforts et les piliers de culée des arcs boutants caractérisent le style classique français.
Configuration de la halle
Vaisseaux: 3
Travées: 8
Sans transept
Chevet à 5 pans
Voûtes en croisée d'ogives
Colonnes: 14
chapiteaux d'ordre composite
Bases de colonnes normées
Piliers: 0
Marques lapidaires: Néant
Dimensions de la halle
Longueur interne totale: 46,65 m
Superficie: 725,63 m2
Volume: 13 314 m3
Éléments remarquables
Clefs pendantes et plaque commémorative.
Remarque
Cette abbatiale un peu à l'écart de prestigieux édifices telle la cathédrale Saint-Étienne de Metz n'est pas moins originale par son éclectisme. À cette époque au XVIIe et XVIIIe siècles construire avec le style gothique n'était plus à la mode voire dépassé et laid. Les bâtisseurs ont synthétisé une église gothique flamboyante en l'habillant avec le style baroque et classique, ce qui est une vision particulièrement avant-gardiste et moderne. Déroutant pour les visiteurs, mais fascinant !
XVIIe-XVIIIe siècles
Structure: Halle échelonnée
Présentation
L'église Saint-Sébastien est bien connue des nancéiens du fait de sa proximité du marché-couvert. Principale église de la ville-neuve érigée à partir de 1682, elle eut une modification complète de sa nef de 1720 à 1731.
Le bâtiment présente une grande façade de style baroque, quant aux clochers plus sobres, ils se trouvent autour du chevet.
Nef
La nef halle de Saint-Sébastien présente des colonnes galbées commun dans le style baroque. Celles-ci possèdent des chapiteaux d'ordre ionique. Les voûtes sphériques de belles dimension sont des éléments peu employés en lorraine.
Configuration de la halle
Vaisseaux: 3
Travées: 5
Sans transept
Chevet circulaire avec une travée
Voûtes sphériques
Colonnes: 6
Chapiteaux d'ordre ionique standards
Bases de colonne standards
Pilier: 0
Plan provenant du site https://www.patrimoine-histoire.fr
Dimensions de la halle
Éléments remarquables
Tombeau de Jean Girardet (1709-1778) et voûte ornée du chœur.
Remarque
Ce bâtiment religieux a la particularité d'employer les voûtes sphériques alors que la plupart du temps les voûtes d'arêtes sont la norme pour les églises classiques. On remarquera qu'elle précède les grandes églises néoclassiques qui utilisent plus couramment les voûtes sphériques.
Début XVIIIe siècle
Structure: Halle échelonnée
Présentation
L'abbatiale Sainte-Marie-Majeure de Pont-à-Mousson est une église dépendante de l'abbaye de l'ordre des Prémontrés qui fut édifiée dès 1705 jusqu'en 1735 par l'architecte Thomas Mordillac s'inspirant de l'architecture classique et par l'architecte Nicolas Pierson influencé par l'art baroque. Les nouvelles constructions en bordure de la Moselle remplacent une première abbaye du début du XVIIe siècle située plus au nord, dont il reste des vestiges intégrés aux bâtiments conventuels. Maison mère de la congrégation des Prémontrés son déclin s'amorce à la mort du duc Stanislas en 1766 et au rattachement de la Lorraine au royaume de France. Elle fut partiellement détruite en 1771 par un incendie puis en 1792 les Pères Prémontrés furent expulsés des dépendances. Au XIXe siècle l'abbaye abrita le Petit Séminaire diocésain dont les bâtiments servirent d'hôpital pendant la guerre franco-prussienne de 1870. Après 1906, elle devint la propriété de la ville de Pont-à-Mousson et servit une seconde fois d'hôpital entre 1912 et 1944. Les bâtiments furent à nouveau détruits pendant la Seconde Guerre mondiale pour finalement rester à l'abandon durant plusieurs années. La reconstruction de l'abbaye débuta de 1957 jusqu'à 1974 où il fut décidé de faire des Prémontrés un centre culturel lorrain.
La façade de style classique est liée au mouvement esthétique jésuite apparu à la seconde moitié du XVIe siècle. Celle-ci est traitée par trois niveaux ayant chacun un style gréco-romain différent. La première section possède un grand portail surmonté d'un fronton triangulaire surbaissé et de pilastres d'ordre ionique. La seconde section d'ordre corinthien possède un fenestrage s'ouvrant sur la nef centrale, cette dernière est munie d'un fronton circulaire surbaissé. L'étage supérieur avec un fronton triangulaire couronnant l'ensemble de la façade mêle les deux ordres gréco-romains précédant avec des pilastres de style composite, celui-ci possède une ouverture similaire à la seconde section mais donne dans les combles. Entre tous les pilastres des trois niveaux se trouvent des niches ornementées de coquilles Saint-Jacques qui sont vides de statues pour des raisons financières. Des contreforts avec des volutes et des éléments végétaux sculptés, des frises florales, des pots à feu et pour finir des pinacles avec des sphères subliment la façade sur les trois niveaux. Les traces d'un haut-relief sont visibles au dessus du portail, ceux-ci ont disparu pendant la révolution française contrairement aux sculptures du fronton circulaire surbaissé inaccessibles aux mutilateurs.
Nef
La nef de style classique est composée de 12 hautes colonnes qui contiennent un vaisseau central quasiment deux fois plus large que les collatéraux. Homogène et dépouillée dans son ensemble la partie supérieure de l'élévation est ornementée de motifs copiant l'antiquité gréco-romaine par ses arcs doubleaux, ses arcs formerets et ses chapiteaux. De grands fenestrages en plein cintre constitués de verres blancs sont agencés dans le chœur, les murs gouttereaux et le transept. Seules les parties basses de l'abside et des murs ouest du transept sont de style baroque, ceux-ci sont un recouvrement décoratif élaboré par le dernier architecte Nicolas Pierson.
Collatéraux
Les deux collatéraux mesurant 5,35 m de largeur ont chacun un alignement de 6 hautes colonnes et de 6 pilastres côté mur d'ordre corinthien. Cette composition d'une longueur de 47,30 m qui va de la façade jusqu'au transept englobe des voûtes d'arêtes légèrement plus basses que celles de la nef centrale. Les murs gouttereaux sont composés d'une disposition de 8 grands fenestrages identiques séparés par des pilastres. Ces ouvertures en plein cintre dépouillées de remplages et de moulures sont constituées de vitraux qui ont toujours été blancs à l'origine.
Bases de colonne
D'un diamètre 130,83 cm les 12 imposantes colonnes galbées comportent des bases hautes de 181 cm de modèle gréco-romain. Les piédestaux tous identiques ont des sections cubiques avec des feuillures qui mesurent 175 cm de chaque côté. La section circulaire comporte 2 baguettes, 1 cavet renversé, 1 piédouche, 3 réglets et 2 tores qui forment un ensemble de moulures important dans les modèles classiques français et néoclassiques en Lorraine.
Longueur: 175 cm
Largeur: 175 cm
Hauteur: 181 cm
Diamètre fût: 130,83 cm
Chapiteaux
L'abbatiale comporte de grands chapiteaux d'ordre corinthien qui sont à l'échelle des hautes colonnes monumentales. Le panier qui est la partie principale des éléments comporte deux rangées de feuilles d'acanthe finement élaborées, celles-ci se reposent sur un astragale typique des modèles gréco-romains séparant le fût de colonne du chapiteau. Les volutes de petites proportions démontrent l'emploi du modèle corinthien qui ne doit pas être confondu avec le modèle composite ayant de grandes spirales. Celles-ci sont couronnées d'un large abaque qui supporte les arcs doubleaux et formerets en pierre de taille moulurée de belle facture. L'adoption de l'ordre corinthien dévoile que l'architecte chercha la perfection dans la réalisation de l'église en empruntant le style originel provenant des premiers temples grecs.
Voûtes
L'abbatiale Sainte-Marie-Majeure est une église-halle de modèle échelonné dont les voûtes de la nef centrale mesurent 18,55 m de haut, dépassant celles des collatéraux hautes de 17,02 m. L'emploi de voûtes d'arêtes dans l'église est en rupture avec les périodes architecturales précédentes notamment le style gothique où les voûtes en croisée d'ogives étaient la norme. Les voûtes d'arêtes s'appuient sur des arcs doubleaux et formerets travaillés en pierre de taille, ceux-ci sont ornementés par alternance de caissons et de médaillons floraux de style gréco-romain. Un motif floral est centré sur chaque quart de berceau des voûtes d'arêtes de base rectangulaire du vaisseau central, en revanche seulement deux fleurs sont incorporées dans les voûtes d'arêtes sur base carrée des collatéraux. Les voûtes latérales plus basses d'environ 1,50 m se distinguent par les murets apparaissant au niveau des arcs formerets, cette disposition fut empruntée aux édifices médiévaux qui utilisèrent cette technique afin de répartir les fortes poussées latérales des voûtes centrales vers le sol comme les arcs boutants. L'inclinaison des voûtes des collatéraux vers le centre de l'édifice est sans doute la disposition la plus saisissante de l'édifice, car elle amplifie leur fonction de contrepoids à l'opposé des voûtes de la nef centrale.
Chevet
Traditionnellement les églises sont orientées mais l'abbatiale Sainte-Marie-Majeure fait exception car elle est de plan inversé, ainsi le chevet harmonique situé à l'Ouest est à l'emplacement habituel d'une façade. Héritière des églises de plan roman-rhénan situées dans l'Ouest du Saint-Empire romain germanique, le chevet de l'édifice est flanqué de deux tours. Les deux clochers ayant chacun une toiture de style baroque à bulbe avec un lanternon sont composés de quatre niveaux dont les deux premiers ont des pilastres d'ordre toscan, la troisième section d'ordre ionique et le quatrième étage d'ordre composite. Contre le chevet à 5 pans de puissants contreforts avec des volutes ornementées à leur sommet contiennent la poussée de la voûte en cul de four de l'abside.
Configuration de la halle échelonnée
Vaisseaux: 3
Travées: 8
Avec transept
Chevet à 5 pans avec une travée
Voûtes d'arêtes
Colonnes: 12
Chapiteaux d'ordre corinthien normés
Bases de colonnes normées
Pilier: 0
Dimensions de la halle échelonnée
Le diamètre des colonnes fait 48 pouces français, ce qui fait : longueur totale de l'église : 50 x 48 pouces (soit 50 fois le diamètre d'une colonne), le transept : 24 x 48 (rapport quasi 1/2 de la longueur de la nef) et la largeur du vaisseau (les 3 nefs) : 15 x 48 pouces (ce qui fait 1/3 de la longueur de la nef).
Mesures prises par Philippe Brocherez de Gueldre
Longueur interne totale: 66 m
Superficie: 1051,42 m2
Volume: 19 356 m3
Éléments remarquables
Groupes sculptés de Saint-Firmin et Saint-Laurent.
Remarque
L'église abbatiale Sainte-Marie-Majeure de Pont-à-Mousson est certainement la plus grande église-halle de Lorraine. L'ambition de copier l'antiquité gréco-romaine font d'elle la première église-halle entièrement de style classique en Lorraine et de fait un modèle pour toute la région. Le bâtiment est un successeur des périodes précédentes avec un aspect moderne du XVIIIe siècle car il adopte les méthodes d'origine médiévale pour maintenir les voûtes de la nef centrale. Partageant les traditions locales pour sa configuration, l'abbatiale avec son plan inversé fait d'elle un édifice atypique et hors du commun. Impressionnant!
Début XVIIIe siècle
Structure: Pseudo basilique
Présentation
Du début du XVIIIe siècle l'église Saint-Martin de Pouilly-sur-Meuse remplaça une chapelle médiévale dont l'existence est suggérée dans une source dès le XIIIe siècle. Le modeste bâtiment moyenâgeux dont le lieu reste inconnu n'était pas à l'emplacement actuel de l'édifice classique. En raison de vétusté on décida de démolir la chapelle en 1708 afin de la remplacer en 1709 par une nouvelle construction. Cette dernière récolta probablement divers éléments architecturaux d'une église voisine disparue, pour finalement être voûtée en 1715. L'édifice soufra de la deuxième guerre mondiale par la destruction de voûtes en croisée d'ogives au niveau du chœur et du clocher charpenté ainsi que de la disparition de son mobilier. Lors de rénovations périlleuses dans les années cinquante il fut érigé en 1957 un nouveau clocher.
De style classique l'église en pierres jaunes est entourée de puissants contreforts de la façade jusqu'aux murs gouttereaux. Le portail en plein cintre est encadré de deux pilastres d'ordre composite et d'un cartouche vide, ceux-ci sont surmontés d'une frise ayant comme ornementation des végétaux et d'un visage en son centre. Cet ensemble est couronné d'un fronton triangulaire avec deux pots à feu de chaque côté surmonté d'un grand oculus. À l'arrière gauche de l'édifice se trouve un clocher d'après-guerres qui transgresse l'unité de style du bâtiment par ses lignes modernes et l'emploi de pierres blanches de nature différente.
Nef
L'intérieur caractéristique des églises de modèle pseudo basilical est constitué de trois vaisseaux à hauteur inégale importante. Bien qu'elle ne soit pas une église-halle au sens strict du terme, la construction possède les attributs principaux tel l'unique étage de fenestrages. L'édifice est de style classique dans son ensemble notamment par les arcs formerets en plein cintre, les colonnes, les ouvertures et les pilastres. En revanche les voûtes sont une conception provenant de l'architecture gothique par l'emploi de structures en croisée d'ogives.
Collatéraux
Les deux collatéraux d'environ 4 mètres de large sont dotés de colonnes et pilastres d'ordre toscan soutenant des voûtes en croisée d'ogives. Typiques de l'architecture classique les mur gouttereaux possèdent des fenestrages en plein cintre sans remplage. Ces derniers ont des vitraux modernes réalisés dans les années cinquante. L'ensemble dépourvu de peintures murales est représentatif de la période classique française où l'on cherchait la clarté.
Bases de colonne
Les bases inspirées de l'art gréco-romain disposent seulement d'un quart de rond renversé circulaire entre la section cubique et la colonne. Habituellement au dessus du quart de rond se trouve un cavet renversé servant de transition entre les piédestaux et les premiers tambours des fûts de colonne, mais ici la moulure est inexistante. L'aspect bouchardé des réalisations révèle un ravalement probablement postérieur à la construction de l'église. La raison est l'usage de la boucharde, un outil devenu commun qu'à partir du milieu du XIXe siècle.
Longueur: 88 cm
Largeur: 88 cm
Hauteur: 51 cm
Diamètre fût: 70,35 cm
Chapiteaux
Les chapiteaux d'ordre toscan sont constitués d'un mince tailloir carré qui supporte les arcs doubleaux et formerets. Les moulures sont similaires à ceux des bases de colonne, mais avec en plus un astragale constitué d'un cavet droit et d'un tore qui délimitent le chapiteau du fût de colonne galbée. Tout comme les piédestaux ceux-ci sont entièrement bouchardés.
Voûtes
Bien que l'ensemble de l'église soit une construction classique toutes les voûtes sont en croisée d'ogives comme beaucoup d'églises médiévales. Les arcs doubleaux qui sont brisés ont l'originalité d'avoir trois tores contigus de même diamètre, en revanche les arcs formerets sont en plein cintre sans moulure. Quant aux nervures des voûtes en croisée d'ogives la composition des moulures est de style gothique. Caractéristique des églises de modèle pseudo basilical de hauts murs s'élèvent entre les voûtes de la nef centrale et les arcs formerets. Ces parois qui amortissent les arcs doubleaux et nervures ont la particularité de détenir de courts pilastres d'ordre toscan qui s'appuient sur les chapiteaux. Habituellement les voussoirs des arcs doubleaux se prolongent jusqu'aux chapiteaux, mais à Saint-Martin de Pouilly-sur-Meuse des pilastres les interrompent.
Chevet
L'arrière de l'église est constitué d'un chevet plat ayant un fenestrage en plein cintre ainsi que deux contreforts à chaque angle, un de ces derniers possède une épitaphe avec une ornementation végétale formée de curieuses feuilles en forme de gouttes. Un clocher muni d'une toiture en bâtière construit 1957 est bâti sur le flan nord du chevet. Celui-ci se distingue par les pierres blanches et par une grande ouverture en plein cintre ayant des remplages en béton qui contiennent des vitraux modernes caractéristiques de l'après deuxième guerre mondiale.
Configuration de la pseudo basilique
Vaisseaux: 3
Travées: 4
Sans transept
Chevet plat
Croisées d'ogives
Colonnes: 6
Chapiteaux d'ordre toscan normés
Bases de colonnes normées
Pilier: 0
Marques lapidaires: Néant
Église en 1940 avec le clocher charpenté d'origine.
Dimensions de la pseudo basilique
Longueur interne totale: 28,67 m
Superficie: 330 m2
Volume: 2 675 m3
Éléments remarquables
Dalles funéraires du XVIIe siècle et vitraux réalisés en 1953.
Remarque
L'église de Pouilly-sur-Meuse est un exemple au sujet de l'évolution architecturale en Lorraine depuis le XVIIIe siècle. Intégrant des techniques élaborées au moyen-âge avec ses voûtes en croisée d'ogives, l'ensemble du bâtiment incarne son époque par le style classique français. Les vicissitudes de l'histoire ont fortement modifié l'aspect de l'église par le disparition du clocher charpenté autrefois situé au dessus du chœur. L'intérieur dépouillé de son mobilier suite à de multiples évènements a été comblé par des œuvres d'arts remarquables des années 50 avec en particulier ses admirables vitraux. Incontestablement un édifice très intéressant!
XIe-XIIe-XVIe-XVIIe-XVIIIe siècles
Structure: Halle stricto-sensu
Présentaion
Nef
Collatéraux
Colonnes et piliers
Colonnes:
Longueur et largeur base: 175 x 175 cm
Hauteur: 66 cm
Diamètre fût: 131,46 cm
Piliers
Longueur et largeur base: 285 x 187 cm
Hauteur: 60 cm
Voûtes
Chevet
Configuration de la halle
Vaisseaux: 3
Travées: 9
Avec transept
Chevet circulaire
Voûtes en croisée d'ogives
Colonnes: 8
Chapiteaux d'ordre toscan uniforme
Bases de colonne variées
Pilier: 2
Marques lapidaires: Graffitis et gravure
Dimensions de la halle
Longueur interne totale (estimation): 76,70 m
Superficie: 1072,32 m2
Volume: 18 410 m3
Éléments remarquables
Remarque