Ce site est une invitation à la balade photographique dans Canet-en-Roussillon (Canet de Rosselló en Catalan).
Le pays catalan est l'un des départements les plus ventés de France, mais aussi l'un des plus ensoleillés.
Plusieurs vents coiffent et décoiffent les Pyrénées Orientales.
Les statistiques donnent 132 jours de vent d'une vitesse supérieure à 60 km/heure et 16 jours de vent d'une vitesse supérieure à 100 km/heure.
Les principaux sont représentés sur la rose des vents, ci-dessous :
La Tramontane, vent froid et sec
Le Narbonés ou Narbonnais, vent violent soufflant par grain
Le Gargal ou Grégal, vent humide dans le Roussillon
le Llevant, vent humide qui apporte souvent la pluie
La Marinade, ou le Marin , vent chaud est humide
L'Autan, le vent d'autan naît du vent Marin
Le Sirocco appelé Xaloc en Catalogne, vent très chaud, sec et poussiéreux
Le migjorn est un vent de sud chaud, rare et modéré. Il arrive d'Afrique et possède les propriétés du sirocco.
Les Garbinet; Llebets, vents d'Espagne, chauds du Sud-Ouest
Le Ponent ou Ponant, vent chaud. Le Ponant est opposé au Llevant
L'effet de Foehn :
lorsque, poussé par le vent, de l'air froid et humide s'élève pour franchir une montagne, il se détend et se refroidit.
La vapeur d'eau qu'il contient se condense. Il pleut sur le flanc "au vent" de la montagne.
Devenu plus sec, il passe le sommet, dévale la pente et se voit alors comprimé.
Il s'échauffe : c'est le Foehn.
De l'autre côté de la montagne, il fait chaud et beau.
Tramontane sur l'étang
La Tramontane
La tramontane est un vent violent et froid (surtout en termes de ressenti car comme il s’accompagne souvent d’un effet de foehn, c’est sur ces régions qu’il fait le plus chaud), de secteur ouest à nord-ouest parcourant les contreforts des Pyrénées et les monts du sud du Massif central.
Ce vent régional présente des similitudes avec le mistral : il peut se lever en toute saison mais avec plus de vigueur en hiver et au printemps, et souffle par rafales pouvant dépasser 100km/h.
La situation météorologique amenant la tramontane est comparable à celle qui engendre le mistral :
- une zone anticyclonique abordant l'Espagne et le sud-ouest de la France,
- un flux de nord-ouest à nord (souvent sous forme d'un front froid ) apporte de l'air froid vers les régions méditerranéennes, entre cet anticyclone à l'ouest et, à l'est, une dépression formée sur le golfe de Gênes ou la mer Tyrrhénienne.
La tramontane se forme également lors du déplacement vers l'est d'une perturbation circulant au-dessus de la Méditerranée occidentale. Les régions des îles Baléares ou du golfe du Lion se retrouvent couvertes par une dépression se creusant rapidement au sortir de la péninsule ibérique (en général en automne et au printemps). Des dépressions peuvent également s’y succéder au sein d'un flux s'écoulant du nord-ouest au sud-est en longeant l' anticyclone des Açores (généralement en hiver).
Dans les Pyrénées Orientales et plus particulièrement au Cap Béar, l 8 mars 2012 des rafales de tramontane à 144 km/h ont été observées. On y a relevait également 146 km/h le 23 janvier 2015, puis une performance de 185 km/h le 5 février 2015.
En 2016, toujours au Cap Béar, sur la commune de Port-Vendres, il est enregistré le dimanche 28 février des rafales proches de 147 km/h et le lundi 29 février une moyenne de 146 km/h à 150 km/h, avec des pointes supérieures à 160 km/h.
Ce vent de sud-est souffle sur toute la zone littorale méditerranéenne. Il est généralement fort et régulier, parfois violent et turbulent sur le relief, très humide, doux et amène le plus souvent des précipitations abondantes. Il est plus fréquent au printemps et en automne.
Il se charge d’humidité lors de son parcours au dessus de la Méditerranée. Il va ensuite la restituer sous forme de grisaille (nuages bas, brume, brouillards) et de pluies, sur les hauteurs qui bordent la mer : les versants sud-est de la Montagne Noire, les Corbières, les contreforts des Cévennes et les premières hauteurs provençales.
Le Marin qui va accompagner les épisodes de fortes pluies méditerranéennes, les épisodes cévenols. Lorsque le Marin ne s’accompagne pas de pluie, on l’appelle « Marin blanc ».
Le Marin est lié à la présence d’un centre dépressionnaire sur la Méditerranée occidentale (Baléares, Golfe du Lion) ou bien vers la Péninsule ibérique et d’un anticyclone vers les Alpes ou l’Europe Centrale. Le relief va ensuite canaliser ce vent, en lui faisant longer les côtes varoises et accélérer de l’embouchure du Rhône au Languedoc-Roussillon.
L'Autan
L’Autan est un vent de sud-est turbulent, touchant le Midi toulousain et le Tarn. Sa trace peut être également observée jusqu’au Quercy et au Rouergue. Il constitue le prolongement du vent marin soufflant sur les côtes du Languedoc-Roussillon. Son origine est liée à l’effet de contournement des Pyrénées par l’est et à la canalisation par les vallées bien orientées : seuil du Lauragais-Garonne (pour la Haute-Garonne), vallées de l’Agout et du Tarn (pour le Tarn). Tout d’abord humide par ses origines méditerranéennes, il s’assèche par effet de Fœhn, sous les versants nord des Corbières et de la montagne noire et devient le vent d’Autan. Il existe deux sortes d’Autan : l’Autan blanc et l’Autan noir qui sont rattachés à des situations météorologiques différentes.
L’Autan blanc est vent sec de beau temps souvent associé à des conditions douces (il souffle en effet du Sud-Est). Toutefois, en hiver, même si le mercure n’est pas très bas, la sensation est désagréable car la température ressentie est bien plus basse. Il est associé à des conditions anticycloniques et donc à une masse d’air plus sèche. Quelquefois, il soufflera même seul, sans présence du Marin. L’Autan blanc est généralement dû à la présence d’un anticyclone vers l’Europe Centrale, voire jusqu’à la France.
L’Autan noir est un vent assez chaud souvent annonciateur de pluie, voire d’orages. Il peut être le prolongement d’un Marin ayant effectué un long parcours sur la mer en lien avec une perturbation méditerranéenne, et donc chargé en humidité. De même, il se lève à l’avant d’un système perturbé approchant par l’Espagne et le proche atlantique.
Le vent d’Autan dit « noir » est lié au positionnement d’une dépression sur l’Espagne et le Golfe de Gascogne ou en Méditerranée ; se déplaçant souvent vers l’est ou le nord-est. Bien que généré par des systèmes de mauvais temps, l’Autan noir s’accompagne rarement de pluies car les Pyrénées et les Corbières auront tendance à générer un effet de fœhn marqué. L’Autan se calme lorsque les premières pluies débutent.
Echelle de beaufort
informations extraites du site http://comprendre.meteofrance.com
Valeurs moyennes des températures, de l'ensoleillement et des précipitations sur la commune de Canet en Roussillon.
Dictons :
"La tramuntana sempre porta la cua molla" (La tramontane à toujours la queue mouillée)
"Dia de vent, dia de turment." (Jour de vent, jour de tourment)
Le souffle qui remue imperceptiblement
cette jeune glycine au pied du vieux sarment;
Et bien, c'est l'âme d'un zéphyr dont je connais l'histoire,
pour l'avoir déchiffrée un jour dans un grimoire.
Or jadis un zéphyr flânant, musant rêvant,
entra dans un vieux castel en un coup de vent.
Et léger, étourdi, il frôla de son haleine
une enfant de seize ans qui filait de la laine.
Ses yeux étaient du bleu de ce lac languissant
dont il avait ridé la surface en passant.
L'enfant pour établir la coquette harmonie
de l'onduleux repli d'une boucle fournie,
eut à la fois un geste du bras, de la main et des doigts.
Si souple, si léger mais si chaste à la fois,
que le petit zéphyr faiseur de pirouettes,
qui comptait ses amours au saut des girouettes,
coutumier du mensonge et gaspilleur d'aveux;
Et bien, pour l'avoir vue passer la main dans les cheveux,
sentit que désormais il n'aurait plus d'autre reine
que l'enfant de seize ans qui filait de la laine.
Et, dés lors, la fillette entraîna sous ses pas
un amant éperdu qu'elle ne voyait pas.
Et lui fut tout heureux de pouvoir être encore
l'amoureux inconnu qui passe et qu'on ignore.
Dés qu'il apercevait ses beaux yeux embrunis,
il courrait lui chercher des chansons dans les nids.
Ne pouvant apporter toutes les fleurs en gerbes,
il allait lui cueillir des papillons dans l'herbe.
Tous ceux des prés, des jardins, des bosquets;
Et, quand il en avait fait des bouquets
de rubis palpitants, de nacre, d'or et d'ambre,
son souffle brusquement les jetait dans la chambre.
Au moment, ou il se faisait la fenaison;
il allait chercher de quoi parfumer la maison.
Des senteurs de la sauge et de la marjolaine
pour l'enfant de seize ans qui filait de la laine.
Parfois jusqu'en Provence, il allait voyager
pour revenir plus lourd de parfum d'oranger.
A chacun de ses maux, il trouvait un remède.
Si la nuit était froide, et bien il se faisait plus tiède.
Si l'air était brûlant et le ciel orageux,
il rapportait du frais des grands sommets neigeux.
Quand elle avait un livre, effronté comme un page,
il soufflait à propos pour lui tourner la page.
Et, lorsqu'elle dormait dans son petit dodo;
le zéphyr doucement écartait les rideaux.
Il mêlait pour avoir de son corps quelque chose,
son souffle au souffle pur de sa bouche mi-close.
Et, tout énamouré, pour apaiser ses fièvres
sans qu'elle eut à rougir, la baisait sur les lèvres.
Hélas! Un jour, vêtu d'un somptueux pourpoint,
un seigneur arriva qu'on ne connaissait point.
Il était jeune, il était fier, il venait d'Aquitaine
pour épouser l'enfant qui filait de la laine.
Sa grâce et sa beauté, quelques riches présents
sans peine, eurent raison de ce cœur de vingt ans.
Après de grands saluts et de compliments vagues;
on parla mariage, on échangea des bagues.
Si parfumés qu'ils soient, que peuvent les zéphyrs
contre des cavaliers qui donnent des saphirs,
des perles, des colliers ?
En souffle de tempête,
le zéphyr se rua sur le castel en fête.
Pendant des jours, des nuits, on l'entendit hurler,
secouant ses vieux murs pour les faire ébranler.
Et, lorsqu'on s'en fut, en cortège, à l'église;
Alors orages, bourrasques ou bises,
pour qu'on n'en jeta pas en chemin par monceau
eh bien, il effeuilla d'un coup les roses des berceaux.
Enfin, suprême espoir, pendant le saint office,
il tenta de sécher le vin dans le calice.
Et, malgré les efforts du vieux sonneur très las,
força la grosse cloche à ne sonner qu'un glas.
Le zéphyr entreprit alors une effroyable ronde
pour aller se grossir des tempêtes du monde.
Et alors, terrible, fauchant les pays traversés,
il revient au vieux castel après deux ans passés.
Là, il allait l'emporter comme un fétu de paille.
Quand dans les flancs joyeux de sa frêle muraille,
plus facile à briser qu'un tout petit rosier.
Il vit un nouveau né dans un berceau d'osier.
Dans les yeux de la mère, il lut tant d'espérance
qu'il frémit en songeant aux possibles souffrances.
Et alors vaincu, désarmé par l'amour triomphant;
Il rendit l'âme en soufflant sur un moulin d'enfant.
Exhalant à la fois sa vie et sa haine
aux pieds de la maman qui filait de la laine.
Miguel Zamacoïs. (1866 - 1955)
Ecrivain, poète et dramaturge français.