LA PROMOTION DU COMMERCE DE DÉTAIL.
A la fin des années 80 la carte à puce est en pleine expansion. Si certaines cartes sont très difficiles à trouver car dotées d'un tirage confidentiel, d'autres sont très aisées à dénicher mais néanmoins gardent un intérêt certain compte tenu de détails qui pimentent la recherche. La carte Télélot est une de ces cartes à grand tirage (au delà du million) mais avec beaucoup de versos différents et des modules eux aussi multiples.
La société SEDRI spécialisée dans les réseaux télématiques avait mis au point une nouvelle technique de promotion du commerce de détail. Télélot était un jeu électronique à carte à mémoire qui permettait d’accroître la fréquentation et la notoriété des petits commerces, de fidéliser la clientèle existante, d'améliorer la connaissance du client par le fichier.
Équipés d'un lecteur et d'un écran d'information et de publicité, les commerçants délivraient gratuitement la carte Télélot développée par Schlumberger.
Le client pouvait participer à une loterie lui permettant de gagner des lots et des coupons d'achat.
Vous trouverez ci-dessous les différents modules connus (SC4OB, SC4ON avec ou sans entourage de puce, et SC5ON sans entourage de puce, ainsi que deux cartes avec puce GEM.)
Les numéros des cartes étaient soit par impact ou au laser, avec parfois quelques essais de numérotation tant au recto qu'au verso.
Une petite collection peu onéreuse mais néanmoins très attirante car les versos sont très nombreux, ce qui signifie que cette évocation n'est pas exhaustive.
Notons également la tête joviale de la machine dans laquelle il fallait insérer la carte.
Pour commencer la carte avec SC4ON avec entourage:
Les deux versos de cette même carte:
La carte GEM avec ses deux versos:
La carte avec le module SC4OB et ses trois versos:
Les autres modules avec les versos respectifs:
Et finalement la machine utilisée par les commerçants:
A L'AUTRE BOUT DU MONDE
En Australie une carte bien sympathique avait été émise fin 1988.
Celle-ci n'est pas rare car tirée à 400000 exemplaires mais fait partie des premières expériences.
Il s'agissait également d'un challenge pour Schlumberger industries que de produire ces cartes, car il les fallait dans un délai d'un mois et demi.
Deux grands organisateurs d'exposition australiens SPECTRUM EXHIBITION et TICKETEK avaient besoin de ces cartes pour les expositions BEYOND 2000, qui présentaient des inventions du futur à Sydney et Melbourne en Décembre 1988 et février 1989.
Accompagnée de lecteurs adaptés, la carte multiservices permettait aux visiteurs d'accéder aux sites de l'exposition et d'utiliser les services de restauration.
Cette carte est connue avec au moins deux modules différents SC4AN et SC4AB. La particularité de la SC4AB est d'être brillante, vue avec le numéro 8989 en petit embouti au verso. La SC4AN quant à elle est mate et est connue avec le numéro 103397 en petit embouti, ou sans numéro. A noter que celle avec numéro en SC4AN est chargée de 130 unités au testeur comme une France T1G!
"LE PARISIEN" ET LA CARTE A PUCE
En 1994 le journal "Le Parisien" tente une expérience de vente du journal par carte à puce. Malgré les questions quant à l'existence et la réalité d'un marché basé sur de nouvelles habitudes d'achat, il est installé début juin, 38 distributeurs à Poissy et 40 à Issy-Les-Moulineaux. Ce nouveau réseau de distribution, élaboré en partenariat avec Journomat ( société Suisse spécialisée dans les distributeurs automatiques de journaux par carte à puce, qui dispose d'un parc de 7500 appareils en Suisse Allemande, avec le "Blick" par exemple), devait en partie permettre de résoudre le problème de la distribution qui entrave le développement de la presse en France. La multiplication des lieux de distributions devait générer une croissance des ventes. Avantages du système : disponibilité H24, endroits stratégiques, simplicité d'utilisation, gain de temps... Mais pour réussir, il fallait changer les habitudes des consommateurs et ce mode de distribution ne devait pas devenir un mode de substitution mais bien complémentaire. Deux cartes à ma connaissance avec deux valeurs (45 et 90 Francs). Mais comme inconvénients il y avait le prépaiement, si vous perdiez la carte le crédit était perdu et par l'achat d'une carte il y avait obligation d'acheter le journal, le fait qu'il n'y a pas de cadeau, comme des exemplaires gratuits en fonction du crédit de la carte, ou des cartes promotionnelles afin de découvrir le système...
Même si la carte à valeurs Journomat devait devenir avec l'abonnement et la vente au numéro la troisième dimension de la vente, l'expérience de 6 mois ne sembla pas vraiment concluante.
Vous trouverez ci-dessous les cartes "Le Parisien" ainsi que quelques cartes du "Blick" et une carte promotionnelle de Journomat.
EUROCRYPT ET ANTIOPE
Une des premières applications de la carte à puce a été développée dans le domaine audiovisuel.
EUROCRYPT a mis la carte à puce au cœur de ses mécanismes de réception des programmes des chaines de télévision à péage. La carte permettait outre le décryptage des programmes, la "télégestion" des titres d'accès. Les opérateurs étaient ainsi protégés contre le piratage, et les consommateurs pouvaient agir selon deux modes : abonnement ou paiement impulsif . A noter dans les cartes ci-dessous une EUROCRYPT avec puce inversée.
ANTIOPE était l'acronyme d'Acquisition Numérique et Télévisualisation d'Images Organisées en Pages d'Ecriture.
Vers la fin des années 70, début 80, le CCETT de Rennes développa un système de télétexte et vidéotex utilisé en radiodiffusion ainsi que sur le minitel. Celui-ci disparaîtra définitivement en 1992 au profit d'une évolution de son concurrent anglais Ceefax.
Il s'agissait d'un système de transmission sur le réseau hertzien d'images codées sous forme numérique que les utilisateurs d'un téléviseur pouvaient faire apparaître sur leur écran sous réserve d'être équipés d'un décodeur spécifique ainsi que de la carte à puce clef d'accès.
Ce procédé d'écriture sur écran permettait notamment aux malentendants d'avoir une meilleure compréhension des émissions de télévision sans gêner l'ensemble des téléspectateurs. Il s'agissait d'un sous- titrage à accès sélectif.
4TH WORLD TELECOMMUNICATIONS EXHIBITION
Du 26 octobre au 1er novembre 1983 le Nouveau Palais des Expositions et des Congrès de Genève accueillit la quatrième exposition mondiale de télécommunications. La France était bien représentée et la promotion faite par la DGT reposait sur un sympathique passeport dans lequel se trouvait une carte à puce fournie par une hôtesse de la DGT qui remplaçait une carte spécimen. L'accès était gratuit mais la messagerie et le jeu "dogs and cats" nécessitaient la carte à puce. Comme vous le constaterez dans les pages du passeport, beaucoup des applications concrètes de la carte à puce étaient offertes aux visiteurs, c'était un beau condensé des opportunités qu'elle laissait entrevoir.
EXPERIENCE TELETEL 3V :
Au tout début des années 80, avant le MINITEL, une expérimentation technique et sociale de télématique à domicile a eu lieu à Versailles, Vélizy, et en Val de Bièvre.
Un terminal vidéotex sans écran qui consistait en un boitier connecté au téléviseur a été distribué à 2500 foyers. 200 fournisseurs participèrent à l'expérience en offrant des services comme l'annuaire téléphonique, l'accès à la presse, à la vente par correspondance, à la banque, à la SNCF...
Mais la place potentielle du TELETEL 3V n'a pas été perçue par rapport aux autres médias. La multiplicité des fonctions accessibles n'a pas permis l'émergence d'un axe précis.
Je cherche à entrer en contact avec des personnes impliquées dans cette expérience, merci d'avance.