La colonisation

Nous parlons souvent des Prairies comme s’il s’agissait d’un tout, mais elles sont en fait constituées de trois provinces différentes : le Manitoba, la Saskatchewan et l’Alberta. Elles ont toutefois plusieurs points en commun. Au moment de la Confédération (lorsque l’Ontario, le Québec, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick se sont unis pour devenir un pays), elles n’existaient pas encore. Les Prairies étaient alors un territoire qui appartenait à la Compagnie de la Baie d’Hudson.

Le gouvernement canadien a acheté cet immense territoire en 1869, sans consulter ses habitants. Les Métis de la colonie de la rivière Rouge se sont regroupé avec Louis Riel pour faire valoir leurs droits auprès du gouvernement fédéral. Après une résistance armée, ils ont obtenu la création de la province du Manitoba en 1870. Le Manitoba devient la cinquième province du Canada. Cette nouvelle province fonctionnait de la même façon que les quatre autres provinces. Elle détient son parlement provincial et des députés qui siègent au parlement fédéral à Ottawa. Par contre, à cette époque, le Manitoba est alors une minuscule province.

Immigration

Entre 1896 et 1905, environ 500 000 immigrants arrivent au Canada. On retrouve des gens qui proviennent de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne, de la Russie et de l'Ukraine. Par contre, la majorité arrivent des États-Unis où il reste peu de terres.

Les grande majorité de ces immigrants s'installent dans les Prairies. Celles-ci sont très en demande et même des gens de l'Ontario décident de s'y établir pour cultiver le blé.



L'agriculture au Québec

Le domaine de l'agriculture vit de grandes difficultés au Québec.


  • Puisque les Canadiens français ont des familles nombreuses, le partage des terres familiales devient difficile.

  • En plus, il n'y a plus beaucoup de terres disponibles dans la vallée du Saint-Laurent. Certaines familles se voient donc contraintes de quitter la campagne pour trouver du travail dans les grandes villes. Certains migrent même vers les États-Unis afin de travailler dans les manufactures.

  • D’autres quittent le Québec pour s’installer dans l’ouest du Canada où ils peuvent obtenir une terre.


Le programme de colonisation

Le gouvernement n'aime pas voir ses habitants partir vers les États-Unis. C'est pour cette raison qu'Honoré Mercier crée un programme pour cesser l'exode vers les États-Unis. Il veut tenter de coloniser de nouvelles régions dans la province. Ainsi, son gouvernement donne des terres et construit des routes pour faciliter l'accès à ces nouvelles régions. Aussi, des lignes de chemin de fer provinciales aident l'accès à ces régions.


En plus, l'Église catholique aide le gouvernement dans son programme de colonisation. Par exemple, le curé Labelle a joué un rôle important dans la colonisation des Laurentides. Il a aidé à faire la promotion de ce nouveau territoire.

Honoré Mercier

Honoré Mercier a été premier ministre du Québec de 1887 à 1891. Avant d’être premier ministre, Honoré Mercier a d’abord été journaliste, puis avocat, mais il s’est toujours beaucoup intéressé à la politique. Le gouvernement d’Honoré Mercier a accordé une grande importance à la colonisation en créant, entre autres, un nouveau ministère : le ministère de l’Agriculture et de la Colonisation. En plus, pour rendre les régions de colonisation plus accessibles, il a fait compléter des chemins de fer, celui de Québec et du Lac-Saint-Jean, par exemple. Pour rassembler les Canadiens français du Québec, Honoré Mercier a fondé un nouveau parti politique, le Parti national.

Il a défendu avec vigueur l’autonomie des provinces face au gouvernement fédéral à Ottawa, ce qu’aucun premier ministre québécois n’avait fait depuis le début de la Confédération (1867). Pour que le gouvernement fédéral respecte davantage les provinces, Honoré Mercier a convoqué la première conférence interprovinciale à Québec, en 1887. Il a alors invité tous les premiers ministres des provinces afin de discuter de l’autonomie des provinces.



Antoine Labelle

Antoine Labelle est un homme imposant : il mesure 1,80 mètre et pèse environ 295 livres. Le curé Labelle a soutenu la colonisation des Laurentides. Le curé Labelle s’intéresse aux Laurentides, parce qu’il y voit des terres vierges regorgeant de richesses forestières et minières. Bien que personne ne veuille y mettre les pieds, à l’exception de quelques bûcherons, ce territoire n’est pourtant pas vierge : des Autochtones l’habitent, et ils seront repoussés par l’arrivée des colons.

Antoine Labelle espère qu’en donnant de nouvelles terres aux Canadiens français, il freinera leur émigration massive vers les États-Unis. Poussés par le chômage, ceux-ci sont nombreux à quitter leur patrie pour aller travailler dans les usines américaines.

Le prêtre deviendra un véritable porte-parole de la colonisation. Il sera même envoyé en France pour encourager les Français à émigrer au Canada et à s’établir dans les Laurentides. Avec sa forte personnalité et son franc-parler, il n'a aucune difficulté à charmer les Européens. Alors que les Laurentides sont considérées comme un territoire impropre à la colonisation, le curé Labelle va réussir à changer cette perspective aux yeux de la population.

Il place la colonisation bien avant ses devoirs religieux, et cela ne plaît pas au clergé, qui s’inquiète de le voir devenir de plus en plus puissant. On tente de lui retirer son territoire, la paroisse de Saint-Jérôme fraîchement créée à sa demande, mais le curé Labelle ira jusqu’à Rome pour plaider sa cause.