Séisme de magnitude 5.0 proche de Montélimar (France)

réambule: les informations mises sur la page web de la cellule post-sismique ont pour vocation d'aider l'organisation des interventions post-sismiques, tout en permettant une certaine centralisation informelle des informations sur la crise en cours pour la communauté scientifique. Mais ces infos ne constituent nullement un communiqué de presse de la part de la cellule. Des éléments de discussion peuvent apparaitre, disparaitre, ou être actualisés au fils des jours qui suivent le début de la crise sismique. Toute utilisation des informations de  page hors de la communauté scientifique doit faire l'objet d'une demande d'accord à la coordination de la cellule. 

Séisme de magnitude 5.0 localisé proche de Montelimar (France)

Les localisations épicentrales révisées (ReNass, LDG, EMSC, Géoazur, Sismalp) varient de quelques kilomètres entre-elles. Elles situent l'épicentre entre latitude 44.53 et 44.61 et entre longitude 4.61 et 4.65, juste à l'Ouest de Le Teil.

Les profondeurs initiales varient entre 2 et 13 km.

Les modélisations des formes d'ondes régionales (Géoazur, Géoscope, LDG/CEAvoir plus bas sur la page) indiquent une profondeur très superficielle pour le foyer, entre 1 et 3.5 km. Les premiers interferogrammes SAR (InSAR) indiquent une rupture très superficielle d'une longueur de 3-4 km selon la direction NE-SW, avec une séparation nette entre un compartiment soulevé au SE et un compartiment qui est descendu au NW, suggérant une rupture en surface. L'ensemble des informations apportées par l'InSAR semble compatible avec le plan nodal NE-SW à pendage SE et à jeu inverse du mécanisme au foyer du séisme et avec la profondeur très superficielle trouvés par inversion des formes d'ondes par des équippes françaises.

Superposition des failles sur l'InSAR, carte géologique, mécanisme au foyer, et coupe géologique du secteur, document réalisé par Bernard Mercier de Lépinay (Géoazur). La coupe est de Philippe BARTH, 1982, dans le cadre du programme GPF, Géologie Profonde de la France. Attention, la coupe ci-dessus passe bien au Sud de la zone du séisme et la faille ayant rompu lors du séisme n'est pas sur la coupe. On serait en présence d'anciennes failles normales (~Oligocène) réactivées récemment en inverse. L'InSAR d'après E. Mathot (@emmanuelmathot) le mécanisme au foyer selon B. Delouis.

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18-19 nov. Précisions sur le contexte géologique - structural, envoyé par Hervé Leloup. 

Coupe géologique (trait vert sur les cartes ci-dessous) passant au plus proche (2.7 km  au sud) de la zone de rupture (trait rouge)  

Coupe A-A' de la carte geol d'Aubenas (Elmi et al., 1996). Elle passe par l'extrémité sud de la faille de la Rouvière (donc décalage pas hyper net - de plus la faille est dédoublée) mais c'est quand même proche de nos préoccupations (2.7 km au sud de la rupture). J'ai simplement mis les noms de failles donnés par Elmi + nommée une qui ne l'était pas et qui est importante car elle se prolonge jusqu'à côté de la Rouvière. Sur les cartes la coupe est en vert, la rupture INSAR en rouge. Les numéros des failles correspondent à ceux donnés par Elmi dans son schéma structural détaillé.  Ce qui est fondamental sur cette coupe c'est que l'on voit les plis qui sont parallèles aux failles normales. La notice propose une phase de compression NW-SE dite "Rhodanienne" postérieure à l'extension "Oligocène". C'est potentiellement ce raccourcissement qui serait encore actif. Par ailleurs la notice n'est pas très précise sur les failles normales.

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26 nov 2019. Prolongement d'une coupe allant jusqu'au socle, localisée au sud de la rupture du séisme , par Bernard Mercier de Lepinay.

Profil modifié d'une figure extraite du papier Bonijoly et al, 1996 (Marine & Petroleum Geology, 13/3 p.607-623, The Ardèche palaeomargin of the South(East Basin of France: Mesozoic evolution of a part of the Tethyan continental margin (GPF program) ISBN 0264-817/96.  Le profil est en fait une synthèse de plusieurs lignes sismiques.

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Les modélisation de l'InSAR confirment la rupture en jeu inverse dominant, à très faible profondeur, d'azimut proche de N45 et avec un pendage de l'ordre de 60° vers le SE.

A ce stade (13 novembre matin) les déterminations épicentrales du choc principal ne sont pas compatibles avec l'interprétation conjointe de l'InSAR et du mécanisme au foyer. En effet, les épicentres sont situés à l'Ouest de la rupture en surface suggérée par l'InSAR alors que le plan de rupture supposé plonge vers l'Est (le SE). Cette apparente incompatibilité pourrait être dû à une erreur sur les localisations épicentrales liée à l'absence de stations proches (dist < 10 km), mais cela reste à confirmer/préciser.

Extrèmement peu de répliques. Moins d'une dizaine de répliques  détectées et localisées par Sismalp, Géoazur, RENASS.  Avec un choc principal de M5 on s'attendrait à beaucoup plus de répliques. D'où un questionnement sur l'origine du séisme en relation avec son  caractère très superficiel. A noter l'existence d'une grande carrière à proximité imédiate de la zone de rupture montrée par l'InSAR. Egalement à prendre en considération, la grande cohérence des sens de premier mouvement du sol (polarité onde P), et des formes d'ondes, avec un mécanisme au foyer de type double couple, indiquant un jeu de faille de type tectonique (cisaillant).

Par template matching sur la stations AlpArray la plus proche (5 km) pour la journée du 11 novembre, Maxime Godano (Géoazur) trouve 3 répliques supplémentaires (0.5<Mag<1.5) par rapport à ce qui a été détecté et localisé par les réseaux, portant le total à 7 répliques pour la journée du 11 novembre. 

Question fondamentale :

Les conditions de pression et de friction ne sont-elles pas défavorables à très faible profondeur (1-2 km) pour la nucléation d'un séisme de magnitude 5 ? Une mission d'échantillonnage des roches en surface, conduite par Jean-Paul Ampuero, a été effectuée le 13 novembre afin d'en étudier les propriétés frictionnelles et mécaniques. A noter que des essaims très superficiels ont déjà été documentés dans la région (essaim de Tricastin de 2002-2003, magnitudes < 1.7, Thouvenot et al., 2009...)

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Jeudi 14 et vendredi 15, les prospections géologiques sur la rupture de surface se sont poursuivies

Jeudi, sous le déluge (7 cm de pluie tombée en 24h), nous avons pu cartographier quelques rares fissures et fractures discontinues, toujours avec faible déplacement ou ouverture, dans la partie nord de la faille (Le Teil). Vendredi, nos efforts se sont concentrés dans la partie méridionale où un indice de rupture inverse remarquable, de direction N15° et avec soulèvement relatif du bloc oriental (10-12 cm), a été identifié dans la zone de rupture identifiée par l'InSAR. Les relevés continuent ce weekend.

S. Baize (IRSN), C. Larroque (Géoazur), E. Hannouz (ISTERRE), J. Billant (Géoazur), J. Ritz (Géosciences Montpellier), M. Ferry (Géosciences Montpellier), L. Audin (ISTERRE)

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13 novembre soir, communiqué de l'équipe qui a observé les ruptures de surface sur le terrain

Au soir du 13 novembre, après 1/2 journée d'investigations sur le terrain, observation de 4 indices de ruptures ponctuels répartis sur une longueur au total de 2.5 km le long de la trace InSAR (cf tracé rouge sur carte-photo Google Earth ci-dessous), c-a-d le long de la faille géologique appartenant au faisceau de St Thomé (zone Nord du système Cévénol). Un des indices montre clairement une zone de rupture orientée N020°E-N025°E avec des bourrelets compressifs (cf photo de terrain ci-dessous avec boussole à l'envers, indice 1 sur carte-photo Google Earth ci-dessous) ; la question se pose d'une possible composante (faible, centimétrique ?) senestre, du fait notamment de l'aspect en échelon "left stepping" des bourrelets. La section sud (cf tracé orange sur carte-photo Google Earth ci-dessous) ne semble pas avoir rompu la surface.  Les investigations vont se poursuivre le 14 novembre sur la partie NE du tracé InSAR, dans l'agglomération de Le Teil.

Jeff Ritz, Stéphane Baize, Christophe Larroque, Matthieu Ferry, Laurence Audin

Localisée sur la trace prédite par l'InSAR, avec un décalage inverse et du plissement dans le goudron de la route.  Le tout compatible avec le mouvement de faille prédit par l'InSAR et le mécanisme au foyer. L'ampleur du décalage est faible, de l'ordre de 2cm, et une petite composante de décrochement est possible. 

Coordonnées de l'observation sur la photo: 44.5307N   4.6689E Elevation: 170 m 

Cette observation exceptionnelle, d'une surface de rupture pour un magnitude 5, et en France (!), est probablement dû au caractère inhabituellement superficiel du séisme.

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13 nov 2019, 14H43 UTC, réplique de Ml 2.3

Isterre: 44.439 4.652 depth 0 km Ml2.3 (incorpore plus de stations proches)

Géoazur: 44.57 4.65 depth 3 km Ml 2.3

RENASS: 44.56 4.65 depth 2 km Ml 2.2

EMSC: 44.54 4.60  depth 2 km Ml 2.6

Dans un rayon de quelques km du choc principal donc.

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Page franceséisme (BCSF):

http://www.franceseisme.fr/nseisme.php?IdSei=930

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Page du CEA-LDG sur l'événement;

http://www-dase.cea.fr/actu/dossiers_scientifiques/2019-11-11/index.html

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12 décembre: Le rapport préliminaire de la mission du Groupe d’intervention macrosismique (G.I.M.) du Bureau central sismologique français et Réseau national de surveillance sismique (BCSF-RéNaSS)

http://www.franceseisme.fr/donnees/intensites/2019/191111_1052/Rapport-preliminaire-GIM-Teil-diff.pdf

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ACTIONS EN COURS :

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4 décembre. Point sur les installations GPS temporaires, par M. Chlieh, A. Walpersdorf (et collègues):

On a installé un Topcon à l'épingle rouge hier (Sismo Lafarge, ce site sera appelé ROUV). LEBO fonctionne bien depuis 10 jours. MTRL, on a remplacé le Topcon par une NetR9

RORE pb de recepteur, on l'a ramené à ISTerre hier

3 sites tournent donc actuellement jusqu'à qu'on remette RORE en route...

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lundi 18 novembre 17h, une équipe de Géoazur a raccordé un système de mesure DAS (Distributed Acoustic Sensing) de Febus-Optics à une section de 14km du réseau fibre optique télecom local, entre Alba-la-Romaine, Saint-Thomé et Valvignières. Cette ligne a été mise à disposition par le réseau Ardèche-Drôme-Numérique et son exploitant AD-TIM.

Ci-dessous une image avec le tracé de la fibre optique en bleu ciel et la trace supposée de la rupture en noir. Posté par Anthony Sladen.

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Cartographie des ruptures de surfaces associées au séisme du Teil (11 Novembre 2019, Mw 4.9)

États des lieux au Vendredi 22 Novembre, posté par Jeff Ritz:

L’équipe intervenue dès le surlendemain du séisme (Jean François Ritz et Matthieu Ferry de Géosciences Montpellier, Stéphane Baize de l’IRSN, Christophe Larroque de Géoazur et Laurence Audin d’ISTerre, accompagnés de deux doctorants : Estelle Hannouz et Andy Combey d’ISTerre et d’un post-doc : Jérémy Billant (Géoazur) a pu observer une quinzaine d’indices de ruptures ponctuels distribués sur une longueur de 4 km. Certains de ces indices ont pu être scannés avec un laser pour quantifier avec précision la déformation du sol. Les premieres analyses montrent que ces ruptures sont cohérentes avec le mécanisme en faille inverse à pendage SE déduit des données sismologiques et interférométriques.

En parallèle de l’analyse de terrain, une campagne de survols LIDAR en hélicoptère (Coord. L. Audin) et avec drone (coord. M. Ferry) a été/est en cours de réalisation dans le but de cartographier – si possible - la rupture sous le couvert végétal qui couvre une grande partie de la zone de rupture.

Les analyses de terrain continuent ces prochains jours afin de compléter au mieux ces premières observations de ruptures, avant qu’elles ne disparaissent du fait des mauvaises conditions météo et de l’activité anthropique. A noter que plusieurs interactions ont eu lieu sur le terrain avec d’autres collègues, notamment Hervé Leloup (Laboratoire de géologie de Lyon) qui a débuté un travail de cartographie géologique détaillé.

(NB) Un survol avec drone en vue de tester si la rupture peut être vue en photogrammétrie a été réalisé par le groupe de Lyon (P. Allemand, H. Leloup).

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22 nov: données large bande et accélérométriques correspondant au choc principal du 11 nov d'une station dans le secteur de Cruas ont été mises à disposition par EDF. Il est prévue de les intégrer dans RESIF.

27 nov. Transmission par EDF des données de la stations de Cruas pour deux ds principales répliques.

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- Installation de 2 GPS supplémentaires le 19 novembre 2010 (M. Chlieh, E. Hannouz, Juan Carlos)

- Enquête sur le comportement des populations au cours du séisme

Une équipe de chercheurs de l'université de Grenoble Alpes lance une étude en ligne pour comprendre les réactions des personnes majeures ayant vécu les effets du séisme du Teil le 11 novembre 2019. Cette étude scientifique reste anonyme et a pour objectif d’améliorer la prévention face aux tremblements de terre.

Pour y répondre, cliquer sur ce lien.

Pour toute information : contacter Elise Beck elise.beck@univ-grenoble-alpes.fr

-  mission du GIM (Groupe d'Intervention Macrosismique) dans la région du Teil du 18 au 22 novembre, avec les participations de

Antoine Schlupp (chef de mission), Remy Dretzen, Emeline Maufroy, Ludmila Provost, Etienne Bertrand, Elise Beck,  Marc Schaming

- Installation de sismomètres dans des bâtiments le 18/11/2019 (D. Mercerat, L. Audin, C. Voisin, A. Combey)

- Carte de localisation des stations (15/11/2019 - 23h)

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19-20 novembre. investigations de terrain (rutures de surface) et survols drone pour imagerie optique, envoyé par Hérvé Leloup (et collègues)

- De nouveaux indices de rupture de surface détectés (LT7a,b,c et LT12b) dont une

spectaculaire : LT7a.

- Le plan de la faille « géologique » se poursuit sur au moins 1.6 km (direction ~N50)

- 4 vol drones optiques qui couvrent en grande partie la zone de rupture. Sans doute difficile

de suivre les évidences de rupture mais établissement de MNT.

Lien vers le rapport complet: https://filesender.renater.fr/?s=download&token=d3666e09-d438-5163-0ff0-44aca1c73134

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- Mission de reconnaisance terrain sur les traces de la faille et ruptures en surface, par P. Hervé Leloup et Léo Marconato (Laboratoire de géologie de lyon)

Des observations complémentaires ont été faites le long de la trace de la faille en surface, ainsi qu'une exploration des zones favorables pour un survol par drone. Précision sur le fait que la faille cartographiée qui correspond aux rupture de surface est la "faille de la Rouvière". Des mirroirs de faille ont été observés le long ou à proximité  immédiate (qq dizaines de m) de son tracé (points LT05 sur la carte ci-dessous), qui témoignent probablement d'une origine en tant que faille normale,  qui n'ont pas été réactivés par le dernier séisme. La direction et le pendage des mirroirs est compatible avec des solutions proposées pour le mécanisme au foyer du séisme du 11 novembre, mais pas le pitch (direction de mouvement sur la faille très oblique suggérant une compoante décrochante dominante, correspondant probablement à une réactivation plus ancienne).

Carte des observations de terrain réalisées par P. Hervé Leloup et Léo Marconato:

Petits helicopters verts: sites potentiels de survol drone pour tracer la rupture dans les champs. Etoiles rouges: nouvelles observations de ruptures en surface. Triangles rouges: mirroirs de faille (ancienne faille normale oligicène probable, non réactivés par le séisme di 11 novembre).

Lien vers le rapport plus complet: https://filesender.renater.fr/?s=download&token=5fa8a280-63b0-8016-ccb8-102ca9ed89b6

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-  Mission d'installation de 2 stations GPS le 15/11   (M. Metois, M. Chlieh, I. Pondaven, A. Walpersdorf, E. Hannouz, A. Socquet)

Deux récepteurs Topcon GB1000 avec antenne PG-A1 ont été installés le 15 Nov. sur des repères à vis implantés dans la roche, avec un mat d'observation de 14.4 cm. RORE est sur panneaux solaires, MTRL sur secteur, les enregistrent à 1 sec. Leur emplacement est indiqué sur la carte, deux sites ont été reconnus pour installer deux autres stations, une gendarmerie et le site d'exploitation de Lafarge.

- Carte de localisation des stations (13/11/2019 - 23h)

- Carte de localisation préliminaire des stations (intervention Geoazur + Isterre)

- Mercredi 13 nov: il est prévu un relevé des dommages sur les bâtiments historiques entre autre,  par Andy Combey (thèse Archeo Sismo), et Laurence Audin.

- Mercredi 13 nov: intervention de L. Audin, M. Chlieh, C. Larroque, S. Baize, ++   sur les traces de rupture en surface

- Mercredi 13 nov - vendredi 15 novembre: intervention de C. Gélis et B. Froment (IRSN) pour relevé de leurs stations temporaires en cours d'enregistrement au Sud de la zone d'étude et installation de 3 BB à E-SE de la faille

- Mercredi 13 nov. et jeudi 14 novembre: intervention du CEREMA (J. Régnier, D. Mercerat, P. Langlaude, M. Pernout)

- Mardi 12 nov, 11H30: départ de l'équipe ISTERRE avec 5 stations large bande, 3 accéléros, et 20 noeuds autonomes haute fréquence (nodes). (Cécile Cornou, Christophe Voisin,...)

- Mardi 12 nov, 11H30: Quatre stations large bandes temporaires de Géoazur installées à la Mairie de Teile ("TEIL"), une autre dans la partie Nord de la commun de Montélimar ("MONN" ), une à Saint-Thomé ( "THOM"). Une quatrième à Alba-la-Romaine ("ALBA").

- Intervention équipe ISTerre (C. Voisin, A. Jund, C. Cornou) mardi 12 et mercredi 13 avec 5 BB sismob, 3 accéléros RAP+sismob et 20 nodes sismob . L'équipe rejoindra mardi 12 l'équipe Geoazur.

- Mobilisation de Géoazur + CEREMA (Sophia Antipolis, Nice) pour rajouter des stations sur le terrain

Départ depuis Géoazur cet après-midi (11 novembre) avec 4 capteurs Large Bande (CMG6) avec acquisitions Centaures, pour installation dans la zone épicentrale (sites à définir) . Personnes sur le départ: Diane Rivet et Anne Deschamps.

- Possible intervention des collègues de ISTERRE et du RAP (cf. Cécile Cornou). Installation prévue de 3 ou 4 accéléros sur zone d'ici imercredi.

- SISMOB fera le point sur le matériel disponible demain mardi 12 novembre, mais a priori 5 stations large bandes disponibles, ainsi que les 100 nodes sismob (Florent Brenguier)

- Possible mission de recherche de déformations de surface en préparation: Lauence Audin, Stéphane Baize, Jean-François Ritz +....

- Exploration d'installer un système de mesure branché sur une fibre optique dans la région épicentrale: Anthony Sladen

- Il y a trois stations large bande installées par l'IRSN depuis la semaine dernière dans une rayon de 5 km autour du site du Tricastin. 

- Evaluation de ce qui a été mesuré par les stations GPS proches de Montpellier: Philippe Vernant

- Départ possible de Christophe Voisin mardi 12 novembre avec 30 nodes sismob.

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Carte des stations sismo des réseaux permanents (FR, RA, G, RD) dans les environs du séisme (pour prise en compte lors de l'instrumentation temporaire). D'après le portail RESIF:

Remarque: les données des stations non en gras et en italique n'ont pu être récupérées en temps quasi-réel.

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Premières modélisations de l'InSAR

Par Pierre Briole, 15 nov. 

Premier modèle simple à partir des données interférométriques. J'ai piqué 150 points sur six franges différentes dans le meilleur (et excellent) ascendant, et 108 points sur quatre franges (en réalisé trois parce que la frange externe y est la même) dans le meilleur descendant.

La modélisation est très stable. Le pendage ne veut pas se maintenir vers 50° (j'ai introduit initialement 51°), il veut toujours augmenter vers 60-63°. La faille atteint (presque) la surface, entre 0 et -60 m suivant les inversions. La longueur est extrêmement stable à 4.2 km +- 0.08km

L'azimut est très stable entre 43 et 44°. La localisation du centre est très stable.

Il y a (comme toujours) compétition entre la largeur de la faille et son glissement, le meilleur fit est trouvé avec 1.2 km et 190 mm de glissement mais ces grandeurs peuvent facilement varier de 15% (en sens opposé) chacune. La base de la faille serait ainsi à 1.1 km de profondeur seulement. Il y a systématiquement une petite composante senestre, le meilleur fit est de 15 mm.

Le fit des données ascendantes est bien meilleur que celui des données descendantes, mais l'observation des interférogrammes bruts montre que le second est plus bruité, alors que le premier est d'une qualité remarquable. 

Paramètres du modèle

Faille arrivant presque à la surface : 50m sous la surface  /  Centre de l’arête supérieure de la faille : 4.6612°, 44.5242° (i.e. 632010., 4931440. UTM31) / Longueur : 4.2 km, largeur : 1.2 km, Azimut : 44°, pendage 62° / Glissement inverse : -190 mm, glissement sénestre 15 mm

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15 nov. Modélisation de l'InSAR par Raphaël Grandin, Romain Jolivet, et Olivier Cavalié.

Modèle à glissement variable.

- le pendage est bien dirigé vers le SE. Un pendage de 58° explique bien les données InSAR ascendantes et descendantes.

- le soulèvement maximal prédit est de 15 cm environ sur le hanging wall.

- le déplacement horizontal maximal prédit est de 10 cm environ sur le footwall (déplacement vers le SE).

- le glissement est très superficiel (moins de 1 km de profondeur), et d'une amplitude d'environ 20 cm environ.

- la composante décrochante semble négligeable.

- le moment sismique est de Mo=2.7E16Nm (valeur calculée avec Mu=30GPa, donc probablement surestimée d'un facteur 2), ce qui implique une magnitude de moment de Mw=4.9.

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Détails des déterminations hypocentrales et magnitudes, révisées à la date du 11 novembre 2019:

Loc RENASS (révisée, mise à jour):

https://renass.unistra.fr/evenements/5dc93e0ee713880001d16338

Loc LDG (révisée):

(mise à jur sur le site du LDG le 12 novembre)

11/11/2019 10:52:46 TU

 26 km au SE de Privas (07)

Latitude       = 44 Deg 32 MN NORD ( 44.53)

Longitude      = 4 Deg 39 MN EST (  4.65)

Magnitude = 5.4 (Ml)

http://www-dase.cea.fr/evenement/evenements.php?type=alerte&identifiant=20191111-105246&lang=fr

Loc EMSC (révisée) :

(mise à jour sur le site EMSC le 12 novembre)

Loc sismoazur (révisée):

M5.3   2019-11-11 10:52:45        44.54 ° N   4.61 ° E          Depth 12 km

Localisation Sismalp (révisée):

MAGNITUDE : 5.1

LATITUDE : 44.54208

LONGITUDE : 4.60616

PROFONDEUR :5 KM

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Magnitude de moment (Mw):

Géoazur/OCA  Mw 5.0     GFZ : Mw 4.9    Claudio Satriano (IPGP): Mw 4.9

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Localisation du séisme par rapport à certaines failles connues, à l'extrémité NE du système de failles sénestre des Cévennes (flèches rouges). Plus au NE, la faille de Marsanne au Nord du bassin quaternaire du Jabron (flèches vertes). Les trois mécanismes au foyer déterminés par différents organismes pour le choc principal. Il y a aussi la direction de la Vallée du Rhône NNE-SSW localement assez rectiligne. Carte réalisée rapidement par Christophe Larroque et complétée par Bertrand Delouis. (mise à jour 14 nov).

Calcul de la magnitude de moment (Mw = 4.9) par méthode spectrale, Claudio Satriano (IPGP):

Mouvements du sol observés aux stations RESIF les plus proches (E. Maufroy, ISTerre):

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Révision et complément pour l'inversion des formes d'ondes par FMNEAR (Bertrand Delouis, Géoazur)

Un balayage des profondeurs permet de confirmer une profondeur très superficielle (1-2 km) (minimum de la RMS de misfit) 

Le mécanisme re-déterminé est plus inverse, plus proche des solutions GFZ et INGV.

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Mécanisme au foyer à partir des sens de premier mouvement du sol (polarité onde P), par Bertrand Delouis, Géoazur.

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Mécanisme par inversion des formes d'ondes régionales publié par Géoscope (méhode mécavel)

La profondeur trouvée est également superficielle, 3.3 km.

"Focal mechanim and Mw of Montelimar earthquake from broadband waveforms (mostly FR network + Geoscope; MECAVEL method). Fit to 8 closest stations shown. Inverse mechanism retrieved, but some amount of transpressive mechanism is possible."

https://twitter.com/geoscope_ipgp/status/1194269577640861697/photo/1

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Mécanisme par inversion des formes d'ondes régionales obtenu au LDG/CEA (Aurélie Trilla, Marine Ménager)

La profondeur trouvée est également superficielle, 2 km (maximum de réduction de variance).

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Mécanisme au foyer à partir des sens de premier mouvement du sol (polarité onde P), par Mickaël Langlais, ISTERRE (avec Seiscomp3).

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Mise à jour 15 nov. Activité sismique du 11 novembre à la station Alparray A192B (Valvignères, ~ 4km au SW de l'épicentre) détectée par template matching. Par Maxime Godano.

Templates utilisés: trois répliques détectées par Sismoazur et SiSmalp (Mag 2.1, 2.1 et1.8).

Détection de 3 répliques supplémentaires (0.5<Mag<1.5).

Par Maxime Godano (Géoazur)

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InSAR par Olivier Cavalié, sentinel1 avec image pré-séisme du 6 nov et post-séisme du 12 nov.ov 2019:

L’un est fait en orbite ascendante (le plus beau) et l’autre en orbite descendante (perte de cohérence). Les flèches représentent la ligne de vue du satellite (qui est passé une à l’ouest (ascendante) ou à l’est (descendante) du séisme. Les interferos sont déroulés (i.e. il n’y a plus d’ambiguïté de phase). Par rapport aux interferos que vous avez pu voir, toutes les zones incohérentes sont sans données (ici en bleu, il aurait fallu les grisées, mais j’ai pas eu le temps, mais en gros ça corresponds aux zones où les franges s'arrêtent). Quand le gradient de phase est positif, on s’éloigne du satellite et vice versa.  

Du coup, c’est bien un mouvement inverse. 

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Vitesse de chargement du faisceau de failles associé à la rupture du 11 nov. 2019 (P. Vernant)

Modélisation cinématique (modèle de blocs) du champ de vitesse publié par C. Masson et al. (2019,  https://www.solid-earth.net/10/1905/2019/). Travaux préliminaires, les incertitudes ne sont pas encore quantifiées, mais ces travaux suggèrent un chargement "long terme" à peu près perpendiculaire à la direction du faisceau de failles à une vitesse de 0.1 mm/an. Ces travaux suggèrent un jeu principalement inverse de ce faisceau de failles.   

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14 nov. Interferogramme calculé à partir des données Sentinel 1 (programme EU COPERNICUS) acquises le 06/11/2019 et 12/11/2019, orbite ascendante.  Les franges interférométriques sont déroulées. Mesure du champ de déplacement en ligne de visée (LOS – Line of Sight). Des valeurs de LOS > 0 ici signifient que le sol a bougé vers le satellite. Calculs effectué au BRGM avec l’outil GAMMA, par Michalis Foumelis et Marcello de Michele @BRGM. Contains modified Copernicus Sentinel 1 data. 

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Pas de déplacement co-sismique significatif sur les stations GPS permanentes du RGP et du RENAG (P. Vernant)

Le calcul différentiel avec les orbites ultra rapides ne montre pas de déplacement significatif des stations GPS permanentes situées autour de la rupture.

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Pas de signal ionosphérique significatif lors du séisme (Lucie Rolland)

Grace à Orphéon qui a bien voulu partager les données GNSS à 1s de leur réseau lors de la journée du Séisme, Lucie Rolland a regardé s'il était possible de détecter un signal ionosphérique associé au séisme. Il s'avère que ce sont les stations dans les Pyrénées et en Corse qui permettent de sonder au-dessus de l'épicentre depuis le Sud avec les satellites GPS G06, Glonass R03 et Galileo E04. Mais aucun signal ne semble sortir du bruit. La carte des stations utilisées est donnée ci-dessous.