Donneau de Visé
Selon votre grotesque raisonnement, si un Païsan, qui pourroit juger de la bonne ou mauvaise façon de ses sabots, venoit à la Comédie, vous voudriez qu'il pût pareillement juger de la bonté de la piéce, ausi bien que Messieurs de Corneille, Boyer & Quinault, qui ont non-seulement une parfaite connoissance du Théatre ; mais qui nous font souvent voir des Poèmes dramatiques, qui sont estimés de tout le monde.
Jean Donneau de Visé (1638-1710 ), Défense du Sophinisbe de M. de Corneille, Paris, Barbin, 1663.
Dans Granet, Recueil de dissertations sur plusieurs tragédies de Corneille et Racine […], Volume 1, Paris, Gissey, 1740 , p. 298.
Édition critique moderne par Bernard J. Bourque (Gunter Narr, sur demande) : Jean Donneau de Visé et la querelle de Sophonisbe. Écrits contre l'abbé d'Aubignac.
De Visé sera moins flatteur de Quinault plus tard, au moment de la publication de leurs La Mère coquette en 1666. Dans les années 1670, dans Le Mercure galant, il préfère les pièces de son collaborateur Thomas Corneille à celles de Corneille.
Voir Christophe Schuwey, Un entrepreneur des lettres au XVIIe siècle. Donneau de Visé, de Molière au Mercure galant, Paris, Garnier, 2020. Schuwey prépare une édition critique de La Mère coquette de Donneau de Visé, dont il juge la dramaturgie inférieure à celle de la pièce de Quinault.
Voir aussi la lettre de Corneille d'avril 1662, où il parle de la bonne réputation de Boyer et de Quinault.