Crise sismique avec de nombreux séismes de magnitude entre 4 et 5 depuis le 1er février 2025, de profondeur superficielle (crustale), généralement moins de 15 km.
Les mécanismes au foyer sont principalement en faille normale orientée NE-SW, avec parfois du décrochement, le tout essentiellement compatible avec une extension horizontale NW - SE. Il ne semble pas y avoir une composante particulièrement forte non double couple dans les mécanismes au foyer, ce qui suggère que les séismes sont de type tectonique, ce qui n'exclu pas la possibilité de l'influence de processus magmato-volcaniques sur les contraintes à l'origine des séismes de la crise. Pas de composante inverse avérée.
La sismicité se développe à proximité mais surtout au nord-est du volcan sous-marin Kolumbo situé 10 km au NE de l'ile de Santorin.
Information transmise par Simon Bufferal (ENS) sur le séisme de 1956, le tsunami associé, et l'aléa actuel :
Le 9 juillet 1956, un séisme de magnitude 7.7 frappe le sud de l’île d’Amorgos, à quelques dizaines de kilomètres au nord de l’essaim sismique actuel. Ce tremblement de terre a engendré un tsunami exceptionnel, atteignant jusqu’à 20 mètres de hauteur, causant 53 décès et d’importants dégâts côtiers. L’ampleur inhabituelle de ce tsunami a longtemps été justifiée par le déclenchement d’un glissement de terrain sous-marin, qui aurait déplacé une grande quantité d’eau et généré une onde d’une intensité exceptionnelle. Des travaux récents n’ont toutefois pas pu mettre en évidence des traces d’un tel éboulement, et recentrent les hypothèses sur un déplacement cosismique de l’ordre de 10 mètres.
Compléments et article par Frédérique Leclerc (Géoazur) sur la faille d'Amorgos et le séisme/tsunami de 1956 : https://communities.springernature.com/posts/looking-for-the-origin-of-one-of-the-largest-mediterranean-tsunamigenic-earthquakes-amorgos-july-9th-1956-greece
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14/02 : Un signal sismique continu peut être observé le 14/02 entre 18h et 20h UTC à la station THERA sur l'Ile de Santorin
<==> 18/02 Quentin Higueret, Nikolai Shapiro, Florent Brenguier, Jean Soubestre, Jannes Münchmeyer (ISTerre) ont analysé les signaux associés sur plusieurs stations, ainsi que ceux d'autres phases similaires à d'autres dates, et ils montrent qu'il s'agit plutôt de périodes constituées de très nombreux séismes "classiques" très proches les uns des autres dans le temps, localisées non pas sous les volcans mais plus au NE au niveau de l'essaim principal de sismicité de la crise.
Les observations nous montrent que les "trémors", comme les séismes, ne se produisent pas sous Santorin ou Kolumbo. Par contre, ces observations ne permettent pas exclure l'hypothèse qu'ils sont liés au mouvements de magmas (ou autre type de fluides) en profondeur au NE de ces volcans (sous le swarm actuel). Mais ces observations sismologiques seraient aussi compatibles avec l'hypothèse de glissements lents.
Détail de l'analyse des signaux et de leur localisation dans la note pdf ci-dessous.
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Point sur du matériel disponible, l'instrumentation de la zone, les actions en cours
03/02 : Hélène Lyon-Caen (ENS) :
5 Raspberry Shake 3 components and 2 1 component. Need to check if they are in working order.
03/02 : Diego Mercerat (CEREMA) :
-4 Güralp Certimus stations (digitiser + seismo all-in-one) ease of deployment -> characteristics :120 s to 100 H, Ultra-low-power mode < 300 mW, Industry standard digitiser with advanced data communication features
-2 DM24 (Guralp digitisers 6 input channels) with CMG40T seismometers (medium band 0.2s-50Hz) and/or accelerometers
All these need power supply (solar panels / batteries 12V), or we have cables/adapters to 220 V, if installed in buildings.
03/02 14h30 Fr par Frédérique Leclerc (Géoazur) :
Nous avons proposé notre aide aux collègues grecs qui sont impliqués dans l’ANR Amorgos (National Obs. of Athens & National & Kapodistrian University of Athens), et impliqués dans la cellule de crise actuellement à Santorin, pour aller installer des sismomètres sur la zone, prévus dans l’ANR mais pas encore installés. On attends leur réponse.
Pour info, un groupe de GEOMAR a déployé des OBS en décembre, ils enregistrent actuellement. Le même groupe est parti hier pour installer de nouveaux obs.
03/02 17h30 fr. Message from Cristos Evangelidis (NOA, National Observatory of Athens) sur la mise en place des actions par les équipes grecques et l'instrumentation en cours sur zone. Les Grecs ont déployé des capteurs supplémentaires sur Santorin, l'ilet d'Anydros, et vont déployer demain matin deux stations sismologiques sur Amorgos. A échéance de quelques jours, l'ensemble de la zone proche de l'essaim de sismicité sera couverte de capteurs sismologiques de manière suffisante. Les données devraient être accessibles au travers d'EIDA.
04/02 12h30 par Frédérique Leclerc (Géoazur) : voici la localisation des OBS des allemands (triangles bleus) => ils se localisent dans et autour du volcan Kolumbo. Deux nouveaux OBS ont été déployés dans la caldeira de Santorin ce matin par un collègue de GEOMAR (ils ne sont pas sur la carte).
06/02: Pascal Bernard (IPGP) propose d'installer un extensomètre optique fibré pour quelques mois pour suivre la crise. Un site approprié est recherché sur les iles en association avec les collègues grecs et Pierre Briole. L'apport potentiel de cet extensomètre est unique avec sa résolution de 1 nstrain à courte période - mais évidemment bruité par la température à longue période (heure, jours, mois, d'où l'importance de trouver des sites souterrains à température stable (cave, ...). La mesure de température permet de corriger en partie ces effets long terme. Sa cadence d'acquisition (on prendra 100 Hz ici) permet une résolution temporelle inaccessible au GPS à ce niveau de signal. Combiné avec un seul GPS local, il permet de résoudre la distance et le moment d'une source lente de déformation type SSE, dyke, ou suppression d'une chambre magmatique, si on en donne le mécanisme (cf Boudin et al., 2021 - http://dx.doi.org/10.1093/gji/ggab425 ) .
06/02: information transmises par Pierre Briole (ENS) :
Les grecs vont installer des GPS supplémentaires qui sont actuellement entreposés à l'université de Patras.
Pierre compte envoyer la semaine prochaine un petit récepteur et quelques petits équippements via la DT-INSU.
Les grecs cherchent un site sur l'ile de Santorin ce week-end pour l'extensomètre (voir message ci-dessus).
Pierre pressent que d'ici 2 semaines, il serait bon - en termes de coopération scientifique avec les grecs - de proposer un soutien en termes de mission de la part de la France pour faire la tournée des stations.
Ce matin, un groupe Géoazur/IPGP/Ifremer a discuté de la possibilité de déployer des OBS rapidement et sur le temps long, notamment à l’est de la crise. Pour le moment nous faisons l’état des lieux des moyens matériels (mermaids et OBS) et humains, et comme deux campagnes en mer incluant le déploiement d’OBS auront lieu en mars, par GEOMAR et un groupe anglais, nous allons nous coordonner avec eux. Bien entendu, les collègues grecs sont impliqués.
06/02: Transmis par Frédérique Leclerc :
Une communication issue des travaux des colègues grecs dansle volcan de Kolumbo, traduite de la page web suivante: https://www.ntua.gr/el/respect/item/4497-to-ethniko-metsovio-polytexneio-symvallei-stin-parakoloythisi-tis-seismikis-diegersis-stin-evryteri-perioxi-tis-santorinis
"L'Université technique nationale d'Athènes contribue à la surveillance de l'excitation sismique dans la région de Santorin en coopération avec l'Université technique nationale d'Athènes, ELKEΘE et d'autres institutions scientifiques.
Le laboratoire de télédétection de la NTUA dispose de robots sous-marins autonomes de type ROV et Glider auxquels des instruments de mesure de paramètres physico-chimiques et autres ont été adaptés et développés. Les robots peuvent effectuer des mesures à de grandes profondeurs et peuvent rester en mission plusieurs jours d'affilée. En raison de l'excitation sismique à Santorin, une équipe de recherche composée du Prof. K. Karantzalo, Dr. Dusko, H. Antoniou, S. Spanos et S. Vella et en collaboration avec d'autres scientifiques de l'Université d'Athènes (Prof. Evi Nomiko) a effectué le dimanche 2 février des mesures à une profondeur de 500 mètres et dans toute la colonne d'eau dans la zone du volcan sous-marin Kolumbo à Santorin. Il est à noter que l'équipe scientifique de la NTUA a effectué en octobre 2024 des mesures similaires sur plusieurs jours dans le champ hydrothermal du volcan sous-marin, ce qui leur a permis de les comparer directement avec les mesures effectuées dans le cadre de l'intense sismicité actuelle de la région.
Certaines estimations préliminaires issues de l'analyse des mesures indiquent que la turbidité de l'eau dans le champ hydrothermal à 500 m de profondeur et dans les 100 premiers mètres a augmenté de 25 %, logiquement en raison de l'activité intense et du brassage des sédiments. Les températures de l'eau qui n'avaient été enregistrées qu'à proximité des cheminées du champ hydrothermal à 500 m de profondeur ont également été enregistrées à 400 m de profondeur le dimanche 2 février.
Lors des mesures effectuées en octobre 2024, la composition de l'eau changeait en dessous de 360 m de profondeur, alors qu'aujourd'hui ce changement est observé à partir de 240 m de profondeur.Il semble donc que plus de 120 millions de tonnes d'eau aient été affectées par rapport au mois d'octobre dans le bassin/cratère du volcan.
Enfin, près des cheminées du champ hydrothermal, des niveaux trois fois plus élevés de rayonnement gamma, provenant principalement du radon, ont été enregistrés, tandis que dans l'ensemble de la colonne d'eau, deux fois plus de rayonnements ont été enregistrés par rapport à octobre 2024.
L'équipe scientifique de la NTU continuera d'apporter son aide pour les mesures et les analyses afin de surveiller plus efficacement le phénomène en cours. "
07/02 10h fr Transmis par Frédérique Leclerc :
Quelques informations côté mer :
1) Le comdir de Marmor soutient l’envoi des Mermaids (hydrophones) d’ici 2 semaines, sur place soutien de l’Université d’Athènes
2) Les chercheurs grecs, allemands, anglais et français (Géoazur/Ifremer/IPGP/ENS) impliqués dans des campagnes en mer à venir sur la zone, se réunissent cet après midi pour discuter, échanger sur la façon dont les campagnes programmées peuvent évoluer, et identifier les moyens disponibles si demande de mobilisation de la part des grecs (notamment OBS - AUV)
3) De mon côté, la campagne AMORGOS-25 aura lieu du 11/04 au 18/04 dans la zone (AUV + bathy du navire). La semaine précédent le transit de l’Europe, celui-ci est à quai à Toulon. J’ai consulté la flotte pour avoir des informations sur les possibilités de mobilisation ou non de l’Europe la semaine précédent ma campagne, avec l’AUV. Réponse pas négative au premier contact, à suivre
07/02 16h fr transmis par Javier Escartin (ENS) et Nathalie Feuillet (IPGP):
Suite a la réunion de cet aprem - les allemands ont montré lors de la réunion une claire progression de sismicité vers NO, mais aussi une remontée soudaine, avec des tremblements a 2.5-3 km, ainsi que une 'cheminée' verticale. Les allemands et anglais seront sur zone (2 campagnes). Les anglais auront aussi un ROV (fluides etc).
Notre collègue allemand Marius Iksen a relocalisé la sismicité avec divers outils et méthodes. Il montre que la sismicité s’est initiée en profondeur (20 km) à 4 km au sud de la chaîne de volcans du Kolumbo. La sismicité a ensuite migré vers le NE, en direction de l’île d’Amorgos à des profondeurs de 10-15 km. La sismicité la plus récente se concentre maintenant au milieu de l’essaim et montre clairement une progression vers la surface. Pour l’instant les séismes les moins profonds sont autour de 2.5 km (des incertitudes existent car les modèles de vitesses ne sont pas bien contraints). Les collègues allemands sont certains qu’une injection magmatique est en cours. La sismicité progresse vers la surface à un rythme régulier.
https://bsky.app/profile/trwalter.bsky.social/post/3lhiggb42f22y Marius Isken (GFZ). Figure au (06/02)
Noter que la sismicité la plus récente en orange-jaune se concentre à faible profondeur.
12/02 Une station GNSS a été installée sur l'ile d'Anydros située juste au dessus de l'essaim de sismicité principal.
Depuis le 12/02 la station montre un déplacement rapide (6-7 mm/jour) vers de SW et vers le bas.
23/02 Mise à jour des actions en cours :
8 Mermaids (hydrophones flottants pouvant se poser sur le fond et enregistrant dans l’eau les ondes acoustiques émises par les séismes) dans la zone de la crise , dont on pourra récupérer les données une fois par jour, devraient partir en début de semaine prochaine et être déployées la première semaine de mars (Géoazur en association avec des collègues grecs). Financement Marmor. En contact avec Parskevi Nomikou de l’Université d’Athènes et Maria Sachpazi du NOA. C’est d’ailleurs Parskevi Nomikou qui a trouvé un bateau pour le déploiement. Un ingénieur du NOA viendra à bord avec les collègues de Géoazur pour le déploiement. Audrey Galve est en contact avec Gaye Bayrakci du NOC et Christian Berndt de Geomar qui sont en charge du déploiement des OBS pour leur institut respectif. On essaye d’être complémentaire.
Plan de déploiement des Mermaids prévu pour le moment (points blancs entourés en rouge), envoi Audrey Galve :
Il n'a pas été possible jusqu'à présent de trouver un site pour l'extensomètre (IPGP), action en attente si reprise de l'activité proche de Santorin.
Pour le DAS (Fibre optique, IPGP) la manip est bien enclenchée, Vodafone a donné son accord de principe, une convention va être signée entre ASN et le NOA (PI Christos Evangelidis). L'interrogateur de l'ASN peut être livré sur place dès la semaine prochaine, et sera installé par le NOA, branché sur une fibre dédiée d'un cable sous-marin partant vers l'Est , vers l'ile de Kos, et longeant la zone active. Vodafone a aussi donné son accord pour une deuxieme fibre sur un cable partant vers le nord (ile de Naxos): l'interrogateur de C. Bean (Dublin) pourra y sera installé d'ici deux mois, si la crise persiste. Avec un soutien financier de l'INSU.
La mission pour l'installation des 4 récepteurs GPS à bas coût de Montpellier avec un soutien financier de l'INSU commencera mercredi 5 mars avec le départ d'Erik Doerflinger (Géosciences Montpellier / OREME) pour Santorin.
11/03. Point sur l'installation des 4 récepteurs GNSS à bas coût, message de Thanassis Ganas :
joint installations CNRS and NOA during 7/3-10/3/2025. The data are recorded at 1-s and the hourly files (rinex v3) are pushed to the UPAT repository. Station VOUR is recording locally.
Les 4 stations ont été installées dans le cadre de la collaboration avec les collègues grecs. Les récepteurs Mosaic X5 Septentrio proviennent de l’OREME ainsi que les supports d’antennes. Le support financier de l’INSU a permis d’envoyer Erik Doerflinger sur place pour le déploiement des sites en collaboration avec Athanassios Ganas et Stratos Liadopoulos du National Observatory of Athens (NOA) et Panagiotis Elias de l’université de Patras. Le reste du matériel (panneaux solaires, batteries, routeurs 4G, etc.) a été fourni par les chercheurs grecs. Ces installations ont bénéficié du soutien du Greek Ministry for Civil Protection, des municipalités de Thira et d’Anafi, de l’Union of Santorini boat men, la Greek Fire Brigade, et l’Hellenic Air Force. 3 des 4 stations sont en ligne (ANY2, ANFI, MOKO) et la station VOUR n’a pas pu être couplée au routeur 4G. Les données sont disponibles par FTP anonyme à l’adresse 150.140.182.37.
Carte des stations :
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Mise à jour 12/03 09h25 UTC. Page web du CSEM sur la crise sismique :
https://www.emsc-csem.org/Special_reports/?id=351
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Mise à jour 16/02 18h12 Fr. Posté par Gilles Mazet-Roux, données CSEM
https://bsky.app/profile/gmazet.bsky.social/post/3licq3prxgs2d
On observe une décroissance forte de l'activité sismique après le 12 février, mais cela continue...
Gilles-Mazet-Roux et Pierre Briole indiquent qu'en Islande les dernières éruptions de 2021 et 2022 ont été précédées par des crises sismiques qui ont montré une forte diminution avant les phases éruptives.
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Mise à jour 17/02 : Mécanismes au foyer calculés en temps quasi-réel (automatique) à l'OCA (Observatoire de la Côte d'Azur) entre le 01/02 et le 11/02/25 06h30 UTC.
https://sismoazur.oca.eu/#/focal_mechanism/emsc/
https://seismicportal.eu/mtws/ (compilations des mécanismes au foyer issus de différents organismes)
Mécanismes en faille normal orientée NE-SW largement dominants. Les quelques mécanismes avec une composantes inverse significative ne sont pas confirmés ou sont réfutés par d'autres agences, donc pas de mécanismes inverse avérés. Quelques mécanismes décrochants confirmés par plusieurs agences depuis le 10/02.
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De la part de Frédérique Leclerc (Géoazur), le 03/02 à 11H30 :
Dans le cadre de l’ANR AMORGOS qui commence tout juste, nous devions installer des sismomètres sur Amorgos. Ce projet ANR vise à comprendre le séisme du 9 juillet 1956 qui a eu lieu au large de Santorin et d’Amorgos. Nous avons pu identifier la faille qui a rompu à l’époque (Leclerc et al., 2024).
Sur la carte ci-dessous, la sismicité est localisée à l’extrêmité ouest de la faille.
Je suis en contact avec le National Observatory of Athens et le National & Kapodistrian University of Athens, tous deux partenaires de l’ANR AMORGOS, pour voir comment apporter notre aide et installer des stations sur Amorgos.
Figure que j’ai réalisé pour ma collègue Paraskevi Nomikou qui participe à la gestion de la crise à Santorin, sur laquelle le volcan de Kolumbo est visible :
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Mise à jour 08 mars : note transmise par Pierre Briole (ENS) sur les mesures GNSS
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Mise à jour 13/02 : note transmise par Pierre Briole (ENS) sur les mesures GNSS
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Mise à jour 17/02. Pierre Briole montre que les données GPS à Santorin peuvent être en grande partie expliquées par un modèle de glissement lent en jeu normal sur une faille située à proximité du volcan Kolumbo. Modèle ajusté avec les dernières données GNSS :
Caractéristiques du modèle :
I made a new model with the data of Ios and Anydros.
The parameters of the model are the following:
Centre of the projection of the fault at the surface: UTM35 367.000m, 404700m
Upper edge of the fault at a depth of 4 km
Azimuth 47°
Dip angle 70° (towards SE)
Length 20 km
Width 4 km
Slip 2.07m (CAUTION: this is calculated for one week of movement)
No opening (no need to invoke the magma in the fault)
The corresponding seismic moment is 5 x 10^18 Nm for a duration of one week thus approximately equivalent to magnitude 6.6-6.7 in one week. Now the total time is close to two weeks, thus the equivalent would be around 10 ^19 Nm
The fit (values in mm (displacement in one week of process)) is as follows, and is good:
East-UTM North-UTM dE-obs dE-mod dN-obs dN-mod dU-obs dU-mod
048A 362.19 4028.05 6.00 8.20 26.00 21.85 -10.00 -8.06
SANT 358.61 4033.20 27.00 27.56 50.00 46.73 -20.00 -26.87
SANU 362.35 4023.76 5.00 5.39 0.00 7.81 0.00 -1.76
SNTR 352.59 4024.87 11.00 6.07 11.00 5.97 5.00 1.45
049A 346.43 4065.18 -33.00 -24.80 11.00 23.68 0.00 3.94
ANYD 381.80 4054.61 -40.00 -39.90 -20.00 -21.44 -35.00 -19.02
The major conclusions are that a simple regular fault model fits the data with no need of magma and that the equivalent seismic moment for the two weeks is around 10^19 Nm thus well above the total seismic moment estimated with the regular earthquakes.
Si on compare la localisation du modèle de Pierre (projeté en surface rectangle grisé ci-dessous) avec les séismes, on voit un alignement de séismes au début de la crise (ligne rouge discontinue ci-dessous) juste au Sud de Kolumbo qui pourrait correspondre. Cet alignement de séismes relie Kolumbo à l'essaim principal plus au NE. L'alignement est situé un peu plus au Sud et à fort pendage vers le NW d'après les localisations allemandes, et plus proche de Kolumbo (et du modèle de Pierre) d'après les localisations d'Anthony Lomax :
Voir aussi l'article en ligne de Kyle Bradley and Judith A Hubbard où les traitements GPS et les données de sismicité des collègues allemands (GFZ in Potsdam, Marius Isken ) sont discutés.
https://earthquakeinsights.substack.com/p/the-seismic-swarm-in-greece-gets
Mise à jour 27/02 déplacement aux stations GNSS, par Pierre Briole.
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03/02 16h30 fr. Transmis par Rémy Bossu (CSEM) : Analyse de la sismicité par Zafeiria Roumelioti (Univ. Patras). En gris la sismicité antérieure à la crise actuelle.
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Mars 2025. Les dernières mises à jours du catalogue de sismicité par A. Lomax est maintenant sur :
https://zenodo.org/records/14956645
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Mise à jour le 18/02 Carte de relocalisation de la sismicité par A. Lomax
NLL-SSST-coherence results with picks from https://bbnet.gein.noa.gr/HL/databases/database for events from 2024-01-02 up to 2025-02-17 18h30 UTC
https://drive.google.com/drive/folders/1tcz_XakYv7FyriM9o2v5Go7lZjN-KUcH?usp=sharing
Vue en carte :
Vue en coupe verticale vue depuis l'azimut N135 (depuis le SE) :
SW NE
Vue en coupe verticale vue depuis l'azimut N225 (depuis le SW) :
NW SE
Distance depuis Santorin vers le NE (M > 4.5 encerclés en bleu) :
Profondeur versus temps :
Magnitude versus temps :
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10/02 : Analyse de la sismicité par Jannes Münchmeyer
Voir le site bluesky pour l'animation.
https://bsky.app/profile/jannesmunch.bsky.social/post/3lhtahrv4f22l
SeisBench, PyOcto, NonLinLoc, and HypoDD on the Santorini sequence. The level of activity (>4,500 events) is truly stunning! There are repeated bursts migrating backwards and forwards, spreading outwards from a narrow, almost linear channel.
It seems like the sequence is controlled by a migration in a narrow channel that regularly triggers bursts of activity in the surrounding medium.
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Au 05/02 par Louis de Barros (Géoazur) sur la migration de la sismicité et son interprétation possible :
A partir des relocalisations réalisées par Anthony Lomax, Louis De Barros a analysé au premier ordre la migration de la sismicité en distance et en profondeur. Globalement, la migration horizontale montre une vitesse ou une diffusivité extrêmement élevée (cf dist_time). Un processus de diffusion de pression fluide, comme observée dans beaucoup d'essaims naturels ou de sismicité induite, semble ne pas être possible (Danré et al. 2024). Les vitesses de migration sont plutôt celle de glissement lent ou de transfert de contraintes. Elles sont aussi compatibles avec celles observées lors de l'intrusion de dike. La migration verticale est plus lente, avec une vitesse de quelques centaines de mètres par jour. Globalement, le comportement spatio-temporel de la sismicité peut rappeler celui des intrusions de dike, avec des séismes en failles normales situés autour et au-dessus du front du dike (eg Geshi et al., 2020).
Mise à jour 10/02 par Louis de Barros (Géoazur) sur la migration de la sismicité et son interprétation possible :
Plus de migration verticale depuis le ~5/02.
Trois phases de migration: 1) avant le 2/02, migration verticale claire, peu de migration horizontale, essaim à l'ouest,
magnitude faible (y compris magnitude de complétude);
2) 2->6/02 migration horizontale forte vers l'est, avec des cycles de migrations est-ouest, migration verticale (?, moins clair);
3) 6-7/02: retour de l'essaim à l'ouest, à qq kilomètres du point de départ, plus de migration verticale.
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04/02 : Informations / documentation sur la zone de la crise sismique, transmis par Frédéric Leclerc et Mireille Laigle (Géoazur) :
Article sur la sismicité de la zone :
Concernant les aspects structure & activité sismiques de la zone, il y a les articles sur la campagne PROTEUS d'Emilie Hooft (2015) de tomographie active sur OBSs, dont un article sur les essaims sous le mont sous-marin Kolumbo (2006-2007) :
- Loi Vp, 0-3 km de profondeur, au niveau d'Anydros (Fig 5a) dans Hooft et al, 2019, Seismic imaging of Santorini: Subsurface constraints on caldera collapse and present-day magma recharge, https://doi.org/10.1016/j.epsl.2019.02.033
- Modèle Vp, 0-6 km de profondeur de Santorin à Kolumbo (Fig 3d) dans McVey et al, 2020, Magma accumulation beneath Santorini volcano, Greece, from P-wave tomography, https://doi.org/10.1130/G47127.1
- Modèle Vp, 0-4 km de profondeur au niveau de Kolumbo (Fig. S3), Chrapkiewicz et al, 2022, Magma Chamber Detected Beneath an Arc Volcano With Full-Waveform Inversion of Active-Source Seismic Data, https://doi.org/10.1029/2022GC010475
- essaims sismiques relocalisés par 7-8 OBSs & mécanismes, en utilisant le modèle de vitesse issu des études ci-dessus : Schmid et al., 2022, Heralds of Future Volcanism: Swarms of Microseismicity Beneath the Submarine Kolumbo Volcano Indicate Opening of Near-Vertical Fractures Exploited by Ascending Melts, https://doi.org/10.1029/2022GC010420
Pour la structure à l'échelle de la croûte (un moho vers 25 km de profondeur), il y a cet abstract à l'AGU 2022, mais pas encore d'article : https://ui.adsabs.harvard.edu/abs/2022AGUFM.V32F0121A/abstract
Pour la profondeur du Moho, ce papier basé sur des données gravimétriques donne une valeur de 25 km également :
Grigoriadis, V. N., Tziavos, I. N., Tsokas, G. N. & Stampolidis, A. Gravity data inversion for Moho depth modeling in the Hellenic area. Pure Appl. Geophys. 173, 1223–1241 (2016).
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07/02 : Eléments de contexte transmis par Nathalie Feuillet (IPGP)
Le volcan de Santorin et la chaîne volcanique du Kolumbo se situent dans le rift de Santorin- Amorgos. Ce rift est bordé par des failles normales actives qui ont produit des séismes très importants par le passé (1956, Leclerc et al., 2024). En 2011-2012 deux crises sismiques se sont produites dans la zone. L’une d’elle (à partir de Janvier 2011) était située sous la caldeira et a été associée à une déformation du sol (soulèvement). L’autre (plus tardive, à partir de Janvier 2012 avec des séismes de plus forte magnitude) était située dans le bassin de Crète. L’essaim sismique sous la caldeira a été considéré comme un épisode d’unrest volcanique avec une recharge d’un réservoir magmatique (Newman et al., 2012). L’essaim du bassin de Crète, plus loin des centres éruptifs, a été considéré d’origine tectonique (Kiratzi et a., 2013). Les deux épisodes avaient duré plusieurs mois puis s’étaient finalement calmés. J’avais à l’époque calculé les variations de contraintes de Coulomb associées à l’unrest sous la Caldeira et on peut constater qu’un tel épisode tend à augmenter les contraintes sur les failles du rift dans certaines zones (zones rouges).
Article Newman GNSS :
https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1029/2012GL051286
Article Feuillet GRL 2013
https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/grl.50516
Article Kiratzi et a., 2013
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0040195112007469
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04/02 par Simon Bufferal : note préliminaire concernant l’aléa tsunami dans l’éventualité d’un séisme de Mw=6.3 dans la zone de crise
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Au sujet de l'origine tectonique et/ou volcanique de la crise actuelle en Mer Egée.
09/02 Une série de posts sur bluesky en soutien à une origine tectonique de la crise actuelle en Mer Egée.
En fait deux schémas interprétatifs sont défendus par différentes équipes, celui d'une crise purement tectonique ou celui d'une crise tectonique dont le moteur serait la propagation d'un dike volcanique.
La série de posts suivant fait le parallèle avec une crise tectonique ayant activé une zone relai de faille normales en Grèce continentale (2021 Tyrnavos Earthquake Sequence)
https://bsky.app/profile/efpeel.bsky.social/post/3lhotaphuvs2j
10/02 : Un article de Hicks et al. documentant les interactions entre faille, sismicité et magmatisme au Azores :
https://bsky.app/profile/seismo-steve.bsky.social/post/3lhsuciyouk2t