Canyonlands : Island in the sky

J12 (13/06)


C’est un temps idéal aujourd’hui : ciel bleu, soleil, 23 degrés prévus ! A 7 h 30 tout est rangé, direction White Rim Road via Mineral Bottom Road jusqu’à Fort Bottom, puis Taylor Canyon, sans avoir prévu d’hébergement ! Improvisation ! Afin de faire face à toute possibilité, nous faisons le plein d’eau à Matrimony Spring (près de la Colorado River Bridge).

Un clochard nous croise sur sa bicyclette puis, brusquement, quand nous démarrons, nous le voyons faire demi-tour avec précipitation pour nous suivre ! Bizarre !

Quelques miles plus loin, nous comprenons : nous avons démarré coffre ouvert ! Et le gars s’est dépêché, espérant ramasser ce que nous perdrions. Un rapide coup d’œil à notre coffre nous rassure : seul un bidon d’eau est tombé à terre ! Tant mieux pour nous et tant pis pour le clochard !

Mineral Bottom Road, "well-maintened road", se négocie sans difficulté. Elle file quasiment tout droit de la 313 jusqu’aux abords de la Green River (eh ! oui, on la retrouve) qu’on atteint après quelques lacets dignes de Shafer Trail !

Elle se dégrade un peu à l’entrée dans Canyonlands avec quelques passages de sable mou et s’accroche à la rive !

Vue panoramique sur la rivière

Nous poursuivons le White Rim Trail jusqu’à Fort Bottom où démarre notre première randonnée de la journée (4,2 miles - 3 heures)

Le sentier, perché par moments sur une crête, est très étroit !

Il mène, d’une part, à une tour Anasazi au sommet d’une mesa (que nous n’avons pas pu atteindre en raison de l’effondrement de l’accès final), d’autre part, à une cabine de cow-boy au bord de la rivière.

Mark Walker’s Cabin

Sur le chemin du retour, nous rencontrons un ranger qui nous salue chaleureusement puis, au trailhead sur White Rim Road, un groupe de VTtistes en train de finir leur parcours de trois jours sur cette piste. Certains semblent épuisés, d’autres ont toujours la pêche ! C’est une piste somme toute très fréquentée !

Il est l’heure du casse-croûte et j’ai repéré le seul endroit ombragé à des miles à la ronde : c’est un "primitive campsite" sur la piste de White Rim et, s’il n’y avait pas tous ces moustiques, nous nous y serions bien attardés davantage !

Nous fuyons dans Taylor Canyon en espérant, qu’à distance de la Green River, les bestioles seraient moins voraces. Elles sont effectivement un peu moins nombreuses quand nous arrivons au pied de "Moses & Zeus".

C’est là que nous décidons de passer la nuit mais, pour l’heure, une petite sieste à l’ombre de la voiture est de rigueur en attendant des heures moins chaudes pour s’engager dans la montée vers Moses & Zeus (2 miles, 1 h 30).

Le sentier raide et un peu scabreux nous amène au pied des deux monolithes, longe leur base puis fait une boucle après avoir atteint la base du dernier monolithe baptisé "Aphrodite".

En soirée, les moucherons redoublent d’activité au point de nous obliger à finir notre dîner dans la voiture. Ce n’est qu’une fois le soleil couché que nous pouvons profiter de ce décor unique, observer oiseaux et lapins, guetter les premières étoiles…

Bref, nous nous croyons seuls au monde jusqu’à ce que... une lumière, au loin, puis une autre, nous intrigue.

Les yeux d’un chat sauvage… non, impossible ! Un ver luisant, non plus !

Maintenant un flash… Hervé pointe ses jumelles en direction des mystérieuses lumières, mais il fait presque nuit et il distingue difficilement une forme sombre faisant des allers et retours devant une autre forme sombre : un animal ? Le flash nous fait penser que non.

Sans en être absolument sûrs, nous finissons par penser que cela devait être un randonneur solitaire descendu par Alcove Spring Trail avec l’intention de camper à Taylor et qui, nous ayant vus seuls, n’ait pas voulu nous déranger mais ait voulu nous prévenir en activant un flash.

Bon, sur ces déductions, nous allons nous coucher, pas rassurés à 100% tout de même. Finalement nous nous endormons, les yeux rivés sur la voie lactée et les étoiles filantes.

J13 (14/06)


Contrairement à nos craintes, nous avons très, très bien dormi : il a fait frais dans la nuit et, au petit matin, il ne fait pas plus de 10 degrés.

Bien sûr, nous avons voulu avant tout vérifier nos hypothèses d’hier soir : eh ! oui, il y a bien une tente plantée au pied du sentier d’Alcove Spring et notre randonneur solitaire n’est pas encore levé quand nous quittons les lieux.

Après deux nuits en camping "sauvage", l'hôtel s'impose pour les deux nuits suivantes. Nous sommes samedi : par conséquent, il faut se rendre à Moab très tôt pour espérer trouver une place. OK, à 8 heures, nous nous garons devant les premiers hôtels à l’entrée nord de la ville. Après plusieurs tentatives (hôtels complets ou hors de prix), c’est au Motel6 que nous trouvons ce qui nous convient : hôtel correct, prix raisonnable pour un week-end.

Mais, à cette heure matinale, il n’est pas possible de nous installer dans notre chambre. Alors profitons-en pour faire les courses, puis le plus judicieux est de choisir une balade tout près de Moab, de faire le check-in à 15 heures, puis de revenir à Canyonlands dans la soirée afin de découvrir False Kiva. Aujourd’hui, en effet, 35 degrés prévus, à l’ombre !

Pourquoi pas une balade vers une destination rafraîchissante ? Ce sera Mill Creek. Nous sommes loin d’être seuls. En ce samedi chaud, beaucoup de familles de Moab ont la même idée.

L’eau est glaciale dans la vasque principale. Il n’est pas question de se baigner. Néanmoins, nous en profitons pour nous asperger et nous rafraîchir !

Un pique-nique au Rotary Park de Moab, un moment au café Internet du Mondo Cafe, un petit repos à l’hôtel... Il fait maintenant un peu moins chaud quand on revient à Canyonlands vers 17 heures.

L’objectif : trouver False Kiva au bout d’un sentier certes cairné mais non référencé dans la documentation du parc. Par conséquent, son point de départ n’est pas indiqué.

Ce trail nous a donné beaucoup de fil à retordre, nous a fait courir et suer.

En effet, après un faux départ, nous retrouvons difficilement la trace à force de tâtonnements.

Les difficultés ne s’arrêtent pas là : une fois arrivés tout près, des cairns mal placés nous dévient vers le bas. C’est à force d’observer les lieux qu’Hervé a l’idée de remonter sous la paroi. Je repère alors ce qui me semble être le promontoire final. Arrivée là-haut, je crie enfin victoire !

Après huit kilomètres à tourner en rond (seuls deux kilomètres seront nécessaires au retour), la False Kiva s’offre à nous.

Conclusion : randonnée et vue exceptionnelles qui se méritent !

Et on mérite bien, ce soir, un "resto" exceptionnel : le Sunset Grill l’est par sa situation sur les hauteurs dominant Moab mais, même si le service est aux petits oignons, le saumon et crabe sauce à la mangue est un peu insipide.