Thème 3:

Puissance et tensions dans le monde, de la fin de la première guerre mondiale à nos jours

Chapitre 1: Les chemins de la puissance des États-Unis

Les États Unis sont la première puissance mondiale. Une puissance est un pays qui a la capacité d'exercer une influence sur d'autre états. Les États-Unis ont eux des postures très différente dans le temps. Actuellement, Mr Trump a une position qui étonne le monde, une attitude de replis des États-Unis au niveau mondial.

Problématique: Comment les États-Unis sont-ils devenu une grande puissance et comment ont-ils assumer cette puissance ?

I. Au XIX éme siècle, une puissance en gestation

1. Une politique étrangère isolationniste

L'isolationnisme est une attitude d'un état qui consiste a ne pas s'impliquer dans les affaires des autres. L'isolationnisme américain s'applique à la diplomatie et à la guerre, mais pas à la finance ni au commerce.

Le 4 Juillet 1776 a lieu la déclaration d'indépendance des 13 colonies anglaise d'Amérique. C'est la date de fondation des États-Unis. En 1781, les États-Unis gagnent la guerre d'indépendance qui avait été mené contre les anglais. Ils avaient reçu l'aide de l'armée française avec par exemple le général La Fayette.

En 1796 est crée "Non entanglement", qui signifie non implication. C'est la première annonce des États-Unis a resté en dehors de ce qui se passe dans le monde et de rester neutre. En 1823 est publié la Doctrine Monroe, texte fondateur de l'isolationnisme, prônant "l'Amérique au Américain", donc que toute l'Amérique appartienne au États-Unis. Cet isolationnisme marche dans les deux sens: Ils ne vont pas aller en guerre en Europe.

En 1848, l'expression "Destinée manifeste", qui prône le messianisme Américain, signifiant que l'Amérique deviendra sauveur du monde a a pour missions de l'éclairé (cf tableau de 1872 par John Gast intitulée American Progress) avec la femme symbole, Columbia, qui est l'allégorie des États-Unis au XIX éme, qui est de nos jours L'Oncle Sam.

2. La première puissance économique mondiale

En 1899 est appliqué la politique de la porte ouverte, les États-Unis exportent leurs productions dans le monde entier, leurs économie se fonde sur les exportations. Si un pays ne veux pas commercer avec eux, ils défoncent la porte. Cette politique a fait que depuis 1890 les États-Unis sont devenu la première puissance économique mondiale.

Mais les États-Unis sont fondateur du protectionnisme. Ils échangent à l’internationale mais protège leurs entreprises et production nationale.

En 1904, Theodor Roosevelt pratique la politique du "Big Stick" (grand bâton). Les États-Unis pratique un interventionnisme en Amérique Latine afin de mettre des chefs d'état qui leurs sont favorable. C'est l'impérialisme des États-Unis.

3. Une puissance incomplète

À la veille de la première guerre mondiale, l'Amérique n'est pas reconnu comme une grande puissance. Elle est considéré comme des descendant des Européen et elle n'était pas pris au sérieux.

Les Américains ne sont pas une puissance militaire, ils n'ont pas d'armée car ils ne redoutent aucun envahisseur, les Océans les protège, ils sont alliés au Canada et le Mexique est peu puissant. Ils ne possédaient qu'une marine. Ils ne sont pas une puissance diplomatique car ils sont isolationniste, ils ne préoccupe pas des traités internationaux. Ils ne sont pas considérer comme une grande puissance financière car leur économie est tributaire des investissements et capitaux européen. De plus la culture Américaine n'est pas reconnut.

4. La participation des États-Unis à la première guerre mondiale: Première entorse à l'isolationnisme.

Le contraire d'isolationnisme est l'interventionnisme.

Woodrow Wilson, président démocrate des États-Unis de 1913 à 1921, avait fait la promesse de ne pas entrer dans la première guerre mondiale. Cependant, en Avril 1917, les États-Unis déclarent la guerre à la Triplice. La cause de cette déclaration de guerre est que les allemands pratiquent une guerre sous-marine à outrance. Ils torpille depuis 1917 tout les navires qui s'approche des côtes anglaise, quelque soit leurs nationalité et s'ils sont neutre ou pas dans le conflit.

En mai 1915 à lieu le naufrage du Lusitania. Le navires contenait des matières premières inflammable destiné aux anglais et 1100 passagers, le bateau a coulé en 3 minutes a cause de l'explosion de ces matières premières, aucun survivant. Les Allemands ont donc stoppé pendant 6 mois les attaques maritimes sous marine sur les États-Unis.

Les États-Unis rentre en guerre car ils interceptent des messages allemands destiné au Mexicain, leurs demandant de s’allier à eux pour attaquer les États-Unis. De plus les grandes banques américaine, comme JP Morgan, ayant soutenu l'effort de guerre Français et Anglais, ne veulent pas voir leurs investissement fournit en vain, ils veulent être rembourser pour leurs aide et pour cela la triple entente doit gagner.

II. L'entre deux Guerre, le refus d'assumer pleinement la puissance 1919-1941

1. Les États-Unis: Arbitres de la paix

En Janvier 1918, les États-Unis envoient à tous les belligérants un texte intitulé "14 points du Président Wilson". C'est un plan de paix entièrement rédiger par les États-Unis. C'est une demande d'un nouvel ordre international, "Une diplomatie ouverte" c'est à dire qu'elle serait couverte par les médias, les alliances et traités ne seraient plus secret. Il doit faire respecté les droits, la liberté, le droit des peuples à disposer d'eux même, c'est à dire de choisir leurs camps et dirigeant. Il est à l'origine de la SDN, Société des Nations, siègent à Genève. C'est l’ancêtre de l'ONU.

Wilson était un idéaliste, l'inverse de réaliste et pragmatique, c'est à dire qu'il voudrait transformer le monde à l'image américaine, il voudrait imposer sa vision du monde et a imposer sa vision de la paix à Versailles le 28 Juin 1919 aux coté de Clemenceau, Georges et Orlando, où il était le plus important.

En 1919 les États-Unis ont acquis la puissance militaire en gagnant la guerre, diplomatique en instaurant la SDN, financière en étant créancier de l'Europe et culturelle en exportant leur culture musicale (jazz) de danse (Foxtrot), leurs romans, ... Ils ont réussis à devenir en quelque mois la première puissance mondiale. Mais ils ont choisit de ne pas assumer cette puissance

2. L'échec du Wilsonisme

Après 1919, les États-Unis auraient du garantir un monde meilleur à travers la SDN, mais à partir de 1920 et du retour de Wilson en Amérique, les américains désapprouvent ces actes: l'opinion public est resté isolationniste. Le Sénat refuse donc de faire rentrer les États-Unis dans ce rôle de garant de paix dans le monde.

3. La prospérité économique puis la crise de 1929 renforcent l'isolationnisme américain

De 1921 à 1932, 3 présidents républicains sont élu, car étant isolationniste.

a. De 1919 à 1929, période de prospérité économique:

Les années 20 sont appelées les années folles. Les peuples veulent oublié la première guerre mondiale. Les États-Unis représente alors 15% des échanges internationaux. Le pays pratique des mesures protectionnisme mais fait une politique de porte ouverte. Ils sont encore présent dans la scène mondiale car ils sont engagé pour dans le règlement de la dette de guerre Européenne, mais sont absent de la SDN.

Les Américains sont pacifistes, ils ont toujours une volonté de resté indépendant, hors des conflits mondiaux.

Ils ont crée la société de consommation qui découle du Fordisme et Taylorisme. Ils ont une production de masse pour une consommation de masse. Ils ont crée la publicité moderne et le crédit à la consommation. Avant les banques ne prêté qu'au producteur. Ces crédits donne accès aux nouveau produits comme l'automobile, la radio, le cinéma, ... C'est une société nouvelle de bonheur par la consommation. Cette nouveauté renforce leur repli mondial.

De plus le pays réduit l'immigration, avec les 2 livres blancs, en 1921 et 1924. Ils se méfient de l'immigration européenne car ces immigrès peuvent apporté avec eux des idéologies anticapitaliste comme la communisme, syndicalisme, ...

Par exemple, en 1920 éclate l'affaire Sacco-Vanzetti, ce sont deux italiens qui ont été exécuté car on leur a reprocher d'être anarchiste. C'est une politique de protection des influences extérieures. Les américains ne participent pas aux traités internationaux: ils ne veulent pas des traités contraignant.

b. La crise de 1929

"Aux États-Unis, la misère est banni à jamais". Cependant en Octobre 1929 à lieu le "Jeudi Noir". Dès 1927, certaines familles ne pouvaient pas remboursé leurs dettes au banques. La crise va faire renforcer la politique isolationniste des États-Unis, ils élisent Franklin Delano Roosevelt, qui est démocrate. Il est élu pour la première fois en 1932 et réélu 4 fois par la suite jusqu'en 1948.

Roosevelt a un programme de "New Deal", qui est d'inspiration Keynésienne, c'est à dire une politique interventionniste, avec un état providence. Pourtant, en 1938, encore 20% de la population américaine était au chômage. Roosevelt a été élu sur un programme isolationniste et une promesse de non interventions dans une guerre.

À l'époque de Roosevelt, il y a une montée des tensions qui sont les prémices d'un grand conflit mondial: En 1931, le Japon envahit la Mandchourie et en 1937 il attaque la Chine. En 1936 l'Italie a envahit l'Éthiopie, seul pays d'Afrique non colonisé. En 1936, Hitler installe une armée dans la Rhénanie, ce qui est contraire au traité de Versailles mais il n'y a aucune réaction internationale. En 1937, Hitler réarme officiellement l'Allemagne, et en 1938 à lieu l'Anschluss, annexion de l'Autriche. La même année il envahit la Tchécoslovaquie.

Les Américains veulent absolument rester neutre. Le congrès vote en 1935, 1936 et 1937 des lois qui interdisent au États-Unis de vendre du matériel de guerre. Mais en 1939 débute la seconde guerre mondiale. Roosevelt soutient les démocraties que sont la Grande-Bretagne et la France. Les lois de vente de matériel militaire sont donc assouplis en 1939 et le congrès accepte leurs vente au Anglais et Européen.

La neutralité Américaine leur a fait porter une responsabilité dans la seconde guerre mondiale. L'Axe n'avait alors pas peur d'une contre-attaque Américaine et s'est permise d'attaquer les Alliés.

La 11 mars 1941, la loi prêt-bail est crée, elle prévoit de fournit du matériel militaire aux alliés. Les États-unis sont devenu l'arsenal des démocraties. En août 1941 est signé la charte de l'Atlantique, Roosevelt et Churchill se rencontre alors en plein Atlantique dans des navires de guerres. Roosevelt propose alors un plan de paix et l'ONU, il fixe la stratégie alliés de l'après guerre.

Le 7 décembre 1941, le Japon attaque la base navale de Pearl Harbor situé dans l'archipel d'Hawaï. Le congrès vote alors la guerre, l'Amérique en termine alors avec sa politique isolationniste.

III. Les États-Unis: leader du monde libre (1941-1991)

Dans les années 1930, les États-Unis ont une "neutralité crispée", c'est à dire que l'on voit quand même leurs positions. Depuis 1941, ils ont adopté une politique plus interventionniste.

1. Pendant la Seconde Guerre Mondiale

Les États-Unis ont été l'Arsenal des démocraties avec la loi prêt bail qui les autorisaient à vendre des armes aux alliès. Depuis 1941 s'est mis en place le "Victory program", c'est à dire que toute l'économie a été mobilisé en vue de la victoire finale: tout était pour l'effort de guerre. Cela à permis de sortir de la crise de 1929.

Les États-Unis ont dû crée une armée, celle-ci était de 140 000 hommes en 1941, et de 14 000 000 d'hommes en 1945. De plus ils on participer massivement aux débarquements, en 1942 en Afrique du Nord, en 1943 en Italie, causant la chute de Mussolini, en Juin 1944 en Normandie. La capitulation Allemande s'est faite à Reims face au Américain le 7 mai 1945, mais a été refaite à Berlin le 8 mais en compagnie de tout les pays alliès.

Harry Truman, vice président, a fait crée avec le projet Manhattan la bombe atomique. Celle-ci attaque Hiroshima le 6 Août et Nagazaki le 9 Août 1945. Avec l'invasion de la Mandchourie par l'URSS, cela fait capitulé le Japon le 2 septembre 1945.

Pendant cette guerre, les États-Unis ont subit peu de mort, seulement 350 000, par rapport au 20 000 000 de morts de l'URSS, et ils n'ont subit aucune destruction majeure sur leur territoire.

2. Un nouvel ordre mondial Américain

Les États-Unis possède désormais tout les atouts de la puissance:

  • Puissance militaire: 14,5 millions de soldats, maritime: bases maritimes et aéronavales partout le monde, et l'arme atomique, dont ils seront les seul à la possédé jusqu'en 1949.
  • Puissance diplomatique: Ce sont les principaux organisateur des conférences inter-alliès pendant la guerre: 1943 à Moscou et à Téhéran, en 1945 à Yalta et à Potsdam. Ils ont crée l'ONU en 1945 à San Francisco, qui siège à New-York, non plus à Genève comme la SDN. De plus Roosevelt et Wilson sont tout deux démocrate, idéaliste et interventionniste.
  • Puissance économique: La seconde guerre mondiale a stimuler l'économie américaine et ils n'ont subit aucune attaque sur leurs usines. Les États-Unis possèdent 50% de la production industrielle mondiale en 1945.
  • Puissance financière: 60% des stocks d'or du monde sont aux États-Unis, seul le dollars est convertible en or, les autres monnaie ne valent plus rien, l'étalon or fait que les pays produisent des monnaies en fonction de l'or en stock. En Juillet 1944, les accords de Bretton Woods rassemble 44 États et mettent en place le Système monétaire mondiale (SMI). Les États-Unis possèdent les stock d'or, l'encaisse or, et crée un double étalonnage en or et en dollar. L'étalon dollar fait que les pays peuvent stocker des dollars comme ils stockaient avant de l'or: "Dollar as good as gold". Le dollar devient donc une monnaie de réserve internationale. De plus le FMI a un budget pour aidé les pays en difficultés, 40% de ce budget provient des États-Unis qui sont donc les plus influent au sein du FMI. En 1947 est crée le GATT qui lutte contre les mesures protectionnisme. Les États-Unis impose ainsi leur modèle libéral.
  • Puissance culturelle: La production culturelle américaine est mondialisé: Le cinéma, la musique, le coca-cola, le chewing-gum, ...

3. La Guerre Froide (1947-1991): La lutte contre le Communisme

1. La "Pactomania" Américaine

En 1946, Winston Churchill fait un discours à L'université de Fulton aux États-Unis et dit "Un rideau de fer s'est abattu sur l'Europe, de la Baltique à l'Adriatique". Churchill a peur que si les américains se replie dans une politique isolationnisme, l’Europe soit à l'URSS. En 1947, Truman, démocrate, avec la doctrine Truman de "containment" (endiguement), interventionnisme face aux communisme, assure la puissance des États-Unis.

La guerre idéologie montre les États-Unis comme les "champions du monde libre" mais ceux-ci soutiennent des dictatures si elles sont favorable a leurs intérêt: Corée du Sud, Sud Vietnam, Chili, ...

Les américain font des pactes, des alliances militaires pour protégé tout les continents du communisme. C'est la "Pactomania". Par exemple le Pacte de Rio, l'OTAN (organisation traité atlantique nord) en 1949, ANZUS (Australie, Nouvelle Zélande, États-Unis) en 1951, le traité de Washington avec le Japon en 1951, l'OTASE avec l'Asie du sud est en 1954, le Pacte de Bagdad, ...

Les États-Unis deviennent les gendarmes du monde. Le plan Marshall en 1948 bi-polarise l'Europe. Le plan Marshall fait un don total de 13 milliards de dollar entre 1948 et 1952.

2. La course aux armements et la conquête spatiale

La logique de la guerre idéologique fait découlé un développement des armes conventionnelle que sont les chars, avions, ... mais aussi un développement des armes de destruction massive: nucléaire, biologique, chimique, ... Ces armes, à la différence des armes conventionnelles qui sont fait contre les armées, peuvent atteindre des civils. Cela a crée un équilibre de la terreur qui a empêcher la troisième guerre mondiale.

La conquête spatiale est une conséquence de la course à l'armement. Par exemple Spoutnik, premier satellite, lancé par l'URSS en 1957. L'URSS a aussi envoyer le premier homme dans l'espace, Youri Gagarine en 1963. La NASA (National Aeronautics and Space Administration) a été crée en 1960. En 1969 la NASA fait atterrir les premiers hommes sur la lune.

De 1947 à 1962, la course à l'armement tourne a plein régime, mais depuis la crise de Cuba en 1962, il y a eu un ralentissement de celle-ci car elle coûté très cher. En 1972 ont eu lieu les accords de SALT (strategie arms limitation talks), traité sur la limitation des armements stratégiques. Ce ralentissement prend fin en 1983, lorsque Ronald Reagan, président républicain de 1980 à 1988, annonce l'IDS, initiative de défense stratégique, traduit par les journalistes en "guerre des étoiles". IDS aurait dû être la création d'un bouclier spatial anti-missiles, des satellites qui auraient détruit les missiles ennemis attaquant les États-Unis avec des lasers.

Le projet de l'IDS a tué l'URSS qui ne pouvait pas pas suivre ni financièrement ni technologiquement. La guerre froide a permis au lobbies militaro-industriel de devenir très puissant.

3. Des crises et des conflits

La guerre froide a crée des crises tel les crises Berlinoise en 1948-1949, qui a vu la création de la RFA et RDA, et celle de 1958-1961 qui a vu l’élaboration du mur de Berlin.

Elle a aussi amené des conflits, qui était localisé, donc pas de guerre mondiale. Ce fus le cas en Corée de 1950 à 1953, au Vietnam de 1960 à 1973 et en Afghanistan de 1979 à 1989.

4. Moment d'Anti-américanisme

Dans les années 1960-1970, la guerre du Vietnam, mal mené par les États-Unis, salie l'image américaine. C'est une défaite médiatique. Depuis cette guerre, on ne filme plus la guerre. De plus il y a eu une ingérence des États-Unis, comme au Chili en 1973.

Le Général De Gaulle n'a pas confiance dans la protection nucléaire américaine, il dote en 1965 la France de l'arme atomique. La France quitte alors le commandement intégrer de l'OTAN. De Geulle veux pouvoir commander les troupes françaises. Les troupes américaine basé en France s'en vont.

La capacité d'influence des États-Unis est grande: financière avec 300 Milliards de dollars en aide militaire et économique de 1945 et 1985, une influence culturelle avec la société de consommation mondiale apportant un confort domestique avec l'alimentation industrielle, le loisir de masse, l'industrie du spectacle, ... Leur société a un fort pouvoir de séduction "Nous allons noyé Karl Marx dans le Coca-Cola".

Depuis les années 1990, le "soft power" Américain tourne à plein régime: c'est la capacité de séduire en contrôlant les esprits, inverse de "hard power", un contrôle par les armes.

Qui définit la politique étrangère des États-Unis ?

Le président, vu que c'est un régime présidentielle sans premier ministre, le ministre des affaires étrangères, département d'États et de la défense, le conseil de sécurité national (NCS), la CIA, crée en 1947, agence de renseignement américaine, la congrès, avec ces représentants et le Sénat et enfin les lobbies.

IV. Depuis 1990, la volonté de rester l'unique Superpuissance

Les États-Unis vont désormais varier entre le multilatéralisme, c'est à dire qu'ils vont agir en concertation avec les autres états, et l'unilatéralisme, qui est le fait de prendre des décisions sans avoir demandé aux autres s'ils sont d'accord

1. Une hyperpuissance dans un monde devenu multipolaire

Le concept d'hyperpuissance américaine a été émis par Hubert Védrine, ministres des affaires étrangère sous Mitterrand.

En 1990, les États-Unis on gagné la guerre froide. Ils deviennent une hyperpuissance car ils n'ont plus de rivaux et exerce donc une suprématie mondiale. Depuis 1990, le monde est redevenu multipolaire, les États-Unis adopte des attitudes multilatéralisme. La fin de la guerre froide est faite en 1989 à Malte par Gorbatchev et George Bush. Bush installe alors un nouvel ordre international, dont le principe est la démocratie et le libéralisme économique.

C'est dans cette période que Fukuyama écrit La fin de l'histoire. L'ONU est aussi remis à l'honneur. Huntington publie le Choc des civilisations en 1993, qui montre que la position des États-Unis est fragile.

De 1990 à 1991 a lieu la guerre du Golfe. Celle-ci commence par l'attaque irakienne de Saddam Hussein sur le Koweit. L'Arabie Saoudite demande alors de l'aide aux États-Unis, qui obtiennent un mandat de l'ONU pour intervenir. À l'inverse, en 2003, les États-Unis attaquent l'Irak de façon unilatérale.

Dans les années 1990 les États-Unis signent de nombreuse négociation afin d’étendre leur modèle économique: l'ALENA en 1993, le GATT, l'Uruguay Round, ... Ils luttent aussi beaucoup contre le protectionnisme de 1986 à 1995.

2. Sous Clinton (1993-2001) L'interventionnisme de fait de plus en plus de façon unilatérale

Clinton est un démocrate, pour l’élargissement des États démocratique en Amérique latine. Il met fin à Pinochet au Chili en 1990, le Brésil est une démocratie depuis 1985, ... Les PECO vont aussi être soutenu pour être des démocraties. Les États-Unis étaient en bon terme avec Eltsine, président Russe de 1991 à 2000. En 2000 est élu Poutine, considéré comme le sauveur des États-Unis pour les Russes.

Clinton a eu l'opposition du Sénat qui est républicain sur par exemple l'accord de Kyoto en 1997, l'affaire du tribunal pénal internationale en 1998 et les essais nucléaire en 1999. Au temps de Clinton, on assiste a une multi-polarisation, avec la montée de la Chine depuis 1990, de la Russie avec Poutine, ... et de nouveau problème Israélo-Arabe.

Clinton doit démissionner à cause d'une affaire qui a fait scandale avec sa secrétaire.

3. Après le 11 septembre 2001, une redéfinition de la politique étrangère

G.W.Bush, républicain, a affronté les attentats du 11 septembre. Il a une vision sécuritaire des intérêts américain dans le monde, et manichéenne, c'est à dire que les États-Unis sont le "bien" face à "l'Axe du mal", les États voyous qui soutiennent le terrorisme et qui sont suspecté de fabriquer des armes de destruction massive.

En 2001, les États-Unis s'engage dans la guerre d'Afghanistan, soutenue par l'ONU, mais en 2003, ils attaquent l'Irak sans le soutient de l'ONU. Les États-Unis suspecté l'Irak de crée des armes chimiques: La France la Russie et la Chine ont voté contre son intervention, mais ils y sont allé quand même. Saddam Hussein est alors pendu et depuis le chaos règne en Irak. L'Irak est principalement composé de musulman Sunnite et Chiites qui de nos jours s'entre tue.

Les interventions des États-Unis ont été critiqué.

4. Barack Obama (2007-2016)

C'est un président démocrate. Il hérite d'un pays fragilisé par la crise des Subprimes, une chute du dollar, et un endettement global. La puissance américain est contesté internationalement. De plus les États-Unis font face a des problème internes: sociaux, économique, ...

Les États-Unis adoptent des politiques multilatéralisme: en 2011, ils se retire de l'Irak, puis de l'Afghanistan en 2014, ils tuent Ben Laden en 2011. Ils ont recours à l'ONU et s'engage dans la COP21 à Paris.

Mais ils ont aussi une politique unilatérale: en 2009, au Caire, Obama a un discours en faveur des musulman, il veut désamorcé les tensions entre les États-Unis et le monde musulman. Obama est ainsi à l'origine des "Printemps arabes" en 2011, des révolution dans des pays arabo-musulman tel la Tunisie, la Libye, l'Egypte, la Syrie.

Ils voulaient faire évolué les société musulmanes dans le sens américain de démocratie et liberté économique, mais mis à part en Tunisie, leur plan n'a pas fonctionné. En Egypte, les islamistes ont pris dans un premier temps le pouvoir, puis l'armée à repris le pouvoir aux islamistes. En Libye, la mort de Kadhafi a installé le chaos, des groupes armée se tuent et les migrants viennent désormais en Europe. En Syrie, El Assad s'est défendu et est resté au pouvoir.

Le président Obama été en bon terme avec la Silicon valley. Dans cette période, les États-Unis ont fait espionné tout le réseau, que sa soit leurs alliès comme leurs ennemi, par exemple l'ordinateur d'Angela Merkel a été piraté. Edward Snowden a révélé les programme d'espionnage de masse autorisé par Obama.

En 1991, Bill Clinton a dit que "Les États-Unis pratiquent le multilatéralisme si possible et l'unilatéralisme si nécessaire ".

5. Donald Trump (2016-)

Trump, républicain, est élu dans une campagne basé sur le thème de "America first", l'Amérique d'abord. Il y a donc un certains désengagement international "Nous ne voulons plus être les gendarmes du monde". Les États-Unis ont baissé leurs interventionnisme et contrôlé leur immigration.

Donald Trump a fait retiré son pays de l'UNESCO, la COP21 de Paris, l'APD (aide public au développement donné au pays pauvre) et a réduit ces dépenses dans le cadre de l'ONU et de l'OTAN. Il a améliorer à l'aide des GAFAM sa défense: la cybersécurité et l'espace font partie des enjeux majeur du pays. La dimension culturelle des États-Unis est resté intacte.


Conclusion:

Les États-Unis sont une puissance ayant une longévité extraordinaire, étant la première puissance mondiale depuis 1890. Cette puissance s'est adapté au XXIéme, passant d'une économie fondé sur la richesse de ces territoires a une très forte capacité d'innovation.

Cependant la politique extérieure des États-Unis hésite entre isolationnisme et interventionnisme, idéalisme et réalisme, multilatéralisme et unilatéralisme. Les États-Unis sont en période de doute, synonyme du recul des États-Unis dans le monde.

Les États-Unis ne sont plus une hyperpuissance. Mais ce recul est-il un déclin ? Non. Leurs système économique est contesté tout comme leurs interventions internationale, mais la puissance des États-Unis est en train de se transformer: Ils ont toujours un "soft power et "hard power" important et privilégie le soft power à travers la culture, la langue, la science, ...

Le doute concerne la société américaine. Elle doute sur ces valeurs. La classe moyenne américaine se voit pénalisé par la mondialisation, ce qui crée un problème intercommunautaire fort.

Le recul relatif des États-Unis permet la réémergence de grande puissance, comme la Chine qui essaye d'exploité cette chance pour reprendre le devant de la scène mondiale.

Chapitre 2: Les chemins de la puissance chinoise:

Depuis 2010, la Chine est la seconde puissance économique mondiale et la première puissance industrielle.

La puissance chinoise est très ancienne, elle remonte à l'antiquité. La Chine veut retrouver la puissance d'il y a 5000 an. Le pays a connu une période de domination au XIXéme et au XXéme.

Problématique: Comment la Chine dominé au début du XXéme devient une puissance majeur à l'entrée du XXIéme ?

Nous commencerons par évoqué la période allant de la révolution de 1912, ou s'est installé une république, à l'arrivé de Mao Tsétoung/Zedong, puis de la dictature communiste de Mao à sa mort en 1976 et son successeur en 1978 et enfin depuis 1978 et l'arrivé du capitalisme à nos jours.

I. La Chine entre le XVIIIéme et le début XXéme, de la puissance à la domination

1. La civilisation chinoise plurimillénaire

Depuis 5 000 ans, la Chine a été un pôle d'innovation important: invention de l'irrigation, du gouvernail, du papier, des billets de banques, des pâtes, de la poudre à canon, ...

II. La Chine de Mao (1949- 1978)

Comment la Chine a-t-elle cherché à inventer un nouveau modèle socialiste ?

1. L’établissement de la République populaire de Chine (1949- 1950)

Durant la seconde Guerre mondiale, la chine a affirmé son rôle de puissance incontournable en Asie. Cela permet à Tchang Kaï chek d’obtenir la rétrocession des concessions et de siéger aux côtés de Roosevelt et Churchill à la conférence du Caire (novembre 1943). A la fin de la guerre, la Chine obtient l’un des cinq sièges au Conseil de Sécurité de l’ONU.

Après la capitulation du Japon, la guerre civile reprend. Miné par la corruption, victime de mauvais choix tactiques, le Guomindang recule rapidement face à la poussée des communistes de Mao Tsé toung. Alors que Tchang Kaï chek, acculé à la fuite se réfugie avec deux millions de continentaux sur l’île de Taiwan, Mao proclame à Pékin, le 1er octobre 1949, la naissance de la RPC.

2. La RPC adopte le modèle soviétique (1950- 1957)

Le PC parvient à un rétablissement économique spectaculaire en faisant le choix de rassurer la bourgeoisie et les petits entrepreneurs. La collectivisation ne concerne d’abord que l’industrie lourde et le secteur bancaire. L’inflation qui avait atteint des niveaux extrêmes à la fin des années 1940, est stoppée. Dans les campagnes, la redistribution de terre satisfait les paysans pauvres. Dans un premier temps, Mao Zedong privilégie l’alliance avec l’URSS qui consent des prêts et fournit des experts (traité d’amitié et de coopération sino-soviétique de 1950).

Le choix est fait d’une économie planifiée : le premier plan quinquennal débute en 1953. Conformément au modèle soviétique, l’accent est mis sur l’industrie lourde, les paysans sont sacrifiés, ils doivent livrer leurs récoltes à des prix fixés exagérément bas. Un régime totalitaire encadre les individus de façon contraignante et le Parti Communiste Chinois (PCC) règne sans partage. Mobilisée et endoctrinée dès l’enfance dans des organisations de jeunesse, la population passe ensuite sous la tutelle des unités de travail, compétentes en matière de logement, de nourriture, et même d’éducation des enfants.

Le régime recourt largement aux camps de rééducation par le travail (le laogai). L’anéantissement des élites traditionnelles dans les campagnes laisse la voie libre aux cadres du parti. Les intellectuels sont soumis à la censure.

3. La voie chinoise du socialisme : La chine rejette le modèle soviétique (1957- 1960)

En 1958, le Grand bond en avant pousse à l’extrême la logique de collectivisation dans les campagnes et s’écarte du modèle soviétique. Il s’agit d’une campagne lancée pour rattraper le retard industriel du pays en ayant principalement recours à l’émulation révolutionnaire. Toutes les terres et tous les biens sont mis en commun dans le cadre des communes populaires. Le bilan est une totale désorganisation de la production qui se traduit par une des famines les plus terribles de l’histoire chinoise- 30 millions de morts.

Ce volontarisme visant à faire de la Chine une grande nation est la base du maoïsme : idéologie fondée par Mao, qui reprend les thèses de Marx et de Lénine, mais estime que le potentiel révolutionnaire réside dans la paysannerie plutôt que dans la classe ouvrière. Le maoïsme cherche à concilier communisme et puissance nationale.

En 1963, il y a rupture sino- soviétique. En 1966, Mao lance la révolution culturelle, mouvement de révolte de la jeunesse contre l’ordre établi provoqué par Mao pour affaiblir ses rivaux politiques. Affaibli politiquement par l’échec du grand Bond en avant, il veut reprendre l’initiative en lançant la jeunesse, organisée en factions de gardes rouges, contre les intellectuels et les fonctionnaires du parti. A partir de 1969, afin de reprendre le contrôle du mouvement, Mao ordonne l’envoi massif des « jeunes instruits » (plus de 17 millions) dans les campagnes où ils sont supposés apprendre des masses.

En 1976, la mort de Mao pose la question cruciale de la direction du pays. En 1978, Deng Xiaoping devient le maître du pays et impose une politique nouvelle. La proclamation de la RPC en 1949 marque une nouvelle ère dans l’histoire du pays qui entend inventer une nouvelle voie vers le socialisme.

(biographie Deng Xiaoping et faire des fiches sur les événements suivants : Le Grand Bond en Avant, la Révolution culturelle.)

III. L’ affirmation sur la scène internationale (1949- 1976)

Quelle stratégie la Chine communiste met-elle en place pour s’affirmer comme une puissance majeure ?

1. La Chine, puissance asiatique

Depuis 1949, deux Chine se font face. La République de Chine de Tchang Kaï chek ne contrôle que Taiwan et quelques petites îles. Mao va progressivement s’imposer comme le seul représentant légitime de la Chine sur la scène internationale, sans jamais renoncer à la réunification des deux Chine.

En 1951, le Tibet est annexé. Dès son arrivée au pouvoir, Mao affirme sa volonté de « libérer » tous les territoires chinois. Après une campagne militaire rapide, le Tibet est contraint d’accepter un accord par lequel il renonce à sa souveraineté. L’application autoritaire du programme communiste et la répression brutale du soulèvement de Lhassa en 1959 obligent le Dalaï- Lama à se réfugier en Inde. Dans les années 1950, la Chine relaie la politique soviétique en Asie. Son armée intervient dans la guerre de Corée (1950-1953); elle envoie des conseillers en Indochine auprès d’Hô Chi Minh, en guerre contre le colonisateur français.

Avec la déstalinisation, les relations sino-soviétiques se détériorent. Mao cherche à écarter la tutelle soviétique et à préserver son pouvoir qui pourrait être ébranlé par l’écho de la déstalinisation lancée par Khrouchtchev à partir de 1956 en URSS (XXe Congrès du PCUS). Des conflits territoriaux avec l’URSS relèvent aussi le poids du nationalisme chinois. Avec l’expulsion des conseillers soviétiques en 1963, c’est la rupture. En 1969, troupes chinoises et soviétiques se combattent le long de la frontière entre les deux pays.

2. La Chine, leader du Tiers-Monde ?

La Chine cherche à s’affirmer comme un leader du Tiers-Monde. La présence de Zhou Enlai à la conférence de Bandung en 1955 symbolise la volonté de la Chine d’affirmer son appartenance à la communauté des pays asiatiques et sous-développés. Dans les années 1960, la Chine apparaît aux nouveaux Etats africains comme un modèle de développement socialiste concurrent.

Lors de sa tournée africaine en 1964, Zhou Enlai se réjouit de trouver « une situation révolutionnaire sur le continent ». De plus, elle arme les guérillas indépendantistes, comme, par exemple, en Angola dans les années 1970.

3. Les relations avec l’Occident

Les relations avec les Etats-Unis sont marquées par un certain pragmatisme. Dans les années 1950, la politique d’endiguement mise en place par Truman est appliquée en Chine : les Etats-Unis contestent les revendications chinoises sur Taiwan et assurent la protection du Japon et de la Corée du Sud. En retour, Mao dénonce l’impérialisme américain et encourage les mouvements de contestation internes (Black Panthers).

La Détente (1962-1975) favorise un rapprochement diplomatique, que symbolise l’entrée de la Chine populaire au Conseil de sécurité de l’ONU (1971) en lieu et place de la République de Chine. L’élection de Nixon marque un tournant. Il effectue le premier voyage officiel d’un président des Etats- Unis en Chine communiste (févier 1972). Par le communiqué de Shanghaï, les Etats-Unis reconnaissent l’unité de la Chine et sa souveraineté sur le Tibet.

Durant les années 1960 et 1970, le maoïsme connait un certain succès en Occident. Les préceptes du président Mao, les accents anti-bureaucratiques de la révolution culturelle, séduisent les intellectuels déçus du stalinisme et alimentent les revendications des mouvements contestataires étudiants. De 1949 à 1976, Mao, mêlant nationalisme et solidarité avec les pays du Tiers-Monde, parvient à faire reconnaître la Chine comme une puissance mondiale.

( biographies de Zhou Enlai, de Nikita Khrouchtchev, de Richard Nixon, fiches sur les faits suivants : La conférence de Bandung, le XXe congrès du Parti Communiste d’Union Soviétique, les Black Panthers )

IV. Le grand réveil de la Chine de Deng Xiaoping à nos jours

1. l’intégration dans la mondialisation

Mao meurt en 1976. Son successeur, Deng Xiaoping, lance à partir de 1978 des réformes libéralisant l’économie.

Le territoire chinois s’est progressivement ouvert à la libre entreprise des Chinois et aux investisseurs étrangers par les ZES (Zones Economiques Spéciales) qui apportent capitaux (emploi), savoir-faire et technologie (pb de l’espionnage industriel, du respect des brevets et de la contrefaçon) : c’est « le socialisme de marché » (!)

La production agricole est dé-collectivisée. L’objectif consiste à rattraper le retard technique de la Chine. Le pays développe une très importante industrie de biens de consommation. Pour adapter la démographie à la croissance économique, Deng Xiaoping impose la politique anti-nataliste de l’«enfant unique» en 1979. La Chine incarne à son tour un modèle d’économie extravertie par promotion des exportations.

Depuis 1978, le PIB/hab. a été multiplié par 10. Ses excédents commerciaux ainsi que sa forte épargne intérieure dégagent d’immenses réserves de changes. Résultat : 2ème puissance économique mondiale qui talonne les E-U à partir de 2010.

En une trentaine d’années, elle acquiert un statut de puissance économique et financière de premier plan. Elle se donne désormais pour objectif de dépasser la puissance des États-Unis (prévu pour 2049 !), auxquels elle se heurte de plus en plus dans les domaines économique et diplomatique.

2. Une puissance qui revendique désormais une place nouvelle dans le monde :

a) La Chine cherche à améliorer son image

L’essor économique entraîne des transformations sociales qui peuvent faire penser à des évolutions démocratiques attendues par jeunes et les intellectuels.

Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, l’armée chinoise écrase dans le sang des manifestations en faveur de la démocratie autour de la place Tian’anmen alors que les médias du monde entier sont à Pékin pour la visite du président russe Gorbatchev : le retentissement est mondial. Deng Xioaping ordonne une répression féroce contre les étudiants : aucune libéralisation n’est en revanche envisagée dans le domaine politique. La Chine reste donc une dictature, plus autoritaire que totalitaire : les déplacements de la population sont moins contrôlés qu’avant mais le parti compte encore 70 millions de membres, les médias et internet sont très contrôlés.

De quels moyens dispose-t-elle ?

- grands événements internationaux : JO en 2008 et exposition universelle de Shanghaï en 2010.

-Le poids de sa diaspora dans le monde : Plus de 35 millions de personnes d’origine chinoise habitent dans d’autres pays que la Chine. Pékin finance aussi à l’étranger des écoles de langue chinoise (Instituts Confucius) et des médias, destinés afin d’étendre son influence culturelle et idéologique.

b) Des appétits aiguisés :

Des revendications territoriales : Hong Kong (rétrocédé en 1997), Macao, Taïwan, îles Senkaku. L’affirmation constante d’un nationalisme sourcilleux ainsi que le développement de revendications sur la Mer de Chine s’accompagnent d’une rapide modernisation de son armée et de sa marine qui inquiète. Affirmation militaire : budget en hausse. Toutefois, elle ne dispose pas encore des moyens militaires qui lui permettraient de s’imposer comme une superpuissance. Diplomatie active : -En 2001, la Chine intègre l’OMC et le G20. En 2010 elle réunit à Pékin les BRICS.

La Chine s’impose aujourd’hui comme un nouveau centre géopolitique en Asie orientale (soutien à la Corée du Nord, développement de partenariats avec la Russie et les pays d’Asie centrale, développement de son influence en Asie du Sud-Est). Expansion économique mondiale : en Afrique et en Asie Centrale, y compris l’Europe et l’Amérique du Nord, par le biais de ses investissements qui la rendent de plus en plus indispensable à la croissance mondiale. « Nouvelle Route de la Soie » du président actuel -Xi Jinping. Ex : Port du Pyrée en Grèce

Sa conception de la puissance, longtemps centrée sur l’Asie, évolue rapidement.

Conclusion générale :

Doté d’un Etat fort et d’une croissance économique vertigineuse la Chine peut désormais affirmer sa puissance dans le monde. Mais à la différence des États-Unis, la Chine est aujourd’hui une puissance incomplète qui ne dispose pas (encore ?) de tous les attributs de la superpuissance, notamment militaire et technologique, et ne se soucie pas de promouvoir à l’échelle mondiale un modèle économique, politique ou culturel spécifiquement chinois.

De plus, la Chine contemporaine doit faire face à de nombreux défis à venir dans les domaines de la gouvernance du pays, social, démographique, environnemental…c et le coronavirus


(biographie de Xi Jinping, fiche sur les Zones Exclusives Spéciales, les « Nouvelles Routes de la Soie »)

Chapitre 3: Proche et Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la Première Guerre mondiale


Introduction

Zone de tensions, le Proche et le Moyen-Orient représentent probablement l’espace le plus conflictuel du monde depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Zone fortement exposée aux médias occidentaux, le Proche et le Moyen-Orient constituent des espaces originaux :

- Un espace à l’Est du bassin méditerranéen :

- Proche car il rassemble les Etats côtiers orientaux : de la Turquie au Nord, à l’Egypte au Sud, en passant par la Syrie, le Liban, Israël en terre palestinienne et la Jordanie.

- Plus à l’Est, le Moyen-Orient concentre : les Etats de la péninsule arabique (Arabie saoudite, Yémen,Oman), les Etats du Golfe persique (Koweït, Bahreïn, Qatar, Emirats arabes Unis) et deux pays d’Asie centrale (Iran et Afghanistan).

Aujourd’hui, on constate que c’est un espace original :

- Espace géostratégique clé car au contact de trois continents, zone de passage majeure des grands flux mondiaux de marchandises.

- Espace énergétique car concentre la moitié des réserves pétrolières mondiales, suscitant alors la convoitise des grandes puissances occidentales.

- Espace géoculturel : terre arabe, où domine l’islam, mais creuset de l’islamisme politique, du nationalisme arabe et de conflits interreligieux incessants dans le Proche-Orient notamment.

- Espace géopolitique aux frontières souvent contestées, parfois revendiquées, rarement diplomatiquement d’ailleurs, où les valeurs démocratiques occidentales sont largement refoulées à quelques exceptions, où dominent répression, autoritarisme, pauvreté au quotidien, que les révolutions du Printemps arabe de 2011-2012 ont rappelé à la face du monde et surtout occidental.

Un « arc de crises » donc et ce depuis la fin de la Première Guerre mondiale, aux multiples conflits: intra étatiques, interétatiques, prenant quelquefois une ampleur mondiale.

Problématique : Pourquoi le Proche et le Moyen-Orient constituent-ils un foyer de tensions et de conflits majeurs depuis 1918 ?

Annonce du plan

I Les facteurs de conflits au Proche et Moyen-Orient

II Des conflits régionaux aux enjeux globalisés

I. LES FACTEURS DE CONFLIT AU PROCHE ET AU MOYEN-ORIENT DEPUIS 1918


1) Des facteurs énergétiques et géostratégiques


a) Des facteurs énergétiques :

Le Moyen-Orient rassemble de gigantesques réserves de pétrole :

Aujourd’hui, on constate que près de la moitié des réserves mondiales de pétrole (47%) se concentrent dans le Moyen-Orient, plus de 16% rien qu’en Arabie saoudite en 2011.

A noter que trois Etats du Moyen-Orient sont dans le top 10 des principaux producteurs de pétrole (2011) : Arabie saoudite (2ème derrière la Russie),Iran, Irak

Quand on sait que l’énergie pétrolière est incontournable aujourd’hui dans nos sociétés industrialisées et même en développement alors même qu’elle n’est pas renouvelable, donc fossile… d’ailleurs, même si les chiffres se contredisent, l’épuisement des réserves pétrolières connues est prévue pour moins d’un siècle (35 ans pour les uns, 80 ans pour les autres) Mais on fait fi de cet épuisement prochain !

Ce qui importe c’est que cette énergie est devenue un véritable enjeu pour la région du Golfe persique : Enjeu car découvert en Perse (sud de l’Iran actuel) en 1908, mais c’est surtout à partir des années 1930 que son exploitation commence.

Enjeu pourquoi ?

Car l’industrialisation se propage en Occident (Europe, Amérique du Nord) depuis le XIXè siècle (hormis l’Angleterre plus précoce). Car l’automobile par exemple devient un objet de consommation de masse à partir des années 1950.

Enjeu pour qui ?

On comprend alors très vite l’intérêt de cette immense manne énergétique, qui devient un objet de haute convoitise. Européens et Américains se taillent la plus grosse part de l’exploitation pétrolière :

- Ce sont alors des entreprises occidentales qui exploitent les premiers gisements pétroliers : Si les premiers sur le marché sont les Britanniques avec ses sociétés British Petroleum et Shell Rapidement, dès 1945, les Américains se positionnent aussi : Mobil, Texaco, ou Oil par exemple.

- Des entreprises géantes au capital important, investissant dans le pétrole, ce sont les majors pétrolières : Qui investissent des sommes considérables : forages, acheminement par oléoducs, terminaux pétroliers, dont la destination de l’ «or noir» est essentiellement européenne jusque dans les années 1960. Qui se taillent alors la part du lion dès le départ : Des contrats très avantageux d’une durée de 60 à près d’un siècle ! Payant des redevances (royalties) très faibles : 12% seulement ! Et qui contrôlent quasi-totalement l’exploitation pétrolifère : En intégration verticale, c'est-à-dire du puit à la pompe des stations-services. D’autant qu’elles s’entendent entre elles pour fixer le prix du pétrole avant son arrivée dans les grands marchés de consommation occidentaux !

Pourquoi alors Américains et Britanniques au Moyen-Orient ?

- On peut rappeler que la Grande-Bretagne constitue le premier Empire colonial mondial, étalé sur tous les continents, disposant alors de colonies nombreuses qu’elle dispose de la plus puissante flotte maritime encore dans l’Entre deux-guerres qu’elle est très largement en état de dépendance énergétique pétrolière, mais les Etats-Unis sont devenus la première puissance mondiale dès 1914.

Renforcée d’ailleurs par l’affaiblissement de l’Europe au sortir de la Première Guerre mondiale La diplomatie américaine tisse alors des liens très forts avec l’Arabie saoudite : Accord du Quincy 1945 entre le président Roosevelt et le roi Ibn Saoud alors que les Etats-Unis disposent de ressources pétrolières c’est vrai déjà exploitées (en Alaska par exemple). Et ce dès la fin de la conférence de Yalta (Crimée, URSS) de février 1945, qui scelle le sort de l’Allemagne et de la Pologne notamment alors que la Seconde Guerre mondiale n’est pas encore achevée. C’est que les Etats-Unis deviennent les premiers consommateurs de pétrole au monde, taylorisme et du fordisme aidant ! Ils prennent alors conscience de deux éléments : Cette énergie nouvelle, destinée à supplanter le charbon (alors principale source d’énergie) et l’immense potentiel saoudien, alors que la production des pays du Golfe (Irak exclu) ne représente que 1% de la production mondiale dans les années 1930 !

Il faut alors coordonner l’action des 5 majors pétrolières américaines présentes sur le sol saoudien : Ce qui est permis dès 1944 par la création de l’Aramco (Arabian American Oil Company), dont 100% des capitaux investis dans le pétrole en Arabie saoudite sont alors américains.

Les relations entre l’Arabie saoudite et les Etats-Unis sont alors dominées dès 1945 par la dimension énergétique : Washington s’engage à garantir la sécurité de son fournisseur privilégié de pétrole Ryad s’engage à faire des Etats-Unis son principal client pétrolier. D’ailleurs, à chaque menace à l’encontre de l’Arabie saoudite, les Etats-Unis protègent la région :

C’est l’exemple très médiatisé de la Guerre du Golfe (1990-1991) où un demi-million de soldats américains se déploient sur le territoire saoudien afin de contenir l’armée irakienne et de l’expulser du Koweït un des Etats limitrophes de l’Etat saoudien afin d’assurer l’intégrité territoriale et la stabilité de leurs protégés ! Ou encore dans la guerre du Yémen (Etat au sud de l’Etat saoudien) dans les années 1960. D’ailleurs, il n’est pas exagéré de dire que le Golfe se définit comme un intérêt « national » américain !

Mais l’enjeu est aussi pour la péninsule arabique : Qui voit bourgeonner dès les années 1940-1950 de véritables villes autour des zones d’exploitation : des enclaves de modernité dans des sociétés alors encore rurales et traditionnelles, profitant aux expatriés bénéficiant des grandes largesses des revenus pétroliers. Mais beaucoup moins à la main d’oeuvre immigrée nombreuse, arabe (palestinienne par exemple), ou indienne. Mais profitant aussi à certaines familles saoudiennes dirigeantes ou pas, qui font fortune, c’est le cas de la famille Ben Laden (père de l’islamiste Oussama).

L’on prend alors rapidement conscience de la dépendance occidentale en cette terre orientale : Les Etats du Moyen-Orient sont alors en position de force face à la demande mondiale sans cesse croissante : Les royalties payées par les majors passent de 12 à plus de 50% au début des années 1950 ! Des opérations de nationalisations massives (comme en Iran en 1951, avec la National Iran Oil) permettent aux compagnies nationales arabes de maîtriser l’essentiel de la production, alors que la commercialisation est toujours assurée par les majors étrangères.

Plus encore : Ils sont à même de contrôler la quantité de pétrole produite. Est créée alors une organisation rassemblant les principaux pays pétroliers mondiaux (près des ¾ des réserves mondiales) : C’est l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), en 1960, L’objectif ? Coordonner leur politique pétrolière et réguler la production de pétrole.

Le pétrole est alors utilisé comme une arme stratégique lorsque les Etats arabes décident de réduire leur production. Cela s’est vu en 1973 par exemple, plongeant l’Occident dans une crise économique majeure, mais enrichissant de manière vertigineuse les Etats du Moyen-Orient ! L’enrichissement de ces Etats rentiers est alors fulgurant : c’est le cas de l’Arabie saoudite dont les revenus pétroliers sont multipliés par plus de 170 de 1939 à 1954 !

Et plus encore pour le Koweït : de 800 000 dollars en 1946 à 217 millions 13 ans plus tard ! c’est le cas aussi flagrant de Dubaï aux Emirats Arabes Unis : E.A.U qui découvrent des gisements de pétrole et de gaz off-shore en 1966… ce qui va transformer le petit port de pêche des huîtres perlières (les perles d’huîtres étant d’ailleurs la principale richesse des Etats du Golfe avant la découverte du pétrole) en plate-forme financière mondiale, à l’architecture de verre, largement occidentalisée!

Ainsi, le pétrole représente un enjeu énergétique majeur, convoité, qui peut être source de conflits et de tensions dans la région moyen-orientale. Mais on peut ajouter le gaz, dont le Qatar et l’Iran apparaissent comme des producteurs majeurs Gaz qui est concentré à 40% dans le Moyen-Orient à l’échelle mondiale. C’est alors une région qui couvre une part importante des besoins énergétiques mondiaux.

Concernant la ressource en eau : On peut souligner le caractère aride d’une grande partie du Proche et du Moyen-Orient (hormis les plaines côtières) Dans des territoires où la croissance démographique arabe est très rapide, accroissant ainsi la demande en eau : Ainsi le contrôle des écoulements fluviaux devient un enjeu vital et qui est une source de tensions interétatique : Turquie/ Syrie, Turquie/ Irak par exemple pour les puissants fleuves Euphrate et Tigre. Eriger des barrages en amont permet d’assurer un stock d’eau disponible oui, c’est le cas visible ici de nombreux fleuves en Turquie, dont celui de Keban sur l’Euphrate : mais ce qui régule le débit pour les Etats situés en aval comme pour l’Irak par exemple.

De même, la capacité des Etats à capter l’eau des nappes souterraines peut générer des tensions et conflits : C’est le cas en Palestine ou l’Etat israélien développé exploite une grande partie de la nappe phréatique située en territoire cisjordanien arabe pauvre. Ou encore la capacité à transformer l’eau de mer en eau douce, ce qui est largement fait avec les usines de dessalement de l’eau de mer sur les littoraux saoudiens, mais il faut pour cela faire preuve de développement, ce qui est loin d’être le cas dans la région moyen-orientale (Israël excepté, 17è rang mondial IDH 2011).

Ainsi, pétrole, gaz et eau constituent des enjeux énergétiques, qui sont sources de tensions et / ou de conflits, d’autant que Proche et Moyen-Orient sont situés à un carrefour stratégique.


b) Un espace géostratégique majeur

Zone de passage d’une des plus grandes routes maritimes mondiales: Elle met en contact trois continents: Europe, Asie, Afrique, par des routes maritimes ici visibles reliant deux foyers de consommations globalisés : l’Asie de l’Est et l’Europe. On voit alors l’importance des détroits : Celui d’Ormuz, oui reliant la péninsule arabique aux clients asiatiques, ou encore celui de Bab-al-Mandeb au Sud de la mer Rouge. Mais surtout, c’est l’ouverture du canal de Suez qui a relevé l’importance stratégique de la région moyen-orientale: En 1869

Il permet aujourd’hui l’écoulement de plus de 100 millions de tonnes de pétrole chaque année, vers les marchés européens, et américains essentiellement. Passage stratégique maritime mondial, le canal de Suez est alors l’objet de convoitises. Lieu de crises multiples, dont le blocage a des incidences majeures sur l’évolution du prix du baril du pétrole : Prétexte (ou pas) de l’augmentation des coûts d’acheminements maritimes pouvant ralentir la croissance économique des très nombreux pays consommateurs…

Ainsi, l’intérêt énergétique pour le Moyen-Orient est réel, objet de convoitises nombreuses et sources de tensions. Tensions aussi générées par des facteurs politiques.

Pistes de recherches et d’approfondissements : savoir localiser et nommer sur une carte tous les lieux évoqués dans ce cours.

2) Des facteurs politiques

Indépendants depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les territoires arabes ont longtemps été vassalisés par des puissances étrangères :

Quelles puissances occupent le Moyen-Orient à l’issue de la Première Guerre mondiale ? Pourquoi peut-on parler de territoires vassalisés pour le Proche et le Moyen- Orient entre les deux Guerres mondiales?

Par l’Empire ottoman jusqu’en 1918 : Etendant son influence territoriale depuis la fin du XIIIè siècle. Déchu suite à son soutien au Reich allemand et partagé à l’issue de la Première Guerre mondiale.

Par les Européens : Dont la présence s’étale ipso facto de 1920 à la fin de la Seconde Guerre mondiale: Les deux principales puissances coloniales (Royaume-Uni et France), affaiblies mais victorieuses de 1918, se soucient très tôt du partage de l’Empire ottoman : Par le traité de Sèvres en 1920 Syrie et Liban au Proche-Orient sont placés sous mandat français. La Palestine, la Transjordanie et l’Irak sous mandat britannique, alors que la présence anglaise est déjà avérée en Egypte et au Sud de la péninsule arabique par exemple. Des territoires vassalisés car gouvernés par des puissances étrangères européennes, appuyées par la récente SDN (Société des Nations), dont l’objectif officiel est de mener les territoires arabes vers des indépendances, mais menant une politique souvent répressive contre les peuples qui se révoltent: Exemple en Irak (1921) ou en Palestine (1929, 1936), dont l’un des objectifs sous-jacent est la maîtrise de l’exploitation pétrolière.

Par les Etats-Unis d’Amérique et l’URSS: 1945 marque une année de rupture : les puissances européennes mandataires sortent profondément affaiblies du seconde conflit mondial : Ayant essuyé des revers militaires Rapide: défaite humiliante de la France face à l’Allemagne dès 1940, Etonnante: défaite britannique à Singapour en 1942 face aux Japonais. Français et Britanniques retirent leurs troupes militaires en 1945, dans un imbroglio géopolitique et ethnique souvent difficile (Palestine, Liban par exemple) et non résolu. L’influence étrangère au Moyen-Orient change alors de main à partir de 1945: On y voit s’affronter les deux Grands pendant la Guerre froide (1947-1991) :

Proche et Moyen-Orient sont un théâtre de tensions et d’affrontements militaires pendant la Guerre froide, force est de constater que l’accès aux indépendances politiques arabes ne signifient aucunement leur indépendance économique, ni un état de paix de peuples affranchis de la domination coloniale ! Au contraire, s’installent très souvent des régimes politiques autoritaires.

Bien que non-alignés à la conférence de Bandung en 1955, les Etats arabes se divisent entre leur entrée dans le giron américain (c’est le cas évident de l’Arabie saoudite, mais aussi du nouvel Etat israélien, fondé en terre palestinienne en 1948) et ceux basculant dans l’aire soviétique (comme l’Egypte entre 1956 et 1973, la Syrie l’Afghanistan). Les Etats arabes sont en effet séduits par les discours anticolonialistes des deux Grandes Puissances. C’est que les hydrocarbures prennent une importance grandissante dans les sociétés industrielles et postindustrielles occidentales. Les Etats-Unis s’inquiètent par exemple de l’épuisement de leurs réserves. Le Moyen-Orient, ainsi que le Proche-Orient deviennent alors vitaux pour leur prospérité ! La région devient alors un théâtre majeur de la confrontation entre les deux superpuissances: C’est le cas par exemple de la Guerre d’Afghanistan (1979-1989) où les Etats-Unis soutiennent les Moudjahidines afghans dans leur lutte contre l’agresseur soviétique, en leur fournissant armes et autres matériels de guerre. C’est le cas aussi, plus complexe, de l’indéfectible soutien américain au nouvel Etat d’Israël par des investissements financiers massifs chaque année par la fourniture d’armes Israël est vu alors comme le principal rempart contre la propagation du communisme dans tout le Moyen-Orient.

  • Les influences depuis la chute de l’Union soviétique en 1991.Les Etats-Unis ont longtemps eu une position hégémonique dans la région proche et moyen- orientale Vu leur implication militaire dans la Guerre du Golfe aux regards de leurs intérêts stratégiques, vu aussi leur implication dans la tentative des traités de paix avec Israël par exemple. Mais il est à noter que les cartes géopolitiques se sont redistribuées ces dernières années : A cause de la crise économique qui touche particulièrement les sociétés occidentales. A cause du bourbier irakien mais aussi afghan laissé en 2012, alors qu’il ne reste aujourd’hui plus aucune troupe américaine en Irak et que le retrait des troupes occidentales en Afghanistan est achevée en 2014. A cause de l’incapacité américaine à régler le conflit israélo-palestinien. Les Etats-Unis en tête sont accusés de néocolonialisme envers les sociétés arabes, rendus responsables de tous les maux : humiliations militaires, difficultés économiques, sociétés en retard de développement…tout leur est imputé ! Une représentation arabe d’ailleurs largement véhiculée par l’islamisme, né dans la péninsule arabique.
  • L’islamisme La montée de l’islamisme politique : l’Islam a installé chez certains de ses adeptes la haine et la violence. Quelques précisions de vocabulaire : Le terme Islam : Il signifie « soumission » et constitue le nom de la religion qui se définit par la référence au Coran (Al Quram : la récitation) qui représente, selon les musulmans, la parole de Dieu transmise par l'Archange Gabriel au Prophète Mahomet, dernier des envoyés divins. Le terme musulman qualifie un adepte de l’islam : L’Oumma est la communauté des croyants : elle abolit les frontières des Etats au profit d'un espace géopolitique appartenant au peuple d’Allah. Ne pas confondre arabe et musulman : une grande majorité des arabes est de confession musulmane, tous les musulmans ne sont pas arabes. Pour mieux comprendre, il faut s’intéresser à la nature de l’islamisme: C’est un concept désignant une utilisation politique de l’Islam. Il s’agit d’imposer à la société et à l’Etat le modèle rigoureux de l’Islam originel, par une lecture stricte du Coran, transformant la société, le pouvoir en fonction de la loi islamique (Charia). Il est parfois politique, c’est le cas en Iran dès 1979 : Alors même que l’Iran était jusqu’alors un partenaire privilégié des Etats-Unis, une révolution installe une République islamique imposée par l’ayatollah(membre du clergé islamique iranien) Khomeyni (après 14 années d’exil) en février 1979: Un homme dont on ne connait alors presque rien, si ce n’est sa demande de l’abdication du dictateur alors rendu impopulaire en place (le shah, roi) et l’application des lois islamiques. Dès son retour le 1er février 1979, on en connait un peu plus : Il dénonce l’illégitimité du régime impérial, il dénonce le système monarchique Il considère aussi le système parlementaire comme illégitime ! Les images montrent une liesse populaire dans les rues de Téhéran : au son de Allâh akbar « Dieu est le plus grand », lâ elâh ella Llâh « Il n'y a d'autre dieu qu'Allah » en fait, pour mieux comprendre, pour les Iraniens, le retour de l’Imam, c’est le retour de la justice, de la vérité après des siècles d’oppression, de corruption et de mensonge. Khomeyni est accueilli en sauveur… comme le retour du 12ème Imam lors du Jugement dernier ! Arguant à la face du monde arabe et occidental son anti-occidentalisme par la prise d’otages de l’ambassade américaine à Téhéran en 1979, des étudiants musulmans prennent en otages une cinquantaine de diplomates, pendant plusieurs mois. Acte de violence qui aurait pu être neutralisé très vite si Khomeyni n'avait pas appuyé les étudiants, suscitant un immense mouvement antiaméricain dans tout le monde musulman. C'est l'approbation de l’ayatollah qui décide de la poursuite de l'occupation de l'ambassade américaine. Ce qui mobilise les télévisions du monde entier.

Concrètement, comment s’exerce l’islamisme politique ? L’islamisme se définit dans le rejet de l’Occident: L’islamisme ne peut exister que dans le rejet de l’Occident: La part du religieux et du politique sont liés: une haine de l’Occident, considérés comme des «païens...Satan… oppresseurs»: des ennemis d’Allah. En Islam, la lutte entre le Bien et le Mal a revêtu une dimension politique et même militaire et ce dès les origines : Mahomet n’était pas qu’un prophète, il était aussi un chef d’Etat et un soldat. Combat donc politique et militaire. L’islamisme se veut une réponse à la faillite des idéologies antérieures : « Ni Est ni Ouest », un non alignement avéré pendant la Guerre froide : Le nationalisme ? : Alternative à l’échec du nationalisme qui a assuré l’indépendance mais n’a pas apporté le développement. Le capitalisme ? : Alternative au capitalisme, avec un rejet tout aussi viscéral de la modernité culturelle qu’il engendre et qui balaye les valeurs traditionnelles. Le communisme ? : Alternative à la crise globale du communisme et à l’échec des voies socialistes de développement. L’islamisme se veut intégriste : Il faut respecter scrupuleusement l’intégrité de la tradition islamique, lui rendre toute sa force, et s’en tenir à une interprétation littérale du Coran: La Charia, c’est à dire la loi islamique, doit être source de toute législation : non seulement le Coran doit régir le comportement religieux, mais il doit aussi constituer un code pour la vie sociale et politique, être en la matière la référence exclusive. L’islamisme est caractérisé par le fanatisme et l’intolérance et il porte donc en lui-même l’action violente et terroriste: Les ennemis de l’islam, les hérétiques et les infidèles doivent être éliminés par la guerre sainte, le « Jihad » : ou ils se convertissent ou ils meurent. Aux martyrs de cette cause, les Imams promettent le paradis « une liberté plus grande encore, qui est le martyre ». L’islamisme est largement réactionnaire : La référence à la société mythique des premiers temps de l’Islam est constante: les islamistes se veulent les défenseurs des valeurs originelles de l’Islam. Le rejet de la pensée scientifique est total, de même que celui de la démocratie et de la liberté considérées comme des inventions humaines contraires au Coran La sujétion totale des femmes. Le rejet de la mixité, de l’alcool, du tabac, des jeux de hasard, de la musique, du cinéma. L’antisémitisme est érigé en valeur fondamentale « antisionisme », c'est-à-dire s’oppose à l’existence même de l’Etat d’Israël. Le sionisme étant un mouvement créé à la fin du XIXè siècle, visant à encourager le retour des Juifs en terre palestinienne.

L’islamisme mêle un dangereux extrémisme religieux et politique : Prenons exemple de la place des femmes dans le mouvement islamiste : Les islamistes imposent le port du voile aux femmes.« et dis aux croyantes qu’elles baissent leur regard, et qu’elles gardent leur chasteté et qu’elles ne montrent de leurs parures que ce qui en paraît, et qu’elles rabattent leur voile sur leur poitrine » Verset du Coran. Elle n’a pas besoin de se voiler devant d’autres femmes, devant son mari, son père, le père de son mari ses fils, ses frères et neveux, ses esclaves et devant les garçons impubères. On ne doit voir ni le visage, ni les cheveux, ni les épaules de la femme, porté dans l’espace public. On peut souligner l’émancipation des femmes dans certains pays d’islam: scolarisées, aux vêtements occidentaux, laïcisation dans certains Etats (Turquie dès 1920, en Iran, l’Etat encourage l’abandon du voile dès les années 20-30…) Mais dans les années 1970, le voile est plus présent : l’islamisation des consciences, produit du discours islamiste depuis une trentaine d’années. Les fondamentalistes ont popularisé l’idée que les femmes ne peuvent se présenter dans des espaces mixtes que vêtues de ces vêtements informes. Mais l’islamisme politique se veut depuis les années 1990, protéiforme : Des Etats principalement : dans le Moyen Orient, avec par exemple : L’Iran, Etat islamiste dès les années 1970 avec l’ayatollah Khomeyni. dont la menace d’un programme nucléaire est plus un leurre qu’une réalité. L’Afghanistan de 1996 à 2001: L’extrémisme est poussé à son comble par le régime des Talibans, qui soutient activement le terrorisme international. Un régime taliban, installé avec le soutien du Pakistan et de l’Arabie Saoudite, et avec la bienveillance initiale des Etats-Unis… L’Arabie saoudite: Allié des Etats-Unis, mais les dirigeants saoudiens ont financé les intégrismes musulmans et le terrorisme, terrorisme qui s’est retourné contre l’Arabie au début des années 2000. Des réseaux aussi : Comme le réseau Al-Qaïda, né en Arabie saoudite dont Oussama Ben Laden sera la principale figure au début des années 2000. Véritable plate-forme, dispersé sur plusieurs continents, presque insaisissable, dont la lutte contre « l’Occident satanique » est l’objectif par le terrorisme.Il se veut transnational depuis le début des années 1980 il a dépassé le cadre strict de l’État mais s’adresse à la communauté musulmane (umma) afin de se soumettre strictement au Coran, sorte de néofondamentalisme religieux. Il s’adresse surtout aux déracinés de l’Islam : que ce soit ceux qui ont choisi de se consacrer à l’umma comme les émigrés par la mondialisation : c’est le wahhabisme. Autre mutation développé dès les années 1990 : c’est la radicalisation mondialisée de l’islamisme : radicalisation de ses adeptes : souvent des déracinés, en rupture avec la société, avec leurs familles, recrutés en Occident. radicalisation par son internationalisme: utilisation des atouts de l’Occident (anglais, téléphones satellites, GPS, internet…), mais aussi une haine viscérale de l’Occident. Radicalisation par ses méthodes: conduire les musulmans au combat par l’exemple des martyrs et leurs attentats qui doivent frapper au coeur de la Babylone moderne. Ces dernières années, on constate une radicalisation du rejet de l’Occident, dont les Etats-Unis sont la tête de file : considérés comme l’ennemi irréfutable de l’islam: Celui qui pervertit le monde, celui qui le domine. Ultime obstacle avant l’établissement du triomphe universel.

C’est que l’islamisme se veut expansionniste avec une stratégie en trois temps: 1. Conquérir toutes les régions musulmanes pour y imposer l’intégrisme partout, en renversant les régimes dictatoriaux et corrompus considérés comme desennemis de l’Islam (ennemi proche) 2. Déstabiliser l’Occident: Par l’intermédiaire des communautés musulmanes qui y vivent en en prenant le contrôle (financement de mosquées souvent en banlieue de grandes agglomérations: Paris, Londres…, formation d’imams, associations caritatives et communautaristes locales). Par le terrorisme international et la guerre contre cet ennemi lointain: le Jihad 3. Convertir l’Occident et le monde entier à l’islamisme pour instaurer partout des Etats islamiques sous l’autorité d’un califat mondial. D’ailleurs, l’islamisme considère avoir joué un rôle capital en dans la Guerre d’Afghanistan (1979-1989) dans l’effondrement de l’URSS et du communisme: L’armée rouge quitte l’Afghanistan en 1989… et le mur de Berlin s’effondre quelques mois plus tard… Il s’agit donc ensuite de s’attaquer aux Etats-Unis, à Israël et à l’Occident ! Mais globalement, on constate l’échec des jihad locaux: Menés par des groupuscules islamistes: Comme le Hamas en Palestine (1987) : « Mouvement de la résistance islamique », qui vise à la destruction de l’Etat d’Israël par tous les moyens, y compris le terrorisme. Ou le Hezbollah au Liban (1982), hostile lui aussi aux Israéliens. L’objectif premier du terrorisme n’a pas réussi: La conquête du pouvoir dans les pays musulmans du Moyen-Orient grâce à la mobilisation des masses: Aucune mobilisation conjointe des masses de la jeunesse urbaine pauvre, de la classe moyenne pieuse et de l’intelligentsia islamique n’en est résultée pour s’emparer du pouvoir. Au contraire c’est plutôt un vaste mouvement fondé sur des valeurs occidentales qui a traversé les Etats arabes au printemps 2011 : le Printemps arabe, aux noms de démocratie, libertés, égalités. Et la lutte des Etats-Unis contre le terrorisme a affaibli les positions des extrémistes . A partir de 2011, profitant de la guerre et du chaos en Syrie et en Irak, les islamistes ont créé un Eta à partir duquel ils organisent la déstabilisation du monde : C’est l’Etat islamique (EI) appelé aussi Daech. Ainsi, depuis 1918, de nombreux facteurs politiques confirment que le Proche et le Moyen-

Orient sont des territoires convoités tant par les puissances étrangères que par l’islamisme.

Pistes de recherches et d’approfondissement: Chercher la biographie de l’Ayatollah Khomeiny.


II Des conflits régionaux aux enjeux globalisés depuis 1918

1) Des conflits majeurs : exemple du conflit israélo-palestinien

Des espaces politiques déchirés: Exemple du conflit israélo-palestinien au Proche-Orient: un conflit quasi-permanent, qui exacerbe les passions. Un conflit multiforme tant il connait des acteurs intra-étatiques (Israéliens et Palestiniens) et interétatiques (Israël et les Etats du Proche-Orient).

Pour faire simple: une terre est revendiquée par 2 peuples: Les Juifs qui nomment cette terre Israël Juifs désignant à la fois un peuple et les adeptes d’une religion, le judaïsme) et Les Arabes (majoritairement musulmans) qui la désignent sous le nom de Palestine. Les Arabes de cette région sont des Palestiniens.

La Palestine: Est la terre promise aux Hébreux par Dieu selon la Torah, Livre saint de la communauté juive, territoire situé au Proche-Orient, entre la rive méditerranéenne et le Jourdain. Passe sous domination de l’Empire ottoman jusqu’à la défaite de celui-ci en 1918, puis sous mandat britannique (Palestine Mandataire) de 1919 à 1947. Et incarnée par Jérusalem : concentrant le principal Lieu saint juif depuis le Ier siècle après JC(Mur des Lamentations) et le 3ème Lieu saint musulman (Esplanade des Mosquées) depuis le VIIè siècle. Terre sacralisée donc que le mouvement sioniste (mouvement nationaliste juif) à partir de la fin du XIXe siècle a exacerbé, que le mandataire britannique a fort mal géré jusqu’en 1948, date du retrait des troupes britanniques, laissant la Palestine mandataire en l’état. (Bien qu’un premier plan de partage ait été proposé en 1937 par les Britanniques qui prévoit alors : Un Etat Juif dans la Galilée jusqu’à Jaffa (à l’Ouest) Une enclave sous mandat britannique (Bethléem- Jérusalem) car il devient impossible d’attribuer la gestion de Jérusalem à l’un ou à l’autre de manière exclusive. Et le reste aux Palestiniens Ce qui constitue ipso facto l’échec de la Palestine unitaire ! Mais qui dit plan de partage dit alors transfert (forcé dans ce cas) de la population arabe hors de la zone juive… avec des compensations financières ! Alors, ni les Arabes, ni les Juifs n’acceptent d’être dépossédés de tels enjeux politiques, démographiques et religieux ! Plan de partage qui provoque d’ailleurs une grande révolte arabe dans toute la Palestine).

Le plan de partage de 1947

L’incapacité britannique à gérer le territoire palestinien pousse alors les autorités anglaises à transmettre à l’ONU (à peine née) la prise en charge de la Palestine : C’est alors un autre plan de partage qui est proposée en 1947 par les Nations Unies (résolution 181): Deux Etats : l’un juif (55% du territoire de la Palestine mandataire), l’autre arabe (45%). Et la proposition de faire de Jérusalem une entité séparée, placée directement sous contrôle de l’ONU. Mais là encore, la proposition est largement rejetée en combats entre Arabes, organisée autour de la Ligue arabe et Juifs, dont à Jérusalem . 3 actes majeurs vont alors jalonner le conflit israélo-palestinien :

1er acte : la Guerre israélo-arabe (1948-1949)

Le conflit israélo-palestinien commence dès le départ du dernier soldat britannique le 14 mai 1948. Jour de la Déclaration d’Indépendance de l’Etat d’Israël :

Une naissance pourrait-on dire unilatérale car déclarée sans l’aval ni des Arabes palestiniens, ni de la communauté internationale ! Dont le souhait d’une « citoyenneté pleine et égalitaire » et d’une « paix » est bafoué par le premier conflit israélo-arabe. Les troupes sionistes se lancent à l’assaut et des territoires arabes de la Palestine et de la partie arabe de Jérusalem : Mais c’est que les Palestiniens ne sont absolument pas prêts au combat, malgré leur détermination. Des Arabes palestiniens soutenus par tous les Etats arabes du Proche-Orient hormis la Turquie (Egypte, Syrie et le Liban) et une partie du Moyen- Orient (Transjordanie, Irak). Israël est à cette époque soutenue à la fois par les Etats-Unis et l’URSS.

Le bilan est catastrophique pour les Palestiniens (2akba : la catastrophe en arabe) : Un exode de la moitié de la population arabe de la Palestine mandataire (soit entre 600 000 et 750 000 Palestiniens) fuyant la guerre, parfois expulsés par les Juifs. Se réfugiant dans les zones périphériques (dont la bande de Gaza). Hommes, femmes, enfants comme ici désertent leur village, persuadés alors que leur exil sera de courte durée… Une diaspora palestinienne, qui depuis l’armistice de 1949 est massive: 4 millions de Palestiniens aujourd’hui vivent en dehors de la Palestine mandataire. C’est alors une véritable perte d’identité qui frappe alors des centaines de milliers de Palestiniens en 1949. Ajoutons la destruction de 350 villages arabes.

Alors que côté juif, le bilan est flatteur : Un Etat juif qui s’est considérablement agrandi au Sud notamment (désert du Néguev).

2ème acte : la Guerre des Six Jours (1967):

Une Guerre éclair (6 jours) dont les deux objectifs prioritaires sont: de répondre à l’occupation du désert du Sinaï par les troupes militaires égyptiennes de Nasser, et de reprendre Jérusalem-Est, aux mains des Arabes et surtout la vieille ville, contenant le principal Lieu de pèlerinage hébraïque : le Mur des Lamentations. Une victoire écrasante de l’Etat juif encore : malgré l’opposition arabe constituée de l’Egypte, la Syrie et la Jordanie ! Là, Israël occupe l’ensemble de la Palestine mandataire: La vieille ville de Jérusalem est conquise. Ainsi que le Sinaï, la bande de Gaza, la Cisjordanie et le Golan. Pour la 1ère fois, Israël est en position dominante au Proche-Orient ! Ce qui constitue un tournant géopolitique majeur dans l’histoire du Proche-Orient ! Une guerre qui intervient dans un contexte géopolitique tendu au Proche-Orient: Attentats de commandos palestiniens en Israël Velléités de l’Egyptien Nasser dont le souhait panarabique au Proche-Orient sous-entend la disparition de l’Etat juif. Mais surtout depuis la création de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) en 1964: dont le Président Yasser Arafat use du terrorisme pour arriver à ses fins : une Palestine arabe sur la totalité du territoire mandataire.

Le sentiment national palestinien prend alors forme.

3ème acte : la Guerre du Kippour (1973) :

Kippour car intervient le jour du jeûne juif (fête religieuse juive). Là encore, une coalition arabe mène les premiers conflits et obtiennent les premiers revers sérieux de l’armée israélienne. Mais le soutien américain à Israël, dressant un pont aérien lui fournissant des armes, lui permet la victoire (à l’arrachée) une nouvelle fois. Alors, une certaine prise de conscience est née tant en Israël qu’en Palestine au début des années 1970, prise de conscience que les conflits récurrents d’Israël contre les Cisjordaniens doivent prendre une nouvelle orientation…diplomatique celle là: Avec quels acteurs proche-orientaux ? L’Etat hébraïque incarné par son Premier ministre. Mais aussi le chef de l’OLP, en l’occurrence, Yasser Arafat : qui devient un acteur autonome et incontournable de tout processus de règlement du conflit israélo-palestinien, qui est reconnu comme le seul et légitime représentant du peuple palestinien par les Etats arabes du Proche et Moyen- Orient, d’autant que l’OLP détient la qualité d’observateur à l’ONU… à défaut d’un siège, faute de souveraineté nationale. Mais les négociations achoppent, du fait que l’OLP campe sur ses positions territoriales de la Palestine mandataire (c’est-à-dire le pays tout entier). Alors, faute de règlement du conflit que l’on ne peut obtenir ni par les armes ni par la diplomatie On tente de l’obtenir par les pierres !

C’est l’Intifada (1987 et 2000), « tremblement de terre » en arabe : Qui consiste à harceler quotidiennement les forces israéliennes blindées ou pas à coups de pierres, jetées par de jeunes voire de très jeunes palestiniens Alors, certes des pierres ne peuvent rien face à la capacité des armes à feu israéliennes, mais ces images véhiculées par les médias et diffusées dans le monde entier visent à faire passer auprès de l’opinion publique internationale l’idée d’un déséquilibre entre l’Etat israélien considéré alors comme fort, et le peuple palestinien considéré comme faible.

(Des jets de pierres ? Pas seulement: cocktails Molotov et armes blanches sont aussi employés Pas uniquement : c’est aussi une vraie désobéissance civile qui est menée par les Palestiniens par le boycott des produits israéliens, refus de payer des impôts… Le conflit israélo-palestinien se mue alors dans les rues Typologie de conflit nouvelle à laquelle l’armée israélienne n’est absolument pas préparée: La répression est alors démesurée Le bilan pour la première Intifada est impressionnant: 340 morts, 7000 blessés, 26 000 arrestations…

Des conflits dont les acteurs ne sont pas qu’Arabes ou Juifs… Des interventions américaines diplomatiques efficaces ?- La position hégémonique des Etats-Unis dans la région depuis 1991 lui permet-elle de se positionner comme arbitre des conflits récurrents du Proche et du Moyen-Orient ?

Tenter d’édifier la paix au Proche-Orient

Avec les Accords d’Oslo (1993) Le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et le chef de l’OLP Yasser Arafat se serrant la main, sous les yeux bienveillants du Président américain Bill Clinton à Washington,13 septembre 1993 : Inédit tant les tensions et les conflits ont toujours mené à l’impasse les négociations diplomatiques entre Israéliens et Palestiniens. Mais rendu possible dans le secret le plus total à Oslo (Norvège). Inédit encore car l’OLP d’Arafat, ayant déclaré les actes terroristes caducs depuis 1989, est entré dans un cadre de négociation bilatérale (avec Israël), sous parrainage américain. La présence du président américain illustre alors à la face du monde la dimension internationale qu’a pris le conflit-israélo palestinien, mais aussi le succès des Palestiniens à intégrer la pax americana. Accords qui suscitent un immense espoir… mais vite déçu.

Aujourd’hui, peut-on encore parler de place hégémonique des Etats-Unis dans le Proche et le Moyen-Orient ? La visite du Président Obama en Arabie Saoudite en 2009 montre l’intérêt toujours majeur des Américains pour leur allié pétrolier. Mais la Guerre en Irak et en Afghanistan a laissé des traces et a attisé les tensions dans la région. De même, leur incapacité à faire pression sur Israël et accusés de partialité envers l’Etat hébraïque a poussé le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas (successeur d’Arafat) à prendre une voie tout à fait nouvelle: Demander l’indépendance de la Palestine de manière officielle à l’ONU lors de la 66è assemblée des Nations Unies (23 septembre 2011), en présence du Premier secrétaire général Ban Ki-moon oeuvrant pour la reconnaissance de l’Etat de Palestine sur les frontières de 1967. Ce qui est somme toute la voie la plus prometteuse pour une indépendance réelle et ainsi clore un conflit majeur du Proche-Orient.

Mais aujourd’hui le processus de paix semble en panne: 1. Les Israëliens ne veulent pas d’un Etat palestinien complètement indépendant; 2. Ils organisent la colonisation de la Cisjordanie (territoire de l’autorité palestinienne) afin d’y installer des juifs immigrant vers Israël. 3. La politique d’Israël est toujours soutenue par les Etats-Unis : exemple récent, Donald Trump qui souhaite déménager l’ambassade des EU de Tel-Aviv (capitale de l’Etat d’Israël reconnue par la communauté internationale) à Jérusalem, suscitant une vive réaction de la communauté internationale. 4. Les Palestiniens de la Bande de Gaza poursuivent leur lutte contre Israël sous l’impulsion des islamistes locaux du Hamas.

Ainsi, le conflit israélo-palestinien de par sa complexité, sa récurrence, ses tensions paroxysmiques, incarne l’épicentre des tensions et conflits au Proche et Moyen- Orient depuis 1918.

Pistes de recherches et d’approfondissements : chercher les cartes correspondant aux partages de la Palestine 1947, 1949 et 1967. Savoir situer la bande de Gaza et la Cisjordanie.

2) Des interventions étrangères

Force est de rappeler que ces territoires à forts enjeux énergétiques, politiques et culturels ont depuis 1918 attisé les convoitises des puissances étrangères: Trouvant leurs intérêts, principalement énergétiques, ici et là, les puissances étrangères interviennent avec des succès divers dans la région et contribuent à susciter la haine de l’Occident qui se traduit par le renforcement de l’islamisme.

a- Des échecs :

C’est le cas des Français et des Britanniques lors de la crise de Suez en 1956, qui marque d’ailleurs la fin de la domination des vieilles puissances coloniales au Proche-Orient. Le canal de Suez représente une zone de passage hautement stratégique quant aux flux pétroliers notamment entre l’Europe et l’Asie: 15 000 navires y transitant en 1955, dont les 2/3 des pétroliers. Situé en Egypte, le président Egyptien Nasser, considéré alors comme le Hitler du Proche-Orient par certains médias occidentaux : Il est vrai que Nasser ne cache pas alors ses sympathies pour le nazisme et nie le génocide perpétré contre les Juifs… Décide de nationaliser la Compagnie du canal de Suez (franco-britannique !) afin de pouvoir financer le barrage d’Assouan plus en amont du Nil, ce qui permettra d’accroître ses ressources énergétiques et sa surface agricole. Présent à la Conférence de Bandung (1955), il se veut le chef du non-alignement dans le monde arabe, résolu à faire sortir son pays de la mouvance impérialiste occidentale.

Pourquoi la France et le Royaume-Uni interviennent ils militairement ? Pour des raisons politiques pour la France: C’est que Le Caire, fourni en armes par l’URSS, soutient la rébellion algérienne menée par le FLN (Front de Libération National algérien) contre la France en 1956, dont la guerre d’Algérie devient le problème numéro 1 sur le sol français. Pour des raisons essentiellement économiques et stratégiques pour les Britanniques, qui forts de leur puissance maritime possèdent 35% des pétroliers en circulation à Suez, dont le contrôle de la route des Indes lui assure une certaine pérennité avec son ancienne colonie indienne.

Pour quel objectif ? Renverser Nasser en agressant la souveraineté égyptienne, opération d’ailleurs travestie officiellement en « opération de la paix » par les Franco- Britanniques. Renforcer l’appui français à Israël, qui demeurera d’ailleurs l’un de ses principaux pourvoyeurs en armes jusqu’à l’arrivée du général de Gaulle en 1958.

Pour quel résultat ? Un fiasco franco-britannique suite à l’intervention des deux superpuissances de la Guerre froide: L’une jouant la carte économique (Etats-Unis). L’autre la carte de riposte militaire (URSS). Superpuissances qui en profitent pour étendre leur zone d’influence au Proche et au Moyen-Orient.

  1. La Guerre en Afghanistan depuis 2001

La lutte contre le terrorisme est devenue un enjeu diplomatique et militaire majeur après les attentats du 11 septembre 2001: Devenant le crédo de l’administration Bush fils. La Guerre en Afghanistan depuis 2001 en est l’archétype mondial: Destinée à frapper les esprits suite à l’humiliation américaine suite au 11 septembre. Alors, certes le chef islamiste d’Al-Qaïda Ben Laden est mort en 2011, après dix années de traque, mais les islamistes fondamentalistes Talibans sont toujours au pouvoir. Mais cette guerre « civilisatrice » visant à installer des valeurs occidentales dans un Etat moyen-oriental comme la démocratie ou l’émancipation des femmes est aujourd’hui un échec. Guerre stratégique aussi visant à mieux se positionner dans l’échiquier géopolitique et géoéconomique mondial: Prenant l’Iran en tenaille, se plaçant entre la Chine et la Russie: deux rivaux majeurs des Etats-Unis. Mais force est de constater que le conflit en Afghanistan s’enlise: On constate un retour en force des Talibans sur la scène politique et militaire Et des critiques de plus en plus vives de l’Etat pakistanais, jusque là allié des Occidentaux.

La Guerre en Irak menée unilatéralement par les Etats-Unis (2003-2011) :

Invasion américaine non fondée mais justifiée par le leurre que l’Irak de Sadam disposait d’armes de destruction massive… Invasion qui permet alors de conquérir l’espace ex-soviétique non russe au Moyen-Orient et d’accroître leur mainmise sur le pétrole du Golfe. Invasion qui a certes vu la chute du régime sunnite de Hussein (2003) ainsi que sa pendaison, mais qui a aggravé le conflit entre sunnites et chiites. Un bourbier irakien qui n’a aujourd’hui presque plus de troupe américaine sur son sol. Alors, face à ces quelques interventions militaires extérieures, il faut mentionner la volonté diplomatique.

b- Des succès :

La première guerre d’Afghanistan (1979-1989)

L’URSS décide de venir en aide au parti communiste afghan au pouvoir à Kaboul, la capitale. L’armée soviétique envahit le pays. Les Russes souhaitent déboucher vers le Golfe persique, ses ressources et ses points de passage stratégiques et encercler la Pakistan, un allié des Etats-Unis. Les Américains du président Ronald REAGAN, soutiennent, à partir du Pakistan, les Moudjahidins afghans (combattants de la foi qui font le jihad) contre les Russes. Ils forment au passage un certain Oussama ben Laden. Les communistes perdent la guerre. Les islamistes (talibans) s’emparent du pouvoir. L’armée soviétique, vaincue doit se retirer. Cet échec précipite l’effondrement de l’URSS.

La Guerre du Golfe (1991)

Par une coalition internationale qui a vu le rôle de l’ONU renforcé à l’issue de la Guerre froide : Mais la très lourde participation militaire américaine s’explique essentiellement par son inquiétude de voir l’Irak favorable à un relèvement des prix du pétrole dans la région. Les intérêts énergétiques américains dans le Golfe ont alors dicté pour une grande partie la coalition internationale, et les grandes puissances occidentales en tête !

On pourrait rajouter à cette liste, juste pour information (à ne pas apprendre) :

  • Les interventions étrangères dans la guerre civile libanaise (1975-1988): Dans la guerre interreligieuse qui oppose les Libanais entre eux, les occidentaux (Américains et Français) ainsi que les Israéliens soutiennent les milices chrétiennes. Les Syriens et leur allié soviétique soutenant les milices musulmanes. En 1988 la Syrie fait du Liban un protectorat après le retrait des troupes américaines et françaises (= victoire soviéto- syrienne/ défaite americano-française).
  • La Guerre Iran/Irak (1980-1988) L’Irak de Saddam Hussein profite de la déstabilisation de son voisin iranien du fait de la révolution islamique pour l’attaquer afin de s’emparer des ressources pétrolières proches de la frontière. Ce conflit oppose les Irakiens qui sont des Arabes ayant un gouvernement laïc aux iraniens qui sont perses et islamistes. Les Etats-Unis et l’Urss se rangent derrière l’Irak pour lutter contre le fondamentalisme islamique. La France lui vend des armes. L’Iran reçoit des armes de la Chine.(Match nul)
  • Les «Printemps arabes» et la guerre en Syrie (2012…) Les Etats-Unis souhaitent faire évoluer dans un sens démocratique et libéral les sociétés musulmanes figées. Ils lâchent des dictateurs locaux qui étaient souvent leurs alliés (Tunisie, Egypte en Afrique du Nord) et encouragent la révolte des classes moyennes instruites des villes. Bachar El Assad, le dirigeant syrien, constatant les dégâts occasionnés par ces révolutions dans les autres Etats arabes et fort du soutien russe, écrase la révolte et se maintient au pouvoir. Profitant du chaos ambiant, les islamistes de l’Etat Islamique (Daesh) créent leur Etat à cheval sur l’Irak et la Syrie à) partir duquel ils téléguident leurs attentats dans le monde et en Europe en particulier. Toutes les puissances participent à ce conflit qui n’est pas terminé: Les Russes soutiennent leur dernier allié dans la région et en profitent pour revenir sur le devant de la scène internationale. Les Etats-Unis et la France qui souhaitaient initialement entrer en guerre contre Bachar El Assad ont été obligés de constituer une coalition pour lutter contre Daesh (tout en s’opposant à Bachar). L’Iran soutient Bachar qui est de confession chiite par l’envoi de milices. L’’Arabie saoudite soutient les musulmans sunnites de la région contre les chiites. Les Kurdes luttent contre Daesh afin d’obtenir une reconnaissance internationale qui leur permettrait d’obtenir enfin un Etat à eux… ce que ne souhaite pas la Turquie de M Erdogan qui a envoyé des troupes pour lutter contre les Kurdes. Tout ceci se traduit par un flot ininterrompu de réfugiés qui veulent absolument venir en Europe, provoquant une des plus grandes crises migratoires depuis longtemps ! Daesh n’a pratiquement plus de territoire mais reste très actif sur internet…


Conclusion :

Problématique : Pourquoi le Proche et le Moyen-Orient constituent-ils un foyer de tensions et de conflits majeurs depuis 1918 ?

Ainsi, Proche et Moyen-Orient constituent un foyer de conflits majeurs depuis 1918. Espace colonisé, les accès aux indépendances ont exacerbé les tensions, ravivé les convoitises occidentales et attisé la menace islamiste dans une région à forts enjeux.

Pistes de recherches et d’approfondissements: Réaliser une fiche sur la crise de Suez en 1956 (causes, déroulement, conséquences, protagonistes).