Présentation

À l'origine une chapelle appartenant à une abbaye précédait la construction de l'église Saint-Arnould d'Arry, mais celle-ci brûla lors d'un incendie en 1201. Une église fortifiée servant de refuge aux habitants remplaça l'ancien édifice à cause du contexte instable du XIIIe siècle. Celle-ci eut plusieurs modifications jusqu'au XVIIe siècle.

L'église construite au début de la période gothique ayant conservé une apparence proche de l'origine se caractérise par un aspect massif semblable à une forteresse. La façade austère est composée d'un simple portail avec un arc surbaissé entouré par deux contreforts. Intercalée entre l'entrée surmontée d'un fenestrage en plein cintre, une niche abrite une statue représentant Saint-Arnould assis. À droite du contrefort droit du portail se distingue l'appareillage d'un ancien angle de mur, vestige de la première construction ayant une seule nef. Un puissant contrefort contient l'angle gauche de la façade, quant à l'angle droit il se caractérise par une échauguette tronquée dominant une insignifiante ouverture en plein cintre.

Nef

Habituellement les églises sont constituées soit par une nef unique soit par trois vaisseaux, mais Saint-Arnould d'Arry se caractérise par un ensemble ayant qu'un seul collatéral. L'église est divisée en quatre parties avec une nef principale et un collatéral constitués de plafond à lambris en 1873, contrairement au chœur et sa chapelle latérale qui sont construits avec des voûtes en croisée d'ogives.

Collatéral

Le collatéral est un agrandissement de l'église qui fut édifié peu de temps après la construction de la nef centrale. Au dessus des trois arcs ogivales du mur de refend qui séparent le collatéral de la nef centrale se distinguent deux ouvertures témoignant du bâtiment d'origine. L'une proche du chœur est complète et l'autre se compose d'un arc en plein cintre vestige de l'ancien fenestrage. Le mur gouttereau dispose de trois baies en plein cintre sans remplage, mais une quatrième ouverture aujourd'hui murée à côté de la chapelle atteste des transformations de l'église jusqu'au XVIIe siècle.

Colonnes et chapiteaux

La nef est composée de 2 colonnes qui supportent les trois arcs en ogive du mur de refend, celles-ci ont d'un petit diamètre car elles n'ont pas à éprouver la charge de voûtes en maçonnerie mais du lambris. Constituées de simples chapiteaux avec un astragale et un panier nu, elles se distinguent du fait qu'elles n'aient pas de bases de colonnes.

Diamètre fûts de colonnes: 51,88 cm

Plafonds et Voûtes

Le plafonds de la nef et du collatéral qui étaient à l'origine la terrasse de l'église fortifiée disparus au XVIIIe siècle sont constitués de lambris refaits en 1873 puis restaurés en 1968 et 1980. En revanche le chœur du XIIIe siècle et la chapelle latérale ajoutée au XIVe siècle sont construits avec des croisées d'ogives annonçant le gothique rayonnant. La partie du XIIIe siècle est peinte de fresques du XVIe siècle similaire à celle de l'église proche de Sillegny.

Chevet

Vestige d'une maison forte aujourd'hui disparue le donjon intègre le chevet de fait naturellement plat. Au premiers niveau de la tour, trois fenestrages en ogive avec un oculus quadrilobé éclairent le chœur. Quant au clocher, celui-ci dispose d'éléments fortifiés tels les créneaux, fenêtres de tir et meurtrières caractéristiques d'un donjon. Une sacristie du XVIIe siècle identifiable par sa fenêtre avec un linteau en arc surbaissé fut ajoutée contre le côte gauche de la tour.

Longueur interne totale: 22,70 m

• Superficie: 211,45 m2

• Volume: 1533 m3

Remarque

Vraisemblablement l'église était à nef unique au début du XIIIe siècle, comme les fenêtres hautes comblées au dessus du mur de refend témoignent de cette origine. Ainsi suite à un agrandissement au même siècle elle est devenue une sorte d'église-halle. Elle est aussi très intéressante pour ses peintures murales de la renaissance dans son chœur et de ses éléments de fortifications.