CHAPITRE 3

PARTIE A / Procréation et sexualité humaine



Chapitre 3 : CERVEAU, PLAISIR, SEXUALITÉ 

BO 

Chez l’homme et la femme, le système nerveux est impliqué dans la réalisation de la sexualité. Le plaisir repose notamment sur des mécanismes biologiques, en particulier l’activation dans le cerveau du système de récompense.Les facteurs affectifs et cognitifs ainsi que le contexte culturel ont une influence majeure sur le comportement sexuel humain.

On appelle sexualité, l’ensemble des mécanismes physiologiques qui concourent au rapprochement des sexes et à la reproduction de l’espèce. Chez l’être humain, c’est précisément l’ensemble des activités qui par l’union des sexes et le rapprochement des corps, aboutissent au plaisir physique et psychique, qu’il y ait désir de reproduction ou pas.

 

I.  Le contrôle de l'activité sexuelle

A) chez les mâles 

La castration des Bonobos mâles réduit leur activité sexuelle sans pour autant la supprimer, de plus pas de manière immédiate, mais au bout de plusieurs mois. 

Chez l’Homme, on peut citer le cas bien connu des castrats choisis par ces dames (ex Farinelli), car avec eux, il était possible d’avoir des rapports sans craindre de grossesse. Ceux-ci ont subi à l’âge de six ou huit ans une section du cordon spermatique contenant les nerfs et vaisseaux sanguins alimentant les testicules qui finissaient alors par disparaître. Or, sans la testostérone produite par ceux-ci, les jeunes garçons ne développaient pas de caractères sexuels secondaires. Ainsi la mue de la voix ne s’effectuait pas et ils conservaient une tessiture très étendue, mais ils pouvaient cependant avoir des érections et des rapports sexuels. 

Cela induit donc un contrôle de nature autre qu’hormonal : un contrôle nerveux.

B) chez les femelles

Plus le système nerveux est simple, plus le comportement est simple et stéréotypé. Au contraire, plus le système nerveux est complexe, plus le comportement est élaboré.

En effet, chez la rate, on observe une activité sexuelle accrue durant les heures précédant ou suivant l’ovulation et une inhibition en dehors des périodes ovulatoires. Chez les mammifères non-primates, l’activité sexuelle n’est pas liée au plaisir, mais uniquement à la finalité de reproduction. Elle est sous contrôle hormonal alors que chez les mammifères primates, elle ne l’est pas totalement. 

Chez les mammifères ayant connu un fort développement du cortex cérébral au cours de leur évolution (Primates), les activités sexuelles ne sont plus sous le contrôle des hormones. La sexualité s'est ainsi dissociée de la reproduction. L'importance des systèmes de récompenses, de la composante affective et cognitive est devenue majeure. 

Le but du comportement sexuel n'est plus la reproduction, mais la recherche du plaisir, procuré par la stimulation du corps.

Cela induit donc un contrôle de nature autre qu’hormonal : un contrôle nerveux.

II.  Les mécanismes cérébraux

Chez l’Homme, l’activité sexuelle ne découle donc pas d’un comportement de reproduction, mais d’un comportement dit « érotique » se traduisant par des activités variées (caresses, baisers…) correspondant à des simulations de zones riches en terminaisons nerveuses dites     « érogènes » car générant du plaisir. Le facteur majeur de l’apprentissage du comportement érotique correspond à la mise en jeu de mécanismes cérébraux impliquant un circuit appelé « circuit de la récompense ».


Le circuit de la récompense fut mis en évidence par Skinner en 1938, et localisé par hasard en 1950 par Olds et Milner. Ces derniers testaient le centre nerveux de la vigilance de rats. Ils leur avaient implanté à chacun une électrode dans l’hypothalamus afin de les stimuler et d’induire chez eux un comportement d’évitement de certaines zones de leur cage associée à des décharges électriques mais ...

 Il réalisa alors de nouveaux tests en implantant volontairement les électrodes dans le septum. Il installa dans les cages une pédale génératrice d’impulsions ainsi qu’une gamelle contenant de la nourriture. À partir du moment où un rat activa par inadvertance la pédale, il constata que celui-ci délaissait sa gamelle, source de nourriture, au profit de l’activation de cette pédale génératrice d’impulsions dans le septum. Les rats appuyaient sans discontinuer et de manière compulsive sur la pédale et ce jusqu’à 6000 fois par heure. 

La stimulation électrique procurait plus de plaisir que l’assimilation de nourriture : Olds avait localisé une partie du système de récompense appelé également système de renforcement. 

Depuis, de nombreux autres centres ont été découverts dans cette région du cerveau, notamment dans le noyau accumbens dans lequel viennent se projeter des neurones à dopamine de l'aire tegmentale ventrale. Certains d'entre eux sont liés à un plaisir généralisé tandis que d'autres semblent être associés au soulagement de la faim ou de la soif ou à la jouissance sexuelle.

Soyez à votre tour expérimentateur à l'aide du logiciel en ligne ...

Principe : 

https://www.pedagogie.ac-nice.fr/svt/productions/IRMvirtuelle/index.htm?mode=lycee


Utiliser ce logiciel pour déterminer si, comme Milner le pensait, une seule zone cérébrale est responsable de la sensation éprouvée à la vue d’une image provoquant un plaisir sexuel plutôt qu’une image neutre.

 

Pour cela CHOIX 1

-Formuler à votre professeur quel type d’IRM, vous souhaitez étudier afin d’obtenir le protocole d’utilisation du logiciel

-Rechercher les plans de coupe les plus adaptés à la visualisation de la zone ou des zone(s) corticale(s) que vous souhaitez repérer

-Communiquer les résultats obtenus : faire une capture d’écran où les résultats visibles sont représentatifs. Insérez-la dans un logiciel de traitement de texte pour légender et donner un titre à votre production.

-Rédiger une conclusion pour votre étude.


OU CHOIX 2

en cochant comme indiqué dans le protocole ci-dessous :

Résultats de cette stimulation :


Voici en comparaison 2 autres types d'enregistrements : différentes aires sont activées lors d'autres stimulations :


Dans le cerveau humain, le circuit de la récompense fait intervenir plusieurs zones interconnectées. 

BILAN 

Des zones du cerveau responsables de la mémoire (cortex préfrontal) sont également activées et nous avons alors tendance à reproduire les actions suivies d’une sensation de plaisir. Ainsi la vue d’un gâteau au chocolat identique à celui que notre grand-mère nous faisait quand on était petit, nous fait saliver d’avance et nous donne envie de manger pour retrouver le plaisir ancré dans nos souvenirs. 

C’est également ce même circuit qui est impliqué dans la dépendance à l’alcool et à la nicotine ou encore aux drogues. Avec les techniques modernes (IRM) ce circuit est dorénavant bien connu.

Le circuit de récompense démarre par l’aire tegmentale ventrale où confluent des informations d’autres régions cérébrales qui l’informent sur le niveau de satisfaction des besoins fondamentaux. Elle transmet ensuite cette information au noyau accumbens, au septum et à d’autres régions, ce qui aura un effet de renforcement sur des comportements permettant de satisfaire ces besoins fondamentaux.

NB : Le neuromédiateur de ce système est la « dopamine » appelée « molécule du plaisir ». 

La stimulation des récepteurs sensoriels présents au niveau des zones érogènes (clitoris, pénis), mais aussi au niveau d’autres régions du corps, envoient des messages nerveux (via le nerf pudendal) à l’encéphale qui activent certaines zones constituant le système de récompense à l’origine de la sensation de plaisir. 

Ce système de récompense est activé aussi dans d’autres comportements. À noter que chez l’homme et la femme, il existe une grande similitude des zones érogènes (pénis et clitoris) et que les voies nerveuses, les zones de l’encéphale stimulées, les molécules à l’origine du plaisir sexuel (dopamine) sont identiques. 

Chez l’être humain, l’activation du cortex préfrontal montre que d’autres facteurs comme les facteurs affectifs, cognitifs, socio-culturels ont également un rôle très important dans la sexualité et que l’activité sexuelle relève d’un choix individuel


III.  L'influence de la société sur l'activité sexuelle

Ce renforcement sera influencé également par le contexte culturel et social. Dans une société, s’il existe une forte reconnaissance de l’hétérosexualité liée à une forte homophobie, les jeunes adolescents développeront de manière plus probable des scénarios hétérosexuels. Cela s’est observé en Allemagne du Nord à Hambourg dans les années 70, période de révolution sexuelle. A cette époque,  10 % des adolescents avaient alors des activités homosexuelles alors que 20 ans après ils n’étaient plus que 2 %. Cela s’est expliqué à l’époque par l’apparition du sida, la crainte du milieu homosexuel méconnu et les changements culturels.

 

Ainsi si l’identité sexuée correspond au fait de se sentir homme ou femme, d’être reconnu socialement comme tel(le), sa construction correspond à la résultante de l’interaction entre les facteurs biologiques, l’influence de la société et la capacité de l’individu et son désir d’être comme on attend qu’il soit. Ainsi l’individu peut être en accord ou en divergence avec cette norme imposée et/ou avec le sexe biologique qu’il possède, d’où le besoin pour certains de changer de sexe. On parlera dans ce cas de « transsexualisme » ou de « transgenre », c’est-à-dire le fait de se sentir femme dans le corps d’un homme ou de se sentir homme dans le corps d’une femme.

Dans certains pays est reconnu un troisième sexe : ces individus ni hommes ni femmes, à la fois femmes et hommes possèdent les deux sexes incomplètement formés. En 2013 en Allemagne une loi est votée pour permettre l’enregistrement sous le sexe « indéterminé », des enfants dont les organes génitaux sont difficiles à définir comme masculins ou féminins. 

On peut citer comme autre cas particulier de genre, le cas des « Mahus » en Polynésie française encore nombreux au début du siècle dernier et moins aujourd’hui. Il s’agit d’hommes élevés dès la naissance comme des femmes. Ils devaient accomplir les tâches normalement dévolues aux femmes et pouvaient avoir une vie sexuelle et être en couple avec un homme ou une femme sans être considérés comme homosexuels.

https://www.youtube.com/watch?v=SWtiCRntA-E

Aujourd’hui dans de nombreuses sociétés les rôles sexuels attribués à chacun des 2 sexes sont de plus en plus remis en question. En France les lois sur l’égalité des sexes soulignent cette évolution, brisant les stéréotypes le plus souvent dévalorisants pour le sexe féminin. 

De même les sociétés modernes reconnaissent de plus en plus la liberté à chacun de son orientation sexuelle qu’elle soit en lien ou pas avec son identité sexuée. On peut :

En France la loi Taubira de 2013 légalise le mariage entre deux personnes de même sexe. 

L’article huit de la Convention européenne des droits de l’Homme reconnaît que l’orientation sexuelle est un élément constitutif de la vie privée et toute atteinte qui lui est portée est considérée comme une violation de celui-ci.

un petit exercice pour finir : 

et une petite construction pour illuminer vos soirées…