Les années 1970

Le vent de nationalisme

À la fin de la révolution tranquille, le Québec entre dans une période où les Québécois francophones s'inquiètent particulièrement pour leur langue dans un Canada de plus en plus multiethnique et anglophone. Les Québécois se sentent différents des autres provinces qui sont anglophones. La culture canadienne est différente de la leur. C'est pourquoi les gens rêvent de plus en plus de faire du Québec un pays. On appelle ce mouvement le nationalisme.

Le 23 juillet 1967, le général Charles de Gaulle arrive au Québec à bord d'un navire militaire français. Ce voyage marquera le mouvement nationaliste, mais aussi, l'histoire politique québécoise et canadienne.

Lors de son arrivée à Montréal le 24 juillet, la foule l’attend devant l’hôtel de ville. Il prononce son célèbre discours du balcon où il incite les Canadiens français à préserver leur identité française. Ce discours est particulièrement célèbre pour la phrase prononcée par monsieur de Gaule : «Vive le Québec libre!»

Robert Bourassa

Monsieur Bourassa est né à Montréal en 1933 et y est décédé en 1996. Il décroche un diplôme de la Faculté de droit de l'Université de Montréal en 1956 .

À 36 ans, M. Bourassa devient le plus jeune premier ministre de l'histoire du Québec. Chef du Parti libéral, il remporte quatre élections générales, en 1970, 1973, 1985 et 1989. Il dirigera donc le Québec pendant quatre mandats. Sous son gouvernement, l’année 1970 verra la mise sur pied de la Société de développement de la Baie-James, l’instauration du régime de l’assurance maladie et la création des CLSC.

En 1974, le gouvernement libéral de Robert Bourassa crée la loi sur la langue officielle (loi 22), qui fait du français une langue officielle du Québec, avec l'anglais.

Charte des droits et libertés de la personne

La Charte des droits et libertés est un élément très important de la société québécoise. Grâce à elle, les droits de tous les citoyens sont protégés, même contre un gouvernement qui voudrait les limiter. La charte des droits et libertés est donc ce qui garantit la démocratie au Québec.

Ainsi, en 1975, le gouvernement du Québec, dirigé par Robert Bourassa, adopte la Charte des droits et libertés de la personne. Cette charte est une loi fondamentale, c’est-à-dire qu’aucune autre loi adoptée au Québec ne peut contredire un article de la charte. La charte affirme l’égalité de tous aux yeux de la loi et interdit toute discrimination basée sur la race, la couleur, le sexe, la religion, l’orientation sexuelle, la langue ou l’âge. Elle garantit donc les droits de tous les Québécois.

La santé

Dès la première année de son mandat, en 1970, Robert Bourassa a mis sur pied la RAMQ (Régie de l’assurance maladie du Québec). Dorénavant, la carte d’assurance-maladie permet un accès gratuit à tous les soins de santé pour tous les Québécois. C'est une grande amélioration par rapport à l'assurance-hospitalisation de 1961 qui offrait seulement les séjours dans les hôpitaux et non les soins.

En 1972, Bourassa instaure les CLSC (Centre local de services communautaires) qui offrent des soins de santé, mais également plusieurs autres services. Par exemple, on peut se faire vacciner ou recevoir l’aide d’un psychologue.

Ancêtre de la carte soleil
Ancêtre de la carte soleil connue aujourd'hui
La carte soleil

Les Jeux Olympiques à Montréal

En 1896, il y a eu les premiers jeux Olympiques à Athènes. En 1976, pour la première fois de l'histoire, les jeux se sont déroulés au Canada, plus précisément à Montréal. Les athlètes provenaient de 92 pays différents.


Les installations:

Plusieurs installations ont dû être créées pour accueillir les 6000 athlètes et tous les visiteurs. Parmi celles-ci, on compte le fameux stade Olympique, qui a coûté un milliard de dollars, soit 3 fois plus que la somme qui était prévue. On a aussi construit un vélodrome qui a, depuis, été transformé en Biodôme. Des stades, des amphithéâtres, des arénas, des bassins et des piscines ont aussi été nécessaires.


Nadia Comaneci:

Au final, le nom qui était sur toutes les lèvres durant ces jeux d'été était celui de Nadia Comaneci. C'est dans le Forum de Montréal, à l'époque réservé presque exclusivement aux Canadiens de Montréal, que la Roumaine alors âgée de 14 ans avait marqué l'histoire de son sport en devenant la première gymnaste - femmes et hommes confondus - à obtenir une note parfaite.

L'exploit était tellement inattendu que le tableau indicateur avait affiché une note de 1.00, puisqu'il n'y avait de la place que pour un seul chiffre à gauche de la décimale! Comaneci avait répété le tour de force six fois en route vers une récolte de cinq médailles, dont trois d'or.

Le barrage Daniel Johnson

À cette époque, le Québec connaît un légère crise économique. Robert Bourassa doit créer des emplois pour conserver la stabilité économique. C'est l'augmentation du prix du pétrole qui provoque cette nouvelle crise économique.

En plus de créer des emplois, il veut répondre à la demande grandissante en électricité, c'est pourquoi le gouvernement entreprend de grands travaux sur la Côte Nord. Son but est de créer de grands barrages hydroélectriques en profitant des rivières puissantes que lui offre le Bouclier Canadien. Le barrage Daniel Johnson a été construit dans la rivière Manicouagan. Il est le plus grand barrage à voûtes au monde. Au début, le barrage portait le nom Manic 5. Daniel Johnson, premier ministre à l'époque, s'était déplacé pour inaugurer cette énorme construction. Malheureusement, il est décédé dans son sommeil la nuit avant l'inauguration, qui a ensuite été reportée. En son honneur, on changea le nom du barrage.

Le parti Québécois

L’idée de faire du Québec un pays prend ses sources au plus profond de notre histoire. De la fondation de Québec par la France jusqu’à la révolte des Patriotes, en passant par la Conquête, la volonté des francophones d’Amérique de décider pour eux-mêmes s’est exprimée de différentes manières.

Au cours des années 1960, tout change avec la Révolution tranquille. C'est ce vent de changement qui a amené la création, en 1968, du Parti québécois. René Lévesque, premier chef du parti voulait faire du Québec bien plus qu'une simple province, il voulait en faire un pays. On appelle ce mouvement qui prône la souveraineté du Québec le nationalisme.

En 1976, à la surprise générale, le Parti Québécois défait le gouvernement libéral lors des élections. René Lévesque devient alors le premier ministre du Québec. Il tentera d'accomplir son projet voulant que le Québec devienne un pays.


La loi 101

En 1977, René Lévesque fait passer la Charte de langue française (mieux connue sous le nom de la loi 101). Dorénavant, la loi 22 est retirée et le français devient la seule et unique langue officielle du Québec. Ainsi, les immigrants sont obligés d'aller à l'école française. Pour fréquenter l'école anglaise, il faut avoir un droit acquis provenant de l'éducation anglophone de nos parents au Québec.

Passe-Partout

C'est avec l’inspiration de la série d'émissions américaine Sesame Street que naît le projet de Passe-Partout. En 1970, le ministère de l'Éducation du Québec souhaite mettre sur pied des classes de maternelle à temps plein, contrairement à l'horaire de quelques heures par jour alors en vigueur.

Finalement, en 1971, le ministère de l'Éducation du Québec va plutôt demander qu'on crée une série télévisée éducative pour les enfants d'âge préscolaire. On veut éduquer les enfants en bas âge sur différents contenus: hygiène, légumes, les animaux... Il aura fallu six ans avant que débute le tournage. La « première » de Passe-Partout aura lieu le 15 novembre 1977.

Dès la diffusion des premières émissions, Passe-Partout connaît un succès monstre à travers tout le Québec. En 1980, on en tire un premier album de chansons qui se vend à 175 000 exemplaires. Le jeune public est friand de cette série et quand elle disparaît en 1979, on dépose à l'Assemblée nationale une pétition exigeant une suite à la série. Les auteurs s'exécutent.

Lorsque l'on met définitivement fin à la série en 1991, ils en seront à 289 épisodes de 30 minutes chacun.

Voici un épisode de l'émission qui a marqué l'histoire, tu peux en écouter un extrait.

Le modèle familial

Le modèle familial traditionnel n’est plus le même. Avant, la majorité des femmes restaient à la maison pour élever leur grandes familles. Elles s'occupaient du lavage, du ménage et de la cuisine. Les familles pouvaient compter plus de 10 enfants. Son mari était le seul à travailler et à gagner un salaire. Dans les années 70, les femmes sont nombreuses sur le marché du travail.

La baisse de la pratique de la religion catholique vient aussi changer le modèle familial québécois. Avant, l'Église faisait pression sur les familles pour qu'ils aient plusieurs enfants, dans le but d'avoir plus de pratiquants. Maintenant, les couples ont le nombre d'enfants qu'ils souhaitent. En plus, comme les femmes sont occupées et moins à la maison, le taux de naissance baisse radicalement au Québec.

Toujours en raison du mouvement libertaire (émancipation des femmes) et de la place moins grande de la religion catholique, les divorces et les séparations deviennent plus communs. Auparavant, l'Église refusait que les gens se divorcent.

Le modèle familial

Pour plusieurs québécois, les années 70 sont le synonyme des Jeux olympiques et de la grande vague de fierté québécoise (nationalisme). Par contre, il faut aussi savoir que les années 70 sont aussi la grande vague du disco. Le disco est un genre musical relié à une sorte de danse apparu dans les années 70 justement, aux États-Unis.

Plusieurs chansons sont encore très populaires aujourd'hui: I will survive, Y.M.C.A, Daddy cool, Funky town, Dancing queen, ...