L'érosion de la biodiversité


«Quand l'Homme ne tue pas l'Homme, il tue ce qu'il peut, c'est-à-dire ce qui l'entoure. Il sort de son cadre, veut prendre la place des forêts et des animaux, souille les rivières, pollue l'air, se multiplie sans raison, se bâtit un enfer et s'étonne ensuite naïvement de n'y pouvoir vivre.»

René Fallet



«Curieuse protection de «l'environnement», ainsi prise en charge par la caste dirigeante du système qui la pille.

L'air que nous respirons est-il rentable ?

L'hypocrisie, c'est d'associer la nature à son contraire: la rentabilité, la production.

La nature est à la mode dans les sociétés qui la ravagent.

Protection de la nature ou de la société qui vit de la détruire?»

Bernard Charbonneau



"Nous torturons et tuons deux milliards d'êtres vivants sensibles chaque semaine. 10.000 espèces entières sont anéanties chaque année à cause des actions d'une seule, et nous sommes maintenant confrontés à la sixième extinction de masse de l'histoire cosmologique. Si n'importe quel autre organisme faisait cela, un biologiste le considèrerait comme un virus."

Philip Wollen

"Le vieux Lakota était un sage. Il savait que le cœur de l’homme éloigné de la nature devient dur. Il savait que l’oubli du respect dû à tout ce qui pousse et à ce qui vit amène également à ne plus respecter l’homme. Aussi maintenait-il les jeunes sous la douce influence de la nature.“

Standing Bear, chef Lakota (Sioux)

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A l’heure d’aujourd’hui, les scientifiques s’accordent à dire que nous sommes rentrés dans une 6ème crise d’extinction (la 5ème étant par exemple celle qui a vu disparaître les dinosaures). En effet, les espèces disparaissent 100 à 1000 fois plus vite que lors des précédentes ères géologiques. Le rapport, piloté par l’ONU, du « Millenium ecosystem assessment » en 2005 concluait que 60% des services écosystémiques mondiaux étaient dégradés. Voici quelques chiffres qui illustrent ce constat alarmant.

Dans le monde, 13 millions d’hectares de forêts naturelles disparaissent chaque année (une surface équivalente à celle de la Grèce) tandis que 10 % à 15 % des espèces animales et végétales (17 000) sont menacées d’extinction à court terme, soit :

- 1 espèce sur 3 chez les mammifères

- 1 sur 8 chez les oiseaux

- 1 sur 3 chez les poissons

- 2 sur 5 chez les amphibiens

Concernant la biodiversité domestique, 90 % des variétés de pommes, de laitues et de tomates ont disparues au XXIe siècle.

En France, le nombre d’oiseaux communs en milieu agricole (indicateur de biodiversité) a diminué de 30 % entre 1989 et 2007 tandis que depuis 2000, l’artificialisation des terres fait perdre en moyenne 870 km2 par an, soit 1 département tous les 7 ans. En 30 ans, 30 % de la superficie des prairies et 60 % des zones humides ont disparu tandis que 50 % du territoire reste pollué par les nitrates.

Mais qu’est-ce qui provoque cette érosion si rapide de la biodiversité ? Cinq pressions sont identifiées par les scientifiques comme causes majeures de cette érosion. Il s’agit de :

• la surexploitation des ressources biologiques dans les activités de production et d’approvisionnement telle que la surpêche ;

• la destruction et la fragmentation des habitats par la déforestation, la construction d’infrastructures linéaires ou la progression de l’artificialisation ;

• les pollutions (issues de l’industrie, de l’agroalimentaire, du tourisme…) et leurs conséquences sur l’acidification des sols ou des océans, la perturbation des cycles biogéochimiques, la dégradation des habitats (par exemple les barrières de corail) ou l’empoisonnement d’espèces animales ;

• les espèces exotiques envahissantes souvent amenées et disséminées par les activités humaines (ex : le long des infrastructures…) dont l’explosion s’explique par la vitesse et la distance croissante des échanges dans un contexte de mondialisation ;

• et enfin le changement climatique, phénomène naturel accentué par les fortes émissions de GES provoquées par les activités humaines. La vitesse du changement climatique rendra-t-elle possible l’adaptation des espèces et plus largement laissera-t-elle le temps à la biodiversité de s’adapter ?

Article de generation -responsable.com

Selon l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) en 2012 :

  • 16 928 espèces de plantes et d'animaux sont menacées d'extinction. Un chiffre sans doute sous-estimé : moins de 3 % des 1.9 millions d'espèces ont été évalués pour la Liste Rouge UICN.
  • 1,9 million d'espèces végétales et animales sont connues, c'est-à-dire décrites et nommées. Selon les estimations, il en resterait 10 ou 100 millions à découvrir.
  • Le nombre total d'espèces menacées a augmenté de 5205 à 8462 depuis 1996.

Les pays où les espèces disparaissent le plus vite sont l'Indonésie, l'Inde, le Brésil, et la Chine. En 2009, la France se situait au huitième rang des pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées.

Tous les ans, plus de 26 000 espèces disparaissent de la surface de la planète, des espèces issues de la flore et de la faune sauvages.

Source : Planetoscope


"Ce qu’il y a de beau et de plus précieux en ce monde, qui pourtant est le plus commun et le moins rare, ne nous appartient pas : Il nous appartient en revanche de le conserver jalousement comme un trésor, comme le patrimoine collectif inviolable de l’humanité. Telle est la mission qui nous est confiée. Nous l’avons héritée de nos parents et des parents de nos parents, et il nous revient de nous en acquitter afin de transmettre à nos enfants et aux enfants de nos enfants notre maison commune, la Terre, en bon état : propre, bien soignée correctement vêtue. Telle qu’on puisse encore dire avec le poète : Ô Terre, mon pays bien-aimé !"

Jean Marie Pelt