APPLICATIONS DIVERSES

URBA 2000

Voici les propos de M. Vié Fréderic qui a notamment œuvré au sein de la mission URBA 2000, merci à lui pour ces apports:

URBA 2000 a été au départ en 1985 une mission inter ministérielle relevant du premier ministre et utilisant ses propres fonds d'intervention (12 millions de francs pour les interventions et 8 millions de francs pour le fonctionnement, donc un budget très modeste) mais aussi des fonds d'intervention de type DATAR par exemple.

Le siège d'URBA 2000 était à Paris et il y avait 2 antennes , l'une au sein du District Bayonne Anglet Biarritz (pour cause de projet de visiophonie à l'époque) et l'autre à Lille (j'étais rattaché à cette antenne) pour le développement technologique du bassin minier. URBA 2000 comptant une vingtaine de collaborateurs dont 6 chargés de Missions opérationnels et 3 Chargés d'études qui assistaient les CM dans leurs projets).

La mission URBA 2000 a été créée suite à une émission de télévision (L'enjeu) centrée sur des échanges avec François MITTERRAND, Président de la République de l'époque.

A l'occasion de cette émission, François MITTERRAND a souhaité que la France se dote d'un programme de type EUREKA (programme européen lui-même créé en 1985) à la française et c'est ainsi que les sites ont été choisis et la mission créée, mission transformée en association relevant de l'état en 1986, au moment de la première cohabitation et l'arrivée à Matignon de Jacques CHIRAC.

Cette transformation a évidemment beaucoup affaibli et ralenti le travail d'URBA 2000 qui a perdu au passage ses fonds d'intervention propres.

L'antenne de Bayonne a peu produit de projets et n'avait qu'un responsable d'antenne.

Le travail s'est surtout concentré sur l'antenne de Lille avec de nombreux projets réalisés en lien avec Paris.

L'objectif d'URBA 2000 était de créer des projets technologiques innovants au service des villes et des territoires, notamment pour diffuser de nouveaux services urbains au service surtout de leurs habitants.


Le Directeur Général d'URBA 2000 à mon arrivée était Gérard De Senneville, ENA administrateur civil, il fut remplacé par la suite.

Son Président était Georges MERCADAL, X PONTS, ancien directeur de la Construction, il a beaucoup soutenu URBA 2000 et a fait en sorte que le corps des Ponts et Chaussée intégre et soutienne son activité.

Ainsi, nous étions intégrés aux différents programmes de recherche de l'époque (entre autre le PRDTT, programme de recherche et de développement dans les transports terrestres).

En dehors du siège avec les responsables fonctionnels, les antennes fonctionnaient avec des Chargés de Mission (Directeur d'études), ce que j'étais.

Au départ, nous avons organisé des séances de brain storming avec des usagers de tous bord recrutés en fonction de plusieurs critères sociologiques.

Ces réunions ont permis de faire émerger les projets attendus à l'époque par la population pour faciliter leur vie quotidienne.

Parmi eux un projet est ressorti comme la " carte bleue du transport " et je me suis attelé à faire émergé ce projet en partant de la feuille blanche.

Mais d'autres projets ont émergé comme la carte étudiant à mémoire, la carte santé etc....

Je me suis occupé de la carte étudiant à mémoire expérimenté à l'Université de Lille 1 (USTL) mais aussi de la carte des transport devenu rapidement le projet TRANSCARTE dont URBA 2000 a déposé le nom.

Cette carte a pour but selon le même principe que la carte bancaire de donner accès à tous les réseaux de transport à partir d'une seule et même carte.

Le système breveté en 1988 qui appartient à l'état (ministère de l'équipement et des transports), la région Nord Pas de Calais et à la SNCF et dont je suis l'inventeur désigné a été exprimenté dans la région Nord Pas de Calais entre Lille et Valenciennes avec le concours du réseau de transport public du Valenciennois et de la SEMURVAL, sa société des transports publics.

Les travaux ont été réalisés en partenariat avec la SNCF qui l'a intégré à son système SABRE de réservation et avec la RATP qui a autorisé l'usage de leur marque TICKET PUCE pour la carte anonyme.


Le système de péage et de paiement TRANSCARTE est fondé sur 2 types de cartes:

. La Transcarte (profil personnalisé), carte à microprocesseur rechargeable qui permet de permet outre les fonctions de paiement et de péage de gérer le profil de l'usager et lui faire bénéficier des tarifs correspondants.

. Le Ticket Puce (anomyme), carte à microcircuit de type GPM 896 permettant le rechargement du porte-monnaie. Ce composant a été crée par CATALYST SEMICONDUCTOR sous maîtrise d'ouvrage GEMPLUS CARD INTERNATIONAL.


L'objectif de ce système était d'affilier des réseaux de transports pour faire émerger un seul système leur appartenant comme les banques avec la CB, mais les grands opérateurs du transport public comme à l'époque TRANSEXEL et TRANSDEV étaient réticents tout comme la RATP qui y voyait une perte de souveraineté dans ses choix.


Pour autant, ce projet qui a fait l'objet d'une expérimentation en grandeur réelle a fait progresser les réflexions des réseaux de transports publics sur le thème du support usager donnant un libre accès à différents réseaux de transport.


Ce système s'il s'était imposé aurait créé un service donnant une mobilité hors du commun pour tous les usagers du transport et aurait pu être exporté en Europe.

Mais voilà, il a sans doute émergé trop tôt et il aurait été encore plus intéressant avec les technologies sans contact actuels des cartes qui auraient donné une incroyable liberté aux usagers avant de ne plus utiliser que son téléphone portable.

Un tel projet reste à écrire et à porter mais ne se fera pas sans soutien politique majeur car la technologie peut tout ou presque tout mais la politique ne peut rien ou presque rien, parce qu'innover c'est gérer un risque et surtout travailler dans le temps.

Ci-dessous les cartes mentionnées:


Une dernière carte que je ne désespère pas d'avoir un jour dans ma collection, merci à M. Vié pour cet envoi:

CHATEAU LILIAN LADOUYS

Et bien non, je ne vais pas faire l'apologie de cette boisson à consommer avec modération, mais revenir sur une application sans aucune utilité pratique mais néanmoins très esthétique.

Le 25 juin 1994 se tenait à Saint Estèphe la fête de la fleur.

En l'honneur de M Moreno, il avait été décidé d'émettre une carte à puce, sans fonction particulière, mais qui tenait compte des liens qui unissaient le propriétaire du château, M. Thieblot à M Moreno.

M Thieblot était en effet mathématicien et faisait partie de l'équipe qui avec M Moreno avait travaillé sur le projet carte à puce.

Cette carte n'était pas fonctionnelle mais associait dans un graphisme raffiné, la tradition vinicole avec une technologie de pointe.

Merci à Bertrand pour cette info.

SITEF

Le SITEF (Salon International des techniques et Energies du Futur) a vu le jour en 1981 à Toulouse sous la présidence de Michel Benech.

Le but de ce salon était de rapprocher la recherche de l'industrie. En cette première édition la promotion des énergies renouvelables était le thème retenu.

Dans l'édition qui nous concerne, du 22 au 27 octobre 1985, la DGT avait tenu à marquer les esprits en mettant à disposition une carte à puce qui permettait d’accéder à des services Videotex. Ceux-ci étaient consultables à partir de Minitels installés sur le stand de la DGT et dans la zone publiphone du salon. Cette carte avait une date d'expiration (le 3/11/1985), ce qui semble être un peu anachronique. En effet, la date d'expiration n'a été appliquée à cette époque que pour les cartes de crédit émises par la DGT avec facturation des appels passés sur un compte téléphonique associé. Mais normalement pas sur les télécartes où les communications étaient prépayées. S'agit-il du précurseur de la date de validité qui finalement sera de mise sur les télécartes de ces dernières années?!?

La question reste ouverte...

Voici donc un exemplaire de cette carte qui se trouve fréquemment en état luxe et non utilisée de par le nombre émis pour des personnalités qui ne vinrent pas sur le salon.

AXE

Il est peu courant de nos jours de retrouver des sociétés qui étaient déjà présentes dans les années 90.

AXE en est une, située à Champigny elle est spécialisée dans la sécurité industrielle et privé, l'automatisme, le contrôle d'accès et la vidéo surveillance.

Voir son site www.a-x-e.com si vous êtes à la recherche d'une société qui a fait ses preuves dans la durée.

Cette société utilisait les cartes à puce ci-dessous pour un contrôle d'accès et de parking.

Les modules Schlumberger sont particulièrement intéressants car ils témoignent des multiples applications envisagées dés l'origine pour la carte à puce.

Un grand merci à la société AXE pour avoir bien voulu répondre à mes questions.

CRYPTOCARD

En 1992, dans le cadre des projets européens ESPRIT (Programme stratégique européen pour la recherche en technologie de l'information) Bull CP8 et Siemens collaborèrent à la réalisation de la carte CRYTOCARD. Celle-ci mettait en oeuvre des algorithmes asymétriques de types "RSA" et "A apport de connaissance nulle". Le chiffrement RSA (initiales de ses trois inventeurs Rivest, Shamir et Adleman) est un algorithme de cryptographie asymétrique, très utilisé dans le commerce électronique, et plus généralement pour échanger des données confidentielles sur internet. Par asymétrique on entend qu'il utilise une paire de clés (des nombres entiers) composée d'une clé publique pour chiffrer et d'une clé privée pour déchiffrer les données confidentielles. Le concept de "A apport de connaissance nulle" est un concept utilisé en cryptologie dans le cadre de l'authentification et de l'identification. Il y a un protocole sécurisé dans lequel une entité nommée "fournisseur de preuve" prouve mathématiquement à une autre entité "le vérificateur" qu'une proposition est vraie sans toutefois révéler une autre information que la véracité de la proposition.

Siemens avait en charge le composant monolithique avec son co-processeur arithmétique et Bull CP8 réalisait le masque ainsi que le procédé d'encartage adapté à ce type de composant.

Merci à Edmond pour cette carte.

VALEURIS

En 1995, développé par Applicam pour le compte de Cofinoga, le projet "Convention Valeuris" vit le jour. Il s'agissait d'un nouveau concept de carte de fidélité pour les centres-villes. La carte à puce Valeuris permettait à son utilisateur de cumuler des gains lors de chaque achat dans le réseau de commerçants partenaires, et de constituer ainsi un capital utilisable à tout moment pour régler de nouveaux achats chez les commerçants affiliés ou pour s'acquitter du montant des prestations proposées par certains services municipaux (piscine, parking...). Le procédé était simple, il suffisait à chaque achat de présenter sa carte au commerçant. La somme accordée calculée en fonction du montant des achats effectués était alors enregistrée dans la puce. Un ticket était remis au client sur lequel figuraient la nature de l'opération, le pouvoir d'achat accordé, et le nouveau solde de la carte. Il y avait également la faculté grâce à cette carte de participer à des jeux-concours afin de gagner des sommes d'argent supplémentaires. A terme la carte aurait donné la possibilité de payer en trois fois sans frais, voir également de servir de porte-monnaie électronique, ou offrir la possibilité d'adhérer à des clubs spécifiques. Le but de cette carte était simple: permettre au centre-ville de fidéliser sa clientèle tout en dynamisant l'activité commerciale.

Deux expériences pilotes ont été mises en place, l'une à Hyères depuis le 18 mars 1995, et l'autre à Nancy depuis le 18 mai 1995.

La carte était vendue 100 francs chez les commerçants adhérents et dans divers points de vente animés par Cofinoga.

Vous trouverez ci-dessous les deux cartes mentionnées.

PROJET OCTANE

Dans les années 85/90 un marché d'études reposant sur la gestion des carburants des 160000 véhicules de France Telecom avait été lancé.

Pendant la phase expérimentale de ce projet, qui dura 6 mois à Caen, chaque véhicule se trouva équipé d'au moins une carte qui contenait son identité.

Cette carte permettait au chauffeur de se ravitailler sur une pompe privative (ce qui à l'époque représentait 50% du ravitaillement). A chaque ravitaillement la quantité de carburant et la date se trouvaient inscrits. Pour des raisons de sécurité il y avait un plafond inscrit dans la carte, renouvelable tous les mois. Cette opération de renouvellement se faisait sur le terminal de la station. En plus de cette carte pouvait se trouver dans le véhicule 1 ou 2 autres cartes (Total ou Shell). Ces cartes avaient une structure identique à la carte France Telecom.

Il n'y aura pas de suite à cette expérience principalement face à la réticence des chauffeurs.

Vous trouverez ci-dessous les cartes France Telecom et Shell, je n'ai pas de carte Total, mais si vous voulez m'en offrir une pour les 3 ans du site je ne pourrais pas refuser bien évidemment!

TELEPASS

Au début des années 80 le télépaiement a été expérimenté grâce à l'arrivée des Minitels dans les foyers.

Une opération montée avec la BRED et la DGT consistait à permettre du télépaiement sécurisé et des accès de banque à domicile sécurisés. Le commerçant impliqué dans TELEPASS était La Redoute. Le principe reposait sur l'utilisation des décodeurs Minitels connectés sur des téléviseurs et des lecteurs de cartes qui n'étaient pas encore aux normes d'épaisseur des cartes de crédit.

La seule suite fut un développement de messagerie sécurisée utilisée en interne au sein de la banque associée.

Voir également l'expérience TELETEL 3V en rubrique "Communication".

TROPHEES INNOVATRON DATA SYSTEMS NOVEMBRE 1995

En 1986 la monétique municipale naissait avec le système Ecopuce 4 utilisé à Saint-Girons.

10 ans plus tard, au Congrès des Maires de Novembre 1995, Innovatron Data Systems (IDS) remet trois prix à trois villes qui symbolisent la constante évolution du concept. Ces 3 villes ont accepté de poursuivre les expériences des villes pionnières en mettant en pratique de nouvelles fonctionnalités afin de permettre à IDS de franchir une étape décisive: mettre au point une version sous UNIX à partir de la version Ecopuce 4 sous DOS.

Citons tout d'abord Meudon pour la première application du compte d'attente famille en francs.

Grâce à sa carte 2M-Meudon Multipass, la ville de Meudon a géré ses 420000 pointages annuels (restaurants, garderies...) automatiquement et supprimé l'édition de ses 3000 factures annuelles. La facturation a été remplacée par le compte-famille d'attente en francs fondé sur le pré-chargement. En plus d'éditer quotidiennement "l'état des impayés", ce qui permet une maîtrise au jour le jour de ses dépenses, la ville peut connaître la fréquentation de ses équipements.

L'usager quant à lui dispose de services spécifiques basés entre autre sur un serveur vocal et un serveur télématique qui permettent de connaître le solde de son compte et les 30 dernières opérations effectuées. Meudon a donc reçu le Prix de la Meilleure Gestion Monétique.

Ensuite, Issy-Les-Moulineaux, qui pour sa carte multiservice et multiprestataire PUCI se voit décerner le Prix de l'Innovation.

Le concept PUCI repose également sur le compte d'attente famille en francs, en intégrant toutes les inscriptions, la gestion des flux financiers entre les différents prestataires en fonction des consommations réelles et du quotient familial. Le concept est basé sur un fichier central qui permet l'interconnexion des services sans qu'il y ait ingérence, d'où indépendance des services et interdépendance des moyens informatiques.

Quant à Bourg-les-Valence, pour sa carte J'PASS', elle se voit décerner le Prix du Meilleur Suivi Social.

La gestion optimale des comptes grâce au module statistique et à l'édition quotidienne des états des impayés permettent de connaître rapidement les familles en difficulté. Immédiatement une action auprès de ces familles pouvait être menée en concertation avec les services sociaux pour leur apporter une aide financière, un soutien, et ce dans les plus brefs delais.

Vous trouverez ci-dessous ces trois cartes, d'autres variantes sont peut-être dans la nature, n'hésitez pas à compléter mes informations...

MICRO CARD TECHNOLOGIES INC.

Micro Card Technologies Inc. a été créée par le groupe Bull en Janvier 1984 pour fabriquer et commercialiser la carte à microprocesseur en Amérique du nord.

Cette société était située à Dallas, ses services couvraient les domaines technique, industriel, commercial et marketing.

Parmi les premiers projets il faut noter, à partir d'août 1986, l'utilisation de la carte à microprocesseur pour l'automatisation des ventes de cacahuètes par le Département Américain de l'Agriculture (USDA).

En avril 1988, Micro Card lança la Smart Shopper Card, autrement dit la carte d'acheteur intelligente.

Ci-dessous, un aperçu de ces cartes.

LE PENTAGONE ET LA CARTE A PUCE

Dans les années 80, le Pentagone étudia une forme de contrôle d'accès. La firme américaine IOCS assura la maitrise d'oeuvre du projet pour une carte réalisée par Philips. Ce test n'aura pas de lendemain car la technologie retenue ne répondait à toutes les conditions de sécurité, non pas en raison des caractéristiques de la puce mais car le support plastique pouvait se dissoudre dans l'acide chlorhydrique qui était utilisé dans certains gaz de combat.

Ci-dessous quelques cartes, il existe plusieurs rectos et versos.

Une autre couleur pour cette carte proposée au Pentagone, merci à Nicolas pour ce scan.

Un grand merci à Pascal pour cette épreuve sans puce mais embossée de cette carte. Certainement un essai d'usine, mais qui nous apprend que la couleur blanche est également à rechercher avec puce.

A noter le texte différent, donc beaucoup de combinaisons possibles si on veut tenter d'être complet sur le sujet.

SCHLUMBERGER ET LE MARCHE AMERICAIN

Parmi les tentatives américaines de Schlumberger, la Michigan Opportunity et la Bally System.

La Michigan Opportunity, mise en service à l'automne 88, est de type EE 4K à technologie électriquement effaçable. Les données enregistrées dans la zone de transaction EEPROM sont reprogrammables partiellement ou non suivant les besoins de l'application.

Cette carte avait pour but d'aider les étudiants à réussir en facilitant la recherche d'un emploi, et en multipliant les aides financières pour diminuer les frais de scolarité. Grâce aux informations stockées dans la carte, l'utilisateur prend connaissance des programmes et emplois auxquels il peut prétendre, des personnes à contacter, du descriptif du poste...

Les établissements universitaires publics du Michigan ont été les premiers à tester le système.

La Bally system quant à elle avait une autre fonction. Bally avait fait installer des lecteurs off-line reliés à son parc de machines à sous. Le choix se porta sur la carte à mémoire EEPROM 2K pour recueillir et échanger les informations des maisons de jeux. Lorsque les joueurs introduisaient leur carte dans le lecteur, l'heure, la date, et l'endroit de leur participation étaient enregistrés dans la carte.

Les casinos utilisaient ces informations pour octroyer des points à échanger contre des séjours à l'hôtel, des repas et des voyages gratuits.

PAPETERIES BRUN/PASSOT

Dans les années 80, une application carte à mémoire avec lecteurs CP8 associée à une application transactionnelle de prise de commande, avait été mise en place au sein de l'entreprise de distribution Papeteries Brun/Passot. Les principales fonctions utilisées dans le cadre de l'application d'approvisionnement concernaient des organisations publiques et privées avec comme objectifs l'identification des utilisateurs pour accèder à une application e-commerce et la gestion des droits budgétaires pour décrémenter le pouvoir d'achat (budget) d'entités internes (accès à distance ou en local avec lecture de la carte pour les mouvements de commande déjà réalisés et le solde du budget disponible, l'analyse de consommations, ou le blocage de l'accès en cas de surconsommation ou de commandes mutiples).

Voici donc présenté un des premiers prototypes de la carte, celui-ci était blanc avec le logo provisoire noir entrelacé bp (logo Brun/Passot). L'embossage PRIME était le nom du constructeur des serveurs sur lesquels était connecté le module renfermant la carte "référente".

Pour compléter le sujet, cette publicité d'époque retrouvée par M. Passot (que je remercie pour son aide précieuse),

celle-ci nous montre un exemplaire faisant suite au prototype ci-dessus.

AEROSPATIALE ET CANNES

Une des applications de la carte à puce à l'époque qui nous concerne était la sécurité en matière d'accès.

Sur le site de l'Aérospatiale de Cannes, aujourd'hui siège social de Thales Alenia Space la carte à puce était utilisée pour permettre l'accès au site. Comme vous pouvez le constater, il existait différents modules implantés sur des cartes avec des visuels variables.

Notons pour terminer que de nos jours la carte sans contact ou la biométrie remplace ce type d'applications en matière de sécurisation des accès.

LE PARC SAINT-CHRISTOPHE

L'idée de création de ce parc remonte à 1985 et est imputable à la direction de SPIE BATIGNOLLES qui souhaitait rassembler sur un même site l'ensemble de ses 13 filiales. Le choix s'est porté sur Cergy-Pontoise au détriment de Marne-la-Vallée ou encore de Saint-Quentin-en-Yvelines pour des raisons géographiques et grâce à la prolongation du RER A. Le site a été inauguré en 1988 et faisait la part belle aux technologies de l'avenir. La carte à puce y est totalement intégrée et permet tant l'accès à la cantine qu'au site en général, ainsi que l'impression ou la reproduction de documents par exemple.

Quelques cartes ci-dessous...

Et pour compléter, un scan d'une carte comme celle en haut à droite avec puce Gem, qui nous montre la carte avant rabat du film plastique sur les données personnelles. Assez rare de retrouver ce genre d'attribut encore présent:

L’EXPÉRIENCE DE BLAGNAC

A Blagnac en janvier 1989, l'ouverture de la patinoire coïncide avec le lancement de la carte "glace" mono-service. Cette carte a été choisie car elle permettait une gestion facilitée de l'accès en offrant au public un service continu avec des horaires d'ouverture plus flexibles. Du côté de de la municipalité des économies de gestions furent réalisées grâce au pré-paiement.

Dans la foulée, le 29 janvier 1990, compte tenu des bons résultats de la carte "glace", la décision a été prise d'étendre l'application à une carte-ville multi-services. Dans cette carte, dite "carte blanche", 3 "porte- monnaie" distincts crédités ou non par l'usager. Un pour la restauration scolaire, un autre pour les équipements culturels et sportifs et le troisième pour les centres de loisirs, restauration du 3e âge, crèches, halte- garderies.

Pour résumer les avantages d'une telle carte outre ses multi-fonctions, des réductions s'appliquaient tant aux tarifs de piscine et de patinoire qu'aux spectacles et activités culturelles à Odyssud. Et bien sûr, l'assurance de ne pas voir utiliser le porte-monnaie restauration scolaire pour aller à la piscine par exemple.

En complément, signalons que lors du 73° congrès des Maires de France à Paris en octobre 1990, une carte à mémoire, conçue pour l'occasion, était distribuée aux visiteurs. Elle permettait de simuler l'application carte-ville multiservices de Blagnac. Cette carte était utilisable sur le stand de Ministère de l'Economie, des Finances et du Budget, où un publiterminal de Schlumberger avait été installé.

Voir les cartes ci-dessous avec les 2 versos que j'ai de la "carte blanche", il en existe peut-être d'autres.

Un nouvel apport de Nicolas avec cette carte blanche dotée d'une nouvelle puce et d'un verso vantant une boisson bien connue, notons également que cette carte existe sans le numéro noir vertical au verso, quant à la carte standard celle-ci existe avec un verso blanc avec juste Applicam écrit verticalement en petit sur le côté droit....

Et une autre version pas en superbe état mais qui a le mérite d'exister, cette carte en fait à une variante sans le numéro noir horizontal au recto, dans ce cas le recto est glacé alors que lorsqu'elle a un numéro celui ci est mat....

ROLEX

Dans les années 80 / 90 le principe d'une carte pour le service après-vente a été envisagé chez Rolex. Mais même si la carte existe, et comme vous pouvez le constater avec au moins trois puces différentes, il ne s'agit que d'un projet qui n'a pas été retenu.

Est-ce parce que la qualité des montres ne nécessitait pas un tel investissement ?

Ceci témoigne néanmoins de la grande diversité des fonctions envisagées pour la carte à puce.

LE 3616 CBC

En avril 1991, à Toulon, le Comptoir des Bois et Contreplaqués avait lancé un service MINITEL le 3616 CBC " la découpe en direct".

Le possesseur de la carte CP8 ( SCOT 50 ) pouvait grâce à son minitel complété d'un LECAM, accéder automatiquement, et à n'importe quelle heure, au catalogue C.B.C et particulièrement au tarif personnalisé qui lui était consenti, afin de saisir, valoriser et transmettre une commande authentifiée par sa carte CP8.

Cette commande arrivait directement sur la machine automatique de découpe de panneaux. Chaque pièce découpée était repérée par une étiquette éditée également automatiquement.

THOMAS COOK

Il y a eu très peu d'expérience en Grande-Bretagne au tout début de la carte à puce. Nous pouvons cependant signaler le cas de la société Sirton Computer Systems qui proposa une carte d'identité utilisant une puce contenant une photo numérisée pouvant être lue sur un lecteur spécifique ( carte que je n'ai pas ) et l'opération pilote menée par Sligos avec l'agence de travellers chèques Thomas Cook. Expérience sans lendemain car le développement de la carte à puce dans le domaine bancaire élimina l'intérêt des chèques de voyage, donc de son hypothétique évolution vers un support carte à puce.

EXPERIENCE AU SENEGAL

Un des problèmes de la carte à puce est qu'elle nécessite un niveau minimum d'infrastructure technique (réseau téléphonique sophistiqué, équipement informatique...) . C'est pour cela qu'il y a eu très peu d'expérimentation dans les pays en voie de développement de cette époque. Une de ces expériences locales est le fait de Sinorg ( filiale de la caisse des dépôts-développement ) au Sénégal. Un système de gestion de crédit en douane y a été réalisé.

Ci-dessous la carte avec deux puces différentes ; elle existe également avec la puce Bull fendue en haut, mais je ne l'ai pas encore.

COMCO

La carte COMCO permettait vers la fin de l'année 1988 d'accéder à la plupart des réseaux internationaux de transmission de données et de consulter sa messagerie électronique, ce quel que soit l'endroit où l'on se trouvait, dans la mesure où un modem adéquat était installé.

Cette carte était personnalisée en fonction des besoins, le prix de la connexion était enregistré et débité à partir de la carte.

Petit plus avec cette autre carte émise par COMCO pour Swissair dans sa présentation d'origine :

Ci-dessous, quelques photos des autres cartes de la société COMCO.

PROMOCARTE

Dans les années 90 l'ambition de Sinfonia était de remplacer les traditionnels coupons de réduction par une carte à puce.

La Promocarte à puce inaugurait l'ère du couponing électronique.

La technique utilisée était simple: A l'issue des courses, le client présentait sa carte au passage en caisse et les réductions étaient directement appliquées à la note. De plus, le client recevait un autre ticket avec les autres promotions en cours afin de l'inciter à acheter ces produits lors d'un prochain passage. Les offres étaient également personnalisées en tenant compte des achats effectués. Par exemple, une consommatrice de petits pots pour bébé se verra proposer des offres de réduction sur des couches.

La logistique de ce système était basée à Paris et des ordinateurs reliés aux magasins géraient individuellement chaque carte et les offres promotionnelles.

Ce système aurait dû également permettre d'endiguer la fraude aux coupons papier remboursés sans être utilisés.

Le coût unitaire de la carte était d'environ 60 FF et était supporté par Sinfonia.

Malheureusement comme pour beaucoup d'autres applications l'expérience tourna court.

La pratique n'était plus maîtrisée par les hypermarchés et l’intérêt de ceux-ci était d'avoir un système identique mais sans cet intermédiaire.

Ce qui pourtant aurait été un gage de transparence et de réel avantage pour le consommateur.

Le but des grands distributeurs n'est pas de rendre la vie du consommateur meilleure mais bien de garder le dit consommateur.

Voici deux de ces cartes: