Genèse

Motivations

L’idée de construire à deux familles notre future maison est née fin 2009, lorsqu’après quelques années de location chacun de son côté, nous avons commencé à imaginer ce que pourrait être « l’étape d’après »… les enfants, une maison, un jardin ? Quelles vies voulions-nous ? Quels métiers voulions-nous ? Dans quel cadre ? A quel prix ?

Plusieurs raisons nous ont menés à imaginer un projet d’habitat groupé pour nos deux familles :

  • nous apprécions la vie ensemble ! Les vacances et les week end sont toujours agréables : amateurs de jeux de société, de bonne cuisine, de décoration, de photos, de bons films, de musique, de balades, de bricolage, de jardinage… partager tous ces bons moments était pour nous une perspective réjouissante

  • la solidarité et les services que l’ont peut se rendre facilement les uns aux autres, en « bons voisins » : amener à tour de rôle les enfants à l’école ou a des activités de manière groupée (et économiser du temps et du CO2), aller faire deux-trois courses pour l’un ou l’autre, prêter des affaires, aller chercher l’un ou l’autre à la gare, entretenir le jardin quand l’autre famille part en week end ou en vacances…

  • le côté pratique de la mutualisation d’un certain nombre de pièces et d’équipements : chambre d’amis, cellier, garage, ballon d’eau chaude, électroménager, outils de jardinage ou de bricolage… les appareils de gros volumes (si on en a l’usage), sont souvent plus performants et ont un meilleur rapport qualité-prix

  • la baisse des coûts d’acquisition du terrain et de construction, évidemment : diviser tout par deux, même si on doit forcément prévoir plus grand qu’à une famille, est très avantageux économiquement

  • la possibilité de réunir nos compétences et nos idées pour construire le projet et affronter certaines difficultés administratives ou techniques, car on est parfois perdus dans toute la paperasse ou les solutions qui s’offrent à nous ! Et pour le chantier, cela permet de rendre le projet moins titanesque (et moins effrayant) avec deux hommes à plein temps sur le projet (et deux femmes pour gagner de l’argent et faire les finitions J)

  • habiter à deux familles dans une même maison est également un peu moins consommateur d’espace que l’habitat pavillonnaire classique, mais soyons honnête, la situation du terrain, dans un hameau à l’écart du centre ville n’est pas totalement satisfaisant d’un point de vue des déplacements.

Le choix de la construction neuve plutôt que de l’existant n’a pas été non plus fait de manière évidente. Outre le charme des vieilles pierres, la rénovation du bâti existant est un enjeu écologique majeur pour l’avenir et permet généralement une localisation du projet plus proche d'un centre bourg ou centre-ville, limitant les transports. Mais trouver une maison répondant aux critères de quatre personnes (pas deux mais quatre !), avec la possibilité de faire deux habitations et avec un potentiel de rénovation permettant de très hautes performances thermiques et écologiques à un prix raisonnable nous semblait très compliqué… Nous espérons donc pouvoir « compenser », par le niveau passif de notre habitation et nos modes de vie « solidaires » et raisonnés, le choix de la construction neuve et l’utilisation de surfaces naturelles.

La volonté de réaliser la maison en auto-construction totale (seul le terrassement a été sous-traité) fait partie également intégrante du projet, depuis le départ : meilleure maîtrise des coûts, de la qualité, et l'envie de relever ce défi pour nos deux bâtisseurs, qui se sont mis à l'ouvrage à plein temps pendant les 15 mois du chantier.

L’aventure a vraiment commencé début 2011, lorsque nous avons trouvé le terrain et dû déposer « en urgence » le permis de construire pour nous assurer de la constructibilité du terrain (changement de PLU en cours et sursis éventuel à statuer de l’administration pendant toute la période de l’élaboration).

Nous avions quelques critères de base pour guider la conception, autour du bioclimatisme principalement :

  • Une forme relativement simple pour un maximum de compacité : l’objectif était de limiter les déperditions thermiques par l’enveloppe mais également de faciliter le travail des auto-constructeurs !

  • Le bois comme matériau structurel principal, et un maximum de matériaux naturels pour le reste (isolation, finitions extérieures…)

  • Une façade principale, largement vitrée mais avec un débord de toit, au Sud et une disposition des pièces en fonction de l’orientation (pièces de vie plutôt au Sud, espace tampons au Nord…)

  • Une toiture terrasse végétalisée, pour le confort d’été et la facilité de mise en œuvre (ne pourra pas être réalisé à cause de règlement d’urbanisme de la commune)

  • Des performances énergétiques élevées, impliquant de (très) grosses épaisseurs d’isolation, du triple-vitrage, une attention particulière à étanchéité à l’air… nous visons en effet le niveau passif

Avant la proposition des architectes (obligatoire car notre projet fait plus de 170 m2), nous avions déjà réfléchi à différentes possibilités, modélisé quelques unes de nos idées et cherché des photos références.

Modélisation en L

Modélisation bombée au sud

Inspiration : exemple 1

Inspiration : exemple 2

Permis de construire

Au final, nos architectes nous proposent une maison principalement à bardage bois, mais avec néanmoins tout le rez-de chaussée de la façade Sud et le garage en parement pierre. Nous leur avions en effet indiqué que nous souhaitions nous intégrer autant que possible aux maisons alentour et que nous n’étions pas contre une mélange bois et pierre. Ils nous proposent également de rythmer la façade avec des poteaux espacés de manière irrégulière. Prudents, ils nous indiquent que la toiture terrasse végétalisée sur la totalité de la maison semble compromise avec le PLU et ne gardent que le garage en toiture terrasse. Cela sera néanmoins refusé !

Version avec toit plat sur le garage (refusé)

Architecte : BOHA

Version sans toit plat sur le garage (autorisé)

Architecte : BOHA

Façades Nord et Sud

Architecte : BOHA

Façades Ouest et Est

Architecte : BOHA

Au niveau des plans intérieurs, chacune des deux familles avait des préférences : taille des chambres, chambre d’amis avec douche, espace de rangements, bureau pour usage professionnel, pas trop de couloirs, grande cuisine pour les uns, grand salon pour les autres… bref, un beau méli-mélo à démêler pour satisfaire tout le monde !

Après différents essais et réflexions, nous choisissons d’opter pour deux entrées indépendantes mais un escalier commun, situé dans la cuisine (commune). A l’étage, hormis le pallier (que nous aurions voulu plus grand pour en faire une vrai salle d’activités commune), les deux familles ont des espaces bien distincts (possibilités 4 chambres d’un côté, 3 chambres de l’autre). Au final, malgré nos discussions acharnées pour gagner des m2 ici là (le cellier est devenu tout petit !), la maison fait 277 m2 (SHON), ce qui semble beaucoup ! Mais cette surface inclus les 40 cm de murs extérieurs, les espaces de circulations (mine de rien à deux, cela en rajoute pas mal) et un bureau à usage professionnel.

Légende

En violet : les pièces de la famille Dum.

En vert : les pièces de la famille Thierry

En beige : les espaces communs