Seisme Italie du Nord 20 mai 2012 Mw 6.2

Séisme localisé 44.90 N 11.24 E (CSEM) de profondeur superficielle (< 7 km d'après SCARDEC), à moins de 100 km des villes de Parme, Bologne et Vérone. Le mécanisme au foyer, consistant entre plusieurs déterminations rapides, est en faille inverse.

Le séisme est localisé dans la plaine du Pô, à une cinquantaine de km de la bordure Nord-Est de la chaîne des Apennins du Nord de l'Italie.

  • Mécanisme

Ci-dessous, carte du CSEM avec l'épicentre (étoile jaune) et les différentes solutions pour le mécanisme au foyer du choc principal.

http://www.emsc-csem.org/Earthquake/earthquake.php?id=267440#

Solution SCARDEC par Geoazur, avec la fonction source:

  • Simulation des déplacements du sol

La simulation des déplacements du sol par Jean-Claude Ruegg (reçu le 20 mai, 08h20):

v.1120520_020352_9tk0A.SP_Ruegg

CMT_9tk0_Ruegg

Benedetti, L., P. Tapponnier, Y. Gaudemer, I. Manighetti, and J. Van der Woerd (2003), Geomorphic evidence for an emergent active thrust along the edge of the Po Plain: The Broni-Stradella fault, J. of Geophys. Res., 108, B5, 2238, doi:10.1029/2001JB001546.

    • Evidences de déformations actives au front des Apennins près de l'épicentre du séisme, et une autre très récente sur la sismicité et la géodésie dans la région

Picotti, V., and F. Pazzaglia (2008), A new active tectonic model for the construction of the northern Apennines mountain front near Bologna (Italy), J. Geophys. Res., 113, B08412, doi:10.1029/2007JB005307.

Bennett, R. A., et al. (2012), Syn-convergent extension observed using the RETREAT GPS network, northern Apennines, Italy, J. Geophys. Res., 117, B04408, doi:10.1029/2011JB008744.

Informations supplémentaires reçues de L. Benedetti (21 mai 9h40)

La source pourrait être une des failles inverses aveugles cartographiées en blanc sur la figure ci-dessus. En 1983 et 1996, c'est certainement la rampe latérale associée à ces chevauchements qui avait rompu, voir publi ci dessous, à citer également, et les mécanismes au foyer sur la figure.

Selvaggi, G., et al., The Mw = 5. 4 Reggio Emilia 1996 earthquake: Active compressional tectonics in the Po Plain, Italy, Geophys. J. Int., 144, 1- 13, 2001.

Lucilla a aussi joint autre figure extraite de son JGR 2003 avec une coupe qui passe à Ferrare. On voit que la profondeur estimée pour le choc principal colle bien avec la localisation des rampes sous Ferrare.

Information reçue de Marcelle De Michele (21 mai 2012)

Lien vers une video pris d’hélicoptère paru dans la quotidien national italien « la Repubblica » : entre 0.52 et 1.11 on voit quelque chose qui ressemble beaucoup à une rupture de la surface.

http://video.repubblica.it/dossier/terremoto-emilia-20-maggio/in-volo-su-monumenti-e-capannoni-devastati-dal-terremoto/95949?video

Carte des failles actualisées avec la localisation du séisme du 29 mai 2012 (information reçue de L. Benedetti le 29 mai 2012)

Geological effects induced by the May 20 seismic sequence in Emilia (Northern Italy) (information reçue de Luca Guerrieri le 1er juin 2012)

Analyse INGV INSAR

Page d'information INSU

http://www.insu.cnrs.fr/terre-solide/catastrophes-et-risques/seismes/mission-geologique-post-sismique-en-italie

Perspective pour une intervention postsismique :

Divers chercheurs/équipes envisagent une intervention sur place:

- Avec le soutien de l'INSU, L. Benedetti (CEREGE), J. Van der Woerd (EOST) et E. Jacques (IPGP) partent mardi matin (22/05/2012) quelques jours pour essayer de mettre en évidence des ruptures de surface associées au mouvement de ces failles. L. Benedetti note "Il est important de rappeler que ces failles étaient il y a encore quelques années considérées inactives. L'épicentre étant peu profond (moins de 10 km) nous espérons voir l'émergence en surface du chevauchement qui a rompu. Il existe peu de ruptures sismiques documentées en Europe sur des chevauchements, il est donc essentiel de saisir cette opportunité."

- Contact entre F. Courboulex (GEOAZUR) et les sismologues italiens. Des stations sismologiques italiennes sont en cours d'installation dans la zone épicentrale. Les italiens seraient intéressés par compléter leur réseau avec quelques stations françaises. Mais aucune station sismologique n'est disponible dans le parc Sismob.

- Info 31 mai 2012: Intervention postsismique : installation de stations sismologiques courte période

Une intervention post-sismique pour l´installation de stations sismologiques se met en place. Avec le soutien de l´INSU, J. van der Woerd (IPG Strasbourg), Marco Calo (post-doc EOST), Lucilla Benedetti (CEREGE), Eric Jacques (IPGP), Françoise Courboulex (Géosciences Azur), Diego Mercerat (CETE Med) , Philippe Langlaude (CETE Med) vont partir samedi matin (2 juin) pour quelques jours afin d´installer une dizaine de stations sismologiques courte période (stations de l´équipe de Sismologie de l´IPG Strasbourg). Le contact est établi avec les collègues italiens afin de disposer au mieux ces stations complémentaires dans le réseau temporaire déjà opérationnel de nos collègues.

Retour d'expérience de Lucilla Benedetti (message reçu le 24 mai 2012)

"Les dégâts sont localisés sur une zone d'environ 25 km de direction WNW-ESE et 8-10 km dans la direction NNE-SSW centrés sur la zone épicentrale, l'intensité à partir des destructions observées est d'environ 7. Les destructions affectent essentiellement des bâtisses anciennes ou des hangars/usines dont les toits se sont effondrés. Les observations de déformations de la surface sont des fissures plus ou moins ouvertes accompagnées de liquéfaction avec des sorties de boues sableuses qui ont envahies certaines rues, des maisons et des champs. On peut les suivre sur 3-4 km entre San't Agostino et Mirabello avec des ouvertures qui peuvent aller jusqu'à 30-50 cm, parfois profondes de 2-3 m et des rejets verticaux maximum de 30-40 cm. Ces fissures orientées en moyenne de N30-55°E affectent une bande de 20 à 50 m de largeur sur le haut d´une ride de 100-150 m de large correspondant à un ancien cours du Reno avant sa chenalisation, voir photos en attaché.

Nous avons exploré les zones où les chevauchements identifiés en sismique pourraient émerger et ainsi produire des ruptures en surface mais l'absence d'escarpements topographiques cumulés et la platitude du terrain aménagé pour l´agriculture rend l'observation difficile. Il est probable que des prospections effectuées à l´aide de la télédétection ou de la géophysique nous en diront plus. L'INGV et l'Université de Ferrare travaillent sur des premiers modèles InSAR qui devraient être rapidement disponible.

Nous avons rencontré peu de scientifiques dans la zone, faute de temps, et nous n'avons pas discuter avec les sismologues ou les géologues de l'INGV, nous avons juste eu des échanges email. Nous avons par contre contacté les géologues de l'Université de Ferrare, en particulier R. Caputo qui a l'intention de coordonner les actions dans la zone en ce qui concerne les observations de surface. Nous lui avons fait part de notre souhait de poursuivre les recherches et d'apporter notre aide si besoin."

Photos:

Retour d'expérience de l'intervention post-sismique

Interview de Lucia Marghetti expliquant l'intervention post-sismique:

http://www.youtube.com/watch?v=RiIOiejhOHc

Localisation des stations sismologiques post-sismique et sismicité jusqu'au 7 juin 2012: 13_Emilia_07_06_GOOD_FRENCH_LOCATION.kmz